On aime bien le Canada et son très selfie premier ministre, mais...
Dans un traité comme celui-là, il y a bien des non dits, des risques, comme certains gouvernants eux-mêmes s'en rendent compte, en France, en Belgique ou en Allemagne...surtout dans une Europe déjà en souffrance.
C'est déjà une assez vieille affaire
Les multinationales ne désarment pas.
Comme le Tafta, même renégocié à la marge, elle n'est pas sans créer des soucis, sauf pour certains décideurs drogués à la mondialisation sans frein, au culte du sacro-saint marché auto-créateur, à la religion de l'OMC..
Le libre échange, oui, mais à certaines conditions
Le CETA est un accord libre-échangiste peu acceptable, malgré les prétentions officielles, surtout dans les conditions, souvent obscures, où ce projet a été élaboré:
"...À l'image de TAFTA, la situation de CETA démontre que les négociateurs n'ont pas su ou pu tirer les leçons du fiasco d'ACTA et entendre les demandes des citoyens. Plutôt que d'être négociées dans l'opacité, ces questions doivent faire l'objet de débats démocratiques et ouverts. Persister dans ces pratiques de contournement des procédures légitimes pour imposer des mesures répressives dans le cadre d'accords commerciaux ne peut que contribuer à nourrir la méfiance des citoyens à l'égard de leurs représentants et des institutions européennes...".
Des lignes rouges ne sont pas respectées.
Beaucoup ne sont pas sûrs que ce soit un traité gagnant-gagnant, comme le dit Manuel Valls.
L'Europe n'a pas vraiment pas besoin du CETA
De manière essentielle, l’Accord UE-Canada va à l’encontre de ce que l’Europe, traumatisée par une augmentation sans précédent des inégalités et un retrait manifeste des services publics, a vraiment besoin. Le CETA encourage la libéralisation plutôt que la protection ; il privilégie la dérégulation à la re-régulation. Il fragilise également nos systèmes juridiques et la capacité de nos gouvernements à poursuivre des objectifs de politiques publiques. Quelques exemples : quand les agriculteurs européens demandent davantage de protections sur le marché intérieur, le CETA ouvre de nouveaux contingents d’importation pour le porc et le bœuf canadiens, pour un total de 140 000 tonnes par an. Alors que l’agenda de dérégulation de l’UE s’est révélé être un échec profond, le CETA ouvre à la concurrence tous les services, sauf ceux listés de manière explicite - et restrictive - dans l’accord...
Tout en maintenant que le CETA revêt un caractère dangereux pour nos démocraties, nos économies, nos normes et l’environnement, nous pensons également qu’il est possible de mieux réguler le commerce, notamment au niveau multilatéral. Nous soutenons les accords commerciaux s’ils contribuent à créer des bénéfices tangibles pour les travailleurs et les consommateurs, s’ils régulent la mondialisation, s’ils s’attaquent à la lutte contre le réchauffement climatique, tout en préservant nos modèles démocratiques. Tout autre type d’accord devra être combattu...
Pas de CETA chez nous !______________________________
* Que vaut l’accord CETA avec le Canada? _____(doc)
_________________________________
CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus] Pâques 2025: Un million de visites...Merci à vous fidèles lecteurs ou consultants d'un jour!
Le MILLION de visites est atteint.
Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête CETA. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête CETA. Trier par date Afficher tous les articles
lundi 17 octobre 2016
vendredi 22 septembre 2017
CETA : le pas est franchi
La France a dit oui
En toute connaissance de cause?
Si le Tafta est abandonné par Trump, le CETA, après de nombreuses tractations et tergiversations, est adopté, du moins pour la France pour l'instant.
Cet accord de libre-échange avec le Canada, remanié nous dit-on, a fait l'objet de nombreuses contestations.
Mais celles-ci ne sont pas taries.
Malgré les critiques et les incertitudes, le pas est franchi. Mais certaines préoccupations de fond restent entières, concernant notamment les incidences de l'importation facilitée de la viande bovine sur nos éleveurs souvent en détresse, les normes d'élevage et environnementales contestables et l'instauration de tribunaux spéciaux pour régler les conflits privés avec les règles étatiques.
Certains responsables politiques demandent la réouverture des négociations.
Les "experts" sont on ne peut plus vagues sur des points fondamentaux du traité, reconnaissant à mi-voix que " ce sont peut-être les questions agricoles qui suscitent le plus d'inquiétudes. Car le Ceta va augmenter les quotas d'importations de bœuf et de porc canadiens en échange de la reconnaissance d'appellation géographique outre-Atlantique. « Les conditions d'élevage diffèrent beaucoup entre l'Union européenne et le Canada. Si l'accord prévoit de créer au Canada une filière bovine spécifique garantie sans hormone destinée à l'exportation vers l'Union européenne et une filière porcine sans traitement à la ractopamine, il est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
Ses auteurs préviennent qu'il « sera difficile de ne pas concéder aux nouveaux partenaires des contingents d'importation de viande plus élevés que ceux qui existent actuellement, ce qui pourra changer notablement l'échelle des problèmes. Le risque est que le Ceta ne fournisse pas des conditions favorables aux objectifs de la transition écologique de l'agriculture (maintien de la place des prairies et de l'association polyculture-élevage notamment), en particulier dans le secteur de l'élevage bovin allaitant, déjà en difficulté depuis de nombreuses années. » Sur ce sujet, les rapporteurs proposent de « mettre en place un système d'information pour le consommateur sur les modes de production (utilisation d'antibiotiques et activateurs de croissance, bien-être animal, environnement, caractère transgénique) ».
Les intentions sont louables, mais quelles garanties seront offertes après la mise en route du processus?
Il semble bien en tous cas que les lobbies soient satisfaits.
Le 26 octobre 2016, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot avait vivement apostrophé les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, contre le Ceta (Accord économique et commercial global en français). La vidéo a beau avoir été vue plus d'un million de fois sur Facebook, rien n'y a fait. Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada va être appliqué "provisoirement" à compter d'aujourd'hui, en attendant une pleine entrée en vigueur du texte une fois que tous les parlements des pays membres de l'UE l'auront voté..
De plus, au Canada comme aux Etats-Unis, le principe de précaution n’est pas reconnu. Il faut qu’une menace soit avérée pour déclencher une interdiction. Alors qu’en France, le risque de dommage grave suffit à interdire un produit. La commission d’experts dit ainsi qu’il est "très difficile d’apprécier les conséquences" du Ceta "sur l’environnement et la santé.
Par ailleurs, et la commission, le formule explicitement, le climat est "le grand absent". Elle recommande donc qu’il puisse y avoir un "veto climat" sur les tribunaux d’arbitrage. Aujourd’hui, l’Europe a la possibilité d'interdire les carburants canadiens, très chargés en carbone puisqu’ils proviennent de l’extraction des sables bitumeux. Avec le Ceta, ça ne sera plus possible. Barack Obama s’est heurté au même problème dans le cadre de l’Alena : il a bloqué le pipeline Dakota, mais la société TransCanada a porté plainte auprès du tribunal d’arbitrage, et réclamé... 15 milliards d’euros ! Dont 13 au titre des bénéfices non engrangés ! Jusqu’à ce que le beau et moderne Trudeau refasse le deal avec l'affreux Trump. La menace de sanctions financières des tribunaux d’arbitrage amène les Etats à avoir peur de légiférer. "
L'Union européenne a cependant interdit l'importation de bœuf traité aux hormones ou de porc dopé à la ractopamine, détaille Le Monde. Mais "nous savons que les règles et les vérifications ne sont pas à la hauteur", s'inquiète Samuel Leré, responsable environnement et mondialisation à la Fondation pour la Nature et l'Homme, contacté par franceinfo. "Aucun dispositif n'est prévu pour contrôler l'application de cette interdiction." Le rapport d'évaluation du traité abonde dans ce sens, expliquant que "rien ne figure dans le texte sur l'adaptation nécessaire de l'organisation des contrôles". Il faudra, poursuit l'étude, à tout prix "s'assurer de la qualité du contrôle" des filières canadiennes sans hormone et sans ractopamine. "
Le traité est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
___ C'est-à prévoir...
________________________________________
En toute connaissance de cause?

