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mardi 12 août 2025

Débâcle européenne?

Elle a cédé à la pression

                                   Elle est allé à Canossa. C'est l'impression que beaucoup ont eu lors de sa rencontre en Ecosse dans l'espace privé du grand dealer Trump. Ursula VDL semble avoir cédé trop facilement, s'être accommodée de peu. Pour ne pas top fâcher le patron de la Maison Blanche. Pour continuer à rester en accord, en bonne atlantiste, avec les tropisme anciens, pour rester fidèle , malgré tout, aux vieux idéaux de ses racines allemandes, en laissant passer l'orage...tout en créant un malaise profond chez ceux qui n'ont pas été consultés, qui n'ont pas eu voix au chapitre. Certaines capitales sont furieuse envers une responsable trop autoritaire et en l'occurrence trop laxiste envers Trump.             


                                                                                                                             Certains, faisant parfois allusion à la faiblesse de Chamberlain à l'égard  de Hitler, ont parlé de capitulation, d'autres de naïveté. D'une fragilité évidente, en tous cas, qui en a humilié plus d'un. Un mauvais présage, c'est sûr . Parfois, la révolte gronde. Il serait temps de revoir la gouvernance de ce conglomérat de pays sans solidarité.  Certains osent le terme de débacle:                                                                                                                          Point de vue:  "...Même une partie des défenseurs habituels de l’UE a exprimé sa sidération face à l’accord signé par Ursula von der Leyen avec Donald Trump. Il faut dire que c’est une reddition en rase campagne : l’UE cède à toutes les demandes des USA. L’alliance européenne ne nous a donné aucune prise dans la négociation, affaiblissant notre main, au lieu de nous aider à peser. Voilà qui en dit long sur l’UE.   Bien sûr, une poignée d’irréductibles défend l’accord, sur l’air « on ne pouvait pas obtenir mieux, et c’est mieux que si c’était pire ». Rexecode a embrayé sur la tribune de Bernard Arnault, qui semble être un recadrage des journalistes des Échos, qui avaient traité l’accord sous un angle parfois peu glorieux. France 2 a fait le service minimum dans ses journaux, y consacrant à peine 2 minutes le 28 juillet à 13 heures, et poussant à 4 minutes le soir, avant de carrément oublier le sujet (pourtant principale actualité économique) le 29 à 13 heures. Mais c’est le traitement sous l’angle de l’impact micro-économique pour des entreprises bien choisies (champagne, cosmétique, Guy Degrenne) qui pose problème. Malgré tout, les trois semblent pouvoir digérer la hausse des droits de douane, et sont satisfaites de sortir de l’incertitude. Ce faisant, France 2 évacue toute considération macroéconomique ou politique… L’UE approuve ce message…                                                        Même les macronistes sont bien plus critiques. Bien sûr, leur discours est souvent mensonger, entre un ministre qui évoque un meilleur accord que celui de la Grande Bretagne (qui a pourtant obtenu des droits de 10% au lieu de 15%), et le président osant annoncer que ce n’est pas la fin de l’histoire. Dans la réalité, cet accord est une véritable débâcle. Et même si certains détails qui ne sont pas tranchés le sont dans un bon sens, la conclusion restera la même : une reddition en rase campagne. L’UE accepte une remontée à 15% des droits de douane des USA (contre 4,8% avant) sur de nombreux produits, même s’il y a des exceptions importantes, comme l’aéronautique, comme le souhaitait Boeing, sans remonter ses droits de douane en rétorsion. Ursula von der Leyen évoque 600 milliards de nouveaux investissements européens aux USA et 750 milliards d’achat d’hydrocarbures en 3 ans, 3 fois le rythme actuel…                                                                                         Bref, Donald Trump obtient un succès sur toute la ligne. Toutes ses revendications sont acceptées (même si les détails modèreront sans doute ce succès). Louis Vuitton, soucieux de son image outre-Atlantique, a déjà annoncé un deuxième atelier aux USA (le premier avait été inauguré sous le premier mandat Trump). Et comme le dollar a perdu plus de 10% par rapport à l’euro depuis le début de l’année, outre les recettes fiscales venues des douanes, le choc de prix devrait permettre aux USA de rééquilibrer en partie leur commerce extérieur avec l’UE, très largement déficitaire. Mais la question qui se pose, c’est de savoir si une telle issue était inévitable. Bien sûr, les rares défenseurs de l’UE l’avancent, mais c’est surtout l’argument de ceux qui privilégient leurs affaires, que ce soit le monde des entreprises, ou les pays dont les excédents étaient si élevés qu’ils étaient prêts à tous les compromis pour éviter un conflit.                                                                          Pourtant, l’UE aurait théoriquement pu aborder cette négociation sur un quasi pied d’égalité avec les USA. Car l’excédent massif sur les biens des pays européens est en grande partie équilibré par l’excédent massif des USA sur les services avec les pays européens. Bref, nous pouvions répliquer œil pour œil dent pour dent et obtenir un accord équilibré. Le problème est que la diversité des situations commerciales des pays européens avec les USA a créé des positions très différentes dans la négociation, l’Allemagne, l’Italie et l’Europe de l’Est étant prêts à un accord à tout prix, même s’ils y perdent, et même si certains (comme la France) voient leurs échanges globaux (biens et services) avec les USA encore plus déséquilibrés. En somme, l’addition des intérêts nationaux créé une position de faiblesse structurelle avec les USA, sans doute d’autant plus quand la présidente de la commission est allemande, nos voisins n’ayant pas de pudeur de gazelle à défendre leurs intérêts nationaux, au contraire des élites françaises.                                                                                                    Mais ce faisant, ce nouvel épisode pose à nouveau la question du caractère profondément nocif de l’UE. Incapable de nous protéger de la crise financière venue d’outre-Atlantique en 2008, elle nous en a rendu plus difficile la sortie, avec la crise de la zone euro. Pendant la crise Covid, ses lenteurs ont paralysé notre approvisionnement et la relance économique a été très limitée. Elle nous impose une politique monétaire rigoriste à contre temps. Et aujourd’hui, sur sa compétence clé, elle se révèle incapable de défendre nos intérêts. Bref, il est vraiment temps de sortir de cette construction mortifère..."           
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samedi 19 juillet 2025

