CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus] Pâques 2025: Un million de visites...Merci à vous fidèles lecteurs ou consultants d'un jour!
Le MILLION de visites est atteint.
Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!
dimanche 3 février 2013
samedi 2 février 2013
L'autre Lincoln
Cinéma et vérité historique
______________________Le film de Spielberg, comme tout film à prétention historique, est ce qu'il est, avec ses réussites (notamment la performance de Daniel Day-Lewis) et ses limites.
Raflant les Oscars, captivant le grand public, mais comportant des failles historiques.
Spielberg, notamment, déforme le sens de la guerre de Sécession, selon le très classique historien des USA, André Kaspi.
Lincoln fut certes un grand président, dont la mort tragique rehaussa le prestige, érigea son personnage en mythe, récupéré en des sens divers.
Obama a placé sa présidence sous le signe de Lincoln, non sans quelques ambiguïtés.
___ Abraham Lincoln n’était pas d'abord fondamentalement partisan de l’égalité des races, même si ses doutes ont été nombreux, avant une détermination sans failles.
Son objectif principal en tant que président était au début surtout de maintenir l’unité de l’Union, menacée par les Etats esclavagistes du sud. « Si je pouvais sauver l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais », avait-il déclaré.
. Dans son premier discours d’investiture, en 1861, Lincoln déclare qu’il n’a aucune intention «de mettre une entrave à l’institution de l’esclavage». Dans son second discours, il affirme – dans un discours répété à la fin de Lincoln: «Nous espérons du fond du cœur, nous prions avec ferveur, que ce terrible fléau de la guerre s’achève rapidement. Si, cependant, Dieu veut qu’il se poursuive jusqu’à ce que sombrent les richesses accumulées par 250 ans de labeur non partagé de l’esclave ainsi que jusqu’à ce que chaque goutte de sang jaillie sous le fouet soit payée par une autre versée par l’épée, comme il a été dit il y a trois mille ans, il nous faudra reconnaître que “les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables”.»
_______"Ce n'est pas parce qu'on abolit l'esclavage que les Noirs sont devenus les égaux des Blancs. La meilleure preuve, c'est qu'il a fallu deux autres amendements, le quatorzième [citoyenneté accordée aux anciens esclaves] et le quinzième [droit de vote] pour qu'il y ait, enfin, une égalité théorique entre Noirs et Blancs. Et cette égalité théorique a été suivie pendant de longues années par toutes sortes de discriminations en matière d'accès aux scrutins. La ségrégation raciale a suivi la guerre de Sécession, alors qu'elle n'existait pas avant." (A.Kaspi)
_________Ce que le film « Lincoln » ne dit pas, c'est que Lincoln n'était pas qu'un humaniste ou un révolté. Son esprit était ouvert à une critique globale de la société de son temps, dépassant le problème de l'esclavage, et s'inscrivait dans un courant de pensée international qu'on occulte aujourd'hui.
"... Lincoln, lorsqu’il était membre de la Chambre des représentants de son Etat (l’Illinois), sympathisait avec les revendications socialistes du mouvement ouvrier, non seulement américain, mais aussi international. Pour lui, le droit des travailleurs à contrôler le produit de leur travail était un droit humain, ce qui constituait à l’époque – et constitue encore aujourd’hui – une position tout à fait révolutionnaire. Or ni le film ni la culture dominante aux Etats-Unis n’en font état. Cet aspect a été opportunément oublié par les appareils idéologiques de l’Establishment américain contrôlés par la corporate class.
En réalité, Lincoln considérait l’esclavage comme la domination
suprême du capital sur le travail. Son opposition aux structures de
pouvoir des Etats du Sud s’expliquait justement par le fait qu’elles
représentaient pour lui les piliers d’un régime économique fondé sur
l’exploitation absolue des travailleurs. Il voyait ainsi dans
l’abolition de l’esclavage la libération non seulement de la population
noire, mais de tous les travailleurs, y compris ceux appartenant à la
classe laborieuse blanche, dont le racisme allait selon lui à
l’encontre de ses propres intérêts.
Pour Lincoln, « le travail précède le capital. Le capital est seulement le fruit du travail et il n’aurait jamais pu exister si le monde du travail n’avait tout d’abord existé. Le travail est supérieur au capital et mérite donc une plus grande considération (…). Dans la situation actuelle, c’est le capital qui détient tout le pouvoir et il faut renverser ce déséquilibre ». Il n’aura pas échappé aux lecteurs des écrits de Karl Marx, contemporain d’Abraham Lincoln, que certaines de ces phrases sont très proches de celles utilisées par le penseur allemand dans son analyse de la relation capital/travail au sein d’un système capitaliste.
Nombre de lecteurs seront en revanche surpris d’apprendre que
l’oeuvre de Karl Marx a influencé Abraham Lincoln, comme le montre de
manière très détaillée le journaliste et écrivain John Nichols dans son
excellent article intitulé »Reading Karl Marx with Abraham Lincoln
Utopian socialists, German communists and other republicans », publié
dans Political Affairs (27 novembre 2012) et dont sont extraites les citations et la plupart des éléments figurant dans le présent article.
Les écrits de Karl Marx étaient connus des intellectuels, tel Lincoln, qui se montraient très critiques vis-à-vis de la situation politique et économique des Etats-Unis. Marx écrivait régulièrement dans The New York Tribune, le journal intellectuel le plus influent dans le pays à cette époque. Son directeur, Horace Greeley, se considérait comme socialiste. Il admirait Karl Marx à qui il proposa de rédiger des chroniques dans son journal.
The New York Tribune comptait d’ailleurs parmi ses collaborteurs un grand nombre de militants allemands qui avaient fui les persécutions pratiquées dans leur pays d’origine. Il s’agissait à l’époque d’une Allemagne fortement agitée, avec la naissance d’un mouvement ouvrier remettant en cause l’ordre économique existant. Certains de ces immigrés allemands (connus aux Etats-Unis, à cette époque, sous le nom de « Républicains rouges ») luttèrent ensuite au côté des troupes fédérales commandées par le président Lincoln pendant la guerre de Sécession...
______Lincoln finit par être plus révolutionnaire que ce que le film suggère et que ce que l'histoire officielle a retenu.
Il y eut échange de lettres entre le Président et Marx, lequel suivait attentivement ce qui se passait Outre-Atlantique, en tant que journaliste, écrivant dans certains journaux américains, et théoricien du mouvement ouvrier.
S'adressant à Lincoln, il déclarait:
Les ouvriers d'Europe sont persuadés que si la guerre d'Indépendance américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes bourgeoises, la guerre anti-esclavagiste américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes ouvrières. Elles considèrent comme l'annonce de l'ère nouvelle que le sort ait désigné Abraham Lincoln, l'énergique et courageux fils de la classe travailleuse, pour conduire son pays dans la lutte sans égale pour l'affranchissement d'une race enchaînée et pour la reconstruction d'un monde social.
__________________
-Paru dans Agoravox
______________________Le film de Spielberg, comme tout film à prétention historique, est ce qu'il est, avec ses réussites (notamment la performance de Daniel Day-Lewis) et ses limites.

Spielberg, notamment, déforme le sens de la guerre de Sécession, selon le très classique historien des USA, André Kaspi.
Lincoln fut certes un grand président, dont la mort tragique rehaussa le prestige, érigea son personnage en mythe, récupéré en des sens divers.
Obama a placé sa présidence sous le signe de Lincoln, non sans quelques ambiguïtés.
___ Abraham Lincoln n’était pas d'abord fondamentalement partisan de l’égalité des races, même si ses doutes ont été nombreux, avant une détermination sans failles.
Son objectif principal en tant que président était au début surtout de maintenir l’unité de l’Union, menacée par les Etats esclavagistes du sud. « Si je pouvais sauver l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais », avait-il déclaré.
. Dans son premier discours d’investiture, en 1861, Lincoln déclare qu’il n’a aucune intention «de mettre une entrave à l’institution de l’esclavage». Dans son second discours, il affirme – dans un discours répété à la fin de Lincoln: «Nous espérons du fond du cœur, nous prions avec ferveur, que ce terrible fléau de la guerre s’achève rapidement. Si, cependant, Dieu veut qu’il se poursuive jusqu’à ce que sombrent les richesses accumulées par 250 ans de labeur non partagé de l’esclave ainsi que jusqu’à ce que chaque goutte de sang jaillie sous le fouet soit payée par une autre versée par l’épée, comme il a été dit il y a trois mille ans, il nous faudra reconnaître que “les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables”.»
_______"Ce n'est pas parce qu'on abolit l'esclavage que les Noirs sont devenus les égaux des Blancs. La meilleure preuve, c'est qu'il a fallu deux autres amendements, le quatorzième [citoyenneté accordée aux anciens esclaves] et le quinzième [droit de vote] pour qu'il y ait, enfin, une égalité théorique entre Noirs et Blancs. Et cette égalité théorique a été suivie pendant de longues années par toutes sortes de discriminations en matière d'accès aux scrutins. La ségrégation raciale a suivi la guerre de Sécession, alors qu'elle n'existait pas avant." (A.Kaspi)
_________Ce que le film « Lincoln » ne dit pas, c'est que Lincoln n'était pas qu'un humaniste ou un révolté. Son esprit était ouvert à une critique globale de la société de son temps, dépassant le problème de l'esclavage, et s'inscrivait dans un courant de pensée international qu'on occulte aujourd'hui.
"... Lincoln, lorsqu’il était membre de la Chambre des représentants de son Etat (l’Illinois), sympathisait avec les revendications socialistes du mouvement ouvrier, non seulement américain, mais aussi international. Pour lui, le droit des travailleurs à contrôler le produit de leur travail était un droit humain, ce qui constituait à l’époque – et constitue encore aujourd’hui – une position tout à fait révolutionnaire. Or ni le film ni la culture dominante aux Etats-Unis n’en font état. Cet aspect a été opportunément oublié par les appareils idéologiques de l’Establishment américain contrôlés par la corporate class.

Pour Lincoln, « le travail précède le capital. Le capital est seulement le fruit du travail et il n’aurait jamais pu exister si le monde du travail n’avait tout d’abord existé. Le travail est supérieur au capital et mérite donc une plus grande considération (…). Dans la situation actuelle, c’est le capital qui détient tout le pouvoir et il faut renverser ce déséquilibre ». Il n’aura pas échappé aux lecteurs des écrits de Karl Marx, contemporain d’Abraham Lincoln, que certaines de ces phrases sont très proches de celles utilisées par le penseur allemand dans son analyse de la relation capital/travail au sein d’un système capitaliste.
![]() |
Proclamation d'émancipation |
Les écrits de Karl Marx étaient connus des intellectuels, tel Lincoln, qui se montraient très critiques vis-à-vis de la situation politique et économique des Etats-Unis. Marx écrivait régulièrement dans The New York Tribune, le journal intellectuel le plus influent dans le pays à cette époque. Son directeur, Horace Greeley, se considérait comme socialiste. Il admirait Karl Marx à qui il proposa de rédiger des chroniques dans son journal.
The New York Tribune comptait d’ailleurs parmi ses collaborteurs un grand nombre de militants allemands qui avaient fui les persécutions pratiquées dans leur pays d’origine. Il s’agissait à l’époque d’une Allemagne fortement agitée, avec la naissance d’un mouvement ouvrier remettant en cause l’ordre économique existant. Certains de ces immigrés allemands (connus aux Etats-Unis, à cette époque, sous le nom de « Républicains rouges ») luttèrent ensuite au côté des troupes fédérales commandées par le président Lincoln pendant la guerre de Sécession...
______Lincoln finit par être plus révolutionnaire que ce que le film suggère et que ce que l'histoire officielle a retenu.

S'adressant à Lincoln, il déclarait:
Les ouvriers d'Europe sont persuadés que si la guerre d'Indépendance américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes bourgeoises, la guerre anti-esclavagiste américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes ouvrières. Elles considèrent comme l'annonce de l'ère nouvelle que le sort ait désigné Abraham Lincoln, l'énergique et courageux fils de la classe travailleuse, pour conduire son pays dans la lutte sans égale pour l'affranchissement d'une race enchaînée et pour la reconstruction d'un monde social.
__________________
-Paru dans Agoravox
Contradictions égyptiennes
Où va l'Egypte?___
__________________Qui peut le dire?...
Il y a un an, la situation paraissait entravée, mais un tournant semblait s'esquisser néanmoins.
Aujourd'hui la situation est des plus confuses, pour ne pas dire explosive, comme on le voit aujourd'hui. Tel un volcan prêt à libérer des forces longtemps contenues, l'Egypte semble au bord du gouffre politique et économique.