Cet accord de libre-échange avec le Canada, remanié nous dit-on, a fait l'objet de nombreuses contestations.
Mais celles-ci ne sont pas taries.
Malgré les critiques et les incertitudes, le pas est franchi. Mais certaines préoccupations de fond restent entières, concernant notamment les incidences de l'importation facilitée de la viande bovine sur nos éleveurs souvent en détresse, les normes d'élevage et environnementales contestables et l'instauration de tribunaux spéciaux pour régler les conflits privés avec les règles étatiques.
Certains responsables politiques demandent la réouverture des négociations.
Les "experts" sont on ne peut plus vagues sur des points fondamentaux du traité, reconnaissant à mi-voix que " ce sont peut-être les questions agricoles qui suscitent le plus d'inquiétudes. Car le Ceta va augmenter les quotas d'importations de bœuf et de porc canadiens en échange de la reconnaissance d'appellation géographique outre-Atlantique. « Les conditions d'élevage diffèrent beaucoup entre l'Union européenne et le Canada. Si l'accord prévoit de créer au Canada une filière bovine spécifique garantie sans hormone destinée à l'exportation vers l'Union européenne et une filière porcine sans traitement à la ractopamine, il est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
Ses auteurs préviennent qu'il « sera difficile de ne pas concéder aux nouveaux partenaires des contingents d'importation de viande plus élevés que ceux qui existent actuellement, ce qui pourra changer notablement l'échelle des problèmes. Le risque est que le Ceta ne fournisse pas des conditions favorables aux objectifs de la transition écologique de l'agriculture (maintien de la place des prairies et de l'association polyculture-élevage notamment), en particulier dans le secteur de l'élevage bovin allaitant, déjà en difficulté depuis de nombreuses années. » Sur ce sujet, les rapporteurs proposent de « mettre en place un système d'information pour le consommateur sur les modes de production (utilisation d'antibiotiques et activateurs de croissance, bien-être animal, environnement, caractère transgénique) ».
Les intentions sont louables, mais quelles garanties seront offertes après la mise en route du processus?
Il semble bien en tous cas que les lobbies soient satisfaits.
Le 26 octobre 2016, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot avait vivement apostrophé les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, contre le Ceta (Accord économique et commercial global en français). La vidéo a beau avoir été vue plus d'un million de fois sur Facebook, rien n'y a fait. Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada va être appliqué "provisoirement" à compter d'aujourd'hui, en attendant une pleine entrée en vigueur du texte une fois que tous les parlements des pays membres de l'UE l'auront voté..
De plus, au Canada comme aux Etats-Unis, le principe de précaution n’est pas reconnu. Il faut qu’une menace soit avérée pour déclencher une interdiction. Alors qu’en France, le risque de dommage grave suffit à interdire un produit. La commission d’experts dit ainsi qu’il est "très difficile d’apprécier les conséquences" du Ceta "sur l’environnement et la santé.
Par ailleurs, et la commission, le formule explicitement, le climat est "le grand absent". Elle recommande donc qu’il puisse y avoir un "veto climat" sur les tribunaux d’arbitrage. Aujourd’hui, l’Europe a la possibilité d'interdire les carburants canadiens, très chargés en carbone puisqu’ils proviennent de l’extraction des sables bitumeux. Avec le Ceta, ça ne sera plus possible. Barack Obama s’est heurté au même problème dans le cadre de l’Alena : il a bloqué le pipeline Dakota, mais la société TransCanada a porté plainte auprès du tribunal d’arbitrage, et réclamé... 15 milliards d’euros ! Dont 13 au titre des bénéfices non engrangés ! Jusqu’à ce que le beau et moderne Trudeau refasse le deal avec l'affreux Trump. La menace de sanctions financières des tribunaux d’arbitrage amène les Etats à avoir peur de légiférer. "
C'est une partie non négligeable de notre alimentation qui sera impactée:
" Avec l'entrée en vigueur du Ceta, de la viande produite au Canada pourra être plus facilement importée au sein de l'Union européenne. Or, cette viande n'est pas produite selon les mêmes règles outre-Atlantique. Les producteurs canadiens utilisent par exemple plusieurs anabolisants et antibiotiques "comme facteurs de croissance", alors que cette pratique est interdite au sein de l'UE, relève le rapport de la commission d'évaluation de l'impact du traité de libre-échange (PDF), remis au Premier ministre Edouard Philippe début septembre. Selon cette étude, le Ceta "laisse la possibilité au Canada d'utiliser" ces facteurs de croissance dans sa production de viande. Vous pourriez donc, si vous achetez ces produits canadiens, consommer de la viande traitée aux antibiotiques.L'Union européenne a cependant interdit l'importation de bœuf traité aux hormones ou de porc dopé à la ractopamine, détaille Le Monde. Mais "nous savons que les règles et les vérifications ne sont pas à la hauteur", s'inquiète Samuel Leré, responsable environnement et mondialisation à la Fondation pour la Nature et l'Homme, contacté par franceinfo. "Aucun dispositif n'est prévu pour contrôler l'application de cette interdiction." Le rapport d'évaluation du traité abonde dans ce sens, expliquant que "rien ne figure dans le texte sur l'adaptation nécessaire de l'organisation des contrôles". Il faudra, poursuit l'étude, à tout prix "s'assurer de la qualité du contrôle" des filières canadiennes sans hormone et sans ractopamine. "
Le traité est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
___ C'est-à prévoir...
________________________________________
mercredi 24 juillet 2019
CETA (fin?..)
Ont voté!
Non sans de fortes réticences de tous bords, des mises en garde anciennes et répétées, même du côté de LREM, C'est passé, sans les débats qu'il aurait fallu mener au sein de l'Assemblée, à qui on demandait d'entériner.
Ce traité fait polémique depuis des années.
Dans le cadre d'une mondialisation débridée,le CETA pose problème, comme son cousin le Mercosur. Comme à l'époque, on répète cette évidence: un marché ouvert,oui, mais dans certaines limites et à certaines conditions. Mais ce n'est pas le souci de l'OMC.
L'UFC Que choisir note que, outre le problème des normes alimentaires et des répercussions sur la paysannerie française, déjà mise à mal, se posent un problème de souveraineté: "Ce mécanisme prévoit qu'une entreprise privée peut attaquer un État devant un tribunal d'exception si elle estime que ses intérêts sont lésés par des réglementations - notamment environnementales ou sanitaires - trop rigoureuses. Le risque est grand de voir les intérêts commerciaux prendre l'ascendant sur les réglementations nationales qui protègent les consommateurs",
Le libre échange semble ne plus avoir de limites et les accords se font "dans un tunnel"
Contourner les lois européennes, c'est l'objectif du Canada. Certains là-bas, le savent et protestent.
La paysannerie française n'est pas dupe de ce bel accord (sic)
Pas de garde-fou climatique. Il n'est pas étonnant que cet accord soit contesté
Les impacts négatifs sont inévitables dans plusieurs domaines.
Si le Tafta est abandonné par Trump, le CETA, après de nombreuses tractations et tergiversations, est adopté, du moins pour la France pour l'instant. Cet accord de libre-échange avec le Canada, remanié nous dit-on, a fait l'objet de nombreuses contestations.
Mais celles-ci ne sont pas taries.
Malgré les critiques et les incertitudes, le pas est franchi. Mais certaines préoccupations de fond restent entières, concernant notamment les incidences de l'importation facilitée de la viande bovine sur nos éleveurs souvent en détresse, les normes d'élevage et environnementales contestables et l'instauration de tribunaux spéciaux pour régler les conflits privés avec les règles étatiques.
Certains responsables politiques demandaient la réouverture des négociations.
