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vendredi 2 septembre 2022

Surprofits en tous genres

Questions qui agitent le monde médiatico-politique

                                            En ces temps de flambée des prix en Europe, suite à l'épisode ukrainien et aux mesures de rétorsion russes, certains prix n'en finissent pas de monter, les problèmes énergétiques semblant avois des conséquences sur toute la chaîne de production et de distribution. Un phénomène normal, quasi mécanique, mais déjà douloureux pour les ménages les plus démunis, qui ne voient pas baisser ses dépenses parfois contraintes, au contraire. Face à ce tsunami, inégalement sensible en Europe, les gouvernants  tentent de faire face en parant au plus pressé: réduire autant que possible les effets délétères de cette flambée soudaine en jouant les pompiers économiques de manière la plus empirique, avec les moyens du bord, au jour le jour. Chaque gouvernement bricole des solutions plus ou moins efficaces en jouant sue plusieurs tableaux. Sans toujours s'entendre sur la notion de "surprofit", ressortie de la boîte à outil économique. Une notion qui n'est pas nouvelle, mais qui semble parfaitement convenir pour les entreprises, surtout en situation de monopole ou de quasi-monopole, qui profitent parfois outrageusement , souvent mécaniquement, de la situation momentanée du marché. Certains s'en défendent, d'autres font des concessions, comme de petits cadeaux à la pompe, pour leur image de marque essentiellement. Les gouvernants tentent diverses solutions, bricolées à la hâte, mais le plus souvent dans le désaccord le plus total au niveau européen. Le désaccord porte aussi sur le sens à donner à la notion de "surprofit": le Président s'engage puis se retire, Mme Borne fait un pas en avant puis en arrière, Mr Lemaire ignore le problème..... 


                  Au nom de l'équité, comment taxer au mieux les entreprises en situation de profiteuses de crise? Il y a débat sur les moyens, mais une convergences se manifestent et certain pays, comme l'Italie, l'Espagne et même le R.U. n'hésitent pas.   Les bénéfices historiques engrangés passivement doivent pouvoir être redistribués à ceux qui souffrent le plus d'une situation parfois douloureuse. Cela paraît une évidence. On entendra pas les actionnaires protester. Normal.                      "....La notion de superprofit désigne des profits exceptionnels réalisés par un effet d’aubaine. Il s’agit d’un enrichissement considéré comme supérieur à la normale et dû à des circonstances extérieures « qui font gagner de l’argent à une entreprise sans qu’elle n’ait rien modifié à sa façon d’opérer ni à ses décisions stratégiques », résume l’économiste Mireille Chiroleu-Assouline, professeure à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne et à la Paris School of Economics. Mais le terme n’appartient pas au vocabulaire scientifique, les économistes lui préférant l’emploi de la notion de rente.                      Le cas de Total Energies cristallise l’attention, car ses profits ont grimpé en raison de la flambée des cours du pétrole liée à la guerre en Ukraine. Au premier semestre de 2022, la multinationale a enregistré un résultat net de 18,7 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros) – soit trois fois plus que l’année précédente à la même époque. Pour l’ensemble de l’année 2021, déjà, Total Energies affichait un résultat record de 16 milliards de dollars.                                                                                                                                 Si ces profits exceptionnels sont considérés comme non mérités par une partie de l’opinion publique, la question de leur redistribution se pose. C’est à cet égard que le sujet est très politique. Au cours de l’été, des députés Renaissance, mais aussi du Rassemblement national, du centre et de la Nupes, ont demandé la mise en place d’une surtaxe sur ces bénéfices.   « Cette idée s’inscrit dans un débat plus large sur les contraintes qui s’imposent à tous, et les efforts que chacun consent, dans une période de crise, analyse Mireille Chiroleu-Assouline. La taxation des superprofits est une forme de protestation contre le fait que les citoyens se voient appliquer des hausses de prix tandis que des personnes ou entreprises très fortunées profitent de la situation. »                    L’origine du mot remonte aux écrits du philosophe Karl Marx, au XIXe siècle : il désigne par « superprofit » un enrichissement inusuel, synonyme de surexploitation de la part de tout type d’entreprise capitaliste. Mais le sens actuel apparaît au lendemain de la première guerre mondiale pour désigner les « profiteurs de guerre », notamment dans le secteur de l’armement. Dès 1916, le gouvernement socialiste d’Aristide Briand crée la « contribution extraordinaire sur les bénéfices de guerre », réalisés par certaines entreprises ayant un contrat avec l’Etat entre l’entrée en guerre, au 1er août 1914, et dix-huit mois après le conflit. Dans les faits, cet impôt s’avère difficile à collecter, les entreprises se montrant récalcitrantes.   Les chocs pétroliers des années 70 et, dans une moindre mesure, de 2005 font ressurgir la notion de superprofit, l’augmentation brutale des prix de l’énergie se traduisant par des « bénéfices records » pour les entreprises du secteur. Différentes taxes sont envisagées. Le Sénat américain vote en 1980 en faveur d’une taxation à 70 % des profits supplémentaires réalisés par les grandes compagnies sur le pétrole découvert avant 1979 et vendu au-dessus de 13 dollars le pétrole (ici raconté par Le Monde).     L’opportunité d’une taxe spéciale sur les superprofits a refait surface d’abord timidement au moment de la crise sanitaire liée au Covid-19, puis plus nettement après la guerre en Ukraine, en ciblant les entreprises du secteur énergétique et des transports. Plusieurs pays ont déjà lancé des réformes, comme l’Italie en mars et le Royaume-Uni en mai. Les modalités diffèrent selon le cadre législatif et les objectifs ciblés..."                                                                     ___________   Et il y a les entreprises qui se font du blé souvent à bon compte."...  Le saviez vous ? Quatre multinationales contrôlent entre 70 et 80% du négoce de céréales dans le monde. Un véritable monopole, opaque, qui bénéficie de la flambée des prix des denrées alimentaires mondiales. Ces derniers mois, les profits des vendeurs de céréales explosent grâce à la réduction de l’offre et la spéculation financière. Les quatre négociants qui dominent le marché mondial des céréales depuis des décennies, enregistrent des bénéfices et des ventes record. Il s'agit des entreprises : Archer-Daniels-Midland...notamment. Elles sont surnommées les «ABCD». Ces multinationale prévoient que la demande dépassera l'offre au moins jusqu'en 2024, ce qui va leur permettre des bénéfices encore plus élevés au cours des deux prochaines années. «Les marchés mondiaux des céréales sont encore plus concentrés que les marchés de l'énergie et encore moins transparents» explique un expert de l'ONU au journal anglais The Guardian. Ce qui permet les spéculations les plus folles. Les prix des denrées alimentaires ont bondi de plus de 20 % cette année, et environ 345 millions de personnes connaissent une insécurité alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial. Ce chiffre était de 135 millions de personnes avant la pandémie de Covid-19, et il devrait encore augmenté. Dans le même temps, Cargill a annoncé une augmentation de 23% de ses revenus pour atteindre un record de 165 milliards de dollars Archer-Daniels-Midland a réalisé les bénéfices les plus élevés de son histoire au cours du deuxième trimestre de l'année. Les ventes de Bunge ont bondi de 17%, et Louis Dreyfus a déclaré une hausse des bénéfices de plus de 80% pour 2021. Ces multinationale de la faim empoisonnent les terres par l'agriculture intensive, spéculent sur le grain et affament les plus précaires. Une synthèse du capitalisme mondial..." ___________________

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