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jeudi 1 novembre 2018

USA: vérité sur l'emploi

Les chiffres et le réel
                              Si on en croit certaines données officielles, tout baigne
         Surtout sous la houlette du leader maximo.
    Le chômage se situerait nettement aujourd'hui autour de 5% , voire moins.
Un record, nous dit-on, même dans certains organes de chez nous. Sans plus d'analyse.
  Mais, comme toujours dans ce domaine, il faut y regarder de plus près et voir à quoi correspondent ces données officielles.
       Certains Américains sont plutôt critiques à leur égard, sans nier le rebond économique du moment, qui doit beaucoup aux circonstances et en partie sans doute aux décisions isolationnistes trumpiennes.
   Comme le dit Jim Cliftol, président de Gallup:
     ....Si vous, un membre de la famille ou quelqu’un êtes au chômage et que par la suite renoncez à trouver un emploi, si vous êtes si désespérément à la recherche d’un job mais que vous avez cessé de chercher au cours des quatre dernières semaines, le ministère du Travail ne vous compte pas en tant que chômeur.  En ce moment, 30 millions d’Américains sont soit sans emploi soit sous-employés de façon sévère. Croyez-moi, la grande majorité d’entre eux ne sont pas en train de fêter la baisse « historique du chômage ».Mais il y a une autre raison pour laquelle le taux officiel est trompeur. Si vous effectuez un minimum d’une heure de travail dans une semaine payée au moins 20 $ de l’heure alors vous ne serez pas officiellement comptabilisé parmi les chômeurs. Vous ne figurez pas dans ces merveilleux 5,6 % de chômeurs. Peu d’Américains le savent. Et en plus aux USA, il n’y a pas d’allocation chômage donc il faut gagner sa croûte.
   Donc le taux de chômage aux USA est largement sous-estimé et les courbes du chômage sont à prendre avec énormément de précaution.
    Chaque gouvernement a ses ficelles pour enjoliver la situation, elles sont très grosses à la Maison Blanche, élections obligent.
    On ne compte plus tous eux qui ont plusieurs jobs pour survivre, vu la faiblesse des salaires parfois jusqu'à un âge très avancé, vu la faiblesse de certaines retraites. A la trappe!
     Il y a débat sur les chiffres, mais le secret est bien gardé aux yeux de l'opinion, qui n'a aucun moyen d'avoir de recul, sinon au niveau local.
    Et les filets de protection ont des mailles très larges, quand ils existent et il n'est pas rare de voir des enseignants exercer un deuxième métier par nécessité.
     Depuis 10 ans, la situation s'est améliorée, mais toute possibilité de récession et de nouvelle crise n'est pas écartée.
 Derrière le décor, la paupérisation est toujours galopante et les bons alimentaires sont souvent insuffisants.
      Donc, le taux de chômage rapporté...est sans valeur vu qu’il ne prend pas en compte les travailleurs découragés, qui représentent un pan important des chômeurs américains. Le taux officiel est d’environ 5 %, soit celui rapporté par le calcul U-3 qui ne prend pas en compte les chômeurs qui ont abandonné leur quête d’un emploi par découragement.   Le gouvernement américain dispose néanmoins d’un autre mode de calcul, l’U-6, qui prend en compte les travailleurs découragés depuis moins d’un an. Ce taux officiel est de 10 %. Si on prend en compte les chercheurs d’emploi découragés depuis plus d’un an, comme c’était le cas auparavant, le taux de chômage américain s’élève à 23 % (voir John Williams sur shadowstats.com).   Les stimulations fiscales et monétaires ne peuvent remettre les chômeurs au travail que si des emplois locaux existent. Mais vu qu’ils ont été délocalisés, ces politiques sont inutiles. (…) Les politiques américaines du 21e siècle ont détruit la possibilité de voir augmenter la demande réelle des consommateurs... 
     Dans notre pays aussi, à une échelle moindre, nous avons le même problème avec des chiffres autour desquels on se dispute, non sans arrière-pensées.
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lundi 28 novembre 2016

Bien souvent courbes varient...

 Ça va, ça vient...
                          Ça monte, ça descend.
    Chants de victoire ou de déploration..
           Curieusement plus souvent dans les périodes pré-électorales.
     Une courbe pas très nette, qui donne le tournis.
 Elle s'inverse claironne-t-on. Elle redescend, se lamente-t-on. Mais ce n'est que circonstanciel, se rassure-t-on. C'est comme la ligne bleue des Vosges, dans un combat incertain, plus long et plus rude que prévu. Sans doute perdu d'avance si on ne repense pas au plus vite le partage du travail sous diverses formes, qu'il reste à inventer.
     Mais tous n'ont pas les mêmes lunettes et oublient parfois que les petites ou grandes oscillations, saisonnières ou non, sectorielles ou pas, ne sont que l'expression d'un problème de fond rarement analysé depuis les années 70: essentiellement, la financiarisation de l'économie, la mondialisation prônée pas l' OMC et la mise en concurrence de la main d'oeuvre au niveau;planètaire.
       Tout le monde n'est pas également touché, mais beaucoup plus qu'on ne croit sont menacés, dans un état de précarité qui peut demain basculer, ou se trouvent hors statistiques. Missing. Perdus de vue.
     Au poste de vigie, l'Insee  scrute l'horizon, sur des données partielles et révisables et, comme Soeur Anne, ne voit rien venir. Des îlots, par ci par là. Mais de terre ferme, point. Les vents restent défavorables ou la bourrasque menace. Le ciel est toujours changeant, les données météo peu fiables, les vents s'inversent vite... Déjà en 2013, on nous annonçait la croissance pour Noël. Le Sapin serait beau. Mais on se ravisa peu après. La boule de cristal aurait perdu...la boule. 
    Car les chiffres sont aussi des faire-valoir politiques, instrumentalisés.
Que valent-ils donc, eux qui donnent l'impression d'être sur une terre mouvante?
   Que sait-on des "vrais chiffres", ou des plus fiables, derrière toutes les approximations, les traficotages et les manipulations? Quelle part au chômage invisible, ici comme ailleurs?
  Sans parler du nombre croissant de travailleurs pauvres et précarisés.
     Il est bon de regarder par-delà la courbe fluente et magique et de ne pas céder aux leurres    (*)
Et de dépasser les polémiques de surface.
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           __(*)...Le chômage et les controverses relatives à l’évaluation de son ampleur et la véracité des données fournis sont des phénomènes planétaires. Les débats et polémiques ainsi engendrées présupposent qu’il existe un chiffre objectif du nombre de chômeurs, que le découpage statistique entre chômeurs, population active occupée et population inactive est facilement définissable et, surtout, que les hommes et femmes politiques jouent un rôle déterminant dans sa gestion et sa réduction. Au contraire, les économistes expliquent aujourd’hui que « l’essentiel du phénomène tient dans l’hétérogénéité de son contenu, dans l’indétermination de ses frontières, dans la diversité des statuts des chômeurs et de l’impact qu’exerce le passage par le chômage sur leur destin individuel. » Pourtant, d’aucuns s’accordent que son évaluation est cruciale pour l’analyse de la politique macroéconomique.
     Dans ces conditions, que penser des annonces des différents gouvernements ? En septembre 2016, les Etats-Unis disent avoir un taux de chômage de 5%, l’Allemagne 6.1%, la Grande-Bretagne 4.9%. Les chiffres français du mois dernier ne sont pas encore disponibles mais nous savons qu’en août, ils repassés au-dessus de la barre des 10% (10.3%), juste en-deca de la moyenne de l’Europe à 28 (10.1%). Selon l’agence Eurostat, les deux pays les moins affectés de l’Union Européenne (U.E.) en juillet étaient la République Tchèque (3.7%) et l’Allemagne (4.2%) alors que les deux pays les plus touchés étaient la Grèce (23.4%) et l’Espagne (19.5%). 1    
   Jusque-là, rien de bien nouveau. Ce sont les chiffres récités ad nauseam dans la presse, souvent sans aucune explication. Ces articles donnent cependant deux fausses impressions : ils laissent supposer que, premièrement, les chiffres fournis par les différents pays sont directement comparables et que, deuxièmement, les statistiques sont fiables et objectives. Il ne s’agit généralement pas d’un problème de fiabilité mais plutôt de l’imperfection des instruments de mesure et de la multiplication des définitions et des indicateurs, ce qui constitue inévitablement « une source de tentation pur les gouvernements...
   Les français les mieux informés savent bien que les statistiques nationales peuvent être manipulées ou, pour être plus précis, utilisées de manière malhonnête ou mystificatrice. L’économiste Jacques Sapir rappelle par exemple que les données hexagonales ne sont pas celles du « chômage » mais celles des « demandeurs d’emploi », c’est-à-dire la ‘’catégorie A’’ qui recense le nombre de « demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. » Manquent ainsi à l’appel les travailleurs à activité réduite plus ou moins longue ainsi que ceux non tenus de rechercher activement un emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie, d’un contrat aidé, etc.). Ainsi, si cette catégorie A peut en effet servir de référence, on ne peut que regretter qu’elle ne soit pas plus inclusive....
...La quasi-totalité des medias semble s’accorder sur un fait : l’économie américaine est repartie ! Un des indicateurs souvent cités est le chiffre du chômage qui, d’un point haut à quasiment 10% en 2009 est retombé à 4.9% en 2016. Comme en France, il faut regarder de plus près les méthodes de catégorisation des demandeurs d’emploi. Les chiffres ci-dessus ne comptent que les citoyens américains classés U3, c’est-à-dire les individus ayant activement recherché un emploi durant les quatre dernières semaines avant l’enquête gouvernementale. Le taux de chômage U3 est défini de manière relativement étroite et ne prend en compte ni les demandeurs d’emploi découragés, ni les travailleurs à temps partiels qui n’arrivent pas à trouver d’emploi à plein temps. C’est pourquoi le bureau américain des statistiques utilise aussi la catégorie U6, plus large, et qui, stable depuis la mi-2015, s’élevait le mois dernier à 9.7%.
     Cependant, cet indicateur a ses propres limites. D’abord, il n’intègre pas les découragés longue durée. Le site Shadowstats, géré par un consultant en économie publique, estime que si ces derniers étaient recensés, le taux de chômage américain serait depuis 2010 aux alentours de 23%. C’est d’ailleurs un chiffre parfois cité par Donald Trump pendant sa campagne présidentielle. 3  
    La raison principale est qu’aux Etats-Unis, l’assurance chômage est distribuée pendant une période de temps bien plus courte qu’en Europe : en général, 26 semaines (6 mois). Deux états seulement, le Montana (28 semaines) et le Massachussetts (30 semaines) se montrent plus généreux. Plusieurs états du sud-est, comme la Floride, la Géorgie ou la Caroline du Nord, limitent l’allocation à environ 3 mois. Ainsi, nombreux sont ceux qui, après l’expiration de leurs droits, ne se présentent plus mensuellement au bureau pour l’emploi local et se trouvent radiés de ses listes....  (Merci à A. de Saint-Denis)
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vendredi 30 octobre 2015