Les "experts" sont on ne peut plus vagues sur des points fondamentaux du traité, reconnaissant à mi-voix que " ce sont peut-être les questions agricoles qui suscitent le plus d'inquiétudes. Car le Ceta va augmenter les quotas d'importations de bœuf et de porc canadiens en échange de la reconnaissance d'appellation géographique outre-Atlantique. « Les conditions d'élevage diffèrent beaucoup entre l'Union européenne et le Canada. Si l'accord prévoit de créer au Canada une filière bovine spécifique garantie sans hormone destinée à l'exportation vers l'Union européenne et une filière porcine sans traitement à la ractopamine, il est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
Ses auteurs préviennent qu'il « sera difficile de ne pas concéder aux nouveaux partenaires des contingents d'importation de viande plus élevés que ceux qui existent actuellement, ce qui pourra changer notablement l'échelle des problèmes. Le risque est que le Ceta ne fournisse pas des conditions favorables aux objectifs de la transition écologique de l'agriculture (maintien de la place des prairies et de l'association polyculture-élevage notamment), en particulier dans le secteur de l'élevage bovin allaitant, déjà en difficulté depuis de nombreuses années. » Sur ce sujet, les rapporteurs proposent de « mettre en place un système d'information pour le consommateur sur les modes de production (utilisation d'antibiotiques et activateurs de croissance, bien-être animal, environnement, caractère transgénique) ».
Les intentions sont louables, mais quelles garanties seront offertes après la mise en route du processus?
Il semble bien en tous cas que les lobbies soient satisfaits.
Le 26 octobre 2016, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot avait vivement apostrophé les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, contre le Ceta (Accord économique et commercial global en français). La vidéo a beau avoir été vue plus d'un million de fois sur Facebook, rien n'y a fait. Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada va être appliqué "provisoirement" à compter d'aujourd'hui, en attendant une pleine entrée en vigueur du texte une fois que tous les parlements des pays membres de l'UE l'auront voté..
De plus, au Canada comme aux Etats-Unis, le principe de précaution n’est pas reconnu. Il faut qu’une menace soit avérée pour déclencher une interdiction. Alors qu’en France, le risque de dommage grave suffit à interdire un produit. La commission d’experts dit ainsi qu’il est "très difficile d’apprécier les conséquences" du Ceta "sur l’environnement et la santé.
Par ailleurs, et la commission, le formule explicitement, le climat est "le grand absent". Elle recommande donc qu’il puisse y avoir un "veto climat" sur les tribunaux d’arbitrage. Aujourd’hui, l’Europe a la possibilité d'interdire les carburants canadiens, très chargés en carbone puisqu’ils proviennent de l’extraction des sables bitumeux. Avec le Ceta, ça ne sera plus possible. Barack Obama s’est heurté au même problème dans le cadre de l’Alena : il a bloqué le pipeline Dakota, mais la société TransCanada a porté plainte auprès du tribunal d’arbitrage, et réclamé... 15 milliards d’euros ! Dont 13 au titre des bénéfices non engrangés ! Jusqu’à ce que le beau et moderne Trudeau refasse le deal avec l'affreux Trump. La menace de sanctions financières des tribunaux d’arbitrage amène les Etats à avoir peur de légiférer. "
L'Union européenne a cependant interdit l'importation de bœuf traité aux hormones ou de porc dopé à la ractopamine, détaille Le Monde. Mais "nous savons que les règles et les vérifications ne sont pas à la hauteur", s'inquiète Samuel Leré, responsable environnement et mondialisation à la Fondation pour la Nature et l'Homme, contacté par franceinfo. "Aucun dispositif n'est prévu pour contrôler l'application de cette interdiction." Le rapport d'évaluation du traité abonde dans ce sens, expliquant que "rien ne figure dans le texte sur l'adaptation nécessaire de l'organisation des contrôles". Il faudra, poursuit l'étude, à tout prix "s'assurer de la qualité du contrôle" des filières canadiennes sans hormone et sans ractopamine. "
Le traité est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
. L'environnement passera, hélas!, toujours après le commerce. et ses dogmes.
_____________________________
Non sans de fortes réticences de tous bords, des mises en garde anciennes et répétées, même du côté de LREM, C'est passé, sans les débats qu'il aurait fallu mener au sein de l'Assemblée, à qui on demandait d'entériner.
Ce traité fait polémique depuis des années.
Dans le cadre d'une mondialisation débridée,le CETA pose problème, comme son cousin le Mercosur. Comme à l'époque, on répète cette évidence: un marché ouvert,oui, mais dans certaines limites et à certaines conditions. Mais ce n'est pas le souci de l'OMC.

Le libre échange semble ne plus avoir de limites et les accords se font "dans un tunnel"
Contourner les lois européennes, c'est l'objectif du Canada. Certains là-bas, le savent et protestent.
La paysannerie française n'est pas dupe de ce bel accord (sic)
Pas de garde-fou climatique. Il n'est pas étonnant que cet accord soit contesté
Les impacts négatifs sont inévitables dans plusieurs domaines.
Si le Tafta est abandonné par Trump, le CETA, après de nombreuses tractations et tergiversations, est adopté, du moins pour la France pour l'instant. Cet accord de libre-échange avec le Canada, remanié nous dit-on, a fait l'objet de nombreuses contestations.
Mais celles-ci ne sont pas taries.
Malgré les critiques et les incertitudes, le pas est franchi. Mais certaines préoccupations de fond restent entières, concernant notamment les incidences de l'importation facilitée de la viande bovine sur nos éleveurs souvent en détresse, les normes d'élevage et environnementales contestables et l'instauration de tribunaux spéciaux pour régler les conflits privés avec les règles étatiques.
Certains responsables politiques demandaient la réouverture des négociations.
Les "experts" sont on ne peut plus vagues sur des points fondamentaux du traité, reconnaissant à mi-voix que " ce sont peut-être les questions agricoles qui suscitent le plus d'inquiétudes. Car le Ceta va augmenter les quotas d'importations de bœuf et de porc canadiens en échange de la reconnaissance d'appellation géographique outre-Atlantique. « Les conditions d'élevage diffèrent beaucoup entre l'Union européenne et le Canada. Si l'accord prévoit de créer au Canada une filière bovine spécifique garantie sans hormone destinée à l'exportation vers l'Union européenne et une filière porcine sans traitement à la ractopamine, il est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
Ses auteurs préviennent qu'il « sera difficile de ne pas concéder aux nouveaux partenaires des contingents d'importation de viande plus élevés que ceux qui existent actuellement, ce qui pourra changer notablement l'échelle des problèmes. Le risque est que le Ceta ne fournisse pas des conditions favorables aux objectifs de la transition écologique de l'agriculture (maintien de la place des prairies et de l'association polyculture-élevage notamment), en particulier dans le secteur de l'élevage bovin allaitant, déjà en difficulté depuis de nombreuses années. » Sur ce sujet, les rapporteurs proposent de « mettre en place un système d'information pour le consommateur sur les modes de production (utilisation d'antibiotiques et activateurs de croissance, bien-être animal, environnement, caractère transgénique) ».
Les intentions sont louables, mais quelles garanties seront offertes après la mise en route du processus?
Il semble bien en tous cas que les lobbies soient satisfaits.
Le 26 octobre 2016, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot avait vivement apostrophé les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, contre le Ceta (Accord économique et commercial global en français). La vidéo a beau avoir été vue plus d'un million de fois sur Facebook, rien n'y a fait. Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada va être appliqué "provisoirement" à compter d'aujourd'hui, en attendant une pleine entrée en vigueur du texte une fois que tous les parlements des pays membres de l'UE l'auront voté..
De plus, au Canada comme aux Etats-Unis, le principe de précaution n’est pas reconnu. Il faut qu’une menace soit avérée pour déclencher une interdiction. Alors qu’en France, le risque de dommage grave suffit à interdire un produit. La commission d’experts dit ainsi qu’il est "très difficile d’apprécier les conséquences" du Ceta "sur l’environnement et la santé.
Par ailleurs, et la commission, le formule explicitement, le climat est "le grand absent". Elle recommande donc qu’il puisse y avoir un "veto climat" sur les tribunaux d’arbitrage. Aujourd’hui, l’Europe a la possibilité d'interdire les carburants canadiens, très chargés en carbone puisqu’ils proviennent de l’extraction des sables bitumeux. Avec le Ceta, ça ne sera plus possible. Barack Obama s’est heurté au même problème dans le cadre de l’Alena : il a bloqué le pipeline Dakota, mais la société TransCanada a porté plainte auprès du tribunal d’arbitrage, et réclamé... 15 milliards d’euros ! Dont 13 au titre des bénéfices non engrangés ! Jusqu’à ce que le beau et moderne Trudeau refasse le deal avec l'affreux Trump. La menace de sanctions financières des tribunaux d’arbitrage amène les Etats à avoir peur de légiférer. "
C'est une partie non négligeable de notre alimentation qui sera impactée:
" Avec l'entrée en vigueur du Ceta, de la viande produite au Canada pourra être plus facilement importée au sein de l'Union européenne. Or, cette viande n'est pas produite selon les mêmes règles outre-Atlantique. Les producteurs canadiens utilisent par exemple plusieurs anabolisants et antibiotiques "comme facteurs de croissance", alors que cette pratique est interdite au sein de l'UE, relève le rapport de la commission d'évaluation de l'impact du traité de libre-échange (PDF), remis au Premier ministre Edouard Philippe début septembre. Selon cette étude, le Ceta "laisse la possibilité au Canada d'utiliser" ces facteurs de croissance dans sa production de viande. Vous pourriez donc, si vous achetez ces produits canadiens, consommer de la viande traitée aux antibiotiques.L'Union européenne a cependant interdit l'importation de bœuf traité aux hormones ou de porc dopé à la ractopamine, détaille Le Monde. Mais "nous savons que les règles et les vérifications ne sont pas à la hauteur", s'inquiète Samuel Leré, responsable environnement et mondialisation à la Fondation pour la Nature et l'Homme, contacté par franceinfo. "Aucun dispositif n'est prévu pour contrôler l'application de cette interdiction." Le rapport d'évaluation du traité abonde dans ce sens, expliquant que "rien ne figure dans le texte sur l'adaptation nécessaire de l'organisation des contrôles". Il faudra, poursuit l'étude, à tout prix "s'assurer de la qualité du contrôle" des filières canadiennes sans hormone et sans ractopamine. "
Le traité est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
. L'environnement passera, hélas!, toujours après le commerce. et ses dogmes.
_____________________________
jeudi 16 février 2017
CET-A remettre en chantier
Trop tard!?
Trump a dit non au Tafta
Trudeau a dit oui au CETA
Bruxelles dit: oui, mais..
Même revu sur certains points, rendu plus "vendable", l'accord franco-canadien suscite encore bien des critiques légitimes.
Le libre-échange, c'est bien, mais...
Le Parlement européen a donc ratifié le Ceta
Mais il faut encore. attendre L’accord contesté devra encore avoir l’assentiment des trente-huit parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne.
Le chemin est encore long, car l'accord est contesté par beaucoup d'élus, dont un certain nombre d'eurodéputés et par une large partie de la population informée.
Les risques depuis longtemps dénoncés, par des Canadiens eux-mêmes, sont toujours là, à condition de lire entre les lignes et de ne pas se contenter d'une lecture rapide.
Selon certains, le Ceta ne serait pas constitutionnel,
____
...Le CETA va désormais entrer en application de manière provisoire, à compter d’avril 2017. En tout cas pour les chapitres du traité dont on considère qu’ils relèvent de la compétence exclusive de l’UE. Il s’agit en fait de l’écrasante majorité du traité (environ 95 %), mais pas forcément de ses dispositions les plus controversées, puisque l’ICS, le nouveau mécanisme d’arbitrage entre État et investisseur privé, lui, devra attendre les ratifications nationales avant d’entrer en vigueur.
En tout, 38 parlements sont censés valider le texte. En France, l’Assemblée nationale et le Sénat auront leur mot à dire. Ce processus peut être très long. À titre d’exemple, l’accord entre l’UE et la Corée du Sud – assez comparable, par son ambition, à celui du CETA – est entré en application provisoire en juillet 2011. Mais il n’a été appliqué de manière définitive qu’en 2015.
Certains parlements s’annoncent difficiles à convaincre, à Paris notamment. Mais c’est le parlement wallon qui pourrait bien, une fois de plus, focaliser l’attention (en raison de la structure de l’État belge, pas moins de sept parlements seront consultés sur le CETA). Paul Magnette, le président socialiste de la Wallonie, a fixé une série de conditions au déblocage de la crise d’octobre 2016 et il a répété ce mercredi que la Wallonie ne voterait pas le CETA si les conditions négociées l'an dernier n'étaient pas respectées.____________________
Trump a dit non au Tafta
Trudeau a dit oui au CETA
Bruxelles dit: oui, mais..
Même revu sur certains points, rendu plus "vendable", l'accord franco-canadien suscite encore bien des critiques légitimes.
Le libre-échange, c'est bien, mais...
Le Parlement européen a donc ratifié le Ceta
Mais il faut encore. attendre L’accord contesté devra encore avoir l’assentiment des trente-huit parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne.
Le chemin est encore long, car l'accord est contesté par beaucoup d'élus, dont un certain nombre d'eurodéputés et par une large partie de la population informée.
Les risques depuis longtemps dénoncés, par des Canadiens eux-mêmes, sont toujours là, à condition de lire entre les lignes et de ne pas se contenter d'une lecture rapide.
Selon certains, le Ceta ne serait pas constitutionnel,
____
...Le CETA va désormais entrer en application de manière provisoire, à compter d’avril 2017. En tout cas pour les chapitres du traité dont on considère qu’ils relèvent de la compétence exclusive de l’UE. Il s’agit en fait de l’écrasante majorité du traité (environ 95 %), mais pas forcément de ses dispositions les plus controversées, puisque l’ICS, le nouveau mécanisme d’arbitrage entre État et investisseur privé, lui, devra attendre les ratifications nationales avant d’entrer en vigueur.
En tout, 38 parlements sont censés valider le texte. En France, l’Assemblée nationale et le Sénat auront leur mot à dire. Ce processus peut être très long. À titre d’exemple, l’accord entre l’UE et la Corée du Sud – assez comparable, par son ambition, à celui du CETA – est entré en application provisoire en juillet 2011. Mais il n’a été appliqué de manière définitive qu’en 2015.
Certains parlements s’annoncent difficiles à convaincre, à Paris notamment. Mais c’est le parlement wallon qui pourrait bien, une fois de plus, focaliser l’attention (en raison de la structure de l’État belge, pas moins de sept parlements seront consultés sur le CETA). Paul Magnette, le président socialiste de la Wallonie, a fixé une série de conditions au déblocage de la crise d’octobre 2016 et il a répété ce mercredi que la Wallonie ne voterait pas le CETA si les conditions négociées l'an dernier n'étaient pas respectées.____________________
mardi 18 décembre 2018
Rumeurs et bobards
On n'a pas fini d'en parler....
Remarque sur une notion piégée.
A l'heure où les grands médias , par la concurrence et la vitesse imposées, servent parfois d'amplificateurs à des nouvelles incontrôlées, mal étayées, parfois infondées. A l'heure où les réseaux sociaux servent de tam tam médiatiques planétaires avec tant de facilité et de rapidité.
Un phénomène sur lequel il est impossible et dangereux de légiférer.
L'ignorance, la naïveté, la passion , les préjugés servent de courroies de transmission , de relais et d'amplificateurs.
Cela peut être grossier ou plus subtil. Plus c'est gros parfois...L'esprit critique peut souvent être pris en défaut, du moins dans un premier temps. Les exemples surabondent.et les fausses nouvelles mettent parfois du temps à montrer leur véritable nature.
Le mimétisme aidant, certaines fausses nouvelles ont vite fait de faire le tour de la planète aujourd'hui et la vigilance peut parfois être prise en défaut, du moins momentanément. (*)
Fake news ou pas, les parades peuvent parfois être disproportionnées ou imprudentes, quand elles ne sont pas biaisées, c'est pourquoi il est téméraire ou impossible de légiférer en ce domaine. Ou mettre le seuil de dangerosité en temps réel et qui jugera les fake news d'Etat? La propagande a joué un tel rôle et continue à le faire ,dans le déclenchement et l'entretien des conflits.
Le problème est trop sérieux pour être laissé aux soins de la justice et de l'Etat.
Le journaliste n'est pas toujours un bon veilleur, surtout quand il faut travailler vite et en situation d'urgence et de concurrence.
Au risque d'engendre le scepticisme généralisé, il doit veiller à suivre un code de bonne conduite.
Le débat a encore de beau jour devant lui...
_____
Remarque sur une notion piégée.
A l'heure où les grands médias , par la concurrence et la vitesse imposées, servent parfois d'amplificateurs à des nouvelles incontrôlées, mal étayées, parfois infondées. A l'heure où les réseaux sociaux servent de tam tam médiatiques planétaires avec tant de facilité et de rapidité.
Un phénomène sur lequel il est impossible et dangereux de légiférer.
L'ignorance, la naïveté, la passion , les préjugés servent de courroies de transmission , de relais et d'amplificateurs.
Cela peut être grossier ou plus subtil. Plus c'est gros parfois...L'esprit critique peut souvent être pris en défaut, du moins dans un premier temps. Les exemples surabondent.et les fausses nouvelles mettent parfois du temps à montrer leur véritable nature.
Le mimétisme aidant, certaines fausses nouvelles ont vite fait de faire le tour de la planète aujourd'hui et la vigilance peut parfois être prise en défaut, du moins momentanément. (*)
Fake news ou pas, les parades peuvent parfois être disproportionnées ou imprudentes, quand elles ne sont pas biaisées, c'est pourquoi il est téméraire ou impossible de légiférer en ce domaine. Ou mettre le seuil de dangerosité en temps réel et qui jugera les fake news d'Etat? La propagande a joué un tel rôle et continue à le faire ,dans le déclenchement et l'entretien des conflits.
![]() |
L'incroyable mensonge, lourd de conséquences... |
Le journaliste n'est pas toujours un bon veilleur, surtout quand il faut travailler vite et en situation d'urgence et de concurrence.
Au risque d'engendre le scepticisme généralisé, il doit veiller à suivre un code de bonne conduite.
Le débat a encore de beau jour devant lui...
_____
(*) On se rappelle les rumeurs ... à l’encontre du leader socialiste Léon Blum, selon laquelle celui-ci mangeait dans de la vaisselle en or. Diffusée par la presse de droite dans les années 1930, elle ne touchait que ses opposants et suscitait des haussements d’épaule chez les autres car elle ne reposait sur aucun fondement sérieux. On peut classer dans la même catégorie les rumeurs de la Première Guerre mondiale selon lesquelles par exemple les « Boches » coupaient les mains des enfants. Les citoyens croyaient-ils à ces bobards diffusés par les journaux et les cartes postales ? C’est peu probable car ils ne reposaient sur aucun élément avéré. D’ailleurs, on eut vite fait de les qualifier de « bourrage de crâne ». Mais on laissait dire car ces bobards remplissaient une fonction symbolique en légitimant l’effort de guerre et la solidarité de tous contre l’ennemi commun. De la même façon que les « fake news » d’aujourd’hui, ils soudaient les membres de la communauté dans la haine de l’adversaire
...Après la Seconde Guerre mondiale, l’intelligentsia occidentale a témoigné d’un aveuglement maladif vis-à-vis de la réalité soviétique. Ainsi, lors du procès Kravchenko, en 1949, des personnalités aussi réputées que le Prix Nobel Frédéric Joliot-Curie, Louis Aragon, Julien Benda ou encore Vercors sont venus dire à la barre le dégoût que leur inspirait l'accusé, coupable d’avoir médit sur l’Union soviétique. Comme les islamistes d’aujourd’hui, ces intellectuels étaient enfermés dans leurs certitudes, inaccessibles au doute cartésien et à la recherche de la vérité. Et face à leurs contradicteurs, ils cherchaient un réconfort au sein de leur groupe.
...Si les bobards et les « fake news » n’ont jamais à notre connaissance cassé une réputation, c’est parce qu’ils ne reposent au mieux que sur des suppositions vraisemblables et ne contiennent aucun élément avéré. Ils ne convainquent que les convaincus et suscitent chez les autres des haussements d’épaules. Il en va autrement des lettres anonymes d’antan ou des demi-vérités qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur internet. Leur violence vient de la part de vérité qui rend leur contenu plausible. Elles peuvent en conséquence causer des torts irréparables aux personnes visées, comme on le voit dans le film Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot (1943). Les demi-vérités ou demi-calomnies diffusées dans la bonne presse ont, bien avant l’ère internet, brisé des réputations et des vies. Comme les lettres anonymes, elles ont une issue fatale parce qu’elles contiennent une part de vérité qui leur apporte de la vraisemblance. C’est le cas du « prêt gratuit » accordé par l’homme d’affaires Roger-Patrice Pelat en 1986 au ministre Pierre Bérégovoy pour l’achat d’un appartement. Révélé par Le Canard Enchaîné le 1er février 1993, ce prêt existait bien et laissait planer un doute sur la probité du Premier ministre de François Mitterrand alors qu’une enquête approfondie aurait montré l’absence d’intention délictueuse. Patriote et républicain, qui plus est déprimé par l’échec de son camp aux législatives, Pierre Bérégovoy ne supporta pas que son honneur soit mis en cause. Il se suicida le 1er mai 1993. Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre affaire, le suicide de Roger Salengro ? Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Léon Blum, il fut accusé d’avoir déserté vingt ans plus tôt, pendant la Grande Guerre. Il est vrai qu’il avait été capturé par l’ennemi mais c’était en tentant de récupérer le corps de l’un de ses compagnons d’armes, avec l’accord de son chef… Plus loin dans le temps, songeons à la reine Marie-Antoinette, dont les maladresses firent le miel de ses ennemis. Elle avait renoncé, par souci d’économie, à une somptueuse rivière de diamants. Mais les bijoutiers vendirent ensuite ce collier à un soupirant de la reine sans que celle-ci le sût. Le scandale retomba sur elle et ternit à jamais sa réputation. L’affaire du collier lui coûta beaucoup plus que l’accusation d’inceste proférée lors de son procès. Par son outrance, cette accusation sans fondement lui valut au contraire l’indulgence du public… pas assez cependant pour obtenir son acquittement. ....Plus que des rumeurs et des bobards sans conséquence, plus que des demi-vérités qui peuvent tuer, l’Histoire nous invite à nous méfier des mensonges d'État. Dans leur version la plus anodine, ils relèvent de la propagande avec l’inconvénient qu’ils entament la crédibilité des autorités. Ainsi en a-t-il été du « nuage de Tchernobyl ». Le 26 avril 1986, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a entraîné des mesures urgentes de prévention partout en Europe. Partout… sauf en France. Le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac ne tenant pas à affoler la population ni se mettre à dos le lobby nucléaire, il s’en est suivi une politique de désinformation qui relève du mensonge d’État... ...L'Histoire et l'actualité montrent que la liberté d'expression et la vérité sont davantage menacés par les dirigeants de certains États, fussent-ils démocratiques, que par les bobards qui circulent sur internet et ailleurs. Quel crédit accorder à la Maison Blanche quand, tant de fois, les présidents américains ont été pris en flagrant délit de mensonge sur des questions stratégiques ? En matière de commerce et de finance (négociations sur le CETA par exemple), quelle confiance accorder à l'Union européenne, adepte de l'omerta et des manœuvres de couloir ?... Ces mensonges d'État et ces silences contribuent aux rumeurs de complots et nourrissent les « fake news ». L'antidote pourrait se trouver dans une absolue liberté d'expression (hormis la diffamation et l'insulte). Si les médias se montrent ouverts au débat et à la critique, s'ils acceptent d'aborder les sujets qui fâchent, s'ils se gardent de diaboliser les opposants à la ligne officielle, on peut légitimement penser qu'il n'y aura plus d'espace pour les « fake news ». Mais nous en sommes encore loin. Un exemple parmi d'autres, qui nous a particulièrement frappé : Le Monde du 20 mars 2017 a pu consacrer un dossier très étoffé à l'antisémitisme dans la France d'aujourd'hui sans écrire une seule fois les mots islamiste, islamisme, islam, musulman etc. Troublant déni de réalité....
____________________
samedi 26 octobre 2019
Au nom de la langue
Défense et illustration...
...D'une langue mise à mal
Ce n'est rien de le dire...
Sans vouloir dramatiser à outrance, sans passer pour un taliban de la langue, qui évolue sans cesse, il faut bien constater que le niveau de langue s'érode, que l'expression devient de plus en plus approximative, que la grammaire n'est plus intériorisée (ce qui n'est pas sans conséquences au niveau logique), que le vocabulaire s'appauvrit et que la colonisation par le globish est de plus en plus rapide. C'est plus qu'un emprunt occasionnel, c'est devenu une marotte ridicule. Même mon coiffeur s'y met.
C'est l'effet de multiples causes, culturelles et économiques bien sûr, mais renforcé par l' abandon progressif d'un enseignement digne de ce nom, où le ludique a souvent supplanté les bases linguistiques fondamentales et la nécessaire rigueur. Une langue mérite d'être travaillée, au-delà de son aspect utilitaire. Les vrais amoureux de la langue se font rares.
Si encore il ne s'agissait que de l'orthographe,... C'est l'expression de la pensée qui est malmenée. On peut le voir jusque dans nous universités et nos écoles d'ingénieurs, où la pensée souvent pâtit d'un manque de rigueur. Par ex, la confusion entre le futur et le conditionnel n'est pas anodine. C'est par la langue que l'on pense.
La pauvreté du langage constitue un enfermement, souvent peu ressenti comme tel.
Malgré les déclarations d'intention et les réformes qui ne changent rien (combien d'heures de français reste-t-il aujourd'hui dans nos collèges?), y a -t-il encore place pour un sursaut?
Celui qui maîtrise (mieux) sa langue peut maîtriser tout le reste.
Si déjà les préconisations de la loi Toubon étaient respectées....
_____
Manifeste méritant d'être diffusé:
...D'une langue mise à mal
Ce n'est rien de le dire...
Sans vouloir dramatiser à outrance, sans passer pour un taliban de la langue, qui évolue sans cesse, il faut bien constater que le niveau de langue s'érode, que l'expression devient de plus en plus approximative, que la grammaire n'est plus intériorisée (ce qui n'est pas sans conséquences au niveau logique), que le vocabulaire s'appauvrit et que la colonisation par le globish est de plus en plus rapide. C'est plus qu'un emprunt occasionnel, c'est devenu une marotte ridicule. Même mon coiffeur s'y met.
C'est l'effet de multiples causes, culturelles et économiques bien sûr, mais renforcé par l' abandon progressif d'un enseignement digne de ce nom, où le ludique a souvent supplanté les bases linguistiques fondamentales et la nécessaire rigueur. Une langue mérite d'être travaillée, au-delà de son aspect utilitaire. Les vrais amoureux de la langue se font rares.
Si encore il ne s'agissait que de l'orthographe,... C'est l'expression de la pensée qui est malmenée. On peut le voir jusque dans nous universités et nos écoles d'ingénieurs, où la pensée souvent pâtit d'un manque de rigueur. Par ex, la confusion entre le futur et le conditionnel n'est pas anodine. C'est par la langue que l'on pense.
La pauvreté du langage constitue un enfermement, souvent peu ressenti comme tel.
Malgré les déclarations d'intention et les réformes qui ne changent rien (combien d'heures de français reste-t-il aujourd'hui dans nos collèges?), y a -t-il encore place pour un sursaut?
Celui qui maîtrise (mieux) sa langue peut maîtriser tout le reste.
Si déjà les préconisations de la loi Toubon étaient respectées....
_____
Manifeste méritant d'être diffusé:
« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, Cahiers de prison.
« Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre ce sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant ». Louis Aragon, poète et résistant.
Accompagnant la casse néolibérale et euro-atlantique du cadre national, des services publics et des conquis sociaux, une politique destructive de substitution systématique du « globish » à la langue française (pourtant « langue de la République » au titre de la Constitution…) affecte tous les aspects de la vie sociale en France. Entre mille exemples : Carrefour-Market lance une campagne intitulée Act for food ! ; Renault, Airbus et PSA basculent toute leur documentation technique à l’anglais ; des centaines de grandes entreprises, voire de « startup », obligent illégalement leurs salariés francophones à ne plus travailler qu’en anglais, pendant que la Poste lance « Ma French Bank », que la SNCF en voie de privatisation promeut ses Ouigo (lire we go), qu’EDF invite ses « clients » à « pulser », et que, plus grave encore, la contre-réforme Blanquer du lycée s’ajoute à la loi Fioraso et aux pratiques délétères de la direction de la Recherche pour faire de l’anglais, de la maternelle au Supérieur en passant par le CNRS, non pas une langue enseignée en France, mais une langue d’enseignement concurrençant et évinçant systématiquement le français (et se substituant de fait de toute autre langue étrangère !).
Il est clair qu’à terme, si ces pratiques continuent de se généraliser en France et en Europe (au détriment de l’allemand, de l’espagnol, de l’italien, du portugais, du russe, de l’arabe, du turc, du chinois, etc.), il n’y aura bientôt plus qu’une langue de prestige, celle de l’Oncle Sam et de Wall Street, ce qui portera un coup gravissime à la diversité culturelle qui fut toujours un aliment vital des échanges et de la culture. Le mauvais exemple est donné par Macron, qui ne perd jamais une occasion de jargonner en Globish devant les grands patrons et de promouvoir l’anglais comme langue internationale unique, non seulement à l’étranger mais en France même… Même si les intéressés n’en ont pour la plupart pas conscience parce qu’elle suit la mode, par mimétisme ou par « modernisme branché », cette invasion de la langue française par des mots ou des expressions d’origine anglosaxonne a contaminé jusqu’aux milieux populaires, voire militants : le tract n’est-il pas trop souvent devenu un flyer ? Il y a peu, des chercheurs en lutte défilaient derrière une banderole portant l’inscription Academic Pride…
Il faut dénoncer ces pratiques faussement anodines car elles sont le symptôme de l’allégeance sournoise à l’impérialisme occidental qui génère guerres et inégalités entre les hommes et entre les peuples. Du reste, des phénomènes identiques d’acculturation au détriment des langues nationales se déroulent en Europe orientale ou en Afrique, partout où l’impérialisme occidental est prégnant, économiquement et politiquement. Et nous sommes solidaires de tous ceux qui, en Roumanie, au Sénégal, etc. luttent pour la défense de leur langue et de leur culturel.
En France, derrière cette manœuvre antipopulaire de grande envergure et totalement soustraite au débat démocratique, on trouve le MEDEF : son ex-président, le baron Sellières, clamait ainsi en 2004 que l’anglais doit désormais « devenir la langue (sous-entendu : unique) de l’entreprise et des affaires » ; pratiquant de fait une « préférence nationale » inavouée, le CAC-40 n’embauche déjà plus guère que des « English Mother Tongue » (anglais langue maternelle) comme cadres supérieurs, pendant que l’OTAN a fait de l’anglais, y compris en France, la langue de travail unique des armées.
Quant à l’UE, elle ne craint pas, en plein Brexit et alors que l’anglais n’est plus la « langue officielle déposée » d’aucun Etat-membre, de promouvoir l’idée qu’il faut faire de l’anglais la langue officielle unique des institutions bruxelloises au détriment des autres langues nationales d’Europe. L’enjeu de cette politique de casse et de classe est énorme : il s’agit de renforcer le « marché unique » cher aux monopoles, de préparer la future « Union transatlantique » sous la houlette de Washington et de faciliter la mise en place des traités néolibéraux transcontinentaux (du type CETA, UE/Mercosur ou TAFTA).
En instituant la langue unique, les maîtres du grand capital rêvent de mettre en place un hypermarché continental et mondial de la force de travail qui, tout en humiliant les peuples non anglophones, en affaiblissant décisivement les nations existantes, en dévaluant les travailleurs actuels et futurs qui ne maîtriseraient « que » leur langue nationale (ou une langue étrangère autre que l’anglais), accentuerait brutalement la concurrence acharnée et le moins-disant social et salarial entre les prolétaires d’aujourd’hui et de demain : énormes avantages pour le grand patronat sur tous les terrains, social, politique, culturel…
(Il s'agit de) ...combattre vigoureusement la POLITIQUE DU TOUT-anglais : c’est-à-dire la politique oligarchique et antidémocratique tentant à imposer une langue unique continentale, voire mondiale.
Nous appelons donc à : · exiger des autorités, du patronat, des services publics et des collectivités publiques le respect et le renforcement de la législation visant à protéger le français ; · promouvoir un véritable apprentissage des langues étrangères dans leur pluralité dans le cadre de l’Education nationale (avec des maîtres qualifiés), y compris des principales langues de l’immigration de travail (ainsi que des langues régionales là où une demande significative existe) ; · ; non dans un esprit de « purisme » ou de fermeture aux autres cultures, mais pour favoriser un dialogue et une coopération égalitaires entre toutes les nations, toutes les langues et toutes les cultures nationales d’Europe et du monde. c’est-à-dire l’anglo-américain managérial…
mercredi 31 août 2016
Point du jour
__ Comprendre la crise laitière
Pourquoi les éleveurs s'en prennent à Lactalis
Perdre 300 euros/jour...
Les lois du (seul) marché, comme pour le reste..
" ...Les difficultés rencontrées par les producteurs laitiers français sont historiquement inédites et la crise actuelle va conduire à la disparition de nombreuses exploitations sur l’ensemble du territoire national. Sans une prise de conscience politique de grande ampleur, seules les très grandes exploitations laitières branchées sur les cours mondiaux vont perdurer (les fameuses fermes de mille vaches).
En complément des drames humains et des faillites, la disparition des petites exploitations ancrées dans leurs territoires va conduire à une perte de l’indépendance alimentaire de la France qui à l’avenir consommera un lait majoritairement produit en dehors de ses frontières.
L’agriculture parce qu’elle permet l’indépendance alimentaire est un secteur stratégique pour la France qui a réussi à conquérir sa souveraineté alimentaire au prix de très nombreux efforts. L’abandon brutal de la Politique agricole commune et la libéralisation rapide des marchés agricoles sont en passe d’anéantir le travail de plusieurs générations sans aucun bénéfice pour la société française..."
Un problème structurel.
__ Le Tafta inquiète depuis longtemps.
Il semble aujourd'hui moribond.
La France réclame l’arrêt des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique:
La libéralisation tous azimuts n'aura pas lieu.
Mais la Ceta menace
__ Les algorithmes, c'est pas mal,
Mais certains de leurs usages peuvent creuser les inégalités et saper la démocratie.
Mais aussi le domaine de la finance, par la pratique du Trading haute-fréquence.
__ Le drame d'Alep, fardeau d'Obama, et pourtant lourd héritage de la guerre d'Irak.
Une gestion critiquée, quasi schizophrène.
Tout se complique.
_________________

Perdre 300 euros/jour...
Les lois du (seul) marché, comme pour le reste..
" ...Les difficultés rencontrées par les producteurs laitiers français sont historiquement inédites et la crise actuelle va conduire à la disparition de nombreuses exploitations sur l’ensemble du territoire national. Sans une prise de conscience politique de grande ampleur, seules les très grandes exploitations laitières branchées sur les cours mondiaux vont perdurer (les fameuses fermes de mille vaches).
En complément des drames humains et des faillites, la disparition des petites exploitations ancrées dans leurs territoires va conduire à une perte de l’indépendance alimentaire de la France qui à l’avenir consommera un lait majoritairement produit en dehors de ses frontières.
L’agriculture parce qu’elle permet l’indépendance alimentaire est un secteur stratégique pour la France qui a réussi à conquérir sa souveraineté alimentaire au prix de très nombreux efforts. L’abandon brutal de la Politique agricole commune et la libéralisation rapide des marchés agricoles sont en passe d’anéantir le travail de plusieurs générations sans aucun bénéfice pour la société française..."
Un problème structurel.
__ Le Tafta inquiète depuis longtemps.
Il semble aujourd'hui moribond.
La France réclame l’arrêt des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique:
La libéralisation tous azimuts n'aura pas lieu.
Mais la Ceta menace
__ Les algorithmes, c'est pas mal,
Mais certains de leurs usages peuvent creuser les inégalités et saper la démocratie.
Mais aussi le domaine de la finance, par la pratique du Trading haute-fréquence.
__ Le drame d'Alep, fardeau d'Obama, et pourtant lourd héritage de la guerre d'Irak.
Une gestion critiquée, quasi schizophrène.
Tout se complique.
_________________
mardi 31 octobre 2017
Quelles règles commerciales?
Maîtriser la mondialisation.
Si le commerce enrichit et adoucit les relations humaines et a constitué historiquement un vecteur d'échanges civilisationnels, il n'en reste pas moins qu'à un certain degré il nécessite des règles, même non écrites,sous peine de déboucher sur des affrontements, des conflits d'intérêts qui viennent ruiner la notion même d'échange.
Dès l'instant où le commerce prend une dimension importante, s'internationalise, il devient nécessaire d'établir une organisation mondiale pour veiller à a bonne application de principes d'échanges équitables autant que profitables. Le doux commerce prôné par Montesquieu, dans le contexte mercantiliste libéral de son temps, peut vite se transformer en guerre économique, voire en guerre tout court, qui peut prendre bien des formes.
L' OMC, officiellement née en 1995, a théoriquement la fonction de veiller à la bonne marche des échanges internationaux et de les favoriser, en stimulant pas exemple les exportations.
A priori, rien à dire. Mais, dans son fonctionnement réel, au sein du système capitaliste libéral et hyper-financiarisé, son rôle est devenu de plus en plus contesté, comme le reconnaissent certains économistes bon ton :...«On a posé comme principe que le libre-échange est gagnant pour tout le monde», regrette Jean-Luc Gréau, ancien économiste de la confédération patronale française (Medef), qui a publié cette année un livre sur l'avenir du capitalisme où il s'inquiète des délocalisations facilitées par la levée des barrières commerciales.
«En réalité, il n'y a que trois catégories de vainqueurs: les pays qui produisent des matières premières, ceux qui ont de faibles coûts de main-d'oeuvre comme la Chine ou l'Inde et ceux qui sont hautement spécialisés dans les biens d'équipement comme l'Allemagne et le Japon. Des pays qui comme la France ou l'Italie ne font partie d'aucune des trois sont perdants», estime-t-il. Pascal Lamy avait fini par reconnaître en partie le problème.
L'organisation favorise surtout les intérêts des plus puissants et des multinationales
" Comme l’a reconnu lui-même Pascal Lamy, directeur général de l’OMC depuis 2005, au sujet de l'AGCS (accord général sur la commercialisation des services) que promeut l'OMC : « l’AGCS est avant tout un instrument au bénéfice des milieux d’affaires». C’est ce qu’avait déjà observé dès 1985 la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, organe de l’ONU) affirmant dans un rapport que « la libéralisation des services profitera essentiellement aux multinationales qui dominent le marché mondial »
Les représentants des grandes puissances, des firmes transnationales, de la finance mondiale, imposent à l’OMC leurs conceptions néolibérales. Il s’agit d’assimiler à des marchandises des secteurs comme les produits agricoles, l’eau, l’éducation, la santé, les services sociaux et notamment les services publics. L’OMC impose inexorablement aux États de modifier leurs lois, règlements, procédures administratives pour les mettre en conformité avec les règles qu’elle édicte. Mais ces règles édictées par l’OMC, loin de résulter d’un processus démocratique, sont prises dans l’opacité par une minorité de « puissants » (représentants des États les plus riches, des grandes entreprises, des grandes banques), alors que la majorité des États et des populations du monde ne sont même pas consultés ni même réellement informés."
Réguler le commerce mondial est un impératif négligé, ou plutôt orienté
____________On évoque enfin la possibilité d'un traité alternatif, aux orientations plus équitables.
Il est temps. L'idée est bonne mais l'issue incertaine.
Si le commerce enrichit et adoucit les relations humaines et a constitué historiquement un vecteur d'échanges civilisationnels, il n'en reste pas moins qu'à un certain degré il nécessite des règles, même non écrites,sous peine de déboucher sur des affrontements, des conflits d'intérêts qui viennent ruiner la notion même d'échange.
