On ne va pas se mentir
Le problème est structurel
_____________________________CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus] Pâques 2025: Un million de visites...Merci à vous fidèles lecteurs ou consultants d'un jour!
De mal en pis
____ Entre répulsion et fascination
___ Dans le sens de l'histoire (la bonne)...
___ UNe autocratie manipulatoire. Demolition Man fait es envieux, Bernard Arnault en tête "...Il apparait ouvrir la voie outre-Atlantique à ce qu'ils espèrent pour la France - et à travers elle, surtout pour eux-mêmes : libérer l'esprit d'entreprendre et décomplexer le droit de s'enrichir, en violentant ce qui entrave cette délivrance. Ainsi est applaudi chez Trump ce qui à la fois ferait « désespérément » défaut dans l'Hexagone et honore les attributs de ces louangeurs...."
___ Une tempête faite pour durer. "...Loin d’être un accident de l’histoire, Donald Trump est le symptôme des tensions sous-jacentes à la mondialisation. Et c’est moins sa personne que l’état de l’économie politique internationale qui permet de saisir les ressorts profonds de la rivalité sino-américaine : c’est le capitalisme lui-même qui mine la mondialisation..."
___ Il a cassé le parapluie C'est une bascule historique
___ Une tempête faite pour durer "... En quelques mois, l’administration Trump façonne déjà la société américaine, laissant libre cours à ses relents suprémacistes, engageant une guerre culturelle contre les universités, déstabilisant les institutions les plus profondément ancrées de la démocratie américaine. Mais l’ouragan Trump bouleverse aussi gravement l’ordre international, et l’économie mondiale. Dans cette tempête, faite pour durer et dont les vents violents d’outre-Atlantique soufflent jusque dans nos parlements, l’Europe a plus que jamais besoin de comprendre. Elle est particulièrement affectée, mais hésite visiblement sur les réponses à apporter : négocier, y résister, s’en accommoder ? .."
___ Un Détricotage réfléchi "..., Donald Trump détricote ce qui fit la force et la singularité de la démocratie américaine depuis la seconde guerre mondiale. Il insulte ses alliés historiques – à commencer par les Européens – et tend les bras aux ennemis d’autrefois de son pays. Il piétine l’indépendance des institutions et lamine les contre-pouvoirs. En économie, il instrumentalise les échanges commerciaux pour racketter ses partenaires. Dans une confusion des genres aussi brutale qu’opportuniste, il se mêle de la vie des entreprises comme aucun de ses prédécesseurs n’avait osé le faire auparavant..." _________________
Aux USA et ailleurs
La question de la séparations des pouvoirs est LA question clé dans le fonctionnement d'une démocratie qui se respecte, et ce, conformément aux principes formulés par Montesquieu: que le pouvoir arrête le pouvoir pour éviter l'arbitraire et le jeu des intérêts particuliers. Une démocratie, toujours imparfaite, comme le reconnaissait Rousseau, peut et doit cependant toujours y tendre. Que dire de l'Etat de nos démocraties aujourd'hui, telles qu'elles sont devenues. Le quatrième pouvoir a acquis une place excessive, aux mains de groupes d'intérêts vouant conquérir les esprits, donc peser sur les choix politiques. La main basse sur l'information, de moins en moins indépendante, est devenu un risque démocratique majeur. Faire l'opinion est devenu un enjeu dont dont les intérêts privés s'emparent de plus en plus. Ceux qui ont une envergure internationale font tout pour peer sur des décisions qui devraient rester strictement axées sur le bien commun. Avec leur montée en puissance, les risques sont grands que les lobbies influences ou déterminent des choix fondamentaux. La puissance des multinationales s'accroît comme jamais.
