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jeudi 27 mars 2025

Miracle à Jérusalem?

  Rencontre surréaliste dans ce noeud gordien

    Jordan, Marion  et d'autres à Jérusalem,  invités par Bibi            

           Une dédiabolisation jugée nécessaire, mais totalement amnésique...Un rapprochement controversé.

    Il y a comme un malaise...devant la grande confusion.

                 "...Une nouvelle occasion pour le président du RN de prétendre que son parti est « le meilleur bouclier pour les juifs de France », selon l’élément de langage martelé par les caciques du mouvement depuis le 7-Octobre. Le soutien sans réserve à la politique du gouvernement de Benyamin Nétanyahou depuis dix-huit mois a permis un rapprochement voulu de longue date par un parti fondé par un ancien Waffen-SS et un membre de la Milice, et dirigé pendant quarante ans par Jean-Marie Le Pen, multicondamné pour des propos antisémites ou négationnistes..."
          Comme dit  Charles Enderlin: ...

   "Il y a une certaine surprise en France à voir le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou inviter une figure comme Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), héritier du Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen, et plus largement des représentants de l’extrême droite européenne, qui seront présents à la conférence sur la lutte contre l’antisémitisme organisée à Jérusalem mercredi 26 et jeudi 27 mars. Pourquoi franchir cette ligne rouge maintenant ?    Cette ligne est franchie depuis longtemps. Simplement, jusqu’à présent, on évitait d’inviter officiellement ces personnalités de l’extrême droite européenne pour ne pas trop énerver certains gouvernements, et surtout les communautés juives en Europe qui luttent contre l’antisémitisme. Cela faisait trop de bruit. Mais il faut rappeler que le gouvernement Netanyahou est le plus à droite, le plus religieux et le plus annexionniste de l’histoire d’Israël. L’idéologie dominante aujourd’hui, et depuis le retour de Netanyahou en 2009 [le pouvoir lui ayant échappé durant une parenthèse d’un an et demi en 2021-2022], est une idéologie d’extrême droite, radicalement opposée à la gauche. Plusieurs ministres, qu’ils soient du Likoud [la formation de Netanyahou], du Parti sioniste religieux ou d’Otzma Yehudit [« Puissance juive » en hébreu, composé des héritiers du rabbin raciste Meir Kahane], sont des ultranationalistes religieux. Et ce qui unit ce gouvernement avec les droites nationalistes européennes, c’est une opposition générale à l’immigration arabe. C’est le socle idéologique commun à tous ces mouvements...Israël n’exporte pas que des start-up, il exporte aussi une idéologie. Yoram Hazony, par exemple, est un intellectuel religieux messianique. C’est lui qui a édité le livre-programme de Netanyahou en 1993 où celui-ci exposait son idéologie : refus d’un Etat palestinien, défense d’une forme de suprématie juive. Hazony est aujourd’hui le grand promoteur du nationalisme intégral. Il a publié « la Vertu du nationalisme », un best-seller dans les milieux nationalistes européens. Il est invité chez Orbán, chez les Polonais, chez les Italiens. Il participe à toutes les grandes conférences du National Conservatism. Il a même créé à Washington une fondation nommée Burke, du nom d’un parlementaire britannique du XVIIIe siècle farouchement opposé à la Révolution française et à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. Ironie de l’histoire : cette déclaration qui a marqué l’émancipation des juifs est donc aujourd’hui combattue par un intellectuel juif israélo-américain. Marion Maréchal a déjà participé à des conférences du National Conservatism où Hazony était le principal intervenant...."




   Des raisons surtout  électorales, bien entendu...




LE RN INVITÉ D'HONNEUR EN ISRAËL : OFFICIALISATION DE L'UNION DES FASCISTES ET DES SIONISTES
C'est l'aboutissement d'une opération monstrueuse de renversement du réel, qui fait passer les héritiers de Pétain et d'Hitler pour les défenseurs des juifs, et les héritiers des forces issues de la Résistance, celles qui soutiennent aujourd'hui la Palestine, pour des antisémites.
⚫ Bardella invité d'honneur en Israël pour parler d'antisémitisme
Ce mercredi 26 mars et jeudi 27 mars, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, est reçu officiellement en Israël à l'invitation de Netanyahou, alors que le génocide à Gaza reprend avec férocité.
Le représentant du plus grand parti d'extrême droite français, créé par des pétainistes et des SS, et dont le fondateur Jean-Marie Le Pen a tenu des propos antisémites et révisionnistes jusqu'à son dernier souffle, est donc convié en grande pompe par les plus hautes autorités israéliennes. Jordan Bardella assistera à une conférence, tenez-vous bien, sur «la lutte contre l'antisémitisme». L'événement se conclura par une allocution de Netanyahou, par ailleurs visé par un mandat d'arrêt international pour «crime contre l'humanité». Parmi les autres invités, Marion Maréchal, ancienne élue du RN, qui a un temps été membre de Reconquête, parti ouvertement pétainiste. Pour l'extrême droite française, c'est un immense pas en avant dans sa stratégie de dédiabolisation : le RN qualifie cette invitation «d'historique».
À l'initiative de ce rapprochement officiel, le ministre d’extrême droite israélien chargé de la diaspora, Ami’hai Chikli. Il y a quelques semaines, la presse révélait que le ministère des Affaires étrangères israélien avait chargé ses ambassades de discuter avec le Rassemblement National en vue d'alliances, en échange d'un soutien inconditionnel. Le RN rêvait depuis longtemps d'être reçu en Israël, c'est chose faite.
⚫ Le Likoud sur les bancs de l'extrême droite européenne
Le Likoud, le parti de Netanyahou, vient de rejoindre les rangs de l'alliance d’extrême droite baptisée «Patriots.eu», sur les bancs du parlement européen. Comment est-ce possible, puisqu'Israël n'est pas membre de l'Union Européenne ? Le Likoud a été nommé «membre observateur». C'est la première fois qu’un parti non européen rejoint cette coalition.
«Patriots.eu» est une alliance de partis d'extrême droite fondée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Vous savez, ce président qui autorise et protège des marches néo-nazies en Hongrie, où des milliers de personnes défilent en uniformes SS ou avec des symboles du Troisième Reich, mais qui traque et arrête les antifascistes. Visiblement, Israël n'y voit pas d’inconvénient. Ce même groupe est dirigé par Jordan Bardella. On y trouve aussi le Parti de la Liberté (FPÖ), grand parti fasciste autrichien, héritier direct des nazis. Le parti allemand néo-nazi Alternative pour l’Allemagne (AfD) souhaite également rejoindre Patriots.eu, et y sera probablement bientôt admis.
Il faut se rendre compte de la charge symbolique affolante de cette jonction. Le parti qui gouverne Israël rejoint les forces politiques européennes directement issues des fascismes qui ont planifié et mis en œuvre le génocide des juifs d'Europe. Des forces elles-mêmes héritières de l'antisémitisme séculaire européen et de persécutions terribles contre les juifs. C'est une union monstrueuse, une jonction opérée sur la base d'une entente raciste et coloniale commune, motivée essentiellement par la haine des arabes en général et des palestiniens en particulier.
⚫ Verrou républicain
Les fascistes israéliens sont gagnants : ils tissent ainsi un réseau de partis alliés dans toute l'Europe, qui les appuiera quels que soient les crimes commis à Gaza ou en Cisjordanie. Les fascistes français sont gagnants eux aussi, puisque ce soutien permet de blanchir leur image. L'ancien chef du Front National, Louis Alliot, expliquait dès 2013 que le seul «verrou» à «faire sauter pour réussir à conquérir le pouvoir était l'antisémitisme».
Ce verrou a aujourd’hui sauté. Dès le 12 novembre 2023, le RN marchait avec les macronistes dans une prétendue «manifestation contre l'antisémitisme» qui était en réalité une grande célébration de l’alliance de la droite et de l’extrême droite contre la gauche et les arabes. C'était l'explosion définitive du verrou «républicain» et de toutes les boussoles politiques. La porte-parole des macronistes Yaël Braun-Pivet déclarait alors que «c'était toute la république qui défilait». Voilà comment était redéfinie la République : du Rassemblement National à Macron. Tout le reste étant désormais considéré comme antisémite et anti-républicain.
Cette manifestation de novembre 2023 a été un coup politique énorme. Il se poursuit avec l'officialisation du rapprochement qui a lieu actuellement. À présent, le Rassemblement National veut même pousser l'avantage. Alors que le CRIF, institution française pro-Israël, a émis quelques réserves sur l'accueil de Bardella à Jérusalem, Marine Le Pen a contre-attaqué en déclarant : «Le CRIF est une structure de gauche. C'est à nos compatriotes de confession juive, peut être de dégauchiser le CRIF». Le CRIF n'a pourtant rien de gauche, il passe son temps à diffamer LFI et les luttes pour la Palestine. Mais ce n'est pas suffisant pour le RN, qui entend bien inféoder les officines pro-israéliennes de France à son parti.
⚫ De l'antisémitisme au soutien à Israël
Pourquoi des antisémites et parfois même des nostalgiques d’Hitler se rangent-ils derrière Israël ? Cela paraît fou mais c’est très simple : l’extrême droite occidentale aime Israël pour la même raison qu’elle haïssait les juifs il y a 100 ans. L’antisémitisme européen voyait les juifs comme des «déracinés», des «apatrides» des «cosmopolites», sans État dont suspects par nature, déloyaux et vus comme potentiellement révolutionnaires, donc impossibles à assimiler.
C’est la même extrême droite qui adore Israël en tant qu’État militarisé, religieux, ethnique, ancré sur un territoire, expansionniste et raciste. Elle adorerait appliquer les mêmes mesures en France. Il n’y a aucune contradiction, même si cela parait déconcertant : les fascistes sont antisémites pour les mêmes raisons qu’ils sont pro-Israël !
Il n'y a pas d'incompatibilité entre l’antisémitisme européen séculaire et le sionisme. De son côté, Netanyahou lui même tient des propos plus révisionnistes que les pires néo-nazis européens. En 2015, il déclarait que «Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs», affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. Le 23 janvier 2025, après le salut nazi du milliardaire propriétaire de Tesla lors de l’investiture de Trump, il écrivait sur le réseau X : «Elon Musk est faussement diffamé. Elon Musk, c’est un grand ami d’Israël». Ainsi, dans un pacte mortifère, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.
Nous assistons à une coalition des nationalistes et des suprémacistes partout dans le monde, qu’ils soient en Israël, en Europe ou en Amérique, unis par le même élan : coloniser, tuer, expulser, écraser les plus faibles. _____

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