Tours d'horizon

 ___    Le moment Trump: une simple parenthèse?  Ou dans le prolongement d'une rupture déjà à l'oeuvre? Un basculement relatif?...                                                                                                                                                                          "...Il est (donc) urgent de prendre conscience que Donald Trump n’est pas qu’un mauvais moment à passer et qu’une fois son départ acté, nous ne pourrons simplement espérer un retour à l’ordre ancien. L’idée selon laquelle il suffirait de redynamiser l’ONU et le système multilatéral pour que tout rentre dans l’ordre est une illusion. La déliquescence actuelle de celui-ci, que Trump aura irrémédiablement scellée, ne fera que se poursuivre, indépendamment des locataires successifs de la Maison-Blanche.   Nous devons admettre – aussi regrettable cela soit-il – que l’ordre international que nous avons connu ne reviendra plus. Il est nécessaire d’anticiper la transformation en cours et de réfléchir à ce qui pourrait le remplacer. Comme évoqué précédemment, nous allons entrer dans un ordre mondial marqué par des rapports de force plus proches de ceux du XIXe siècle, où les relations internationales seront structurées par des équilibres bilatéraux. Ce qui subsistera du multilatéralisme s’incarnera essentiellement dans des organisations régionales, à l’image de l’Union européenne – certes imparfaite et traversée par des tensions internes, mais qui a au moins le mérite d’exister et de conserver une réelle cohésion institutionnelle.    Si les défenseurs des valeurs héritées des Lumières, celles qui ont inspiré l’ONU et l’ordre international d’après-guerre, veulent qu’elles puissent encore perdurer, il faut être lucide. Comme les Européens l’ont compris dans le domaine de la défense, où ils ont reconnu l’impératif de bâtir une autonomie stratégique à travers une défense européenne, il en va de même pour les relations internationales : seule une intégration européenne renforcée permettra au continent d’exister face aux autres blocs régionaux et de négocier d’égal à égal avec les grandes puissances qui régenteront demain la planète. L’ère du multilatéralisme globalisé touche à sa fin : il est temps d’en tirer les conséquences et de s’adapter à la nouvelle réalité du monde...."   ______________


___    Souveraineté en question  

          Comment retrouver un juste milieu en cette période chaotique de démondialisation contrainte?