La transition est problématique. Le pays semble au bord de la rupture. Les tensions sont multiples et complexes, traversant même les groupes protagonistes.
Les Frères musulmans élargissent leur zônes d'influence, gagnent du terrain.
Leur attitude à l'égard des Salafistes est équivoque.
Mohamed Morsi choisit la méthode dure, en navigant à vue et en renforçant l'opposition.
Il est de plus en plus affaibli au coeur d'une société divisée:
"...Derrière la victoire apparente de Morsi se cache en réalité une défaite politique, qui va handicaper le président égyptien au cours des prochains mois, des législatives à venir au printemps jusqu’à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu dans un an. Si Morsi a fait passer son référendum, il n’a pas réussi à atteindre la barre décisive des 50 % de participation: 32,9% des électeurs seulement se sont déplacés, un tiers du corps électoral!
Or ce niveau de participation était plus important pour les Frères musulmans que le résultat lui-même. À titre de comparaison, le référendum organisé en mars 2011 par les militaires pour amender la Constitution avait conduit la moitié des Égyptiens à se rendre aux urnes. Quelle part de la population soutient aujourd'hui la politique des « Frères » ? Nul ne le sait, mais la marge de manœuvre du président est bien moindre que ce qu'indique le score du référendum..."
Les menaces sont grandes dans cette phase de transition à peine esquissée. On est tenté de faire un parallèle avec la Révolution Française, ses avancées, ses convulsions et ses échecs, sa difficile gestation sur un siècle. Mais les comparaisons historiques sont rarement pertinentes.
Si Morsi s'obstine, les risques de guerre civile ne sont pas à exclure, tant les tensions sont grandes.
Mais que fera l'armée, qui adopte pour l'instant un certain attentisme, sans renoncer à ses intérêts?...
__________________Qui peut le dire?...
Il y a un an, la situation paraissait entravée, mais un tournant semblait s'esquisser néanmoins.
Aujourd'hui la situation est des plus confuses, pour ne pas dire explosive, comme on le voit aujourd'hui. Tel un volcan prêt à libérer des forces longtemps contenues, l'Egypte semble au bord du gouffre politique et économique.

Les Frères musulmans élargissent leur zônes d'influence, gagnent du terrain.
Leur attitude à l'égard des Salafistes est équivoque.
Mohamed Morsi choisit la méthode dure, en navigant à vue et en renforçant l'opposition.
Il est de plus en plus affaibli au coeur d'une société divisée:
"...Derrière la victoire apparente de Morsi se cache en réalité une défaite politique, qui va handicaper le président égyptien au cours des prochains mois, des législatives à venir au printemps jusqu’à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu dans un an. Si Morsi a fait passer son référendum, il n’a pas réussi à atteindre la barre décisive des 50 % de participation: 32,9% des électeurs seulement se sont déplacés, un tiers du corps électoral!
Or ce niveau de participation était plus important pour les Frères musulmans que le résultat lui-même. À titre de comparaison, le référendum organisé en mars 2011 par les militaires pour amender la Constitution avait conduit la moitié des Égyptiens à se rendre aux urnes. Quelle part de la population soutient aujourd'hui la politique des « Frères » ? Nul ne le sait, mais la marge de manœuvre du président est bien moindre que ce qu'indique le score du référendum..."
Les menaces sont grandes dans cette phase de transition à peine esquissée. On est tenté de faire un parallèle avec la Révolution Française, ses avancées, ses convulsions et ses échecs, sa difficile gestation sur un siècle. Mais les comparaisons historiques sont rarement pertinentes.
Si Morsi s'obstine, les risques de guerre civile ne sont pas à exclure, tant les tensions sont grandes.
Mais que fera l'armée, qui adopte pour l'instant un certain attentisme, sans renoncer à ses intérêts?...
vendredi 1 février 2013
Euphorie financière, détresse sociale
Non, ce n'est pas le 1er avril...
___________________________Goldman Sachs conseille à la France de baisser les salaires de 30%.
_________L'indécence ou la provocation ne semblent plus avoir de limites...alors que, "Selon Michael Baumgartner, membre du jury, la banque est «l'un des principaux gagnants de la crise financière». Elle «occupe une place prépondérante dans le casino des matières premières [...] Elle a commencé à déstabiliser les prix, et si les prix des denrées alimentaires battent à nouveau tous les records, comme en 2008, de millions de personnes vont tomber dans la famine et la misère».
On dira que ce n'est qu'un "conseil" et que les Etats se garderont bien de suivre cette invitation, suicidaire pour les économies, quoique...la Grèce ne soit pas loin de l'application.
Le problème, c'est que c'est une manifestation d'un phénomène plus global que l'on retrouve aujourd'hui à Davos, une euphorie financière généralisée...sans régulation réelle.
__Rocard, que l'on classe souvent parmi les réformistes mous, ose une proposition, que certains estiment de simple bon sens, dénonçant l' exorbitant pouvoir des banques privées, qui tiennent les Etats en otage.
C'est tout le système bancaire qui est à repenser, avant qu'il ne soit trop tard...
"...Michel Rocard et Pierre Larrouturou prennent l'exemple des prêts accordés par la Réserve Fédérale américaine (FED) aux banques privées des Etats-Unis. Bloomberg a récemment révélé que la Banque centrale a prêté aux établissements bancaires en difficultés la somme de 1.200 milliards de dollars "au taux incroyablement bas de 0,01%", précisent les deux auteurs. Sauf que dans le même temps, ces banques et l'ensemble des investisseurs sur les marchés prêtaient aux Etats à des taux beaucoup plus élevés. Des taux qui pouvaient osciller de 6% à près de 9%, soit "600 fois plus que les banques", un niveau évidemment impossible à tenir sur le long terme. L'une des principales victimes, l'Italie, a ainsi vu le niveau de ses taux d'intérêt à dix ans bondir à plus de 7% au mois de novembre.
Conséquence
directe : les Etats doivent s'imposer des cures d'austérité
draconiennes pour redonner confiance aux marchés et faire baisser le
niveau de ces taux. "Asphyxiés par de tels taux d'intérêt,
les gouvernements sont obligés de bloquer les retraites, les
allocations familiales ou les salaires des fonctionnaires et de couper
dans les investissements, ce qui accroît le chômage et va nous faire
plonger bientôt dans une récession très grave", expliquent Michel Rocard
et Pierre Larrouturou..."
(l'Expansion)
Rocard remet en cause la fameuse loi de 1973, à l'origine de cette dérive structurelle.