Au risque de l'Ukraine
_________ L'Europe, aux voix de plus en plus discordantes face à Trump, résistera-t-elle aux conséquences du conflit ukrainien, notamment aux discordes qu'il provoque. Pas seulernent sur les questions des moyens à engager, mais aussi sur les problèmes de fond, notamment l'adhésion de Kiev à Bruxelles. Pas seulement du côté de Prague ou de Bratislava, qui penchent vers Moscou. . A Varsovie, il ya comme un retrait qui s'amorce A Entre lenteurs, hésitations, divergences et tergiversations. Sans boussole sous les pressions commerciales de Trump et les tentatives de division de Poutine. Tout cela dans me contexte d'une Europe qui tente difficilement de trouver sa voie
___ Point de vue: "...3 mars 2025. La guerre en Ukraine a déjà duré presque aussi longtemps que la Grande Guerre de 14-18. Moins meurtrière mais presque aussi lourde de conséquences, elle est en passe d'aboutir à la ruine de l'Ukraine, à la marginalisation de la Russie mais également à la soumission de l'Europe aux États-Unis. Déconnectés des réalités, les gouvernants de l'Union européenne multiplient les appels à relancer la guerre commme pour mieux dissimuler leurs échecs intérieurs et leur effacement de la scène internationale... Voilà bientôt quatre ans que sévit la guerre dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Cette guerre ressemble en tous points à la Grande Guerre avec un front étiré sur mille kilomètres et des combattants enterrés dans les tranchées, avec aussi des effectifs comparables mais des pertes bien moindres. Notons les drones en plus. La Grande Guerre a duré jusqu’à l’effondrement militaire du principal belligérant, l’Allemagne, et s’est soldée par une paix humiliante pour cette dernière. La guerre en Ukraine est en passe de durer aussi longtemps que son aînée et tout indique que les dirigeants européens aspirent à une issue semblable : l’effondrement et l’humiliation du principal belligérant, la Russie. D’Emmanuel Macron (France) et Friedrich Merz (Allemagne) à Ursula von der Leyen (Commission) et Keir Starmer (Royaume-Uni), ils répètent sur tous les tons : « Pas de compromis avec l’agresseur russe ; pas de concession territoriale ». Cette aspiration à se battre « jusqu’au dernier Ukrainien » est apparue dès le début du conflit en mars-avril 2022, quand les Anglais ont sabordé les négociations de cessez-le-feu engagées par les Ukrainiens et les Russes à Istanbul sous les auspices du président turc Erdogan. On l’a réentendue à Washington lors de la réunion du 18 août autour et derrière le président Donald Trump. Est-elle pertinente au regard des différents scénarios de sortie du conflit ? • Si le régime poutinien devait s'effondrer comme paraissent le souhaiter les dirigeants européens, l'immense Fédération de Russie éclaterait et deviendrait une Libye post-Kadhafi à la puissance 100 ! L'Ukraine et l'Europe auraient tout à y perdre. • À l'opposé, une victoire totale de la Russie sur l'Ukraine, si improbable qu'elle paraisse aujourd'hui, serait bien sûr une catastrophe pour l'Europe mais aussi une mauvaise affaire pour le Kremlin qui devrait assumer la reconstruction du pays et affronter la résistance intérieure. • Le risque le plus probable, au stade actuel, est que s'éternise le conflit avec, dans le Donbass, une ligne de front ou de cessez-le-feu par-dessus laquelle on continuera de se canonner de temps à autre comme aujourd'hui sur le 38e parallèle qui sépare les deux Corées. La Russie comme l'Ukraine et l'Europe y perdraient ce qui leur reste de sève vitale... Reste le seul scénario pertinent, tel qu'il ressort de mon livre, publié en mai 2024 : Les Causes politiques de la guerre en Ukraine... C'est celui d'une paix de compromis comme il en allait autrefois dans les conflits intra-européens. Donald Trump, plus sensé qu'on ne le dit, semble l’avoir compris, à la différence de ses homologues européens. Sans doute se dit-il aussi que les guerres, si brutales soient-elles, finissent par être oubliées et laisser place à des relations plus ou moins normales. Ainsi en a-t-il été après l'intervention des États-Unis au Vietnam et leur agression de l'Irak… Entendons-nous : la guerre est toujours un drame collectif - le pire de tous - mais il ne sert à rien de rêver d’un monde sans guerre, sans convoitise ni rivalités. La diplomatie consiste en premier lieu à éviter la guerre en ne provoquant pas inutilement tel ou tel État… C’est pourtant ce que nous avons fait en entraînant l’Ukraine à rompre avec la Russie à laquelle elle est liée de source immémoriale. En second lieu, à défaut d’avoir pu empêcher la guerre, il faut savoir l’arrêter. Nos aïeux européens, au fil d’un millénaire d’expériences douloureuses, ont innové en ce domaine comme en