___  Dette publique: on oublie les "cadeaux" aux entreprises, autant que les baisses d'impôts généralisées depuis N.Sarkozy                                                                                                                                                                             Il faut peut être rappeler que Monsieur Bayrou a toujours soutenu les gouvernements précédents, qui ont eux même creusé la dette à coup de pelleteuse. Certes, il y a eu le COVID, mais bon, il a soutenu depuis le début Macron qui a jeté un pognon de dingue par les fenêtres, pour une politique de l’offre censée ruisseler ... Le Sénat a essayé de mesurer combien l’état donne en subventions aux entreprises, il est sorti le chiffre de 211 milliards mais en fait, personne ne sait.   Tout ça pour produire des jobs uberisés, peu productifs.   Bayrou/Macron avait promis des baisses d’impôt, une flexibilisation du travail pour renforcer la compétitivité des entreprises et ainsi avoir un cercle vertueux, les entreprises allaient embaucher, les cotisations allaient entrer, le chômage baissant, les français en retour à l’emploi allaient consommer etc ...Et donc la dette devait mécaniquement baisser... Bravo l’artiste...    Et Macron soutenu par Bayrou avait déjà commencé le travail sous Hollande... et avant c’était Sarkozy qui appliquait toujours les mêmes recettes.   Le remède, c’est donc de continuer la même politique ... 

 


___  Redécouvrir Polanyi:  pour mieux comprendre ce qui peut nous arriver, pour penser un autre modèle,sortir de la sidération et penser un autre système économico-politique. Tout n'est pas marchandisable.


___  Quand les lobbyes de l'enseignement privé s'enhardissent. Un entrisme particulier dans un contexte spécifique. Le vent en poupe. Des effets concrets. 


___   Quand Dickens découvre l'Amérique.                                                                                                                                                              Des espoirs déçus.

                                  Aujourd'hui: Barbara Kingsolver, en écho...

___   Une Europe colonisée, numériquement                                                                                                                                                           A la croisée des chemins?                                                                       ____ Le numérique et son Far West, Elon Musk en proue.                                        Menaces à répétition




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vendredi 28 février 2025

Monde déboussolé

 Esprits désemparés

    Au creux de la vague? Difficile à dire, quand notre temp devient si illisible, quand l'ordre du monde connaît de tels soubresauts, prenant de court toute analyse rationnelle. Quand la brutalité est contagieuse, face aux déferlement de la haine. Attendre anxieusement ou céder à la désespérance? Ou entrer en résistance?  Au moins par un surcroît de  raison  pour sortir de la  sidération.  Que faire par gros temps?                                                                                                                                                              Passer en mode survie ou rester les yeux ouverts? Comment trouver le chemin?

    

           "Aujourd’hui, la menace porte un autre visage, celui du fascisme incarné par Trump et Musk ou le despotisme de Poutine. Elle affiche des intentions et des références claires, dont elle ne s’est d’ailleurs jamais cachée, et adopte un vocabulaire guerrier qui rend paradoxalement la résistance plus évidente. En neurosciences, la survie relève d’une activité cérébrale modifiée afin de répondre à une situation de stress aigu. Des hormones sont alors sécrétées pour aiguiser notre attention et notre capacité de veille, nous rendant ainsi plus alertes.

La “survie” que j’ai pu observer autour de moi prend ainsi des allures de fête organisée, parfois de coupure avec l’actualité, mais pour mieux prendre soin de ses proches, d’agitation intense pour trouver des espaces de réflexion et de résistance, tant qu’il est encore temps. Ce n’est ni le repli au jardin d’Épicure, ni l’ataraxie cultivée sous le portique des stoïciens, qui mettent à distance le monde en se concentrant sur la régulation des désirs et des besoins – sans parler de la fuite et de l’exil de Hobbes, qui le mènent à penser l’exercice de la politique sous le régime de la violence, nous n’en sommes pas encore là. Alors que l’ennemi mitraille d’initiatives, d’annonces et d’informations, il s’agit de trouver les marges dans lesquelles l’hystérisation du rythme ne prend pas. De retrouver des bulles, mais pas d’anesthésie cotonneuse : plutôt de rêverie et de création, puis d’action. Comme le remarquait Pierre Zaoui dans son bel essai Beautés de l’éphémère. Apologie des bulles de savon (Seuil, 2024), nous sommes tous capables de nous émerveiller d’un simple flacon à bulles, enfants comme adultes, pauvres comme bourgeois. La fragilité rassemble." [Philosophie Magazine__Merci à Victorine de Oliveira ]   ____________________________






dimanche 9 février 2025

Séisme

           Sidérant!

                                 La pétaudière ....


