...Para pacem
Ou bellum?
Certes, le pacifisme bêlant, dans certaines circonstances, peut être naïf, voire dangereux et même irresponsable . Une armée organisée s'impose encore pour défendre ses intérêts légitimes, mais préparer les conditions d'une paix durable est indispensable, comme le voulait Jaurès qui n'a pu arrêter la terrible course des somnanbules vers le désastre. Oeuvrer pour des conditions de paix durable est le chemin à suivre avec réalisme et détermination. Mau l'ennemi réel ou prétendu peut être fabriqué ou présenté comme sur-menaçant, dont le danger peut être amplifié. Que Poutine ait l'ambition de reconstituer l'empire de Catherine 2 semble une évidence, mais lui prêter l'intention de conquérir l'Europe tient du fantasme. _____________ A l'heure où les menaces à l'Est semblent prendre une allure plus crédible, où Trump veut rompre avec l'Otan, dont nous aurions dû depuis longtemps nous détacher, la logique de la guerre froide n'étant plus du tout d'actualité, les appels à la préparation à un possible conflit armé mobilise diversement en Europe, de Berlin à Paris...Cette mobilisatioe soudaine pose question, surtout à l'heure où les difficultés économiques se précisent. Comme si les armées de Poutine étaient déjà aux portes de Francfort ou se Strasbourg. Vain affolement de la part de nos commandants du jour, dramatisant à outrance. Non pas qu'il faille se désintéresser de l'idée déjà anciennne d'une armée cohérente européenne, toujours au berceau, mais les agitations disprorportionnées du jour peuvent laisser penser à une conditionnent douteux des esprits.dans une période où l'on voudrait les détourner d'enjeux plus importants. Ce ne serait pas la première fois que la peur jouerait en faveur d'une soumission réclamée...
La guerre ou ses potentialités sont devenues de nouveau un aspect de notre environnement; après une assez longue période de paix si on tient compte seulement de notre petite Europe. On en a oublié le vieil adage machiavélien, mais aussi gaulliste: si tu veux la paix, prépare la guerre, qui veut se garder d'un irénisme naïf, dans le monde tel qu'il est. Mais prépare la paix, pour neutraliser toutes sources potentielles de conflit ne semble-t-il pas une meilleure perspective? On peut le souhaiter, mais l'humanité semble sans cesse aller d'une guerre à l'autres, sans que l'on puisse toujours comprendre la logique des passions qui entrent en jeu derrière les intérêts prétendus. Les échanges entre Einstein et Freud sur le sujet n'ont pas apporté la lumière suffisante... "... Les lignes sont en train de bouger: "...les bouleversements géopolitiques autour de l’Ukraine ont changé la donne. Désormais, la coalition cherche une ligne qui convienne à toutes ses composantes. La gauche antiguerre, en partie marquée par une vision purement anti-atlantiste des relations internationales jusqu’à récemment, est prise par surprise et doit rapidement se réarmer intellectuellement. « Le rapprochement Trump-Poutine plonge dans un hébètement idéologique tous ceux qui s’opposaient à l’alliance atlantique. Des années de discours doivent être reconsidérées », observe Éric Fournier.
Les Écologistes, qui avaient déjà fortement nuancé leur héritage pacifiste au fil des années, ont confirmé cette évolution depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Même si des nuances existent en leur sein, l’époque où la candidate écologiste à la présidentielle Éva Joly proposait la suppression du défilé militaire du 14-Juillet semble bien loin. « Refuser le campisme, c’est analyser le conflit tel qu’il est et non pas tel qu’il est fantasmé. Il ne faut pas se contenter de saluer l’héroïsme des Ukrainiens, il faut les soutenir », explique Jérôme Gleizes, vice-président du groupe écologiste à la mairie de Paris, auteur d’un billet de blog à ce sujet. ..;" Il y a bien sûr la logique des intérêts et des egos (comme le rêve impérial du président de Russie), mais aussi souvent une sorte d'amour de la guerre dans certaines circonstances, attirance qui n'est pas reconnue comme telle, surtout dans les menaces qui apparaissent comme existentielles, à tord ou à raison. Un vieux fond atavique semble souvent (re)prendre le dessus. Ce qui désespérait déjà Stéphane Zweig. "... Le pacifisme est fondamentalement ambigu. Sans cesse, le refus de la guerre prend le risque de se déliter. Les pacifistes absolus risquent d’accepter des paix qui sont des guerres larvées, tandis que ceux qui font des concessions à la guerre peuvent tomber dans un engrenage belliqueux, bien loin de la visée purement défensive qu’ils prônaient au départ. Le pacifisme, parce qu’il est toujours menacé de sombrer dans son contraire – la guerre –, a donc pris des formes variées, qu’il faut étudier en situation. Ses grands défenseurs, souvent confrontés à des conflits d’envergure, ont appris à jongler entre l’idéal de la paix et la nécessité parfois brûlante, de se défendre – y compris par la violence – pour ne pas céder sur d’autres valeurs : de justice, de liberté et d’égalité...."
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