bien d’autres. Ils ont inventé le droit international ainsi que la diplomatie, laquelle était fondée sur l’écoute de l’adversaire et la recherche du compromis. C’est ainsi que les plus grandes guerres comme la guerre de Trente Ans, la guerre de Succession d’Espagne ou les guerres de la Révolution et de l’Empire ont pu se conclure par des congrès au cours duquel vainqueurs et vaincus ne craignaient pas de festoyer ensemble. À chaque fois, il s’en est suivi une paix durable. La Grande Guerre a mis fin à cette tradition. Elle a ouvert la voie aux guerres totales, jusqu’à l’extermination de l’ennemi. Malheureusement, les dirigeants de l’Union européenne, dépourvus de la culture générale qui est la « véritable école du commandement » (dixit de Gaulle) et n’ayant jamais eu à connaître la guerre, ont oublié ces leçons du passé. On l'a vu quand l’armée russe a envahi l’Ukraine le 24 février 2022.. Le président Zelensky a entraîné son peuple dans une résistance héroïque tout en étant conscient qu’une guerre prolongée pourrait être fatale à son pays. Ayant prouvé à son homologue russe que la guerre ne serait pas la promenade de santé qu’il escomptait, il a aussitôt pu engager des négociations en Turquie pour un cessez-le-feu. Très vite, les diplomates des deux camps s’orientèrent vers un compromis raisonnable que Zelensky se montra disposé à accepter : renoncement à l’adhésion à l’OTAN, autonomie pour le Donbass russophone, référendum en Crimée au terme d’une période probatoire de quinze ans (comme la Sarre allemande !). Las, les négociations capotèrent début avril du fait des violences russes (massacre de Boutcha) et plus encore du fait des sommations du Premier ministre anglais Boris Johnson et du Secrétaire d’État américain Antony Blinken à poursuivre le combat. Trois ans après, nous voilà de retour à la case départ. L’illusion d’un effondrement de la Russie s’est très vite évanouie et l’armée russe progresse dans le Donbass, quoique très lentement, avec l’objectif a minima d’occuper la totalité des oblasts ou régions administratives virtuellement annexés par Moscou au début de l’invasion. Le président américain Donald Trump, n’ayant rien à gagner à la poursuite de la guerre, veut en finir au plus vite. Comme toujours au fil de leur Histoire, les Américains, protégés par deux océans, savent qu’ils n’ont rien à perdre à une défaite de leur camp et qu’au contraire, celle-ci peut les renforcer en affaiblissant les belligérants ! De leur côté, au contraire, les principaux dirigeants européens (Royaume-Uni, France, Allemagne) revendiquent la guerre à outrance. Ils se disent eux-mêmes prêts à la faire aux côtés des Ukrainiens et, pour se justifier, n'ont de cesse de présenter le président russe comme un « ogre » (dixit Emmanuel Macron) qui ne souhaiterait pas simplement éloigner l'OTAN de ses frontières mais se disposerait à envahir l'Europe après l'Ukraine (au rythme auquel progressent ses troupes dans le Donbass, à raison d'une centaine de km2 occupés chaque semaine au prix de quelques milliers de morts, ce n'est pas de sitôt qu'il remontera les Champs-Élysées). À Washington, la délégation européenne a ainsi formulé trois exigences déconnectées de la réalité du terrain et des objectifs des belligérants :• La première est un cessez-le-feu préalable aux négociations de paix. • Vient ensuite le refus de tout compromis territorial et le maintien du Donbass et de la Crimée russophones sous la férule de Kiev. • Enfin des « garanties de sécurité » pour l’Ukraine qui se traduiraient par la présence de troupes européennes sur son territoire destinées à prévenir toute nouvelle agression russe. Ces trois exigences équivaudraient à une capitulation de la Russie : • Le cessez-le-feu ferait perdre à celle-ci son avantage sur le terrain et démotiverait ses troupes tout en offrant aux Ukrainiens un sursis pour refaire leurs forces ; au mieux, il figerait la ligne de front pour un siècle comme en Corée. • Pour les Russes, il est par ailleurs impensable de reconnaître le retour à l’Ukraine des oblasts de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia ainsi que de la Crimée. Ce serait admettre que la guerre et le sacrifice de centaines de milliers d’hommes n’ont débouché sur rien. • Quant aux « garanties de sécurité », elles sont inacceptables pour Moscou. Elles reviennent à placer de facto l’Ukraine sous la protection de l’alliance atlantique. Jamie Shea, ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN, en convient dans Le Monde (20 août 2025) : « Il semble improbable que Poutine accepte des garanties de sécurité similaires à l'article 5 (note), car cela serait équivalent à une appartenance à l'OTAN, ou mènerait à celle-ci. » Au demeurant, on imagine mal