                                           __    "... Nous avons vécu au rythme des déclarations et des actes de plus en plus alarmants en provenance de la nouvelle administration américaine. Mardi, j’ai rédigé mon édito sur la stratégie de la sidération mise en place par Trump et consorts. Comme l’avait décrit l’essayiste Naomi Klein dans La Stratégie du choc (et comme l’avait déjà analysé Machiavel), rien n’est plus efficace, pour faire passer l’inacceptable et annihiler toute possibilité de résistance, que de provoquer les séismes les plus ahurissants : suspension de l’aide humanitaire américaine, attaques contre le droit, les institutions scientifiques, les minorités… Le lendemain matin, le monde se réveillait en découvrant les déclarations de Donald Trump sur sa volonté de faire passer Gaza sous contrôle américain et d’en expulser les habitants pour construire une nouvelle Riviera. Maladresse ? Bluff ? Même si c’est le cas, le problème est que le projet a indigné ceux qui croient encore au droit, et enthousiasmé les extrémistes, prêts à hâter la réalisation des projets immobiliers trumpiens. 


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Car les mots ont une effectivité. Dans le Léviathan, qui décrit la manière dont les hommes passent d’un état de nature belliqueux et destructeur à une société civile pacifiée sous l’égide d’un représentant admis par tous, le philosophe matérialiste Thomas Hobbes considère en effet que le langage peut être utilisé par les êtres humains “pour se blesser les uns les autres”. Les mots sont des armes, et Donald Trump s’en sert pour vaincre sans combattre, pour paralyser l’adversaire, soumettre le concurrent, intimider l’allié. Mais les mots servent aussi à analyser, à distinguer, à interpréter. Dans le tourbillon de folie qui s’est emparé de la planète, la première des résistances consiste à user du langage pour argumenter – c’est en tout cas notre conviction...."      _
 Philosophie Magazine__
       __________  Prophète du chaos?!...😖________

vendredi 12 avril 2024

Guerre sans fin?

 En tout cas, un horizon fermé.

           Pas une once d'espoir du côté de Gaza. Même si l'on sait qu'une issue sera un jour forcément trouvée, mais quand? Dans quelles conditions? Si on tient compte des exigences onusiennes déjà anciennes de la formation de deux Etats, aujourd'hui bien compromises. Si on table enfin sur le retour à la raison de l'extrême- droite israëlienne, dont les projets assumés risquent de mettre en péril pour longtemps une paix durable à Jérusalem. On en a déjà tant parlé de cette sale guerre, de cette nasse meutrière, que l'on finit par perdre de vue les enjeux essentiels. Un conflit à devenir fou, comme dit un réserviste israëlien.  Une situation à repenser.  Une situation catastrophique.                                                                     Jamais on n'aurait pensé être confronté à de telles incertitudes, à un tel désarroi, face à un conflit d'une telle nature, d'une telle violence. Certains s'y essaient encore, pour tenter de mettre un peu de lumière dans un contexte si sombre, comme l'anthropologue Catherine Hass, qui donne son point de vue:

   


