Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

samedi 14 octobre 2023

Deux mots sur le terrorisme

 Une notion peu claire

                        Du bon usage du mot. __  Condamner parfois, comprendre souvent. _  De l'importance des guillemets__                                                                                                                               On se souvient du discours de De Gaulle, au tournant historique de 1967 au Moyen-Orient. Des propos mal compris à l'époque ou qui ont pu choquer " "Israël ayant attaqué, s'est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu'il voulait atteindre. Maintenant, il organise, sur les territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s'y manifeste contre lui une résistance, qu'à son tour, il qualifie de terrorisme."   Propos contestés par l'ambassadeur israëlien de l'époque Barnavi (voir ici) et Raymond Aron. Propos ambigüs et en contradiction avec d'autres (son admiration pour Ben Gourion). Les relations de la France avec l'Etat hébreu ont toujours été compliquées, étant donné les relations particulières entretenues avec certains pays arabes jusqu'à une certaine époque.                                                                     ___  Que le projet sioniste, programmé par Théodore Herzl, contienne en puissance un projet d'expansion sans limites définies sur une "terre sans hommes", comme disait Mme Golda Meir, est une évidence. Projet d'abord incertain et patiemment élaboré jusqu'à la forme d'ultra-sionisme, inspiré de Jabotinski, fortement contestée aujourd'hui surtout par une frange d'Israëliens éclairés et des organes de presse, comme Haaretz ou  Local Call.     . Beaucoup d'ouvrages, certains israëliens (adeptes notamment de la nouvelle histoire), retracent dans le détail l'élaboration d'un projet longuement muri pour prendre le contrôle de la majeure partie du pays, par grignotages successifs, surtout en Cisjordanie et à Jérusalem Est, accélérés surtout depuis Sharon, en donnant à croire encore que deux Etats sont possibles, conformément au projet onusien, alors que les faits établis montrent que c'est devenu une chimère.       


             Une excellente synthèse de cette montée par étapes vers la situation d'aujourd'hui et l'inévitable radicalisation palestinienne, qui a pris des formes variées, extrêmes comme à Gaza plusieurs fois, est présentée avec détails dans l'excellent livre: Israël face à Israël, de Jean-Paul  Chagnolaud, pour n'en citer qu'un, parmi une longue liste d'ouvrages d'historiens, israëliens ou non, qui font le bilan de l'aventure sioniste, de son flou initial de ses projets et de ses dérives depuis la fin du XIX° siècle.  Les différentes révoltes palestiniennes, répondant aux implantations, sont passées par de multiples formes depuis le début du XX° siècle, aboutissant aux différentes intifadas et à la constitution de la zône finalement fermées de Gaza, qui devint la terre où s'implanta le Hamas radical, profitant de la détresse engendrée par la pauvreté et le sous-emploi et aussi le bon-vouloir du voisin israëlien. Le désespoir, surtout instrumentalisé, peut mener au pire et certains Israëliens, ouverts et critiques, quoique choqués, n'ont pas été trop surpris de l'action terrorisante de la franche dure de Gaza sur leur territoire, surtout en cette période de montée des extrêmes à Jérusalem.          ___Certains se souviennent des actions "terroristes" de certains pionniers sionistes à l'égard de la force occupante, qui toucha des civils et des actions de nettoyage parfois incontrôlées de la Nakba avant, pendant et après la reconnaissance de l'Etat d'Israël, qui a su profiter de toutes les occasions pour étendre son pourvoir au-delà de ce qui était prescrit internationalement, jusqu'à la colonisation accélérée d'aujourd'hui, toujours illégale.  Qui parle encore de paix? La vengeance exacerbée ne peut produire que des fruits amers...
"... Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous éliminerons tout.» C'est ce qu'a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à propos de l'offensive terrestre prévue dans l'enclave palestinienne.
Il a aussi affirmé : «Nous avons aboli toutes les règles de la guerre, nos soldats n’assumeront aucune responsabilité, il n’y aura pas de tribunaux militaires.» C'était ce ministre qui avait estimé qu'il combattait des «animaux humains». Autant de propos déshumanisants qui visent à justifier des massacres. ..."                                                                                                                                    Malgré l'horreur provoquée par les actions condamnables qui ont eu lieu, il ne faudrait pas oublier que les actions répétées de Gaza contre son voisin, qui détient l'essentiel des clés de sa survie économique et qui se met forcément en danger par sa réaction terrible contre les populations civiles forcément victimes essentielles. Le "terrorisme" est donc une notion à relativiser, à contextualiser  (Jean Moulin fut un "terroriste"), à mettre en perspective historique. Un grand flou entoure encre cette notion, qu''il faut manier avec prudence.                                                          __Point de vue: La logique d'un rapport de forces.                                            Témoignage .____________

Aucun commentaire: