Comment encore trouver les mots pour le dire?
Pour évoquer ce qui se joue Gaza, où les drames s'ajoutent à l'horreur. Bien loin des buts de guerre initiaux. On aimerait ne plus en parler tant le langage est impuissant, d'une grande pauvreté, pour décrire ce qui se vit actuellement là-bas où règnent l'errance sans fin, la famine et l'absence de soins. Avec la perspective d'une seule issue impossible, envisagée par l'extrême droite israëlienne: partir ou mourir. Mais partir où? Une cruelle escalade. Effroyable bilan. Dieu est aux abonnés absents. Les rarissimes témoins ne reviennent pas indemnes d'un tel drame humanitaire. Après d'autres... Les réactions des puissances divisées sont hypocrites ou formelles. On monte le ton, on menace, sans souvent aller plus loin, sans mettre en cause la puissance qui fournit les armes destructrices pour ses intérêts géopolitiques, qui se contente de faire les gros yeux. Le courage est rare, les formules diplomatiques sont biaisés, la lenteur est au mieux de rigueur. Malgré les réactions indignées de par le monde, de Juifs en France ou ailleurs, d'Israëliens lucides, même au plus haut niveau, qui ne se laissent pas gagner par le sentiment d'impuissance, qui ne se contentent pas de la honte ressentie, comme à l'Elysée. L'impasse est absolue. Un vraie faillite de l'Occident, qui regarde ailleurs..."...Le présent désastre se caractérise, entre autres, par un génocide ; il faut un terme arabe plus fort encore pour nommer le malheur qui frappe la Palestine : karitha. Mais Israël assassine une partie de la population gazaouie sans renoncer au nettoyage, en Cisjordanie comme dans l’enclave. Après que « Gaza sera totalement détruite », comme l’a déclaré le ministre des finances israélien Bezalel Smotrich le 6 mai dernier lors d’une conférence organisée dans la colonie d’Ofra, « les civils seront envoyés (…) dans le Sud et, de là, ils commenceront à partir en grand nombre vers des pays tiers... ». C'est partir ou mourir. Eux ou nous. Le pire manichéisme... Raser! Il n’y a pas d’autre forme de victoire”, a déclaré Moshe Feiglin, homme politique israélien et ancien député du Likoud, lors d’une interview télévisée diffusé mardi sur la quatorzième chaîne israélienne. Où sont passés les buts de guerre de Tsahal, le projet ultra-sioniste lui-même? C'est toute l'humanité qui est concernée . "... il a fallu attendre vingt mois et un bilan provisoire de 54 000 morts, en majorité civils, pour que la critique de la politique conduite par la coalition dirigée par Benyamin Nétanyahou finisse par dépasser les cercles des sympathisants de la cause palestinienne. Il faudra encore attendre pour savoir si elle produira autre chose qu’un allègement limité du blocus humanitaire imposé par Israël à partir du 2 mars, ce qui constituerait un échec total. .." _____ L’interdiction d’accès de Gaza à la presse internationale depuis le 7 octobre 2023, couplée à la décimation sans précédent des journalistes palestiniens qui n’a guère ému les gouvernements occidentaux alliés d’Israël, a fait écran alors qu’elles sont indignes d’une démocratie. Cette interdiction a permis d’occulter en partie, malgré les images et les témoignages fournis par les Gazaouis, les massacres comme la destruction systématique de l’étroite bande de terre, de ses villes, de ses infrastructures et de ses champs. L’absence de tierce partie a en effet permis une forme de neutralisation du réel, parole contre parole. La frappe qui a tué 33 personnes dans une ancienne école, dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 mai, à Gaza, en a donné un exemple qui s’ajoute à des dizaines d’autres. De quoi était-il question ? D’un hébergement de fortune pour des déplacés chassés par les bombardements, selon la partie palestinienne ? Ou bien, pour la partie israélienne, d’un « centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique », où se trouvaient « des terroristes de premier plan », utilisé pour « planifier et recueillir des renseignements afin de réaliser des attaques terroristes contre des civils israéliens..."
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