                  ....(Elle se pose) des questions politiques qui résonnent particulièrement aujourd’hui, notamment celle de savoir « si l’adhésion aux principes d’une cause, d’un combat, en traîn[e] de facto l’accord avec son faire, quel que soit ce dernier, donc y compris par des tirs dans le tas ».   
Au début du mois de novembre, elle avait publié un des textes les plus conséquents et les plus forts produits après la sidération du 7 octobre et du début de la guerre à Gaza, publié sur le site Lundi Matin......Mon hypothèse, c’est que les guerres semblent aujourd’hui détruire avec elles toute possibilité qu’il en soit autrement en détruisant toute politique ; elles détruisent la possibilité même d’une pensée de la politique, de la paix et donc du possible. Or, je crois que penser la politique, c’est foncièrement penser le possible, d’où une part des impasses actuelles.                                                                                                                                                    Les affrontements, plus de cinq mois après le 7 octobre 2023, sur sa qualification en sont un symptôme, si l’on considère que, depuis, plus de 30 000 personnes sont mortes, que Rafah est menacée par une offensive, que la bande de Gaza est un champ de ruines, que la famine se répand et que le chaos s’installe.De même, la façon dont Nétanyahou affirme son refus de penser l’après exemplifie ce rejet de tout possible, d’une politique autre que la guerre ; or, si la guerre est sans but, elle est nécessairement sans fin, c’est-à-dire sans paix.                                                       C’est l’antithèse de la prescription de Clausewitz dans De la guerre lorsqu’il affirme, autour des années 1820, que le but de la guerre doit toujours être « la paix recherchée car ce n’est que par elle que le conflit se règle et se conclut par un résultat commun ». Le possible repose ici sur le refus du déni de la politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens et, avec lui, des effets des dix-sept années de blocus de la bande de Gaza.  Or, il semble bien qu’en Israël quiconque ne rallie pas ce déni est l’objet d’attaques et d’une volonté de bannissement. Le ministre israélien des communications, Shlomo Karhi, a même demandé une résolution gouvernementale pour mettre fin à toutes les publicités, abonnements et autres liens commerciaux de l’État avec le quotidien de gauche Haaretz.                                                                                    Qui énonce un possible est ramené au 7 octobre et à la figure du traître, à l’instar de ceux qui exigèrent avant tout le retour des otages. Or, cinq mois après le carnage des kibboutz, et en regard de la forme que prend la guerre, le Hamas n’est plus, selon moi, qu’un prétexte puisque ce qui se dessine, c’est la guerre d’un État contre un peuple, contre sa possibilité et, avec elle, celle de son pays, la Palestine. Il s’agit de le détruire objectivement et subjectivement en cherchant à anéantir son passé – les sites historiques, les archives, les cimetières, les musées – mais aussi son présent et son avenir - les ports, les champs, les infrastructures, les attaques contre l’UNRWA, l’ensemble des universités complètement ou partiellement détruites… Concernant le 7 octobre, le terme de “terrorisme” me semble faible parce qu’il ne rend pas compte du fait que le Hamas, par ce massacre-manifeste, déclare une guerre ; il y a rupture entre ce qu’il entreprend le 7 octobre et sa ligne antérieure.  Il s’agit de créer de l’irrémédiable pour tous, dans les corps et les esprits, et, si possible, de fabriquer quelques générations d’analphabètes dans une société où l’on sait l’importance de l’instruction et de la culture. Chercher, pour citer le titre de la belle exposition ayant eu lieu à l’Institut du monde arabe à Paris, à ce que la Palestine n’apporte plus rien au monde....  En France, le champ de plus en plus en vaste et flou de ce que ce mot vient qualifier – un crime de masse, un tweet, une manifestation contre des mégabassines – interdit d’en avoir un usage un tant soit peu rigoureux. Ses effets intellectuels et politiques délétères devraient conduire à sa suppression : il agit comme une sorte de brouillard sécuritaire qui, crime ou pas, criminalise tout ce qu’il touche, interdit la pensée de ce qui a lieu tout en fabriquant à la pelle, pour citer Daniel Heller-Roazen, des « non-personnes ».   Concernant le 7 octobre, le terme me semble faible parce qu’il ne rend pas compte du fait que le Hamas, par ce massacre-manifeste, déclare une guerre ; il y a rupture entre ce qu’il entreprend le 7 octobre et sa ligne antérieure.   Là où il y a cependant continuité, c’est que c’est une déclaration de guerre sans guerre, une offensive-suicide car les 2 000 hommes ne combattent pas mais, pour l’essentiel, tuent avant d’être tués. La branche militaire du Hamas n’enclenche aucun rapport de force malgré les apparences – des hommes en ULM comme s’il avait une aviation et des nageurs comme s’il avait une marine. Ce simulacre d’offensive militaire lui permet d’affirmer son statut d’ennemi politique – ce qu’il est – et enclenche, logiquement, la réponse israélienne.                                                           Le Hamas apparaît alors comme la menace existentielle qu’il n’est pas. S’attendait-il à ce que ce rapport de force soit constitué par d’autres que lui ? En son absence, il a livré sur un plateau la vie de plus de 2 millions de personnes à l’armée israélienne qui n’attendait que ça. Se réjouir que le Hamas ait ainsi ramené la question palestinienne au premier plan, c’est se réjouir d’une politique du désastre et d’un désastre politique. Il y a toujours d’autres façons de faire et un rapport de force d’un autre type aurait pu être constitué.    La décision de guerre russe et ses termes étaient très proches de ceux de l’administration Bush lors de l’invasion de l’Irak en 2003. Les États-Unis n’ont jamais dit qu’ils étaient en guerre contre l’Irak mais ils l’étaient ; leur guerre était à bien des égards classique en tant que guerre de conquête, de prédation, de destruction, d’occupation. L’Europe n’était pas dans le viseur, ce qui évidemment change tout.                                                                                                                                            