Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

vendredi 18 novembre 2022

Politiser le sport?

 Il ne faut pas...dit le Président

                                 Il ne faut surtout pas froisser le Qatar et nuire au business. Fermons les yeux pudiquement sur les aberrations économiques et écologiques et les multiples dégâts humains sur les chantiers, depuis des années, physiques, civiques et moraux. Pensons au gaz dont nous aurons besoin. La vitrine internationale aura fonctionné un temps. Un mirage.  En tous cas, la billetterie est ouverte.       


                                                                                                 Bien sûr, aucun sport n'est en tant que tel  directement politique, mais il est avéré que cette ancestrale et noble activité sur gazon a été maintes fois instrumentalisée. Le ballon rond n'y est pour rien. Mais des hommes politiques et des régimes ont vu tout l'intérêt de soutenir ce sport devenu si populaire, de l'encourager, pour se donner une nouvelle aura, pour promouvoir leurs intérêts. La junte argentine  n'avait pas hésité à organiser la coupe du monde en 1978 pour tenter de faire oublier ses exactions.             La Qatar n'est pas à proprement parler une dictature, mais la démocratie n'est pas son idéal, avec son hypercentralisation du pouvoir et ses interdits d'un autre âge.


            “ Un succès sportif peut servir autant qu’une victoire militaire ”,aimait dire Gerald Ford, président des Etats-Unis (1974-1977).-Deux courants de pensée s’opposent sur cette question. L’un voit dans le football un outil d’émancipation voire de démocratisation pour une nation – c’est ce qu’estiment aujourd’hui les instances internationales du football, avec en tête leur représentant à la FIFA, Sepp Blatter.L’autre estime que le football n’est qu’un “ opium ” du peuple, qui abrutirait les masses pour mieux les asservir – ainsi que le pense Patrick Vassort, sociologue du sport.Dans les deux cas, le football est un instrument du pouvoir politique. Tout dépend ensuite de l’utilisation qui en est faite. De fait, le football s’est avéré, par le passé, un instrument efficace aux mains du politique pour museler les esprits."    Surtout en période de crise, comme le disait N. Sarkozy et déjà Chirac, qui aimait se montrer sur les stades.                                                                                                                          Un sport qui remonte à loin, sous des formes variées et peu codifiées. On en trouve déjà des manifestations dans l'ancienne Chine avant de le voir éclore dans le berceau anglais, puis un peu partout dans le monde. Cette pratique, qui continue à enthousiasmer les gamins, à attirer des foules autour d'un club fétiche, n'est pas à l'abri de dérapages et parfois de violences dans certains cas. Violences racistes en Italie, violences d'une certaine jeunesse en AlgérieMais il semble être devenu malade au plus haut niveau, atteint d'une pathologie qui affecte notre société toute entière, miné par des pratiques financières de tous ordres, souvent critiquées mais pas toujours transparentes (pour utiliser un euphémisme). sous l'oeil indifférent des pouvoirs publics.  C'est tout un système qui a changé, depuis que le monde des affaires a envahi l'univers des stades, dénaturant les pratiques sportives et l'esprit du jeu. Le foot mérite bien mieux que ce que la FIFA en a fait. Avec les pratiques financières les plus folles, le jeu est devenu aseptisé,  Rien à voir avec les équipes d'avant ces trente dernières années, à Lens ou ailleurs.  Pour les jeunes, le sport professionnel est devenu un contre-exemple.  il n'est plus l' instrument d'émancipation qu'il fut. De dérives en dérives, il détourne de plus en plus de personnes autrefois motivées.  Des millionnaires courant après un ballon, c'est un peu simple, mais pas si caricatural que cela.     Le business est partout.  Ils nous ont volé notre football, disait quelqu'un avec une certaine justesse.

Une chose est sure: le ballon ne tourne pas très rond.
     Foutu, le foot? Il reste encore parfois de bons restes.
         Même si on partage pas tous les éléments de ce commentaire:
             L’économie politique du football est (donc) de part en part une économie politique capitaliste – n’en déplaise à ses thuriféraires de ‘‘gauche’’ – parce que la logique du profit en a fait une entreprise comme une autre, avec ses employeurs, ses actionnaires, ses salariés, ses rapports d’exploitation, ses stratégies financières, ses conflits d’intérêts, ses licenciements, ses liquidations et son chômage. L’Empire football est même devenu au fil des ans une vaste multinationale bureaucratique gérant un énorme marché international où circulent des masses considérables d’argent et où s’opposent sans interruption de grandes fédérations dominantes avec leurs championnats réputés (Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, France, Brésil, Argentine), des clubs d’élite (en Europe : Real de Madrid, Juventus de Turin, Manchester, Barcelone, Chelsea, Liverpool, Inter de Milan, Bayern de Munich, Milan AC, Ajax d’Amsterdam, Arsenal, Benfica, Eindhoven, CSKA Moscou) et des groupes capitalistes qui se disputent férocement l’hégémonie sur ce ‘‘marché porteur’’.                                                 Le foot est-il foutu? Non heureusement, pas au niveau des petits clubs où le plaisir désintéressé est encore d'actualité.                               ______________________.

Aucun commentaire: