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mercredi 15 juillet 2009

Dimanche: banalisation marchande? (suite)


Le travail du dimanche ne doit-il pas rester l'exception?

-"L’homme contemporain est-il uniquement un « individu consommateur » ou est-il encore l’animal social que définissait Aristote ? S’il n’est que consommateur, ouvrons les magasins le dimanche et laissons le satisfaire son instinct. Si l’homme se construit par les relations qu’il tisse avec les autres, posons-nous la question de maintenir chômé un jour dans la semaine durant lequel les relations que nous avons les uns avec les autres peuvent être facilitées et gratuites." (M le Fur)

Dimanche : a-t-on vraiment besoin d'un repos commun ?:
"...L'institution d'une journée de repos commune est-elle indispensable à une vie harmonieuse en société ? La ville doit-elle absolument s'arrêter, offrir cette plage collective de calme ? Ou ne faut-il se battre que pour le principe d'un repos hebdomadaire individualisé ?Nous avons voulu ouvrir le débat avec les riverains d'Eco89. Pour l'engager, j'ai demandé à deux intellectuels, l'un chrétien, l'autre athée, de nous donner leur point de vue : l'historien Michel Fauquier et le philosophe Michel Onfray.
Le premier est historien, auteur d'une »Lettre ouverte du dernier des chrétiens au premier des Français » (éd.Tempora), une adresse à Nicolas Sarkozy concernant le repos dominical. Selon lui, cette journée est une respiration indispensable au maintien du « tissu humain ».

Pour Michel Fauquier, les raisons pour lesquelles les religieux et les syndicalistes défendent ce repos hebdomadaire sont les mêmes : il s'agit dans les deux cas de défendre le bonheur humain, et de placer un garde-fou contre « l'esclavage ». Il rappelle au passage, que le commandement divin du sabbat est lié à la fin de la servitude du peuple d'Israël en Egypte.

Selon l'historien, le travail du dimanche risque de devenir une « drogue » dont il sera difficile de se débarasser si on l'autorise. Le risque est de « détricoter » le contrat social et de conduire à une perte des repères des citoyens. Mais sans qu'on ne s'en rende vraiment compte : « Le malheur que l'on aura créé ne sera même pas très sensible. »

Il ne comprend pas les raisons qui poussent le gouvernement à la libéralisation du travail le dimanche : cette loi est « politiquement dangereuse pour les élus locaux, économiquement inefficace et socialement désastreuse » -« Je ne comprends rien à cette affaire, sinon à ce qu'il y ait des intérêts économiques en jeu. »

Michel Onfray, philosophe hédoniste et antilibéral, est lui aussi opposé au projet de loi, qui reflète à ses yeux la politique « de xdestruction des acquis sociaux par les libéraux de droite comme de gauche ». Selon lui, Sarkozy reste dans sa logique : « favoriser les dominants » en faisant « travailler plus » les gens.En revanche, le philosophe n'est pas attaché à la sacralité du jour de repos « commun » à tous. S'il juge nécessaire de se battre pour le dimanche, journée « acquise », c'est pour ne pas « lâcher la proie pour l'ombre » -« Le rapport de force n'est pas en faveur des gens qui travaillent : aucun syndicat ne peut aujourd'hui imposer, par exemple, qu'au cas où le dimanche serait travaillé, un jour de récupération dans la semaine soit payé le double » -Mais idéalement, selon lui, il faudrait que les gens puissent choisir le jour qui leur conviendrait le mieux. Et la nécessité d'un regroupement de la famille au grand complet un même jour de la semaine ne lui semble pas être la panacée.Lorsque le père prend un jour différent de la mère, ce qu'il appelle le modèle « deux dimanches dans la semaine », c'est peut-être même bénéfique pour les enfants.


-La crise, prétexte idéal pour imposer le travail le dimanche
-Travaillerez-vous le dimanche ? - AgoraVox
-Travail du dimanche : acharnement thérapeutique
-Renforcer le travail dominical : une bataille idéologique sans objet
-Le travail du dimanche divise toujours l'UMP

jeudi 16 octobre 2008

Et mon dimanche ?


Du temps...
Du temps pour le travail, mais aussi du temps pour la détente, les loisirs, la famille, la vie sociale , associative, la culture...L'homo oeconomicus va-t-il finir par s'imposer les sept jours de la semaine ?
Une journée hors de l'univers productif et marchand , un temps pour se dégager des sollicitations utilitaires pour se dis-traire et se cultiver, pour se refaire , se recentrer...
Mais pour l'univers de la marchandise, il semble qu'il y ait trop de temps (et de profit) qui lui échappe et pour nos idéologues de service, trop de temps pour penser.
Sur la base d'une enquête biaisée, en faisant appel au chantage économique, on nous pousse à la consommation sans fin pour occuper notre "temps de cerveau disponible" , nos envies bien formatées et pour compenser des salaires insuffisants...

La marchandisation du monde à la conquête du temps:

"Xavier Bertrand, avec sa proposition de favoriser le travail le dimanche suivie de celle d'ouvrir des crèches 7 jours sur 7 vient de relancer le débat sur le temps de travail. Mais cette fois, il ne s'agit plus du travailler plus pour gagner plus, mais d'un nouveau slogan «gagner plus en travaillant hors des horaires normaux de travail» qui pose d'autres questions.
Le «travailler plus pour gagner plus» était critiquable parce qu'il induisait un arbitrage entre les heures supplémentaires et les créations d'emploi pouvant être vecteur de chômage, et surtout parce que ce slogan, s'il est vrai au niveau de l'individu, ne pouvait pas l'être, sauf de manière marginale, au niveau de l'économie toute entière.
Ici, il s'agit bien d'augmenter globalement la quantité de travail en étendant la sphère de l'activité salariée à toutes les plages de temps. Aujourd'hui on parle du dimanche. Bientôt on parlera de la nuit et de services ouverts sept jours sur sept. Plus qu'une question économique, il s'agit d'un choix de civilisation.
Le marché est un redoutable conquérant. Après avoir conquis l'ensemble de la planète et converti quasiment toutes les économies à ses lois, après avoir ramené la sphère publique à la portion congrue, il est désormais à la conquête du temps libre. Le dimanche, le soir, la nuit sont ses nouveaux terrains d'expansion. S'il y a des besoins, il doit y avoir moyen d'y faire du fric !...

L'ouverture des activités marchandes sept jour sur sept et 24 heures sur 24 est effectivement dans la logique du système. Elle se prévaut d'arguments économiques et répond à une demande sociale, d'autant plus réelle qu'elle est artificiellement suscitée par un effet de domino. Plus les temps sont déstructurés, plus ils appellent de déstructuration.
Un jour, on se souviendra sûrement avec nostalgie de l'époque où les nuits étaient noires et silencieuses, où les dimanches étaient morts où il y avait des heures de pointes parce que tout le monde faisait tout en même temps, où l'on pouvait faire la fête le samedi parce que personne ne travaillait le lendemain, où l'on pouvait prendre une demi journée de RTT pour se débarrasser des formalités et se libérer le week-end. On se dira que c'était le bon vieux temps... "(Malakine)

-Enquête sur le travail le dimanche, cette obsession présidentielle | Mediapart:
"Soudain, le 12 octobre, alors que les dirigeants des 15 pays membres de la zone euro étaient en train d’élaborer à l’Elysée un colossal plan de sauvegarde du secteur bancaire, le travail du dimanche est devenu une priorité nationale.Tout a commencé par un sondage, paru dans le Journal du dimanche, annonçant que 67% des Français accepteraient de travailler le dimanche si leur employeur le leur proposait.

«C'est une nouvelle France qui se dessine, qui pense ne plus avoir d'autres choix que de sacrifier ses acquis sociaux», écrit le JDD qui croit pouvoir titrer : «La crise économique favorise des réformes que l'opinion rejetait.»En octobre 2007, un autre sondage du même IFOP n'indiquait-il pas que «51% des Français disaient être favorables au travail le dimanche», souligne un peu plus tard l'AFP? – une agence dont de nombreux journaux et sites web reprennent les dépêches...A 13 heures, la bataille du dimanche continue à la télévision. Sur le plateau de France 2, le ministre du travail, Xavier Bertrand, est invité par le présentateur, Laurent Delahousse, à commenter les fameux 67% du sondage du JDD. Il jubile. «Les esprits sont en train d'évoluer. (...) Les Français sont en train de se rendre compte que si la règle actuelle ne change pas sur le travail le dimanche, des dizaines et des dizaines de milliers de salariés vont y perdre, ceux qui travaillent aujourd'hu, dit le ministre, persuadé que le travail dominical servira la croissance.

Xavier Bertrand assure que le travail du dimanche sera «volontaire» et «payé double» (vidéo disponible sur le site de Libération).L'après-midi, le travail officiel de persuasion continue. Le ministre du travail, Xavier Bertrand, et le porte-parole du gouvernement, chargé de la consommation, Luc Chatel, se rendent au centre commercial de Thiais (Val-de-Marne) qui est au cœur d'une longue bataille juridique entre les commerçants (qui veulent ouvrir le dimanche) et des syndicats (qui les attaquent régulièrement et gagnent, car le travail du dimanche est interdit par la loi). Les caméras ont été conviées.Objectif de cette journée : mettre sous les projecteurs de l'actualité une réforme des règles sur le travail dominical. Réglementation complexe, qui fait du dimanche un jour chômé..., mais autorise une foule de dérogations. Une loi souvent contournée par de nombreux centres commerciaux en région parisienne, en Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte d’Azur..."

-La crise, prétexte idéal pour imposer le travail le dimanche | Rue89:

"...Le lobbying ne faiblit pas pour autant. Il est même encouragé, comme en témoignent les échanges épistolaires entre Richard Maillé, Roger Karoutchi, Axel Poniatowski et François Fillon.Ce n’est d'ailleurs que du fait de la pression de quelques enseignes prises de nouveau la main dans le sac que ce dossier revient aujourd'hui sur la table, et ce, à la veille des plaidoiries destinées à leur présenter l’addition de la somme de leurs infractions. A grands renforts de moyens de communication, ces enseignes mobilisent tout ce qu’elles ont de réseaux pour obtenir les mêmes dérogations que dans le secteur de l’ameublement..."

-Polémique sur le travail du dimanche:

"...Même le patronat n’est pas forcément pour. C’est du moins ce que fait savoir hier la Confédération générale des petites et moyennes entreprises dans un communiqué : « Le commerce de proximité subit de plein fouet le ralentissement de la consommation (…). Prétendre libéraliser maintenant l’ouverture des commerces le dimanche, c’est prendre le risque de porter un coup fatal au commerce proximité. »...

-L’escroquerie du repos dominical... | AgoraVox

- Capitalisme et Rapport au temps:
"...Et ce n’est pas la moindre contradiction du capitalisme que, d’une part, avoir ouvert le champ des possibles en nous libérant du poids de la tradition reconduite aveuglément ; pour, d’autre part et simultanément, refermer ou du moins singulièrement rétrécir ce champ en nous privant de l’horizon qui en permet le déploiement....

On se rend compte combien le capitalisme est ennemi du temps. Ce qui me conduit à parler d’une véritable chronophobie du capital. Le temps, voilà l’ennemi pour le capital ; ennemi qu’il ne peut certes jamais vaincre, mais qu’il va chercher constamment à réduire. Doublement.D’une part par l’unidimensionalisation du temps : le temps réduit tendanciellement au seul présent. Le capitalisme abolit le passé au nom du présent et du futur ; et simultanément le futur au profit du présent. Seul subsiste en définitive le présent érigé en seul « temps réel ».D’autre part – mais ceci n’est que la conséquence de cela – par la dictature de l’immédiat : alors que le temps est par définition la dimension de la médiation, qu’il n’existe que sous la forme de l’intermédiation du passé, du présent et de l’avenir, le capitalisme institue une dictature de l’immédiat, donc là encore du présent. Ce qui ne fait que redoubler l’irréalité du soi-disant « temps réel »...."

-Touche pas à mon dimanche (Objet application/pdf)
-Consumérisme, précarité et destructions d’emploi : vive le travail le dimanche !
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"Il faut bien comprendre que pour les libéraux, la famille constitue l’un des derniers obstacles à la diffusion de leur idéologie totalitaire. Ce lieu universel de gratuité et de solidarité, échappant encore partiellement à l’économie marchande, doit être éclaté.
Après avoir, pour les besoins de son commerce, encouragé non pas, ( comme on le croit à tort ), la liberté sexuelle mais la permissivité au-delà de ce que une société peut accepter sans vaciller sur ses fondements, la société libérale veut, avec des mesures comme le travail le dimanche, et pourquoi pas la nuit, les crèches ouvertes en continu, les obligations de mobilité géographique, éclater encore la cellule familiale. C’est ce qu’ils appellent « créer de l’emploi » c’est à dire que ce qui se faisait normalement gratuitement dans le cadre d’échanges familiaux va nécessiter des solutions payantes qui vont entrer dans la sphère marchande. On troquera pour certains de l’amour et de la présence parentale contre quelques satisfactions financières, on remplacera pour d’autres la sortie dominicale ludique par la visite aux temples de la consommation.
Bienvenue dans le monde libéral !" (Léon sur Agoravox)

jeudi 25 septembre 2014

Pourquoi pas le dimanche?

Thérapie de choc
                               Quand le petit livre jaune rivalise avec le petit livre rouge.
         Notre bon Docteur Cattaz, évoquant une thérapie de choc, ne manque pas d'audace sociale.
Il est vrai que, quand le malade tarde à guérir, il ne faut pas lésiner sur les moyens, même les plus douloureux. Il faut trancher dans le vif.
    Sur sa table d'opération, dans sa boîte à outils, il dispose de quantité de trucs et de machins pour créer un million d'emplois. Oui, un million!
     Une de ses dispositions est, dans le cadre d'une nouvelle fluidité du travail, la généralisation du travail du dimanche, qui, entre parenthèses, concerne déjà des millions de Français.
     Mein Gott! Que vont dire les ayatollahs épiscopaux?
      Mais il va plus loin: il prône un  élagage à la tronçonneuse du code du travail, le bénévolat dans les entreprises, une flexibilité accrue (pour la précarité, c'est déjà bien avancé), une (grosse!) modération salariale ...à croire qu'il a dû faire un stage chez Goldman Sachs.
    Un révolutionnaire utopiste, on vous dit!    Dopé par les louanges hollandaises.
Certes, il n'est pas un saint, et, bien qu'émargeant à un smig par jour,  il a toutes les qualités d'un sauveur et d'un visionnaire: Le modèle social français a vécu, annonce-t-il, tel un nouveau rédempteur, invitant chacun à voir les bons côtés de la vie. Faites pénitence, mes frères! Le royaume des cieux de la consommation est à vous.
  Mais comment le faire si on nous supprime le dimanche pour nos dévotions?

________Parlons du dimanche. Quelle idée de conserver cette vieillerie, digne du MA?
  J'ai lu récemment un certain Contrarien un peu bougon qui défendait encore ce vieux principe. 
              Ce Contrarien, finalement contre tout, contre le progrès, me contrarie beaucoup, par sa défense nostalgique d'un passé révolu.  Il n'a manifestement pas lu le petit livre jaune.
   Je vous rapporte ses propos passéistes, dessin à l'appui:


travail dominical

          Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Vous savez très bien qu’en fonction de la façon dont on pose une question, il est assez facile d’orienter la réponse. Par exemple, si je vous demande si vous seriez prêt à travailler le dimanche si c’est la seule possibilité pour vous de trouver un boulot… alors 90 % des sondés risquent fort de dire « oui » car nous avons tous besoin (et pas forcément envie) de travailler.

Le débat sur le travail dominical en France est une escroquerie intellectuelle et une crétinerie économique qui confine évidemment à la fausse promesse.
Pourquoi vous reparler aujourd’hui du travail le dimanche ? Tout simplement parce que vous allez le constater très rapidement, ce sujet va refaire surface avec une belle offensive du Medef sur ce thème et une « réforme » phare pour le nouveau ministre de l’Économie Macron ainsi que la volonté de donner des gages de réformes dites « structurelles » à nos gentils amis du FMI et de la Commission européenne qui ne sont pas là pour veiller à l’intérêt des peuples mais à la rentabilité des grandes multinationales.

Le totalitarisme marchand
Nous vivons dans une période de totalitarisme marchand. Sans l’idéologie « communiste » (qui fut un échec, telle n’est pas la question) pour servir de doctrine alternative et donc de contre-pouvoir, le capitalisme ne pouvait que renouer avec ses mauvaises habitudes qui avaient d’ailleurs mené à la crise de 1929. Toujours plus de dettes, toujours plus de finance, de spéculation et d’accumulation des richesses dans des mains à chaque fois de moins en moins nombreuses. Ce totalitarisme marchand, qui est en pleine expansion sous vos yeux, vise à détruire tous les acquis sociaux (sous prétexte de compétitivité). Mais il veut également aller bien au-delà en faisant également baisser les salaires, en privatisant l’ensemble des secteurs économiques, rien ne doit pouvoir échapper aux marchés. Marx parlait à très juste titre du « salaire de subsistance » qui est le montant minimum permettant aux gens de tout juste survivre. Les capitalistes n’ont pas besoin de nous verser plus qu’un salaire de subsistance et lorsque vous regardez ce qui se passe en Grèce, en Espagne, en Italie, bientôt en France, alors nous devons tous comprendre que l’idéologie du travail le dimanche n’est rien qu’une petite bataille dans une immense guerre faite aux intérêts des peuples. Nous avons été prospères parce qu’il y avait un partage des richesses. Nous serons prochainement tous pauvres car ceux qui encaissent la richesse (pas forcément ceux qui la créent) ne souhaitent plus les partager équitablement puisque plus rien ne les y contraint.

Le travail dominical est déjà une réalité pour des millions de Français !
Revenons, après cette digression au sujet du totalitarisme marchand, sur le travail dominical qui est une réalité pour des millions de Français qui pratiquent un métier où il y a ce que l’on appelle « la continuité de la vie sociale ».Hôpitaux, trains, polices, services de secours, restauration, hôtel, autant de secteurs qui fonctionnent 24h/24h, 365 jours par an… y compris avec des fonctionnaires ! Le travail le dimanche est donc une réalité profondément ancrée dans notre vie et nous en avons besoin. Pour autant, le travail le dimanche doit-il être étendu ?

La réponse est humainement non, et nous verrons qu’économiquement cela ne change pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout.
Humainement, cela veut dire que si l’on travaille le dimanche, alors il faut aussi prévoir des modes de garde pour les enfants le dimanche, ouvrir les crèches et les centres de loisir, il faut accepter la disparition du lien social unissant les familles et la possibilité d’un temps partagé pour se retrouver ensemble. Ce temps, qui pour certains peut être religieux et qui pour l’immense majorité sera consacré à emmener les enfants jouer au foot ou à la piscine, ou simplement faire du vélo. Travailler plus, pourquoi pas mais franchement… pour quoi faire ? Gagner plus ? Je suis navré de devoir l’écrire mais gagner plus n’est pas une fin en soi, l’accumulation d’argent lorsque cela devient compulsif révèle plus un problème de stabilité psychologique et une faille de personnalité qu’une valeur morale supérieure. Alors pour quoi faire, tout en sachant que l’écrasante majorité, les 99 % que nous sommes, ne sera jamais millionnaire et encore moins milliardaire.
Travailler pour vivre certes, mais pas forcément vivre pour travailler.
Enfin, et c’est essentiel, le travail le dimanche n’a rien à voir avec la compétitivité de notre pays pour la simple et bonne raison qu’il concerne avant tout les commerces et les magasins qui vendent leurs produits ici, dans notre pays. Ce débat n’a rien à voir avec les délocalisations ou l’industrialisation de la France.Ouvrir ou pas le Bricomachin de la zone de Tintouin-les-oies ne changera rien à la compétitive globale de notre pays.
Internet versus magasin
Le véritable enjeu pour les commerces en réalité c’est la lutte contre les ventes en ligne. Ce qui est bien en ouvrant le dimanche, c’est que les magasins vont tabler et viser les achats d’impulsion, l’achat immédiat, celui qui ne peut pas attendre, que ce soit un pot de peinture, l’encaissement d’un chèque dans votre agence bancaire qui finira par être ouverte le dimanche, jusqu’à l’achat de votre dernière tablette Apple que vous voulez là, maintenant, tout de suite. Pourtant, là encore, il est indispensable de rappeler la dimension humaine de l’homme. L’homme ne doit pas être réduit à sa dimension de consommateur. L’homme n’est pas qu’un consommateur. De la même façon nous ne devons pas accepter que la perception de notre liberté ne soit réduite qu’à la liberté de consommer. La consommation c’est la négation de l’homme et de sa dimension humaine, de sa capacité d’intelligence et de création. L’homme est capable de gratuité, de courage et d’abnégation. Il est capable de générosité et de dons. Ce sont ces valeurs-là que nous devons encourager, pas celles qui se développent actuellement et qui ne peuvent qu’aboutir à notre asservissement le plus complet. Il faut donc maintenir un temps de consommation réduite où les individus doivent pouvoir faire autre chose que de se rassembler une fois de plus dans ces temples modernes et sans âme que sont les super et les hyper-bidules, immenses hangars de zones périphériques aussi laides que déprimantes.
Ouverture dominicale : premier bilan mitigé chez Bricorama
Et justement, toute cette histoire du travail dominical apparaît bien de plus en plus comme une escroquerie à la croissance économique. Cela va créer de l’emploi, on ne peut pas se passer d’emploi actuellement, et donc cette remarque justifierait tout, même l’injustifiable. C’est en tout cas ce que montre cet article de France Info où globalement, malgré le travail et l’ouverture le dimanche, le chiffre d’affaires de Bricorama prend une claque… Le bilan est mauvais. Et l’exemple de Bricorama, fer de lance pour le travail dominical, montre bien qu’il n’y a aucun lien systématique. À ce rythme, Bricomachin finira par faire faillite et à licencier tout le monde, y compris ceux qui bossent le dimanche. Économiquement, ceux qui ont 100 euros de pouvoir d’achat disponible dépenseront 100 euros. Peu importe qu’il le fasse en 1 fois 100 euros le dimanche à 15h ou en 5 fois 20 euros du lundi au vendredi dans les heures d’ouverture traditionnelles de 9h00 à 19h00. Ils dépenseront 100. Assureront 100 euros de CA et pas un de plus. Lorsque tout le monde sera ouvert le dimanche, ce sera, pour toutes les entreprises, un jeu à somme nul (ce qui n’est pas le cas si je suis le seul ouvert le dimanche). Macro-économiquement, le travail dominical ne peut être que marginal. En terme de création d’emplois, on déplacera juste les effectifs. Presque personne les lundi, mardi, mercredi et jeudi et tout le monde sur le VSD (vendredi, samedi, dimanche)… Voilà la réalité évidente, mais nous aurons déstructuré un peu plus la société et fait un pas de plus vers encore davantage d’avilissement à la consommation.Le bonheur ne réside pas et ne peut pas résider dans la consommation. L’homme est un « animal » social et il a besoin de l’autre.
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Mais, finalement, j'ai comme un doute: si  le Contrarien n'avait pas entièrement tort?
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- Relayé par Agoravox
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dimanche 22 février 2015

Sacré dimanche !


 C'est dimanche.
                    Je n'irai pas chez Leclerc, ni à Bricorama.
                               Juste chez mon boulanger...
  Le dimanche, par (bonne) tradition, c'est un jour à part.
   Mister Macron a cédé devant les lobbies des grandes surfaces et des grands magasins des beaux quartiers parisiens. Par cette mesure, rien ne changera au problème de l'emploi.
                    Les Juifs ont depuis longtemps leur Sabbat, mais bien avant les Assyriens ménageaient un jour sacré .
     La tradition chrétienne reprit à son compte cette tradition jusqu'à la rigueur la plus absolue:
                      En 1693, un décret stipulait:
« Nous défendons à tous les marchands d'exercer leurs commerces aux jours de fêtes et de dimanches et de tenir des foires et marchés soit pour vendre soit pour acheter. Nous défendons aussi à tous les artisans d'exercer leurs arts et métiers auxdits jours comme barbiers, maréchaux, cabaretiers, chartiers, voituriers et autres. Nous exceptons toutefois les cas d'évidente nécessité dans lesquels il est permis de vendre certaines marchandises comme pain, vin, cidre, viande et à certains artisans d'exercer leurs arts et auxdits jours comme à des chirurgiens et apothicaires, boulangers, rôtisseurs, bouchers pendant les chaleurs de l'été ; maréchaux, charrons, charpentiers pour secourir les équipages de ceux qui se trouvent en voyage, dans des besoins pressants et inopinés : les chartiers pour empêcher la perte des biens de la terre après avoir pris la permission de leur curé, le tout néanmoins hors le temps du service divin autant qu'il se pourra.___Nous ordonnons aux curés, vicaires et à tous les autres confesseurs de refuser l'absolution aux marchands et artisans qui contreviendront au présent statut. Nous exhortons les seigneurs, magistrats et juges des lieux d'employer leur autorité pour empêcher la tenue des foires et marchés aux saints jours et pour les faire transférer à d'autres jours et empêcher les artisans de faire lesdits jours l'exercice de leurs arts et exécuter en cela les ordonnances de nos rois qui les défendent » (Statuts synodaux du diocèse d'Avranches, 1693, cité par A. Cabantous).
           Puis,le recul du christianisme aidant, l'anticléricalisme progressant, il y eu beaucoup de dérogations et d'entorses. Mais il faut attendre une loi du 13 juillet 1906 et pas moins de 43 articles du Code du travail pour que le dimanche redevienne (sauf exception) un jour de congé obligatoire et garanti. Sans en avoir sans doute conscience, les syndicats ouvriers adoptent la même ligne que les évêques d'antan (voir plus haut les statuts synodaux d'Avranches).
Les dérogations sont, il est vrai, nombreuses, depuis les hôpitaux jusqu'aux restaurants, en passant par les entreprises de spectacles... Ajoutons à la liste, depuis 1993, les magasins spécialisés dans la culture, puis les zones commerciales et les zones touristiques etc etc. De leur côté, les commerces de détail alimentaire gagnent le dimanche le droit d'ouvrir jusqu’à midi, voire 13h aujourd'hui.
Comme au Moyen Âge, le dimanche chômé retrouve sa vocation de marqueur social et culturel.
      Puis vient la banalisation du dimanche.
[*Robert Beck, Histoire du dimanche : de 1700 à nos jours, Bayard presse, 1997.
*Alain Cabantous, Le Dimanche, une histoire. Europe occidentale (160-1830), éd. Seuil, 2013
*Daniel Perron, Histoire du repos dominical : un jour pour faire société, éd. L'Harmattan, 2010.]
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________Le point de vue de J.Savès:
 Le travail du dimanche fausse la concurrence et détruit les emplois.  Le travail dominical ? Un désastre pour l'emploi et une atteinte gravissime à la « concurrence libre et non faussée ». Rien de moins. Vous trouvez le propos un peu fort ? Il faut qu'il le soit pour briser le dogme officiel. Le débat sur le repos dominical n'arrive pas par hasard. Il intervient alors que les six géants français de la grande distribution ont entrepris d'investir les centres urbains. Hécatombe chez les commerçants indépendants. Frappés par le lent déclin de leurs hypermarchés, Carrefour, Leclerc, Intermarché, Casino, Auchan et Système U tentent de rebondir en multipliant les supérettes en centre-ville : Carrefour City, Monop, Simply Market etc  Le problème est que les petits commerces indépendants font de la résistance.
   Les géants de la grande distribution se sont donc entendus pour éliminer les épiciers,
bouchers, charcutiers, boulangers, pâtissiers et autres marchands de primeurs. Même les pharmaciens et les libraires sont dans leur collimateur : déjà les supermarchés Monoprix se dotent d'un rayon presse.
   La banalisation du dimanche est l'arme de destruction massive qui leur permettra d'atteindre leur objectif sans coup férir, en usant de l'égarement de l'opinion par les médias et les politiciens.
  Comment cela se peut-il ? Simple comme bonjour. Dès lors que se multiplieront les ouvertures dominicales, attendons-nous à ce que les citoyens, par facilité, reportent au dimanche une bonne partie de leurs courses habituelles. C'est normal, c'est humain :« J'ai encore du travail au bureau ?... Tant pis, je rentrerai plus tard et je ferai les courses dimanche ! »
  Cette plaisante facilité est sans commune mesure avec le désastre social qui résultera de la banalisation du dimanche, quand elle arrivera à son terme, après la loi Macron.....
  ... Les géants de la grande distribution et le ministre de l'Économie avancent à petits pas, afin d'accoutumer l'opinion à leur projet, avec à chaque fois des justifications qui ont l'apparence du bon sens. Ainsi, nous dit-on, les commerçants seraient d'ores et déjà soumis à la concurrence d'internet avec la possibilité d'acheter en ligne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Oui, sauf qu'on est livré deux ou trois jours après... Commandez un livre le dimanche et vous le recevrez mardi au plus tôt. Mieux vaut attendre le lundi pour l'acheter en librairie et emporter en même temps le sourire de la caissière !Et les touristes chinois ? Y pensons-nous aux touristes chinois et à leur magot ? Mais bien sûr : les commerces de luxe n'ont pas attendu la loi Macron pour s'adapter à leurs exigences. Ne faut-il rien faire de plus ? Bien au contraire... Nous proposons de réfléchir au travail dominical en nous conformant strictement à une formule prisée par ses promoteurs néolibéraux : la « concurrence libre et non faussée » ! Cela signifie une législation simple et universelle, qui s'applique à toutes les entreprises sans distinction de secteur, de lieu ou de taille, qui respecte le droit des salariés et satisfait aux attentes de tous les citoyens en leur double qualité de consommateurs et de travailleurs..."
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lundi 15 décembre 2014

Bricoleurs du dimanche

Martine a (parfois) raison...
                                  On pensera ce que l'on veut de la loi Macron, qui mélange un peut tout. Pour faire passer la pilule?
    Certains, même au PS, estiment qu'elle ne fait que dans le détail sans toucher à des réformes essentielles (par exemple, celle annoncée mais jamais réalisée de la fiscalité) ou qu' elle ouvre la voie à une nouvelle percée social-libérale dans notre pays, qui aurait surtout besoin, plus que tout, d'envoyer des signes (souvent symboliques) d'enfant sage conformiste à notre voisine d'Outre-Rhin, qui fait la loi à la place de Bruxelles.

      Même si certaines dispositions méritent débat, comme le statut de certaines professions réglementées, il en est une dont on se demande ce qu'elle pourrait bien rapporter, sinon faire plaisir aux grandes surfaces et aux boutiques de luxe parisiennes et dégrader un peu plus les conditions de travail de beaucoup, souvent précarisés. Le débat tourne surtout autour d'une des dispositions, qui peut-être, dans 10 ans, apparaîtra d'une grande banalité, sauf si elle gagne en extension et en généralisation: le travail du dimanche, serpent de mer depuis des décennies: les mastodontes de la vente surtout y tiennent. Même si cela se fait aux dépens du petit commerce, déjà écrasé par les mammouths, et de personnels surtout précaires, donc demandeurs pas nécessité, parfois manipulés:
         "... En matière de communication, le secteur de la grande distribution en connaît un rayon. En 1991, l’offensive patronale s’accompagnait d’une campagne concoctée par le publicitaire Jacques Séguéla : « Monsieur le ministre du commerce, si vous avez de bonnes raisons pour interdire aux commerçants d’ouvrir librement le dimanche, c’est que vous avez sûrement de bonnes raisons pour interdire aux Français de vivre librement leur dimanche. » Son association Liberté le dimanche, discrètement financée par Ikea et Virgin Megastore, bénéficie alors d’une large couverture médiatique. « Quand est-ce que ce pays va se réveiller ? Quand est-ce qu’on va aller de l’avant ? Il y a trente ans qu’aux Etats-Unis tous les magasins sont ouverts le dimanche ! », s’exaspérait M. Séguéla au JT de 13 heures sur Antenne 2, le 14 mai 1991. En 2013, une autre agence de communication, Les Ateliers Corporate, relaie le propos des entrepreneurs du bricolage. On découvre que les salariés de Castorama et de Leroy-Merlin regroupés au sein du collectif des Bricoleurs du dimanche, si prompts à soutenir leur direction, ont reçu quelques cours de coaching financés par leurs employeurs..."
     Après tout,  comme tout le monde, je vais chercher ma baguette le dimanche, je suis déjà allé aux urgences le jour du Seigneur et j'ai même pris le train, parfois la tentation du restaurant me guette, j'aurais besoin  des pompiers si ma maison brûle quand je suis au cinéma, etc...Donc je peux faire travailler pas mal de monde le dimanche....
  Nécessité et détente obligent: le travail du dimanche s'impose ou à fini par s'imposer dans certains cas.
           Mais en faire une règle universelle, aux effets incertains, non merci!. Même si c'est au début, comme promis, quelques dimanches, on sait comment l'exception finit par devenir la règle.
   Selon les ardents promoteurs de l'idée, le travail dominical favoriserait la croissance et l'emploi (précaire?). Amen!
   Ce n'est nullement démontré et certains pays européens ne suivent pas cette voie ou y ont finalement renoncé.
           IL faut résister au  totalitarisme marchand, qui est déjà assez envahissant, en faisant croire que l'on fait une politique de gauche  .
   Le temps n'est pas que de l'argent...
           Comme dit Charles:
       On l’aime ou pas (Martine)peu importe. Ce qui est sûr, c’est qu’à gauche, seule Martine Aubry est audible et donne de la voix sur le sujet des 35 heures mais aussi et surtout sur le travail dominical.
«Valorisons l’être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre », écrit l’ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin, qui refuse la généralisation de la société de consommation, dénonce une «régression » sociale et promet de la combattre « au niveau national et dans ma ville ». 
Martine Aubry a été la seule à dire publiquement que le travail le dimanche et la loi Macron par extension c’est faire « de la consommation l’alpha et l’oméga ».
Je pense en tant qu’économiste que le disponible de pouvoir d’achat est identique qu’il soit dépensé sur 5 ou 12 dimanches ou plus dans l’année. Vous pouvez dépenser vos 100 euros sur 5 jours ou sur 7, vous ne dépenserez que 100 euros.
Je pense, en tant que citoyen et humaniste, que l’homme ne peut pas et ne doit pas être réduit uniquement à sa dimension de consommateur...."
    Que du bon sens, voire même de la sagesse!
           La gauche n'aurait-elle à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de consommation ?
  Alain Minc, conseiller des banquiers et apôtre du libéralisme achevé, critiquait naguère l'argent fou.
   La vraie vie est ailleurs...que chez Auchan, Ikea ou Cartier.
   Le bonheur est en famille, dans le pré, au bout du guidon...ou ailleurs. Chacun, croyant ou non, devrait pouvoir s'inventer le dimanche qu'il veut, en s'échappant des contraintes physiques et/ou psychologiques de la semaine.
          Mais où sont les dimanches d'antan?..
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-Réaction de P.Joxe
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-Relayé par Agoravox 
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dimanche 13 octobre 2013

Vivement dimanche prochain!

