Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

mercredi 12 juin 2024

Le billet de Laurent

  1. ___ Moi ou le chaos?

                    __  Les deux, mon capitaine...


                                ___  En annexe: Quel Etat palestinien?


 2. ____ Le combat ou l'abîme?

              

Plus    "  Plus que dix-neuf jours pour éviter l’abîme. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays en temps de paix, un parti raciste, antisocial et réactionnaire pourrait accéder au pouvoir, avec un premier ministre chargé de constituer un gouvernement, dans une cohabitation de tous les dangers qui défigurerait profondément notre pays. L’espoir suscité par l’accord de principe conclu par les principaux partis de gauche lundi soir doit être à la hauteur de la gravité de la situation.         ___En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et en appelant dans la foulée les Français·es aux urnes les 30 juin et 7 juillet, Emmanuel Macron fait le choix de la terre brûlée, après avoir créé les conditions de la catastrophe. Depuis qu’il a été élu président, en 2017, sa stratégie, non seulement perdante électoralement, mais surtout démocratiquement mortifère, a consisté à faire du Rassemblement national (RN) son meilleur ennemi, le légitimant et l’installant comme la seule alternative politique en France.   On ne peut, certes, lui reprocher un déni de démocratie, même si, plutôt que de congédier les député·es du Palais-Bourbon, il aurait pu endosser la responsabilité de son incapacité à faire barrage à l’extrême droite en démissionnant et en remettant en jeu son mandat de président de la République.  Mais, en convoquant dans la précipitation, et en toute verticalité, des élections législatives anticipées, il fait payer à tout le pays le prix de son incurie. Et, dans une inconscience synonyme de faute politique et morale, il fait prendre à la France le risque du RN au pouvoir, et de ses périls : atteintes aux libertés et droits fondamentaux, mise au pas de la justice et de la presse, brutalisation du corps social, fragilisation des plus précaires, exclusion des étrangers et étrangères, stigmatisation des personnes racisées, régression des droits des femmes et des minorités, déni de l’ampleur du dérèglement climatique...Lors de la dernière élection présidentielle, Mediapart avait fait l’inventaire des premières mesures qui ne manqueraient pas d’être votées en cas d’accession du RN aux affaires (lire ici: dans toute leur violence, elles montrent, derrière la longue tentative de « dédiabolisation », le vrai visage de ce parti fondé en 1972 par des néofascistes et d’anciens collabos et membres de la Waffen-SS, celui d’une famille politique antidémocratique dont l’inégalité naturelle, c’est-à-dire le privilège de naissance, est le credo, en rupture totale avec la Constitution, qui pose l’égalité de toutes et tous devant la loi sans distinction d’origine, de condition, de croyance, d’appartenance, de sexe ou de genre.                                    Nous n’avons cessé de le chroniquer depuis sept ans, mais, maintenant que nous sommes au pied du mur, comment ne pas le marteler : le chef de l’État est l’une des données cardinales du désastre actuel. Lorsqu’il a soutenu, coup sur coup, un projet de loi sur (contre) l’immigration promouvant la préférence nationale et une réforme du droit du sol à Mayotte, Emmanuel Macron a achevé de transformer le macronisme en un lepénisme. À force de reprendre ses formules et ses idées, les digues ont sauté.                                 « Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir », écrivait Victor Klemperer, auteur de LTI, la langue du IIIe Reich, paru en 1947, dans lequel il décrivait la banalisation du totalitarisme et la contamination par la langue des modes de pensée.     _____ Pourtant, contre la réalité des faits, le chef de l’État continue tête baissée. Entre aberration et cynisme, la dissolution de l’Assemblée nationale repose soit sur le pari que, pour la troisième fois, les électrices et les électeurs choisiraient la macronie contre la lepénie, soit sur le pari qu’une cohabitation avec le RN permettrait de révéler sa vacuité jusqu’à le décrédibiliser en vue de l’élection présidentielle de 2027. Dans les deux cas, ce choix revient à accepter consciemment de mettre les valeurs principielles de notre pays en danger, ainsi que la vie des personnes minorisées et des plus précaires, qui seraient les premières à en subir les conséquences...."        ______________________

         

Plus"...Plus que dix-neuf jours pour éviter l’abîme. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays en temps de paix, un parti raciste, antisocial et réactionnaire pourrait accéder au pouvoir, avec un premier ministre chargé de constituer un gouvernement, dans une cohabitation de tous les dangers qui défigurerait profondément notre pays. L’espoir suscité par l’accord de principe conclu par les principaux partis de gauche lundi soir doit être à la hauteur de la gravité de la situation.    En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et en appelant dans la foulée les Français·es aux urnes les 30 juin et 7 juillet, Emmanuel Macron fait le choix de la terre brûlée, après avoir créé les conditions de la catastrophe. Depuis qu’il a été élu président, en 2017, sa stratégie, non seulement perdante électoralement, mais surtout démocratiquement mortifère, a consisté à faire du Rassemblement national (RN) son meilleur ennemi, le légitimant et l’installant comme la seule alternative politique en France.  On ne peut, certes, lui reprocher un déni de démocratie, même si, plutôt que de congédier les député·es du Palais-Bourbon, il aurait pu endosser la responsabilité de son incapacité à faire barrage à l’extrême droite en démissionnant et en remettant en jeu son mandat de président de la République.        ________                                               Mais, en convoquant dans la précipitation, et en toute verticalité, des élections législatives anticipées, il fait payer à tout le pays le prix de son incurie. Et, dans une inconscience synonyme de faute politique et morale, il fait prendre à la France le risque du RN au pouvoir, et de ses périls : atteintes aux libertés et droits fondamentaux, mise au pas de la justice et de la presse, brutalisation du corps social, fragilisation des plus précaires, exclusion des étrangers et étrangères, stigmatisation des personnes racisées, régression des droits des femmes et des minorités, déni de l’ampleur du dérèglement climatique...  Lors de la dernière élection présidentielle, Mediapart avait fait l’inventaire des premières mesures qui ne manqueraient pas d’être votées en cas d’accession du RN aux affaires (lire ici: dans toute leur violence, elles montrent, derrière la longue tentative de « dédiabolisation », le vrai visage de ce parti fondé en 1972 par des néofascistes et d’anciens collabos et membres de la Waffen-SS, celui d’une famille politique antidémocratique dont l’inégalité naturelle, c’est-à-dire le privilège de naissance, est le credo, en rupture totale avec la Constitution, qui pose l’égalité de toutes et tous devant la loi sans distinction d’origine, de condition, de croyance, d’appartenance, de sexe ou de genre.                                   Nous n’avons cessé de le chroniquer depuis sept ans, mais, maintenant que nous sommes au pied du mur, comment ne pas le marteler : le chef de l’État est l’une des données cardinales du désastre actuel. Lorsqu’il a soutenu, coup sur coup, un projet de loi sur (contre) l’immigration promouvant la préférence nationale et une réforme du droit du sol à Mayotte, Emmanuel Macron a achevé de transformer le macronisme en un lepénisme. À force de reprendre ses formules et ses idées, les digues ont sauté.        « Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir », écrivait Victor Klemperer, auteur de LTI, la langue du IIIe Reich, paru en 1947, dans lequel il décrivait la banalisation du totalitarisme et la contamination par la langue des modes de pensée.

Aucun commentaire: