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mercredi 7 septembre 2022

Job en deux clics

 Si facile de trouver un job!

                                               Et de plus: in-dé-pen-dant!     Il suffit de ne pas être (trop) exigeant et de faire une opération toute simple: cliquer.      C'est un peu comme une agence, sauf qu'il n'y a pas de visage et que vous allez être sous statut particulier, avec un "contrat" un peu spécial. On recrute dans le domaine des plate-formes, mais il ne faut pas être trop regardant sur les conditions de l'emploi, souvent très spécifiques, que l'on vous propose. Mais cela permet de (sur)vivre, surtout si on ne compte pas ses heures et éventuellement si on n'est pas regardant sur sa vie de famille. On connaît mieux le fonctionnement de Uber. Mais le système a fait école et se multiplie comme des petits pains. Des machines à fabriquer de la précarité. Un système qui rapporte gros... à ceux qui sont aux commandes, parfois au niveau international. A l'heure du capitalisme numérique. Les crises profitent bien au Gafams, qui font leur beurre, dans une économie de plate-forme, qui flatte le consommateur, mais atomise l'opérateur ou le "collaborateur".                                                              Flexibilité, mobilité et précarité sont les trois mamelles de ces nouvelles activités au service d'algorithmes sans visage et sans vision.  La flexibilité est une devenue une vertu économique majeure, pas seulement chez Amazon.   


                                                                                                                   "...Travailleur de supermarché, de stations de test Covid, d’entreprises de démarchage téléphonique… Au bout du fil, de l’écouvillon ou du transpalette, ces travailleurs indépendants ont été recrutés par l’intermédiaire de plateformes du travail uberisé, des agences d’intérim pour « auto-entrepreneurs » et « indépendants » où la prestation sans quasiment de cotisations – et donc une protection sociale affaiblie – remplace le salaire. StaffMe, Manners ou encore Student Pop sont toutes nées en 2016. Ces plateformes de « mise en relation » se chargent de trouver des travailleurs indépendants pour des missions à durée variable, d’une journée à plusieurs mois. Elles empochent au passage une commission d’environ 20 % du paiement. La pratique est à la limite de la légalité. Le premier procès contre l’une de ses plateformes aura lieu en fin d’année, et l’inspection du travail essaye de s’attaquer à ce problème. Car derrière la « flexibilité » promise se cache souvent une précarité accrue.  Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.   D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser. Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.     Le scandale des caissiers indépendants a éclaté pendant le confinement du printemps 2020. Depuis les révélations de StreetPress, Franprix a fait amende honorable et promis de ne plus avoir recours à des indépendants dans ses magasins. Contacté, Monoprix affirme n’avoir qu’« eu recours de manière très exceptionnelle à la solution StaffMe » durant le premier confinement, et n’y avoir désormais « recours que pour des besoins extrêmement ponctuels ne relevant principalement pas de notre cœur de métier, notamment des opérations de street marketing, se déroulant en dehors de nos magasins » (voir la réponse entière en boîte noire). D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser....Le cocktail semble séduisant : la liberté de travailler quand on le souhaite, un paiement rapide, une rémunération horaire qui semble au premier abord supérieure au salaire minimum. « Les personnes qui se disent satisfaites par les plateformes sont celles qui font cette activité en complément d’une autre, ou qui le font depuis peu de temps. Faire cela sur une longue durée reste compliqué. Ce sont des formes de travail vouées à rester transitoires », explique le sociologue Alexis Louvion, à partir d’entretiens de recherche.  « La majorité des travailleurs des plateformes optent pour la création d’une micro-entreprise. Les cotisations versées à ce titre garantissent certes certaines protections (maladie, retraite), mais de manière moins protectrice que pour les salariés, souligne le chercheur. Il faut également rappeler que le statut d’indépendant ne donne pas droit à l’assurance chômage. Et ne permet pas d’être protégé par le droit du travail, qui institue, entre autres choses, un temps de travail encadré et la possibilité d’action collective par l’intermédiaire des syndicats. ».... 
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