Dès l'instant où le commerce prend une dimension importante, s'internationalise, il devient nécessaire d'établir une organisation mondiale pour veiller à a bonne application de principes d'échanges équitables autant que profitables. Le doux commerce prôné par Montesquieu, dans le contexte mercantiliste libéral de son temps, peut vite se transformer en guerre économique, voire en guerre tout court, qui peut prendre bien des formes.
L' OMC, officiellement née en 1995, a théoriquement la fonction de veiller à la bonne marche des échanges internationaux et de les favoriser, en stimulant pas exemple les exportations.
A priori, rien à dire. Mais, dans son fonctionnement réel, au sein du système capitaliste libéral et hyper-financiarisé, son rôle est devenu de plus en plus contesté, comme le reconnaissent certains économistes bon ton :...«On a posé comme principe que le libre-échange est gagnant pour tout le monde», regrette Jean-Luc Gréau, ancien économiste de la confédération patronale française (Medef), qui a publié cette année un livre sur l'avenir du capitalisme où il s'inquiète des délocalisations facilitées par la levée des barrières commerciales.
«En réalité, il n'y a que trois catégories de vainqueurs: les pays qui produisent des matières premières, ceux qui ont de faibles coûts de main-d'oeuvre comme la Chine ou l'Inde et ceux qui sont hautement spécialisés dans les biens d'équipement comme l'Allemagne et le Japon. Des pays qui comme la France ou l'Italie ne font partie d'aucune des trois sont perdants», estime-t-il. Pascal Lamy avait fini par reconnaître en partie le problème.
L'organisation favorise surtout les intérêts des plus puissants et des multinationales
" Comme l’a reconnu lui-même Pascal Lamy, directeur général de l’OMC depuis 2005, au sujet de l'AGCS (accord général sur la commercialisation des services) que promeut l'OMC : « l’AGCS est avant tout un instrument au bénéfice des milieux d’affaires». C’est ce qu’avait déjà observé dès 1985 la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, organe de l’ONU) affirmant dans un rapport que « la libéralisation des services profitera essentiellement aux multinationales qui dominent le marché mondial »
Les représentants des grandes puissances, des firmes transnationales, de la finance mondiale, imposent à l’OMC leurs conceptions néolibérales. Il s’agit d’assimiler à des marchandises des secteurs comme les produits agricoles, l’eau, l’éducation, la santé, les services sociaux et notamment les services publics. L’OMC impose inexorablement aux États de modifier leurs lois, règlements, procédures administratives pour les mettre en conformité avec les règles qu’elle édicte. Mais ces règles édictées par l’OMC, loin de résulter d’un processus démocratique, sont prises dans l’opacité par une minorité de « puissants » (représentants des États les plus riches, des grandes entreprises, des grandes banques), alors que la majorité des États et des populations du monde ne sont même pas consultés ni même réellement informés."
Réguler le commerce mondial est un impératif négligé, ou plutôt orienté
____________On évoque enfin la possibilité d'un traité alternatif, aux orientations plus équitables.
Il est temps. L'idée est bonne mais l'issue incertaine.
Depuis cinq ans, l’essentiel du débat public sur le commerce a été monopolisé, en Europe, par deux traités de libre-échange : l’un avec les États-Unis (TTIP ou TAFTA, depuis tombé à l’eau) et l’autre avec le Canada (CETA, en cours de ratification par les capitales, y compris Paris). Ce fut l’occasion, pour beaucoup d’acteurs de la société civile, de monter au créneau et de dénoncer les risques associés à ces textes. En particulier parce qu’ils pourraient renforcer la protection juridique des investisseurs privés et réduire la capacité de certains États à légiférer. À partir de lundi s’ouvre à Genève un cycle de négociations d’un projet de traité alternatif qui, cette fois, bénéficie du soutien enthousiaste d’une myriade de collectifs de la société civile : il s’agit de créer, dans le cadre des Nations unies, un instrument juridiquement contraignant pour obliger les multinationales à faire respecter certains des droits humains les plus fondamentaux, partout où elles et leurs filiales sont implantées.
Ce processus a été engagé à l’Onu en 2014, un an après l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, qui avait coûté la vie à plus de 1 100 personnes. Beaucoup d’entre elles travaillaient dans des ateliers de confection, qui alimentaient de grandes marques de vêtement occidentales dont Mango, Benetton ou Carrefour. Mais ces dernières n’ont jamais été, jusqu’à présent, inquiétées par la justice. « L’être humain doit être placé au-dessus des intérêts économiques et politiques », a lancé, lors d’une visite en France début octobre, l’une des promotrices du traité, María Fernanda Espinosa. La ministre des affaires étrangères de l’Équateur, l’un des États les plus actifs dans ce dossier avec l’Afrique du Sud, était venue à Paris pour tenter de convaincre l’exécutif français de l’importance de la démarche.
Manifestation le 24 avril 2014 à Savar (Bangladesh), un an après la catastrophe du Rana Plaza. Des familles de victimes réclament la responsabilisation des groupes de textile occidentaux © Reuters / Andrew Biraj. « Le CETA est un accord qui a été écrit par et pour les multinationales. Ce projet de traité veut faire l’inverse : remettre les multinationales à leur place, c’est-à-dire au service des droits humains », veut croire Michel Cermak, un activiste de l’association belge CNCD-11.11.11. « Avec ce projet de traité contraignant, qui primerait sur les traités de libre-échange, on cherche à graver l’autre face de la monnaie », insiste de son côté Monica Vargas, activiste bolivienne (TNI), l’une des figures de la Campagne globale « pour revendiquer la souveraineté des peuples et démanteler le pouvoir des multinationales ». Ce traité veut s’attaquer au concept de « voile juridique » qui empêche bien souvent d’engager la responsabilité d’une société mère face à des actes commis par l’une de ses filiales. « C’est un combat énorme, ce n’est pas un petit sujet, juge le député socialiste Dominique Potier. On touche ici à l’un des moteurs de l’ultralibéralisme. Si l’on est prêts, collectivement, à lever ce voile juridique, on est sur une réforme systémique. » Cet élu français est attendu de pied ferme à Genève, où il fera le service après-vente de la loi dont il fut co-rapporteur sous la présidence Hollande. Ce texte sur le « devoir de vigilance » à l’égard des grandes entreprises, vite surnommé « loi Rana Plaza », a été adopté en mars 2017. En pleine campagne présidentielle, le vote est passé presque inaperçu. Pourtant, il s’agit peut-être de l’un des textes les plus importants du mandat. Désormais, les sociétés qui comptent au moins 5 000 salariés en France (ou plus de 10 000 dans le monde) ont l’obligation d’« identifier les risques et prévenir les atteintes graves » envers toute une batterie de droits (en matière de santé, environnementaux, sociaux) que pourraient provoquer leurs activités ou celles de leurs filiales, en France comme à l’étranger.....Les États-Unis de Donald Trump n’ont pas l’intention de soutenir le texte. Et s’ils ne le disent pas haut et fort, les Européens sont réticents. Même la France, qui vient pourtant de se doter d’une des lois les plus offensives sur le sujet, est sur la défensive..... (Ludovic Lamant)_______________________________'
Ce processus a été engagé à l’Onu en 2014, un an après l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, qui avait coûté la vie à plus de 1 100 personnes. Beaucoup d’entre elles travaillaient dans des ateliers de confection, qui alimentaient de grandes marques de vêtement occidentales dont Mango, Benetton ou Carrefour. Mais ces dernières n’ont jamais été, jusqu’à présent, inquiétées par la justice. « L’être humain doit être placé au-dessus des intérêts économiques et politiques », a lancé, lors d’une visite en France début octobre, l’une des promotrices du traité, María Fernanda Espinosa. La ministre des affaires étrangères de l’Équateur, l’un des États les plus actifs dans ce dossier avec l’Afrique du Sud, était venue à Paris pour tenter de convaincre l’exécutif français de l’importance de la démarche.

Inscription à :
Articles (Atom)