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mardi 11 juin 2024

Histoire et mémoire

 Restaurer la mémoire

                      Pour nous les oublieux. Surtout en cette période de bascule possible, dangereuse, pouvant être durable. Avons-nous encore gardé quelque traces de cette période où dominaient en Europe des forces dont nous disions qu'elles ne devaient plus revenir pour que soient sauvés les idéaux démocratiques? Revenir aux "leçons" de l'histoire, comme on dit... Certes, l'histoire ne se répète pas et ne donne pas en soi des leçons, mais, des faits passés et analogues, on peut tirer des raisons de comprendre et d'agir. Si on est assez informé et apte à établir des comparaisons et à agir en conséquence. Savoir qu'un pouvoir qui se veut absolu ne dure pas, par exemple, permet de se donner des raisons d'espérer et d'agir pour sa chute anticipée. Remarquer que toutes les périodes de crises aiguës, politiques et/ou économiques font le lit des extrémistes donne le courage de combattre la vraie cause de passions parfois destructrices. Bien connaître les causes et les effets de gouvernements d'extrême droite donne des raisons de les éviter et/ou de les combattre. 


                                                                                                       La mémoire, surtout historique, collective, est donc essentielle à entretenir, à exercer, à enseigner, comme disait déjà à son époque et à sa manière Lavisse, principal initiateur en la matière. Mais depuis, les choses se sont complexifiées. " ...L'histoire contemporaine  qui prend explicitement la mémoire pour objet propose sans doute, en France tout au moins, l’approche dominante. Pour rendre visible la mémoire et donc l’étudier, elle prend pour objet ce qu’elle appelle les « vecteurs des mémoires », ces choses qui stabilisent et donnent à voir tel récit ou telle vision du passé : les monuments, les commémorations, les médias ou encore les manuels scolaires, pour donner quelques exemples. Cette manière de saisir la mémoire et de l’étudier a donné lieu à de nombreux travaux, l’ouvrage collectif Les Lieux de mémoire, dirigé par Pierre Nora en est peut-être l’exemple le plus connu. Cette manière de cerner la mémoire a aussi été débattue dès le début des années 1980 : ces vecteurs de mémoire cristallisent-ils un souvenir dominant déjà présent dans la société de manière diffuse ou, à l’inverse, ont-ils pour vocation de produire une mémoire partagée par le plus grand nombre ce qu’elle n’est pas, a priori, avant l’institutionnalisation de tel ou tel monument, mémorial ou encore journée commémorative ? Quelle que soit la manière de trancher cette question, cette approche définit davantage la mémoire collective comme un contenu : c’est ce qui est raconté qui est au cœur de l’analyse. Ces études historiennes de la mémoire sont donc toujours en même temps une réflexion des historiens sur eux-mêmes et sur l’évolution des manières de dire et faire l’histoire dans la société contemporaine..."                                              Pour que ce soit opérant, encore faut-il que l'histoire s'inscrive dans un projet de  citoyenneté. Entre excès et faiblesse de mémoire, la voie est à trouver... Contre la vague qui monte en Europe, le rappel de l'histoire si récente sera-t-il suffisant?....     _________________

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