aujourd'hui des bataillons européens dans les plaines d'Ukraine. Les armées du Vieux Continent sont étiques, très peu combattives et, à part l’armée française, aucune n’a l’expérience des combats. Qui plus est, en cas de provocation russe, elles ne pourraient compter de façon certaine sur le soutien américain et seraient réduites à l’impuissance si, pour une raison ou une autre, Washington décidait de suspendre ses fournitures de composants sensibles… Il est à souligner que le président ukrainien Zelensky n’a repris que du bout des lèvres les exigences claironnées par les Européens. Courageux et inflexible face au président Poutine, il est aussi beaucoup plus réaliste et lucide que les Macron, Merz, Von der Leyen, Tusk, etc. Lui-même s’était montré au début du conflit disposé à un compromis raisonnable. Il ne veut pas d’une victoire à la Pyrrhus qui se solderait par une saignée à blanc de son pays et à sa quasi-extinction physique : sa population est tombée de 52 millions en 1991 à environ 35 millions aujourd'hui (un « record » historique) Si l'on n'y prend garde, le jusqu’au-boutisme affiché par les dirigeants de l’Union européenne et du Royaume-Uni pourrait conduire à une prolongation de la guerre et des massacres en ne laissant au président russe d’autre choix que la guerre à outrance, quitte à en arriver à de nouvelles extrémités comme l’emploi d’armes nucléaires tactiques. Gardons à l’esprit que les guerres ne se déroulent jamais comme prévu. On part pour une guerre « rapide, fraîche et joyeuse » et l’on finit avec Verdun, Hiroshima et la Shoah ! Vladimir Poutine lui-même s’en est rendu compte : il a lancé une petite centaine de milliers d’hommes à l’assaut de Kiev pour une marche qu’il espérait triomphale et près de quatre ans plus tard, voilà son armée qui peine à conquérir les derniers arpents du Donbass. Les dirigeants européens pèchent par la même ignorance des risques et, circonstance aggravante, n’ont pas la même détermination que le président russe. Avec une légèreté criminelle, les voilà qui plastronnent tant et plus et jouent les matamores sans en avoir, loin s’en faut, les moyens. L’historien Emmanuel Todd voit dans l’attitude des principaux dirigeants européens à l’égard de la Russie et de la guerre un révélateur de leur propre nature : « La société anglaise est la plus russophobe, tout simplement parce qu'elle est la plus malade d'Europe. […] J'avoue attendre beaucoup de Friedrich Merz, dont le potentiel belliciste antirusse menace l'Allemagne de beaucoup plus qu'un effondrement monétaire. » Quant à la France, elle « va de plus en plus mal, avec son système politique bloqué, son système économique et social à crédit, avec une augmentation de mortalité infantile, » écrit Todd. « Nous coulons. Et hop, poussée russophobe. Macron, le chef d'État-major des armées et le patron de la DGSE viennent d'entonner en cœur la chanson. La France, ennemi numéro 1 de la Russie. On croit rêver. Notre insignifiance militaire et industrielle fait de la France le cadet des soucis de la Russie, suffisamment occupée par son affrontement planétaire avec les États-Unis » (Emmanuel Todd, La Russie est notre Rorschach, 17 juillet 2025).
La tonalité de la presse est à l'unisson des dirigeants (voir ci-contre la couverture du Point) et ceux-ci, semble-t-il, se disposeraient à passer aux actes. Le chancelier Merz a pris acte de la ruine de son industrie automobile, suite à la décision de Bruxelles d’interdire dès 2035 la production de véhicules thermiques. Il suggère rien moins que de réorienter les usines vers la production de munitions à destination de l’Ukraine ! De son côté, le président Macron envisage sereinement d’alourdir la dette publique de quatre milliards d’euros en vue d'accroître les commandes d'armes et de munitions. Sauf à imaginer que nos dirigeants commettent l'irréparrable, l’avenir le plus probable, c’est une Ukraine obligée d’en passer par un compromis concocté par les présidents russe et américain ; ce compromis dépendant du seuil de résistance de la Russie aux pressions américaines. Mais c’est aussi une Union européenne déclassée en économie comme en diplomatie et résignée à la tutelle américaine. Les institutions européennes issues des traités de Maastricht et de Lisbonne ne disparaîtront pas pour autant. Elles subsisteront aussi longtemps que les États-Unis en auront besoin pour tenir en laisse les États européens (de la même façon qu'aux Indes, les Anglais ont maintenu en survie artificielle l’empereur moghol jusqu’en 1857 pour mieux soumettre les princes locaux)." [ Merci à André Larané ] _____________
Il est des indifférences coupables et des silences complices.
Qui font le jeu des extrêmes.
Comme des grenouilles
Difficile liberté...