L'Union bancaire,supposée contrer cette suprématie, n'est pas à la hauteur, loin de là...
Une réforme minuscule, pourrait-on dire...Scinder les banques est une priorité, réclamée même par certains libéraux. (1)
Où est le changement ?
__________________________
-Paru dans Agoravox
___________________________Goldman Sachs conseille à la France de baisser les salaires de 30%.
_________L'indécence ou la provocation ne semblent plus avoir de limites...alors que, "Selon Michael Baumgartner, membre du jury, la banque est «l'un des principaux gagnants de la crise financière». Elle «occupe une place prépondérante dans le casino des matières premières [...] Elle a commencé à déstabiliser les prix, et si les prix des denrées alimentaires battent à nouveau tous les records, comme en 2008, de millions de personnes vont tomber dans la famine et la misère».
On dira que ce n'est qu'un "conseil" et que les Etats se garderont bien de suivre cette invitation, suicidaire pour les économies, quoique...la Grèce ne soit pas loin de l'application.
Le problème, c'est que c'est une manifestation d'un phénomène plus global que l'on retrouve aujourd'hui à Davos, une euphorie financière généralisée...sans régulation réelle.
__Rocard, que l'on classe souvent parmi les réformistes mous, ose une proposition, que certains estiment de simple bon sens, dénonçant l' exorbitant pouvoir des banques privées, qui tiennent les Etats en otage.
C'est tout le système bancaire qui est à repenser, avant qu'il ne soit trop tard...
"...Michel Rocard et Pierre Larrouturou prennent l'exemple des prêts accordés par la Réserve Fédérale américaine (FED) aux banques privées des Etats-Unis. Bloomberg a récemment révélé que la Banque centrale a prêté aux établissements bancaires en difficultés la somme de 1.200 milliards de dollars "au taux incroyablement bas de 0,01%", précisent les deux auteurs. Sauf que dans le même temps, ces banques et l'ensemble des investisseurs sur les marchés prêtaient aux Etats à des taux beaucoup plus élevés. Des taux qui pouvaient osciller de 6% à près de 9%, soit "600 fois plus que les banques", un niveau évidemment impossible à tenir sur le long terme. L'une des principales victimes, l'Italie, a ainsi vu le niveau de ses taux d'intérêt à dix ans bondir à plus de 7% au mois de novembre.
![]() |
_Désastre et aveuglement_ |
(l'Expansion)
Rocard remet en cause la fameuse loi de 1973, à l'origine de cette dérive structurelle.
L'Union bancaire,supposée contrer cette suprématie, n'est pas à la hauteur, loin de là...
Une réforme minuscule, pourrait-on dire...Scinder les banques est une priorité, réclamée même par certains libéraux. (1)
Où est le changement ?
__________________________
-Paru dans Agoravox
mardi 29 janvier 2013
Homme de demain...
Pour le meilleur ou pour le pire?...
_______________________ ______Si l'évolution continue à bas bruit, l'histoire, sous l'aspect de notre environnement technique, s'accélère spectaculairement sous nos yeux.
La technique n'a pas seulement modifié le milieu, elle est en passe de fournir à l'homme des possibilités physiques et mentales qu'on n'aurait osé imaginer il y a encore 20 ans.
Elle nous place, par les perspectives ambivalentes qu'elle ouvre, entre crainte et espoir.
L'impensable d'hier paraît réalisable dans un futur proche.
Les anciennes limites se voient repoussées, autour de nous comme en nous: l'homme augmenté est en route. Mais vers quoi? Pour quoi?
__Si certaines anticipations semblent prometteuses, d'autres s'apparentent à de gentilles rêveries ou à des fantasmes pervers, où l'idéal mythique de perfection humaine renoue avec une vieille tradition, recyclée au goût du néo-scientisme et du technicisme triomphants.
L'imperfection naturelle et morale de l'homme et finalement sa mortalité ne sont-elle pas des donnée largement incontournables?
Le transhumanisme, auberge espagnole aux contours flous, côtoyant le posthumanisme, véhicule une notion de progrès revue et corrigée à l'époque de l'homme bionique.
_____ De ce point de vue, comme biologiste, Jacques Testart fait une mise au point utile sur certains délires propres au transhumanisme et sur certains dangers:
" ....se profilent, d’abord pour de grands handicapés, des dispositifs intégrés au cerveau pour en augmenter l’efficacité ou pour lui permettre d’entrer en relation avec l’extérieur ou avec la machine, sans la médiation usuelle de la parole ou de l’écriture. Le « génie tissulaire » promet aussi de remplacer chaque organe défaillant par du neuf, régénéré in situ comme la queue des lézards ou reconstruit avec des cellules souches greffées.De tels projets vont bien au delà des gadgets, telle la puce électronique introduite sous la peau pour commander l’ouverture d’une porte, qui ne sont que des dispositifs facilitateurs transformant l’homme en robot plutôt qu’en surhomme.
Plus inquiétante, la dernière famille des propositions pour forcer les capacités humaines concerne des propriétés héritables, quand la faculté nouvelle est tellement intégrée à l’organisme qu’elle en devient indissociable et sera transmise à la descendance. Ce caractère d’héritabilité correspond à un changement d’espèce et c’est ce qui fait la gravité de tels projets.
Les transhumanistes, puissants aux USA parmi les chercheurs les plus
brillants (et bien présents mais discrètement en Europe), sont
persuadés qu’à l’échéance de quelques décennies, le cerveau sera bien
plus performant et aussi que l’immortalité sera possible. Les mêmes sont
souvent en faveur de l’élimination de populations entières car il
faudra bien faire de la place pour les surhommes inusables .Au-delà de
la transgenèse et grâce à la « biologie synthétique » qui emprunte
autant à l’informatique qu’à la biologie (avec un zest de physique grâce
aux nanotechnologies), des perspectives glorieuses surgissent.En 2010,
les médias annoncèrent que le généticien Craig Venter aurait « créé la
vie » parce qu’il avait substitué un ADN de synthèse à celui contenu
dans une bactérie . Sans négliger cette performance technologique on est
bien loin de créer du vivant quand on se sert d’un être déjà vivant (la
bactérie privée de son ADN) comme réceptacle d’une molécule inerte
(l’ADN) pour reconstituer un nouvel être vivant.. Mais le délire des
transhumanistes ne s’arrête pas à cette stratégie du haut vers le bas
promue par C Venter, ils promettent plus fort : du bas vers le haut en
assemblant des molécules inertes pour construire des organismes vivants
complètement inédits, pourquoi pas des humanoïdes puisque toute
frontière entre l’homme, l’animal et la machine ne pourrait que relever
d’une idéologie passéiste?...
