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mercredi 21 septembre 2022

Poutine: équations mutiples

Et périlleuses

                  A la croisée des chemins?    Parier sur l'implosion du système?     Oui, mais pour quelle relève...    

             Chantage ou fuite en avant?  __ Force et faiblesses__________            "...La récente contre-offensive ukrainienne dans la région de Kharkiv agite bruyamment depuis plusieurs jours les chaînes Telegram des militants pro-guerre russes, qui y déversent leur haine contre l’Ukraine et leurs critiques virulentes à l’égard de l’armée. Alors que Kyiv (Kiev) continue de consolider ses positions dans les régions orientales du pays, les ultrapatriotes appellent à une stratégie plus agressive et à la mobilisation générale.                                                                        _ Ces critiques pourraient constituer « l’un des défis politiques les plus sérieux pour le Kremlin depuis celui de la destruction de l’opposition libérale », estime la chercheuse Tatiana Stanovaya dans une analyse publiée sur le site de la Fondation Carnegie pour la paix internationale« Poutine ne considère pas les militants pro-guerre comme des adversaires idéologiques agissant dans l’intérêt d’ennemis extérieurs. Il considère leurs protestations comme légitimes et patriotiques, ce qui réduit la marge de manœuvre des siloviki, chargés d’écraser la dissidence. »                                              Face à cette violence, une part non négligeable de la population – de l’ordre de 20 à 25 % – reste catégoriquement opposée à la guerre. Certains tentent courageusement d’exprimer leur voix dans un contexte de répression sévère. Plusieurs dizaines d’élus locaux ont signé récemment une pétition demandant la démission de Vladimir Poutine, jugeant ses actions « préjudiciables à l’avenir de la Russie et de ses citoyens ». Autre intervention remarquée dimanche, la chanteuse ultra-populaire Alla Pougatcheva, 73 ans, a dénoncé la guerre évoquant la mort de soldats « pour des objectifs illusoires, qui font de notre pays un paria et pèsent sur la vie de nos citoyens ».Cette guerre est existentielle pour Poutine, il ne peut pas se payer le luxe de la perdre. (Greg Yudin, politologue et sociologue)                                                                                             Entre ces deux camps, la majorité des Russes sont passifs et complètement dépolitisés. Se tenant à distance des nouvelles du front, ils essaient de continuer de vivre comme si de rien n’était. Selon une étude récente menée par l’institut de sondage indépendant Rosmir, depuis l’invasion de l’Ukraine, un quart des Russes ont cessé de regarder la télévision publique en raison de la propagande pro-guerre incessante de Poutine.   Le politologue et sociologue Greg Yudin observe une division de la société entre les pro-guerre et la majorité passive : « Les radicaux se fâchent contre les passifs qui poursuivent leur vie normalement alors que les troupes meurent pour la survie du pays sous l’assaut de l’Otan. Les passifs sont en colère contre les radicaux qui tentent de politiser leur vie, par exemple en introduisant de la propagande de guerre dans les écoles », détaille cet expert de l’opinion publique russe. Depuis le 1er septembre, un nouveau cours hebdomadaire de patriotisme a été introduit dans toutes les classes, provoquant le mécontentement de nombreux parents et professeurs.     « La situation actuelle place Poutine dans une position précaire, dit Greg Yudin, car il dépend à la fois de l’engagement des radicaux et de la passivité de la majorité, ce qui l’oblige à tenir deux discours contradictoires : l’un sur une guerre existentielle et l’autre sur les choses qui fonctionnent comme d’habitude.                                                                                                                                                           ______________ Parallèlement, l’État russe peine à mobiliser de nouveaux combattants pour l’Ukraine. Jusqu’alors, la stratégie a consisté à recruter parmi les couches défavorisées de la population, en particulier dans les régions les plus pauvres du pays où l’on fait miroiter aux jeunes de gros salaires.   « Cette ressource n’est pas encore épuisée – il y a peut-être un vivier de deux millions d’hommes, estime Greg Yudin, mais ils sont loin d’être les meilleurs soldats et les défaites sur le front réduisent leur motivation à s’engager. Ils veulent participer à une guerre victorieuse pour la gloire et l’argent, pas pour affronter un adversaire difficile et perdre. »                                     « Nous devrons écraser et détruire l’Ukraine [...] même si nous devons démolir toutes les usines que nous avons construites sur le continent et empoisonner toutes les terres noires, même si nous devons couper les tendons de notre économie et perdre beaucoup des meilleurs de nos jeunes hommes », affirme le commentateur politique nationaliste Yegor Kholmogorov dans un post publié samedi 17 septembre, précisant qu’une guerre nucléaire mondiale est « préférable à une victoire ukrainienne ».  Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a critiqué la stratégie militaire. « Si aujourd’hui ou demain des changements ne sont pas apportés dans la conduite de l’opération spéciale, je serai obligé de parler avec les dirigeants du ministère de la défense et du pays pour leur expliquer la situation réelle sur le terrain », a-t-il prévenu dans un message audio publié sur Telegram. Cet allié de longue date de Vladimir Poutine a également annoncé le retour de ses unités d’élite sur le front..."  [Merci à Estelle Levresse                _______________

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