Petit panorama d'aujourd'hui

 ___Faut-il s'étonner de la colère palestinienne?
            Une jeunesse poussée à bout
    
____Le dernier secret de .Medhi Ben Barka
           Exécution d' un gêneur de notre ami le roi, avec l'aide du Mossad

____ Le marché du travail de plus en plus précaire, dans un contexte où le chômage ne baisse qu'en  parole. Un régime normal?..
"... Il faut prendre en compte, dans le détail mais aussi dans leur ensemble, les catégories de demandeurs d’emploi, cet abécédaire désincarnant la tragédie du chômage sur les individus (A, B, C, D et E) qui regroupe tous les types de chômeurs, y compris ceux qui ont effectué des missions de très courte durée ou qui, par découragement, ont cessé de faire des recherches. En avril 2012, avant que François Hollande n’emporte la présidentielle, toutes catégories réunies, ils étaient près de cinq millions (4 925 800). En septembre 2015, ils sont plus de six millions (6 111 300), soit en l’espace de trois ans une hausse de plus d’un million (1 185 500). Voilà le bilan social, la France du réel en septembre 2015 : plus de six millions d’hommes et de femmes sur la touche, sans emploi ou vivotant dans la précarité du sous-emploi, du temps partiel subi, de l’intérim. Des cohortes de sans-travail et de travailleurs pauvres.
Et lorsqu’on regarde de près les courbes de chacune des catégories qui les réduisent à une lettre de l’alphabet, en ce mois de septembre, comme les précédents, elles sont toutes à la hausse. La réalité, c’est aussi un chômage de longue et très longue durée (d’un an à plus de trois années sans emploi) qui n’en finit pas de grimper (sur un mois : de 0,9 % à 1,2 % selon les tranches ; sur un an : de 6,4 à 7,8 %). Ce drame décrété « cause nationale » en 2014, « priorité des priorités » de 2015, emporte presque trois millions de personnes… La réalité, c’est aussi un chômage des seniors enkysté qui n’en finit pas de progresser. En septembre, il augmente de 0,1% ; sur un an, de 8,5%. Les plus de 50 ans ne connaissent pas de répit. « Ils sont ma priorité », dit Myriam El Khomri..'