La place de l’homme devient relative : on nous promet la création de machines intelligentes, combinaisons de l’humain et du machinique, libérées de la violence et du sexe, et capables de s’autoreproduire. La démesure mais aussi la déculturation à l’œuvre dans les projets transhumanistes, est évidente avec le MOP (macro organisme planétaire) dans lequel les individus, dépourvus d’identité, seraient reliés entre eux pour former un monstre unique dont le cerveau serait le réseau internet…"
_______________________ ______Si l'évolution continue à bas bruit, l'histoire, sous l'aspect de notre environnement technique, s'accélère spectaculairement sous nos yeux.

Elle nous place, par les perspectives ambivalentes qu'elle ouvre, entre crainte et espoir.
L'impensable d'hier paraît réalisable dans un futur proche.
Les anciennes limites se voient repoussées, autour de nous comme en nous: l'homme augmenté est en route. Mais vers quoi? Pour quoi?
__Si certaines anticipations semblent prometteuses, d'autres s'apparentent à de gentilles rêveries ou à des fantasmes pervers, où l'idéal mythique de perfection humaine renoue avec une vieille tradition, recyclée au goût du néo-scientisme et du technicisme triomphants.
L'imperfection naturelle et morale de l'homme et finalement sa mortalité ne sont-elle pas des donnée largement incontournables?
Le transhumanisme, auberge espagnole aux contours flous, côtoyant le posthumanisme, véhicule une notion de progrès revue et corrigée à l'époque de l'homme bionique.
_____ De ce point de vue, comme biologiste, Jacques Testart fait une mise au point utile sur certains délires propres au transhumanisme et sur certains dangers:
" ....se profilent, d’abord pour de grands handicapés, des dispositifs intégrés au cerveau pour en augmenter l’efficacité ou pour lui permettre d’entrer en relation avec l’extérieur ou avec la machine, sans la médiation usuelle de la parole ou de l’écriture. Le « génie tissulaire » promet aussi de remplacer chaque organe défaillant par du neuf, régénéré in situ comme la queue des lézards ou reconstruit avec des cellules souches greffées.De tels projets vont bien au delà des gadgets, telle la puce électronique introduite sous la peau pour commander l’ouverture d’une porte, qui ne sont que des dispositifs facilitateurs transformant l’homme en robot plutôt qu’en surhomme.
Plus inquiétante, la dernière famille des propositions pour forcer les capacités humaines concerne des propriétés héritables, quand la faculté nouvelle est tellement intégrée à l’organisme qu’elle en devient indissociable et sera transmise à la descendance. Ce caractère d’héritabilité correspond à un changement d’espèce et c’est ce qui fait la gravité de tels projets.

La place de l’homme devient relative : on nous promet la création de machines intelligentes, combinaisons de l’humain et du machinique, libérées de la violence et du sexe, et capables de s’autoreproduire. La démesure mais aussi la déculturation à l’œuvre dans les projets transhumanistes, est évidente avec le MOP (macro organisme planétaire) dans lequel les individus, dépourvus d’identité, seraient reliés entre eux pour former un monstre unique dont le cerveau serait le réseau internet…"
lundi 28 janvier 2013
Reine de Davos
Christine superstar
______________Les Davos se suivent et se ressemblent...
Eclipsant les vraies reines, elle est arrivée, radieuse, au business-festival.
Notre grande Christine a fait un tabac au club des riches, ce café du commerce pour super-managers pour élites internationales de tous poils, qui viennent se mirer autour de la machine à café, comme disait un jour Attali
Gros succès pour la fringante et voyante extra-lucide, très aimée des médias internationaux car elle parle très bien anglais (sic!). L'anglomanie règne en maître dans la petite ville suisse, où l'on vient aussi faireoccasionnellement surtout du ski, entre soi, sous haute surveillance...
Cette ancienneministre lobbyiste est la coqueluche des medias.
C'est la plus américaine des française, au parcours édifiant, côtoyant la crême de la finance internationale.
Directrice du FMI qui ne se trompe jamais, enfin presque...
______________Les Davos se suivent et se ressemblent...
Eclipsant les vraies reines, elle est arrivée, radieuse, au business-festival.
Notre grande Christine a fait un tabac au club des riches, ce café du commerce pour super-managers pour élites internationales de tous poils, qui viennent se mirer autour de la machine à café, comme disait un jour Attali
"les
gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier
des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de
plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent,
bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos
est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie,
où il faut payer pour participer et les places sont très chères"
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
"les
gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier
des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de
plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent,
bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos
est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie,
où il faut payer pour participer et les places sont très chères"
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
"les
gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier
des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de
plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent,
bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos
est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie,
où il faut payer pour participer et les places sont très chères"
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
"les
gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier
des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de
plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent,
bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos
est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie,
où il faut payer pour participer et les places sont très chères"
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
"les
gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier
des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de
plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent,
bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos
est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie,
où il faut payer pour participer et les places sont très chères"
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Source sur TF1 News : Davos, un "café du commerce" sans caviar pour riches ?
Gros succès pour la fringante et voyante extra-lucide, très aimée des médias internationaux car elle parle très bien anglais (sic!). L'anglomanie règne en maître dans la petite ville suisse, où l'on vient aussi faire
Cette ancienne
C'est la plus américaine des française, au parcours édifiant, côtoyant la crême de la finance internationale.
Directrice du FMI qui ne se trompe jamais, enfin presque...
Vu son exceptionnel dévouement, elle ne paie pas d'impôts. Normal... Comme ses prédécesseurs, elle a bien oeuvré à développer compromettre notamment le développement en Afrique par ses ajustements structurels.
Mais cela ne doit pas gâter son si agréable séjour helvète doré.
Elle a tout de même un petit défaut: elle parle parfois trop vite et peut arriver à dire tout...et son contraire!
En grande prêtresse de la compétitivité à tout prix, elle n'évite pas quelques minuscules dérapages. Des moments de distraction, sans doute (.Par exemple: La Grèce est sur la bonne voie... Elle oublie d'ajouter:dans l’enfer quotidien Ah! les Grecs!)..avec quelques rares moments de lucidité, vite oubliés ("De trop fortes inégalités sont nuisibles à la croissance" ou "La suprématie américaine est menacée")
La légèreté de Madame Lagarde est devenue proverbiale et les anciennes affaires n'affectent pas son inoxydable sourire.
Si elle n'existait pas....
___________________________
- Discours détonnant du Président islandais au forum de Davos
Mais cela ne doit pas gâter son si agréable séjour helvète doré.
Elle a tout de même un petit défaut: elle parle parfois trop vite et peut arriver à dire tout...et son contraire!

La légèreté de Madame Lagarde est devenue proverbiale et les anciennes affaires n'affectent pas son inoxydable sourire.
Si elle n'existait pas....
___________________________
- Discours détonnant du Président islandais au forum de Davos
samedi 26 janvier 2013
Au fil du net...
►Les micro-algues : biocarburant du futur?
► Grèce: équilibre précaire et dangers
____Aube Dorée: la menace
►De l'église au supermarché
►Privatisation du système de santé: réactions espagnoles
►La France... ce paradis fiscal
►Fiscalité du numérique: taxer l’exploitation des données personnelles
►Les bons mots de Mme Lagarde: La Grèce est sur la bonne voie...
______dans ..l’enfer quotidien
►Un Président atypique
►Méthodes scientologues
►Plus dure est la chute...
►Maltraitance chic
vendredi 25 janvier 2013
Guerre des monnaies
Encore un effort, Mme Lagarde!
________________________Il arrive à la Présidente du FMI, grande visionnaire devant l'Eternel, ne payant pas d'impôts sur le revenu, entre quelques bons mots (comme ici), de se livrer à des aveux troublants, mais de bien vite se reprendre, comme coincée entre le constat d'une évolution désastreuse et la dure loi des intérêts financiers à court terme, qu'elle est chargée de défendre.
Elle déclare que « des inégalités trop fortes sont
nuisibles à la croissance, elles sont nuisibles à l’ensemble de la
société », un thème nouveau dans sa bouche. Elle n’a fait ainsi
qu’exprimer une nouvelle préoccupation du FMI, devant la détérioration
de la situation économique et sociale européenne qui se poursuit, qui
selon ce dernier « présente un risque considérable pour les perspectives
de l’économie mondiale » tout en réaffirmant que « l’ajustement
budgétaire » doit être poursuivi. Les plus grandes audaces ont donc
leurs limites, Mario Monti faisant de son côté valoir sur la même
tribune que : « les mesures politiques impopulaires peuvent pourtant
être soutenues si elles sont expliquées simplement (sic) et si leurs
effets sont également répartis pour éviter le sentiment d’injustice »…
Le FMI a partiellement mis en cause un tabou, en admettant que les pays émergés qui subissent durement les effets de la guerre des monnaies puissent prendre des mesures provisoires pour s’en protéger. Mais on est loin du compte. Le rappel au règlement de Jens Weidmann tourne le dos à la réalité et la perspective d’une réforme du système monétaire international n’est même plus évoquée. Elle est aussi dérangeante que ne le sont les mesures de régulation financières progressivement remises en question.
Avant de rejoindre Davos, Christine Lagarde avait à ce propos appelé à « achever » la refonte du système financier. Constatant qu’elle est freinée, elle a eu ces phrases : « Cela fait partie du jeu. C’est une approche constante du secteur d’appuyer sur la pédale de frein parce que c’est plus confortable de ne pas être soumis à une régulation (…) je suis peut-être un peu directe, mais c’est ce que j’ai appris de mon expérience en tant qu’ancienne ministre des finances, en ayant observé la profession de près..."
____Le monnaie, telle qu'elle fonctionne, est une arme ambivalente dans la concurrence internationale.
_____Dans la guerre économique mondiale organisée par l'OMC, exporter est vital, baisser le coût des produits, un objectif fondamental, jouer sur la monnaie un élément de la dévaluation compétitive.
Un mécanisme assez facile à comprendre, dans ses grands principes, mais une arme à double tranchant dans le protectionnisme monétaire recherché, où tous ne sont pas logés à la même enseigne:
"Le système actuel pose deux problèmes. A commencer par le double statut du dollar, à la fois principale monnaie de réserve et monnaie nationale. Non seulement les Etats-Unis sont les seuls à pouvoir financer sans limite leur déficit, mais tous les pays sont à la merci de leur politique monétaire intérieure : si le dollar baisse, la valeur des réserves baisse.
Le deuxième problème est celui du vaste déséquilibre entre Etats prêteurs et débiteurs. Les pays émergents, au premier rang desquelles la Chine, amassent en effet des réserves massives en dollars, et ce pour deux raisons : en cas de crise, et de retraits brutaux de liquidités, des réserves abondantes permettent d'amortir le choc. Ensuite, accumuler des dollars permet d'éviter l'appréciation de la monnaie nationale et de rester compétitifs sur les exportations. Mais cela crée une spirale infernale : les ménages américains vivent à crédit, les Chinois les financent en achetant leurs emprunts et accumulent des dollars, cette masse de liquidités inonde la planète, ce qui fait baisser les taux d'intérêt, et incite les Américains à emprunter pour consommer.."
___Pour sortir du marasme, les Japonais lancent l'offensive . Les pays les plus faibles de l'Eurozône ne peuvent jouer sur une monnaie qui convient à l'Allemagne, tétanisée par l'inflation, même contrôlée.
La confiance ne se décrète pas...
On attend une problématique réforme de fond de l'architecture du système financier mondial.
A quoi sert le FMI?
_____________________________
- La guerre monétaire s'envenime
________________________Il arrive à la Présidente du FMI, grande visionnaire devant l'Eternel, ne payant pas d'impôts sur le revenu, entre quelques bons mots (comme ici), de se livrer à des aveux troublants, mais de bien vite se reprendre, comme coincée entre le constat d'une évolution désastreuse et la dure loi des intérêts financiers à court terme, qu'elle est chargée de défendre.

Le FMI a partiellement mis en cause un tabou, en admettant que les pays émergés qui subissent durement les effets de la guerre des monnaies puissent prendre des mesures provisoires pour s’en protéger. Mais on est loin du compte. Le rappel au règlement de Jens Weidmann tourne le dos à la réalité et la perspective d’une réforme du système monétaire international n’est même plus évoquée. Elle est aussi dérangeante que ne le sont les mesures de régulation financières progressivement remises en question.
Avant de rejoindre Davos, Christine Lagarde avait à ce propos appelé à « achever » la refonte du système financier. Constatant qu’elle est freinée, elle a eu ces phrases : « Cela fait partie du jeu. C’est une approche constante du secteur d’appuyer sur la pédale de frein parce que c’est plus confortable de ne pas être soumis à une régulation (…) je suis peut-être un peu directe, mais c’est ce que j’ai appris de mon expérience en tant qu’ancienne ministre des finances, en ayant observé la profession de près..."
____Le monnaie, telle qu'elle fonctionne, est une arme ambivalente dans la concurrence internationale.
![]() |
Michel Aglietta "...Avec la libéralisation des marchés financiers et leur mondialisation, le pouvoir privé tend à l'emporter sur la préservation du bien public, le marché sur le pouvoir régulateur de la banque centrale. Car, sur les marchés financiers, le mimétisme joue à plein: un titre de créance ou de propriété n'a pas de valeur en lui-même, il n'a que celle que l'ensemble des intervenants jugent bon de lui donner. Comme les frontières sont poreuses entre finance et monnaie, voilà qui autorise toutes les crises et tous les emballements spéculatifs, ou même les appelle car, faute de régulateur public, les éventuels mouvements de baisse ou de hausse, à effet mimétique, ne sont contrebalancés par rien ni personne, même si le FMI s'y essaie, fort mal ..." |
Un mécanisme assez facile à comprendre, dans ses grands principes, mais une arme à double tranchant dans le protectionnisme monétaire recherché, où tous ne sont pas logés à la même enseigne:
"Le système actuel pose deux problèmes. A commencer par le double statut du dollar, à la fois principale monnaie de réserve et monnaie nationale. Non seulement les Etats-Unis sont les seuls à pouvoir financer sans limite leur déficit, mais tous les pays sont à la merci de leur politique monétaire intérieure : si le dollar baisse, la valeur des réserves baisse.
Le deuxième problème est celui du vaste déséquilibre entre Etats prêteurs et débiteurs. Les pays émergents, au premier rang desquelles la Chine, amassent en effet des réserves massives en dollars, et ce pour deux raisons : en cas de crise, et de retraits brutaux de liquidités, des réserves abondantes permettent d'amortir le choc. Ensuite, accumuler des dollars permet d'éviter l'appréciation de la monnaie nationale et de rester compétitifs sur les exportations. Mais cela crée une spirale infernale : les ménages américains vivent à crédit, les Chinois les financent en achetant leurs emprunts et accumulent des dollars, cette masse de liquidités inonde la planète, ce qui fait baisser les taux d'intérêt, et incite les Américains à emprunter pour consommer.."
___Pour sortir du marasme, les Japonais lancent l'offensive . Les pays les plus faibles de l'Eurozône ne peuvent jouer sur une monnaie qui convient à l'Allemagne, tétanisée par l'inflation, même contrôlée.
La confiance ne se décrète pas...
On attend une problématique réforme de fond de l'architecture du système financier mondial.
A quoi sert le FMI?
_____________________________
- La guerre monétaire s'envenime
jeudi 24 janvier 2013
Israël: un tournant?
___La montée des inégalités et la contestation sociale ont produit leurs effets:
Une modification sensible de l'échiquier politique.
Mais quelle en sera la portée?
__La croissance économique de type néolibéral a mis à mal les plus démunis, surtout dans la population arabe, mais a touché aussi les classes moyennes, qui ont été amenées, après les mouvements sociaux inédits de l'année dernière, à modifier leur vote:
"Cette fameuse classe moyenne censée s'être irrémédiablement éloignée de la politique, et qui ne voulait plus rien entendre du conflit avec les Palestiniens, se mobilise aujourd'hui uniquement sur les questions sociales et économiques, sur le front intérieur... C'est elle qui paie les impôts. Et qui en a marre de payer pour les colonies et l'armée, qui absorbent une grosse part du budget. Ils se dressent aussi contre les ultra-orthodoxes, et contre ceux qui ne travaillent pas. Tous ne le formulent pas ainsi, mais au fil de manifestations, les cibles du ras-le-bol sont néanmoins bien identifiées. Les manifestants reprochent aussi au gouvernement et aux promoteurs d'avoir construit quantité de logements pour les juifs français et américains, en vacances en Israël 15 jours par an, et qui ont fait grimper le prix de l'immobilier. Et puis, il y a la critique du libéralisme économique, qui monte en Israël depuis plusieurs années, et dont Nétanyahou incarne le symbole. De ce point de vue, on peut noter le lien qui est fait par une minorité entre la demande d'un Etat providence, et d'un Etat davantage démocratique.» (Marteu)
___Le succès de Lapid, peut-être temporaire, ne doit pas faire illusion: cela ne modifiera que peu les fondamentaux de la vie israëlienne, car la droitisation de la société israëlienne, avec le renforcement de Naftali Bennett, est bien réelle, les partis religieux n'ont pas perdu de terrain et sur le conflit avec les Palestiniens , le grand oublié, il n'y pas d'avancée à attendre: le maintien des principaux blocs de colonies en Cisjordanie n'est même pas contesté.
Rien ne changera en profondeur, aux yeux de certains Israëliens comme Zee Sternhell tant que la droite israëlienne, dans l'intérêt du pays, ne remettra pas en question sa gestion, à terme suicidaire, du conflit palestinien.
___L'extrême fractionnement de la Knesset ouvre la voie aux extrêmes.
«Tant que l’on ne modifiera pas notre système d’élection à la proportionnelle, on aura ces problèmes de coalitions instables», estime la chercheuse Tsilla Hershco,
du Begin-Sadat Center for Strategic studies. Depuis sa création, Israël a
poussé à l’extrême le concept de régime parlementaire en adoptant la
proportionnelle intégrale. Or, en soixante années d’existence, la
population israélienne a été multipliée par 10 – Israël compte 7
millions d’habitants en 2008 –, le sionisme socialiste fondateur a
largement perdu de son influence et le contexte régional a largement
évolué. Mais pas le système politique. «Le
paradoxe est impressionnant : pays jeune, pays neuf, Israël est réputé
pour sa capacité d'innovation dans tous les domaines, hormis son système
politique qui est demeuré à peu près identique», écrivait Denis Charbit, maître de conférences en sciences politiques à l'Open University d'Israël, dans un article publié l’an passé dans la revue Questions internationales, pour les soixante ans d’Israël....
"Le système politique traverse une grave crise, c’est indéniable. Mais le problème vient davantage des partis, qui ont subi un long processus de communautarisation, à l’image du Likoud, et ne paraissent plus capables de représenter des intérêts civils. Les partis "dominants" sont aujourd’hui des machines électorales, des outils de communications créés pour porter au sommet de l’Etat des personnages factices. Ce sont des coquilles vides de cadres et de programmes politiques.»
___La question se pose encore et toujours: où va Israël?
Une modification sensible de l'échiquier politique.
Mais quelle en sera la portée?

"Cette fameuse classe moyenne censée s'être irrémédiablement éloignée de la politique, et qui ne voulait plus rien entendre du conflit avec les Palestiniens, se mobilise aujourd'hui uniquement sur les questions sociales et économiques, sur le front intérieur... C'est elle qui paie les impôts. Et qui en a marre de payer pour les colonies et l'armée, qui absorbent une grosse part du budget. Ils se dressent aussi contre les ultra-orthodoxes, et contre ceux qui ne travaillent pas. Tous ne le formulent pas ainsi, mais au fil de manifestations, les cibles du ras-le-bol sont néanmoins bien identifiées. Les manifestants reprochent aussi au gouvernement et aux promoteurs d'avoir construit quantité de logements pour les juifs français et américains, en vacances en Israël 15 jours par an, et qui ont fait grimper le prix de l'immobilier. Et puis, il y a la critique du libéralisme économique, qui monte en Israël depuis plusieurs années, et dont Nétanyahou incarne le symbole. De ce point de vue, on peut noter le lien qui est fait par une minorité entre la demande d'un Etat providence, et d'un Etat davantage démocratique.» (Marteu)
___Le succès de Lapid, peut-être temporaire, ne doit pas faire illusion: cela ne modifiera que peu les fondamentaux de la vie israëlienne, car la droitisation de la société israëlienne, avec le renforcement de Naftali Bennett, est bien réelle, les partis religieux n'ont pas perdu de terrain et sur le conflit avec les Palestiniens , le grand oublié, il n'y pas d'avancée à attendre: le maintien des principaux blocs de colonies en Cisjordanie n'est même pas contesté.
Rien ne changera en profondeur, aux yeux de certains Israëliens comme Zee Sternhell tant que la droite israëlienne, dans l'intérêt du pays, ne remettra pas en question sa gestion, à terme suicidaire, du conflit palestinien.
___L'extrême fractionnement de la Knesset ouvre la voie aux extrêmes.

"Le système politique traverse une grave crise, c’est indéniable. Mais le problème vient davantage des partis, qui ont subi un long processus de communautarisation, à l’image du Likoud, et ne paraissent plus capables de représenter des intérêts civils. Les partis "dominants" sont aujourd’hui des machines électorales, des outils de communications créés pour porter au sommet de l’Etat des personnages factices. Ce sont des coquilles vides de cadres et de programmes politiques.»
___La question se pose encore et toujours: où va Israël?
mercredi 23 janvier 2013
La vie, c'est l'évolution
" Rien
n’a de sens en biologie, si ce n’est à la lumière
de l’évolution "
(Theodosius Dobzhansky)
« Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses » (JC Ameisen)
Quelques jalons pour une clé indispensable
______________________________________On croit pouvoir se passer d'un regard sur le passé pour comprendre les divers phénomènes de la vie et on l'a fait pendant longtemps.
Mais soit on resté piégé dans un fixisme naïf, soit on se prive d'un recul permettant de mieux saisir la complexité et la plasticité de ce qui fait la vie autour de nous et en nous.
Les connaissances sur l'évolution, bien qu'encore très partielles, sont indispensables pour donner du sens au macroscopique comme au microscopique.
L'enseignement des notions biologiques devrait commencer par leur cadrage évolutif. Par exemple la sturcture du squelette humain ne s'explique que par le passage de la station quadrupédique à la station bipèdique, la respiration a une longue histoire, depuis son origine marine, la structure de l'oeil a connu bien des aventures. Que dire alors de l'homme dans son ensemble? de la mort elle-même?
Darwin, revu, complexifié et corrigé nous permet de comprendre même les classifications des naturalistes (1)
L'évolution, ou ce que nous en comprenons pour l'instant, est une aventure passionnante permettant d'expliquer même les étrangetés de la nature.
Cette aventure fournit encore tous les jours son lot de nouveautés et l'approche génétique ouvre des voies infinies.
Il est regrettable que les étudiants en biologie méconnaissent la théorie de l'évolution, elle-même sacrifiée dans le secondaire.
_________________Malheureusement, le créationnisme et le fixisme, que sembleront toujours confirmer le sens commun, l'esprit non critique et ignorant, bougent encore. Ils reprennent même parfois de la vigueur.
Mais ceci est une autre histoire..
________
- La science ne délivre pas des idées toutes faites
_____________________
(Theodosius Dobzhansky)
« Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses » (JC Ameisen)
Quelques jalons pour une clé indispensable
______________________________________On croit pouvoir se passer d'un regard sur le passé pour comprendre les divers phénomènes de la vie et on l'a fait pendant longtemps.
Mais soit on resté piégé dans un fixisme naïf, soit on se prive d'un recul permettant de mieux saisir la complexité et la plasticité de ce qui fait la vie autour de nous et en nous.
Les connaissances sur l'évolution, bien qu'encore très partielles, sont indispensables pour donner du sens au macroscopique comme au microscopique.
L'enseignement des notions biologiques devrait commencer par leur cadrage évolutif. Par exemple la sturcture du squelette humain ne s'explique que par le passage de la station quadrupédique à la station bipèdique, la respiration a une longue histoire, depuis son origine marine, la structure de l'oeil a connu bien des aventures. Que dire alors de l'homme dans son ensemble? de la mort elle-même?

L'évolution, ou ce que nous en comprenons pour l'instant, est une aventure passionnante permettant d'expliquer même les étrangetés de la nature.
Cette aventure fournit encore tous les jours son lot de nouveautés et l'approche génétique ouvre des voies infinies.
Il est regrettable que les étudiants en biologie méconnaissent la théorie de l'évolution, elle-même sacrifiée dans le secondaire.
_________________Malheureusement, le créationnisme et le fixisme, que sembleront toujours confirmer le sens commun, l'esprit non critique et ignorant, bougent encore. Ils reprennent même parfois de la vigueur.
Mais ceci est une autre histoire..
________
- La science ne délivre pas des idées toutes faites
_____________________
Inscription à :
Articles (Atom)