La guerre à Gaza perpétue le cadre de « la guerre contre le terrorisme » ; l’une de ses caractéristiques est d’essentialiser l’ennemi comme figure du mal et de lui ôter ainsi tout statut politique ; l’ennemi « terroriste » est polarisé dans une altérité si radicale qu’il n’y a pas d’alternative à son élimination. Seul compte qu’il soit détruit. Si ce cadre reste à peu près le même, il s’est radicalisé : aux guerres de destruction des États – Irak, Afghanistan – s’ajoutent des guerres de destruction des peuples.              Mais cette radicalisation ne date pas du 8 octobre 2023, si l’on considère la guerre peuplicide menée dès 2011 par al-Assad en Syrie et ses plus de 600 000 morts, ou encore la modalité d’intervention choisie par la coalition internationale contre Daech : le bombardement massif de villes densément peuplées jusqu’à leur destruction, Daech interdisant généralement le départ des populations civiles.  Un peu partout, les civils sont constitués en ennemis, sont des cibles explicites. Il ne semble plus y avoir de butée : bombardements continus, terreur collective, siège, stratégie de la faim. Le siège du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan amena l’an dernier plus de 100 000 personnes affamées à quitter le territoire pour l’Arménie.  Le défi de penser ce qui a été ouvert le 7 octobre n’a pas été, selon moi, dans l’ensemble, relevé.             Israël s’inscrit donc dans son temps, dans l’ère actuelle de la guerre, et en partage le principe. Là où il fait exception, c’est par la vitesse vertigineuse des destructions humaines et matérielles. Sur le principe, la branche militaire Hamas n’a pas fait d’autres choix : aucun abri, des tunnels qui ne semblent pas avoir servi à abriter la population ou à accumuler vivres ou médicaments en masse en vue de la guerre qu’il déclenchait. Marc Bloch disait que les hommes ressemblent plus à leur temps qu’à leur père. C’est sans doute vrai pour la guerre, l’État, la politique.                                                              Disons que le défi de penser ce qui a été ouvert le 7 octobre n’a pas été, selon moi, dans l’ensemble, relevé. J’entends l’argument de l’émotion mais, passé le coup, je n’y souscris pas entièrement ; c’est d’ailleurs le travail des intellectuels de la mettre à distance. L’émotion dominante était peut-être la crainte de parler, chacun soupesant ses mots dans une tension insupportable. En réalité, nombre de prises de positions et d’arguments étaient justifiés par ces émotions, se formulaient de l’intérieur de ces émotions, même si, selon les lieux, toutes les émotions n’avaient pas le même droit de cité. Par contraste, l’entretien que Jacques Derrida donne en octobre 2001, à New York, est frappant ; il fait quasiment figure de document car non seulement il y développe une analyse, politique et philosophique, pertinente et visionnaire de la période ouverte par le 11-Septembre, mais il y traite sans détour des émotions tout en leur donnant un statut politique : « On a beau s’indigner devant la violence, on a beau déplorer sincèrement, comme je le fais avec tout le monde, le nombre de morts, on ne fera croire à personne que c’est de cela au fond qu’il s’agit. »                                                 La crise, intellectuelle et politique, prend donc sa source ailleurs. Il y a eu, en France, une sorte d’impasse difficile à analyser du fait de l’enchevêtrement de nombreux facteurs. Pour certains, dont moi, un état entre rage et hébétude politique. Penser ? Mais pour quoi faire ? On en revient au possible dans une situation politiquement désespérée. Faire des fossoyeurs des Printemps arabes les nouveaux tenants de la résistance indique bien que dans un contexte étatico-politique dévasté, toutes les catégories politiques du XXe siècle ont été englouties.                                                                                                                                       Le verrouillage gouvernemental et médiatique et ses relais dans l’opinion jouèrent un rôle majeur puisque quiconque s’éloignait de la qualification « terroriste » prenait le risque du soupçon d’antisémitisme ou d’apologie de terrorisme ; rien ne procéda du débat ou de l’affrontement de désaccords, aussi violents soient-ils, mais d’une criminalisation instantanée, avec son corollaire contemporain, le bannissement.  Comme si la pensée avait elle-même été prise au piège biface du Hamas sans parvenir à sortir de ce que l’on appelle désormais le campisme. Deux camps, certes, mais pas deux politiques si l’on considère qu’Israël et le Hamas ont mis en œuvre, avec des moyens sans équivalent, deux modalités de militarisation de la haine fondée sur l’ethnicisation de la terre – islamique pour le Hamas, juive messianique pour Israël.  La guerre en Syrie a constitué une sorte d’explicite politique quant à la fin du supposé progressisme du camp dit anti-impérialiste, son naufrage, si l’on considère que l’Iran, la Russie et le Hezbollah ont armé et soutenu al-Assad. Sans eux, le massacre n’aurait jamais eu ces proportions.  Faire des fossoyeurs des Printemps arabes les nouveaux tenants de la résistance indique bien que dans un contexte étatico-politique dévasté, toutes les catégories politiques du XXe siècle ont été englouties. Il ne reste plus qu’à se tenir du côté de ses propres principes sans s’adosser à une géopolitique largement corrompue et criminelle. De tels principes existent, en Israël, en Palestine, en Iran, en Syrie, au Liban, en Russie : il faut leur faire un espace, les consolider, en faire des repères politiques pour l’avenir. __
Ajouteriez-vous quelque chose au texte que vous avez publié au mois de novembre, dans lequel vous reveniez sur la séquence sanglante inaugurée le 7 octobre et amplifiée à Gaza ? Non, tout s’est passé comme annoncé. Peut-être quelques mots sur le maniement actuel de l’antisémitisme, la façon dont il brouille dangereusement les termes du débat dès lors qu’il ne vient plus qualifier des actes et des paroles dénigrant explicitement des juifs, qu’il est également compatible avec des positions antisionistes et sionistes.                                                                                                         S’il peut s’appliquer à des Israéliens appelant à un cessez-le-feu, il faut, au-delà du ridicule, s’interroger sur son usage aujourd’hui et s’inquiéter de ce que, dans certains pays, la fusion entre l’antisionisme et l’antisémitisme est parachevée au point que tous les Rassemblement national du monde peuvent brandir leur prétendu philosémitisme au nom de leur sionisme. Pour parler comme Mao, la contradiction principale – la haine des musulmans – l’emporte sur la contradiction secondaire – la haine des juifs. Cet aspect présent dans les opinions occidentales dès la guerre des Six Jours nous indique qu’il s’agit d’abord pour elles de tenter de dissoudre leur culpabilité pour l’assassinat de millions de juifs. Il faut, dans cette perspective, désessentialiser l’État d’Israël en le considérant non pas d’abord comme État juif mais comme État tout court. Que des citoyens juifs y vivent ne signifie pas que juif soit un pays, une nationalité, une politique.                                                                                                                       Le pays se nomme Israël, ses citoyens, des Israéliens et des Arabes-Israéliens. La réalité politique y est israélienne et non pas juive. Fusionner les deux, c’est projeter sur un pays des problématiques européennes qui ne sont pas les siennes, nier à Israël son historicité politique propre et sa complexité, participer au renforcement de l’antisémitisme puisque tous les juifs seraient comptables de la politique israélienne, tout en renforçant le racisme anti-musulmans.    Car enfin, si Israël est l’État des juifs, cela ne signifie-t-il pas qu’il serait le « vrai » pays des juifs du monde entier ? En ce cas, leur place n’est plus dans les pays où ils vivent mais en Israël. Tel était le raisonnement de Trump président, exemplaire de la compatibilité entre sionisme et antisémitisme.  _______À quelles conditions serait-il encore possible « d’ôter à la haine son éternité » ?________C’est une phrase de Plutarque citée par Barbara Cassin dans un ouvrage consacré à la Commission vérité et réconciliation sud-africaine. Elle est puissante dans le contexte actuel de haine parce qu’elle formule la possibilité de son terme ; puissante aussi parce que c’est le défi que se sont lancé les Sud-Africains après l’apartheid.   Elle ne dit pas que l’on peut ôter à la haine son présent ou son futur, mais son éternité, à condition d’en faire une question politique. Elle est donc raisonnable et non pas utopique. Je me suis intéressée à la fin de l’apartheid car, pour sortir de l’hébétude politique, il me fallait un possible.    De même que l’Afrique du Sud, la situation en Israël-Palestine est celle où aucune population n’a de pays de rechange : deux peuples pour un seul pays. Par conséquent, chacun le sait, seule une reformulation de la question nationale permettrait de sortir d’une logique de guerre.                   La fin de l’apartheid en constitue un si l’on se souvient que rien ne semblait pouvoir mettre un terme à cet ordre biologico-racial. J’ai cherché dans les mémoires de Mandela ce moment où un émissaire du président Botha vient le rencontrer pour la première fois en prison, ce moment où le pouvoir blanc, par ce geste à la fois fort et infime, manifeste le début d’une conscience de l’impasse.  ______Nous sommes en janvier 1985. Mandela pense que le gouvernement craint que le pays ne bascule dans la guerre civile et ce, dans un contexte d’économie très affaiblie par l’embargo international. J’invite quiconque à lire ce chapitre intitulé « Parler avec l’ennemi » sur, par exemple, les principes d’une lutte armée, tout en rappelant que Botha était un idéologue afrikaner, ancien partisan du parti nazi et adulateur d’Hitler, regrettant à la fin de sa vie que l’on en dise tant de mal. Or, c’est bien avec lui que Mandela commence à parler, sans rien lâcher jusqu’à sa libération en 1990 : « L’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent, aux Blancs comme aux Noirs. » De même que l’Afrique du Sud, la situation en Israël-Palestine est celle où aucune population n’a de pays de rechange : deux peuples pour un seul pays. Par conséquent, chacun le sait, seule une reformulation de la question nationale permettrait de sortir d’une logique de guerre.    Le processus sud-africain n’a pas eu de réelle postérité politique. En cause, peut-être, le choix d’une transition et non d’une lutte de libération dont la finalité aurait été le départ des Africains blancs ; le refus de mettre en œuvre une justice de vainqueurs malgré la victoire implacable ; un processus intranational et non international. Ce processus nécessairement imparfait évita sans doute à l’Afrique du Sud la guerre civile que tous lui promettaient.                                                                                     Avec deux amis anthropologues, Hamza Esmili et Montassir Sakhi, nous avons, après le 7 octobre, conduit des entretiens en Palestine et en Israël pour savoir ce que les gens pensaient de la situation. Nous y avons beaucoup appris, de ces connaissances inaudibles en France comme, par exemple, que « juif » n’est pas un mot, sauf, pour les Palestiniens, pour désigner des amis à Tel-Aviv ou Berlin ; que l’ennemi, c’est l’État, la colonisation, les colons ; que la question de la légitimité de l’État d’Israël n’en est une pour personne, le combat étant ailleurs : l’arbitraire de l’occupation, son emprise sur les corps, les récoltes, les réserves d’eau, les déplacements élémentaires.          Bref, nous avons appris que dans cette société éminemment politique, nombreux sont ceux qui pensent aux façons d’ôter à la haine son éternité. Alors on peut bien sûr continuer à s’étriper sur la qualification du 7 octobre et, comme la souris, tourner dans une boucle stérile et infernale. Mais l’on peut aussi les écouter et leur donner une audience.On ne peut pas faire grand-chose d’autre. Il y a vingt ans, Mic[hel Warschawski écrivait ceci, à propos de la politique israélienne : « C’est un acte de responsabilité – certains diraient d’amour ‑ que de faire sortir des rails cette société qui se précipite vers sa propre destruction », de mettre fin « à son statut d’impunité qui ne peut qu’encourager Israël dans sa course folle vers Massada », car cette destruction, nombreux sont ceux qui la souhaiteraient. [Joseph Confavreux Merci à Mediapart.]    _____________________________