____Qui veut tuer son chien...

____Un débat biaisé

____Et pourquoi pas Qwant, plein de promesses? 
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jeudi 16 décembre 2021

Naître ou ne pas naître...(1)

 That's a big question

                Le grand défi

                          Même si l'hyper-croissance démographique inquiète les démographes, particulièrement dans les pays les plus pauvres, la dénatalité nous guette et touche déjà de nombreux pays, pour ne pas parler de la Chine où elle pose des problèmes spécifiques .Pour F.Bayrou, il faut des bébés pour sauver notre modèle social. Est-ce une bonne idée quand on évoque une décroissance nécessaire et qu'on redoute des catastrophes climatiques futures?          Des injonctions contradictoires nous hantent déjà. A Pékin, c'est une question de puissance qui se pose avec la perspective d'un vieillissement inéluctable de la population. Un problème apparemment insoluble ou en tous cas très compliqué, qui se pose aussi au Japon, en Allemagne....

      ___ Point de vue:   "...La fécondité est déjà en-dessous d’1 enfant par femme dans certains pays comme la Corée. Ce plancher pourrait être bientôt atteint par la Chine ou encore par l’Italie d’après-Covid. Qu’est-ce à dire ? Cette année, 600 000 Italiennes ont donné le jour à autant d’enfants, dont environ 300 000 filles. Ces dernières, dans une trentaine d’années, donneront à leur tour le jour à 150 000 filles, lesquelles engendreront 75 000 filles aux environs de 2080. Autrement dit, si la fécondité italienne se stabilise aux alentours d’un enfant par femme, le peuple qui a donné le jour à Michel-Ange et Raphaël aura disparu à la fin du siècle. Disons pour être plus précis qu’il ne sera quasiment plus représenté que par des vieillards nés au début de ce siècle....     Ne comptons pas sur les robots et l'automatisation pour suppléer au manque de bras et de cerveaux. Les machines augmentent la productivité des travailleurs mais ne peuvent remplacer totalement ceux-ci ni assurer la redistribution des richesses vers les inactifs. Ne comptons pas non plus sur les immigrants. Ils ne peuvent pas combler les déficits des caisses de retraite, comme l'ont démontré par l'absurde les démographes de l'ONU, que cite le rapport Bayrou (Les migrations de remplacement : solution au déclin et au vieillissement des populations ?) : leurs cotisations bénéficient aux retraités d’aujourd’hui mais nullement à ceux de demain et eux-mêmes sont appelés à vieillir et piocher dans les caisses de retraite...;Le Haut-Commissariat au Plan insiste donc sur la nécessité de maintenir la natalité à un niveau satisfaisant pour garantir la perpétuation de notre modèle social. Il s'illusionne toutefois en opposant le modèle français de la redistribution au modèle anglo-saxon de la capitalisation. Dans le premier cas, les besoins liés au chômage, à la santé et à la vieillesse sont financés par les cotisations prélevées sur les revenus des actifs ; dans le second par l'épargne des intéressés. Mais dans les deux cas, on se ramène à un prélèvement sur la richesse nationale future. Peu importent donc le mode de prélèvement et les taux de cotisation. L'important pour le maintien de notre prospérité commune est de s'assurer que notre production de biens sera suffisante pour subvenir aux besoins de tous : actifs et inactifs.    La richesse nationale est la somme des valeurs créées par les producteurs : paysans, ouvriers, ingénieurs, informaticiens, etc. Ces producteurs génèrent une valeur ajoutée dix ou vingt fois supérieure à leur rémunération du fait d'une très haute productivité liée à leur savoir-faire et à leur organisation. La différence est redistribuée sous la forme de services de confort (coiffeurs, livreurs de pizzas, journalistes, etc.), de services sociaux (santé, aides sociales) ou de services régaliens (police, administration). La valeur créée par les travailleurs de ces services-là est rarement supérieure à leur rémunération du fait de leur faible productivité (coiffeurs, livreurs et journalistes ne font pas plus de prestations à l'heure en France qu'en Égypte ou au Mali).     Notre modèle social et notre prospérité commune dépendent en définitive du nombre et surtout de la qualité des futurs producteurs. Ceux-ci se recruteront parmi les enfants nés ou à naître, moins sûrement parmi les pauvres hères qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie...

                        _____L'évolution démographique dans le monde pose des problèmes théoriques et pratiques d'un nouveau genre, qu'on peut  considérer comme difficilement solubles dans l'état actuel des choses.  Même si elle est inégale selon les continents et les pays, si elle a régressé ou s'est stabilisée ici ou là, elle continue à faire son chemin, et, sauf événement majeur, devrait continuer à atteindre des sommets, au regard des limites des ressources de la planète, pensables actuellement.

   

           Même si certains sont (relativement) optimistes quant à la capacité de subvenir aux besoins humains dans d'autres conditions, si les naissances se "régularisent" ici ou là, si l'éducation des femmes (la clé de la natalité) peut encore largement progresser dans d'importantes parties du monde, si le sort économique de populations les plus démunies s' adoucit (il y a un lien entre le nombre des naissances et le niveau des ressources), même si on généralise l'éducation à la limitation des naissances surtout où cela s'impose le plus...il n'en reste pas moins qu'on voit mal comment ralentir drastiquement le niveau de population mondiale, qui semble avancer pas inertie comme un pétrolier géant continuant longtemps sa course avant arrêt définitif.
   Evidemment de nombreuses inconnues demeurent et les démographes ne sont pas toujours d'accord entre eux. (*) Il y a les paramètres, si nombreux, mais aussi les fantasmes.
       On ne tient pas toujours compte des problèmes économiques et politiques de répartition des ressources naturelles et de la fluctuation des marchés qui évoluent encore au gré de la spéculation.     Le problème des ressources est, surtout dans de nombreux cas, celui de l'accès aux biens essentiels, la répartition de ces biens sur une planète où l'on gaspille beaucoup et où la surconsommation d'une partie de la population met en péril la sous-consommation, chronique ou durable, de la plus grande partie de l'humanité. Même si des avancées se font jour, mais si limitées.
    De plus se greffe là-dessus la question des dérèglements climatiques, qui semblent non seulement durer mais aussi s'amplifier, qui vont mettre en péril certaines populations contraintes au déplacement et de grandes zônes d'activité agricole, notamment en bordure de mer, dont la montée  déjà constatée peut compromettre définitivement toute implantation durable dans certaines régions. Sans compter sur les périodes de sécheresse qui pourraient affecter durablement certaines zônes continentales prospères par déficit d'eau et par érosion des sols, comme en Californie.
     Bref, en prenant en compte certaines données seulement, sûres ou hautement probables, on voit mal comment notre pauvre terre (qui en a vu d'autres!), la seule en notre possession, pourrait résister à la pression de plus en plus grande de ce que certains ont appelé une bombe démographique, qui pourrait être source de désordres majeurs notamment en matière de déplacements massifs de populations désemparées.
     Sans être étroitement malthusien, on ne peut se voiler la face. Si on ne sait pas à combien de milliards d'hommes la démographie humaine pourrait décemment s'élever, à condition que disparaissent les inégalités criantes qui tendent à s'amplifier au niveau mondial, on peut être sûr qu'une croissance aussi exponentielle des naissances, surtout là où les ressources sont ou se font les plus rares, posera des problèmes de plus en plus insolubles.
       Faut-il alors arrêter de faire des enfants pour préserver, non seulement l'environnement, mais aussi la survie de notre espèce?
   Question absolument nouvelle, inédite, dans l'histoire des hommes. Largement grâce aux techniques et au progrès de la médecine.
    Mais qui nous met face à une injonction contradictoire: la baisse drastique des naissances, à condition qu'elle soit pensable et généralisable, mettrait aussi en péril le renouvellement de la société elle-même, comme la Chine a fini par le comprendre. Et le problème est souvent mal posé à cause d'une conception étroite et individualiste du problème.

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(*) Point de vue
                          La bombe "P" explosera-t-elle?
__Doit-on partager l'inquiétude de Claude Levi-Strauss, qui déclarait en 2008 :
«La question qui domine véritablement ma pensée depuis longtemps, et de plus en plus, c’est que, quand je suis né, il y avait un milliard et demi d’habitants sur la terre. Quand je suis entré dans la vie active, il y en avait deux milliards, et maintenant il y en a six milliards. Et il y en aura huit à neuf dans quelques années. Eh bien, à mes yeux c’est là le problème fondamental de l’avenir de l’humanité, et je ne peux pas, personnellement, avoir d’espoir pour un monde trop plein.»
?

____« La Terre peut nourrir 12 milliards d’hommes. » pense la géographe Sylvie Brunel
Joel Cohen répond en 1995 : « La population limite (human carrying capacity) dépendra de toute évidence du niveau matériel auquel les gens choisiront de vivre. » Ou plutôt, du niveau de vie qui leur sera imposé ! Une chose est certaine : « le nombre d’hommes sur terre a atteint ou atteindra dans le prochain demi-siècle le niveau maximum que la terre peut supporter en fonction du type d’existence que nous, nos enfants et petits-enfants avons choisi. »

       "...Dans le monde anglo-saxon où se sont développés les premiers mouvements inquiets des chiffres galopants de la démographie mondiale, à l’instar de l’Optimum Population Trust, ils demeurent minoritaires. En France, 
pays où la préoccupation et les politiques natalistes ont irrigué l’histoire, aussi bien sous Vichy qu’en République, ils sont embryonnaires. Seules quelques petites associations, comme Démographie responsable, appellent à une restriction (volontaire) des naissances...
   Le pasteur britannique (Malthus) s’est trompé dans ses calculs, en ne prévoyant pas que les sauts technologiques en matière agricole seraient capables de nourrir une population en forte augmentation. Les progrès – notamment la mécanisation et les révolutions vertes – ne permettent pas d’opposer de manière binaire une population dont la croissance suivrait une courbe géométrique à des ressources alimentaires dont l’augmentation ne serait qu’arithmétique. Ensuite, Malthus s’inquiétait avant tout de la croissance démographique des pauvres et du coût de l’assistance...
 ...
   Les mouvements (malthusiens))sont le signe d’une inquiétude croissante, qui retrouve les préoccupations démographiques des années 1960 et 1970, lorsque Paul Ehrlich annonçait l’explosion, imminente, de la
«Bombe P», ou lorsque le commandant Cousteau ou René Dumont, le premier candidat écologiste à une élection présidentielle française, affichaient clairement leur volonté de maîtriser l’augmentation de la population...

   Cette inquiétude, même si elle puise ses raisons dans l’état de la planète ou les projections des chiffres de la population mondiale, n’est pas tant l’expression d’une réalité démographique ou écologique que d’une perception culturelle.
   C’est tout l’intérêt de la monumentale enquête, parue au printemps dernier, de l’historien Georges Minois, que de faire l’histoire non pas de l’évolution de la population mondiale, mais de notre perception historique de cette démographie. Dans son ouvrage intitulé 
Le Poids du nombreL’obsession du surpeuplement dans l’histoire, Georges Minois montre ainsi que, si le manque d’hommes a été une peur fréquente et récurrente, notre époque n’a pas le privilège de la crainte du trop-plein. «Platon s’en préoccupait déjà, recommandant un sévère contrôle de la natalité (…). Ceci à une époque où le monde ne comptait même pas 200 millions d’habitants. C’est dire que le problème du surpeuplement est plus affaire de culture que de chiffres », écrit l’historien. La peur du «trop-plein» a concerné aussi bien les chasseurs-cueilleurs du paléolithique, les cités de la Grèce ancienne, l’Europe du début du XIVe siècle que notre monde contemporain…
______Fred Pearce, vise toutefois à rassurer le lecteur inquiet de se compter parmi une telle masse humaine. Bien qu’il soit lui aussi convaincu que «la surpopulation est le moteur secret de la destruction de l’environnement», il ne s’inquiète pas outre mesure.
__D’abord, constate-t-il, la transition démographique qui consiste, dans les pays développés, en un rapprochement progressif des courbes de natalité et de mortalité, est bien amorcée, y compris dans des pays comme l’Iran, certaines régions de l’Inde, la Birmanie, le Brésil ou le Viêtnam… L’augmentation exponentielle de la population est d’abord le résultat d’une forme d’inertie liée à ce que le nombre d’adultes en âge de procréer – et de jeunes qui le seront bientôt – n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire de la planète. Il y a donc, selon lui, «fort à parier que les personnes qui ont moins de 45 ans assisteront au premier déclin démographique depuis la peste noire, il y a presque sept cents ans». Un argument toutefois contesté par Lester Brown, auteur d’un ouvrage intitulé Beyond Malthus (Au-delà de Malthus), dans lequel il estime que les antimalthusiens font trop confiance à la transition démographique et minorent le risque que la surpopulation ne finisse par faire remonter la mortalité, du fait de la sous-alimentation, des épidémies et des conflits, au point de revenir à la situation de sous-développement de départ…"

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mardi 8 mars 2016

Droit du travail (suite)

 Ce qu'on masque ou qu'on travestit
             Concernant le projet de loi sur le travail.
                            Sous la pression, on temporise et on révise en haut lieu. Une simple toilette cosmétique?
           Le nouveau projet de code du travail comportera sans doute encore bien des point discutables, dans son intention finale de coïncider au plus près avec de vieux rêves patronaux, notamment le permis de licencier plus facilement
   Plus de règles générales. Des contrats au cas par cas...entre partenaires sociaux.
      La flexibilité maximale, à l'anglo-saxonne.
  Pierre Joxe lui-même est éberlué. Attali hallucine.
 Des arguments restent encore à démystifier, visant à assouplir le code du travail:
 ...Lorsqu’on observe l’ensemble des salariés en poste (et non plus le flux des embauches), le ratio CDD/CDI est exactement inverse : environ 87 % sont en CDI, le reste se partageant entre CDD (10 %) et intérim (3 %). Et ces proportions sont stables depuis quinze ans, comme le montre ce graphique de l’Insee.. , ces dernières années, on a vu se multiplier les contrats de très courte durée, qui «gonflent» les chiffres. Depuis le début du XXIsiècle, le nombre d’embauches en CDD de plus d’un mois est resté relativement stable ; en revanche, celui des CDD de moins d’un mois a explosé (+ 230 %), et plus précisément encore celui des CDD de moins d’une semaine. En partie en raison du développement des CDD d'usage, qui comme l'explique l'analyse de Libération sur le sujet, permet de faire échec à la limitation du nombre de renouvellement sur un même poste. Une bonne partie des embauches sont en fait des réembauches, parfois de mêmes salariés, sur le même poste, pour des courtes durées... 
     Ce qu'on évite généralement de dire, c'est que c'est le problème de la production, du développement industriel qui est au coeur du problème. La France a fermé 190 usines en 2015.
La désindustrialisation continue, dans des conditions très discutables parfois (comme chez Alstom).
   Tant que règneront la domination de la finance sur les grosses entreprises, les exigences exorbitantes des puissants actionnaires, une telle facilité à délocaliser dans un contexte libéral où les lois de la concurrence ne sont pas respectée, même dans le contexte de l'Union où le dumping fait rage...on a peu de chances de voir les courbes s'inverser. On attend toujours une nouvelle politique d'investissement européenne et la révision du statut d'une monnaie créatrice de disparités croissantes. 
   Dans la dernière émission Ce soir ou jamais,Dominique Meda a fait valoir que le débat sur le temps de travail, sujet trés idéologique,repose sur des bases souvent erronées.
  Concernant le chômage, elle remet en question les chiffres souvent soumis et répétés. Les vrais chiffres du chômage ne sont pas ceux que l'on claironne. Ils sont arrangés, truqués eAllemagne comme en France.  
 L'Allemagne fait mieux pour l'instant, mais au prix de très bas salaires dans les services surtout (lois Hartz). En Angleterre aussi, il faut savoir ce que l'on compte et comment on le fait. Malgré les contrats "zéro heure".
   Aux USA, comme le souligne l'institut Gallup,qui n'est pas révolutionnaire pour un sou,le taux de chômage "réel" atteindrait 16 %. 
  Meda remet un peu d'ordre dans les chiffres,(notamment dans les passages du film à partir de 23'51 et 41'58)
  Une bataille de chiffres qui n'est pas neutre, dans ce débat idéologique de fausses données économiques à habillage statistique, viennent dès le départ constituer des prémisses discutables.
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mercredi 11 janvier 2017

Sale temps pour les économistes

L'économie au tournant
                                   Les débats sont plus vifs qu'ils n'ont jamais été au sujet de la compréhension de la connaissance économique et de ses présupposés.
     Les effets de la crise, qui a pris (presque) tout le monde au dépourvu,, y compris l'ancien directeur de la Fed, Alan Greebspan, y sont pour qielque chose.
     Certains découvrent enfin naïvement que l'économie n'est ni une science neutre, ni une science dure, ni une connaissance de type scientifique classique, mais qu'elle participe des sciences humaines, malgré certains de ses aspects économétriques, auxquels elle ne peut se ramener. La quantophrénie a régné trop longtemps, au détriment de la prise en compte de l'aspect qualitatif des phénomènes observés et de la critique des présupposés du moment.
     Les dogmes de l'économie néo-classique, à dominante mathématique, a amené ses adeptes à se fourvoyer, comme la crise l'a mis en évidence. (*)
    Sa capacité d'anticipation a été prise de cours et son optimisme de base sur l'exubérance des marchés a été mise en défaut. Mais ne c'était pas la première fois. La capacité d'oublier, le manque de prudence méthodologique lié à l'appât du gain financier se sont  une nouvelle fois manifestés.
    L'économie néo-classique s'est fourvoyée, en suivant des présupposés et des dogmes qui subissent aujourd'hui des démentis cinglants, notamment les croyances à l'existence d' individus rationnels et du marché spontanément autorégulé.
     La pensée de Hayek et de Friedman, imposée comme indépassable,,vulgarisée et appliquée par M. Thatcher et R.Reagan sont à l'origine du tournant néolibéral des années 70, de la financiarisation tous azimuts de l'économie devenue mondialisée, au détriment des pouvoirs régulateurs étatiques.
   Le capitalisme actionnarial, c'est-à-dire le primat de la rentabilité financière, n'est pas seulement injuste et inefficace. Il engendre la souffrance au travail, il tue des gens et détruit notre écosystème. L'analyse économique dominante n'est pas simplement discutable, elle est souvent absurde. Et les politiques anticrises aggravent les crises ! Tout cela est à la fois stupéfiant, incroyable, stupide...
   Il n'est donc pas étonnant que l'on parle de la faillite des économistes, que l'on évoque une.crise de la science économique et de son enseignement.
      Comme si le débat critique et la confrontation des idées ne devaient pas être la norme en ce domaine, qui touche de si près aux choix politiques majeurs, comme Keynes et la politique économique de Roosevelt l'ont si bien démontré en son temps.
      Les économistes classiques sont à la peine et beaucoup le reconnaissent, come Krugman et Stiglitz,, surtout depuis la déroute de 2008. Mais certains, accrochés aux dogmes pourtant déconsidérés, peinent à le reconnaître encore
     Les dits pris Nobel ne changent rien...
        L'économie est l'affaire de tout homme cultivé, qui peut en comprendre l'essentiel.
 :Une certaine imposture économique n'a pas fini de vouloir s'imposer 
     Les modèles mathématiques ,si en vogue, ne sauveront pas une discipline déconsidérée par ses pratiques récentes.qui étaient tout, sauf neutres.
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(*)  ... Thomas Philippon, auteur du Capitalisme d'héritiers (Ed. du Seuil, 2007), pointe du doigt la «trop forte segmentation de la recherche académique». Faute d'«économistes généralistes», personne, ou presque, n'a pu observer la propagation de la crise, surgie d'un coin obscur du droit immobilier américain (le contrat subprime) pour se propager à l'économie réelle, passant par les dernières innovations de la finance (les mécanismes de «titrisation» et de crédit dérivés). «Il aurait fallu plusieurs cerveaux dans la même tête pour voir venir les choses», résume Philippon.
   Gilles Raveaud, professeur d'économie à l'Institut d'études européennes de l'université Paris-8, reprend l'argument, pour le pousser un peu plus loin: «Depuis des années, on a assisté à un morcellement du savoir économique terrifiant, avec l'apparition de spécialistes très pointus, ici sur le travail, là sur le commerce international... On se retrouve à l'université avec des thésards très calés sur leur sujet, mais dénués de toute culture générale en économie!»
____Et Raveaud, qui connaît bien la recherche américaine pour avoir enseigné deux ans à Harvard, de s'inquiéter de ces manquements: «Un économiste peut traiter du chômage, sans rien connaître aux marchés boursiers ou aux banques... C'est conforme à la théorie de l'équilibre général, selon laquelle on peut analyser le fonctionnement d'un seul marché pris séparément, celui du travail par exemple, puisqu'on suppose que les autres sont naturellement à l'équilibre. Mais cela ne tient pas!»
___En fait, la macroéconomie des dix dernières années a subi de lourdes transformations. Vexés de ne pas pouvoir prétendre au statut de scientifiques purs et durs, la plupart des économistes ont versé dans un formalisme mathématique effréné, sur les conseils de Milton Friedman et ses collègues monétaristes. Profusion de courbes, modèles et équations, qui ont éloigné les chercheurs du monde «réel». Les maths sont devenues une fin en soi.
___Aveu de Thomas Philippon: «Nous étions devenus des enfants gâtés, puisque nous n'avions pas connu de vraie crise depuis longtemps. Sous la présidence Clinton, la politique monétaire était devenue répétitive. Notre intérêt pour le réel s'est donc logiquement atténué.»
___Une enquête étonnante, réalisée auprès des doctorants en économie des grandes facs américaines (téléchargeable ici), confirme ces propos. Plus de la moitié des personnes interrogées (51%) estiment que «connaître l'économie de façon approfondie» est «sans importance»... Et à peine 9% des thésards se disent convaincus du contraire («connaître le réel est très important») !...
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