____________________________ Vigilance
__ Vacances
__ Auditions
__ Propagande
__ Irresponsabilité
__ Chères mines__ Golden State?
__ Melonimania >>
__ Double frappe
__ Une guerre propre?
__ Cerveau auxiliaire
__ Alerte au privé
__ Entrées de la drogue
___ Jouer les prolongations... ____________________
Une renaissance?
L'Ouragan infernal: catastrophe révélatrice des failles de la société américaine
Avec Trump, rien ne pourra s'arranger... __________________
Une notion qui pose problème
Pleine d'ambiguïtés. Tout dépend dans quel sens on la prend Pout Tocqueville, elle constitue le fondement de la démocratie, qui doit être idéalement au service des individus, pour garantir les libertés particulières, assurer les conditions de leur développement. Un projet qui est toujours un idéal, un projet à construire et à améliorer. Comme il le dit à sa manière et à son époque: « L’individualisme est une expression récente qu’une idée nouvelle a fait naître. Nos pères ne connaissaient que l’égoïsme. L’égoïsme est un amour passionné et exagéré de soi-même, qui porte l’homme à ne rien rapporter qu’à lui seul et à se préférer à tout. L’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. » Moi ou les autres?..Etre soi avec les autres ou aux dépends des autres? Liberté individuelle ou contraintes sociales et légales?...Faux problèmes, dans la mesure où les deux dimensions sont interdépendantes.v L'individu est à la fois le produit d'un héritage culturel et le producteur des relations qui le conditionnent. Se démarquer du milieu est à la fois une nécessité et un risque. La liberté est toujours à construire, entre acceptation et refus, entre obéissance et révolte, entre tradition et innovation, dans une histoire où les relations entre individus et société sont instables. ______ Le nomadisme d'aujourd'hui est un problème
-Lire ici - |
"...A notre époque, celle des démocraties libérales, tout repose, en fin de compte, sur le sujet - sur l’autonomie économique, juridique, politique et symbolique du sujet. Or c’est dans le même temps que se rencontre, à côté des expressions les plus infatuées d’être soi, la plus grande difficulté d’être soi. Les formes de la destitution subjective qui envahissent nos sociétés se révèlent par de multiples symptômes : l’apparition de défaillances psychiques, l’éclosion d’un malaise dans la culture, la multiplication des actes de violence et l’émergence de formes d’exploitation à grande échelle. Tous ces éléments sont vecteurs de nouvelles formes d’aliénation et d’inégalité.
Ces phénomènes sont fondamentalement liés à la transformation de la condition du sujet qui s’accomplit sous nos yeux dans nos « démocraties de marché ». « Etre sujet », c’est-à-dire « être-soi » et « être-ensemble », se présente selon des modalités sensiblement différentes de ce qu’elles furent pour les générations précédentes..."
Alain Ehrenberg : La fatigue d'être soi : dépression et société"...Il ne fait pas de doute qu'une des pentes des sociétés marquées par l'éclatement des encadrements familiaux et religieux ainsi que par l'argent-roi ne conduise à l'affaiblissement de la force d'obligation de tout un ensemble de devoirs, au primat des intérêts privés, au « après moi le déluge », autrement dit un individualisme sans frein, sans souci des autres, sans respect de la loi. Tout simplement un individualisme irresponsable.
Néanmoins comment ne pas voir qu'une autre pente existe qui mène les individus à combattre les turpitudes et le racisme, à se soucier des autres, prendre en compte l'avenir de la planète, lutter pour plus de justice et de solidarité ? C'est ainsi que l'individualisation extrême de nos sociétés n'a nullement empêché la multiplication des associations et des bénévoles. C'est ainsi que les individus sont toujours capables de s'indigner, de faire acte de générosité pour les plus mal lotis de la planète. Tel est l'individualisme responsable, individualisme que l'on peut qualifier de raisonnable, autolimité, respectueux du droit des autres. Ne diabolisons pas en bloc l'individualisme qui constitue le fondement d'une société de liberté et d'innovation. S'il y a un individualisme négatif, il existe aussi un individualisme positif qui signifie indépendance d'esprit, affirmation de la personnalité singulière, esprit d'initiative et de recherche. Et aussi respect de la loi et
des droits de l'Homme. L'individualisme n'est pas une malédiction, c'est aussi la chance d'une société plus humaniste, plus tolérante, plus inventive de l'avenir. L'école doit se proposer pour but non l'effacement de l'individualisme, mais le combat contre l'individualisme irresponsable afin de faire progresser l'individu libre et responsable. Aucune tâche n'est plus grande, plus cruciale pour l'avenir de nos sociétés que celle-là".(Lipovetsky) )
L'individu hypermoderne