vendredi 24 novembre 2023

LEROY LADURIE est parti

 Emmanuel nous a quittés

                 Mais son oeuvre reste Il a beaucoup compté dans ma formation, ce pionnier, ce défricheur, parfois loin des sentiers battus.         L'histoire des hommes et celle du climat sont indissociables, sur le long terme surtout. Il est bon aujourd'hui de le rappeler.                                                                                              Il a fallu du temps pour prendre conscience de ce qu'il est convenu d'appeler "l'urgence climatique", devenue aujourd'hui  un impératif catégorique, malgré quelques dénégations individuelles à la Trump et de ses acolytes conservateurs et affairistes, malgré les inerties des institutions internationales et les doutes entretenus sciemment par les grands groupes industriels. On commence à mieux faire la différence entre les modifications climatiques, classiques et normales, sur le court terme et les grandes tendances actuelles, s'inscrivant dans un temps relativement court, dans celui du développement industriel surtout depuis deux cents ans.   On prend de mieux en mieux conscience surtout, que notre histoire et ces évolutions climatiques sont intriquées profondément, parfois sur le court terme. Surtout depuis les études de l'historien Leroy Ladurie, qui a ouvert la voie de manière très documentée..   


                                                                              L'étude approfondie de différentes époques historiques montre l'importance de transformations climatiques sur le long terme surtout.   Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer en partie la naissance du conflit syrien, que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008. 
L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________