 Ciel, mon dimanche!
                                Aujourd'hui le ciel est vide et le dimanche n'est que le 7ème jour de la semaine selon notre calendrier actuel.
                                             Sacré dimanche !            Toute une histoire...(*)
       Le dimanche n'est plus sacré pour la plupart de nos contemporains. Il le fut longtemps. Officiellement, depuis Constantin:
 [Dimanche est un nom propre issu de *diominicu (*non attesté), qui remonte au gallo-roman *didominicu par dissimilation consonantique, lui-même du latin chrétien dies dominica (latin dies Dominicus) « jour du Seigneur ». L'étymologie du terme peut être retracée à partir de la Didachè : Dies dominicus est une traduction du grec Kuriake Heméra (quoi que la Didaché ne définisse pas le "jour du Seigneur" de façon explicite comme étant le dimanche). L'expression appliquée à ce jour de la semaine est un usage chrétien manifestement fort ancien.] (Wiki)
    Il s'est laïcisé, banalisé, comme les fêtes ci-devant religieuses, dont certains ont oublié l'origine, et qui  ne sont plus que des temps de loisirs.
 Mais la tradition perdure et l'importance d'un repos en fin de semaine s'impose non seulement comme une pratique culturelle, mais surtout comme un temps d'arrêt pour une majorité, temps de rupture par rapport au temps de la production et des services, des rythmes imposés, des contraintes sociales en tous genres. Temps familial permettant un regroupement et des échanges souvent problématiques par ailleurs, surtout en milieu urbain. Temps pour d'autres formes de liberté, où les rythmes habituels sont modifiés, où d'autres modes de vie peuvent être inventés. 
Temps de se poser et de perdre son temps.
      Du temps. Avoir du temps, du temps à soi, du temps pour faire autre chose, ou rien, en lâchant prise, en se mettant hors-circuit  des cycles de la logique fordienne et ultralibérale, des rythmes assèchants de la production/consommation, de la course au profit, de la marchandisation du monde, de la vitesse, du sentiment d'urgence.
Le temps n'est pas que de l'argent.
     La question revient, comme une grand messe médiatique!...A travers le débat biaisé et déjà ancien de l'autorisation d'ouverture de certaines surfaces commerciales, qui pourraient en préparer bien d'autres. Ceux qui s'accrochent à l'emploi ce jour-là, pressés par leur direction, pourraient bien  voir alors disparaître le petit avantage qu'ils revendiquent, expression de salaires insuffisants.
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(*) "... Avec la révolution industrielle et le besoin de main-d’œuvre, la bourgeoisie finit par avoir le dernier mot. L'obligation du repos dominical est supprimée en 1880, au début de la IIIe République. Tout y concourt. L'anticléricalisme militant de cette époque justifie que l'on mette à bas un «archaïsme» religieux. 
Les dirigeants républicains se méfient par ailleurs des ouvriers, qu'ils soupçonnent de sympathie pour la Commune, le socialisme et l'anarchie, ainsi que d'une irrésistible propension à la paresse. Les romans d'Émile Zola démontrent à satiété que le loisir dominical n'a d'autre effet que d'entraîner les ouvriers vers le vice et la boisson.
Mais comme aujourd'hui, employés des grands magasins, syndicats ouvriers et associations religieuses s'allient alors pour retrouver un droit qui devient un des symboles de la lutte sociale, à l'égal de la lutte concomitante pour une journée de travail limitée à huit heures.
Il faut attendre une loi du 13 juillet 1906 et pas moins de 43 articles du Code du travail pour que le dimanche redevienne (sauf exception) un jour de congé obligatoire et garanti. Sans en avoir sans doute conscience, les syndicats ouvriers adoptent la même ligne que les évêques d'antan...
Les dérogations sont, il est vrai, nombreuses, depuis les hôpitaux jusqu'aux restaurants, en passant par les entreprises de spectacles... Ajoutons à la liste, depuis 1993, les magasins spécialisés dans la culture, puis les zones commerciales et les zones touristiques etc etc. De leur côté, les commerces de détail alimentaire gagnent le dimanche le droit d'ouvrir jusqu’à midi, voire 13h aujourd'hui..."___________________________

lundi 23 juin 2025

Paroles d'Iranienne

     La fondatrice de l’association We Are Iranian Students réagit aux bombardements de l’armée des États-Unis, qui ravivent le traumatisme de l’attaque de l’Irak de 2003. « L’ingérence extérieure n’a jamais apporté autre chose que du chaos », dit cette opposante au régime des mollahs.                                                                                            

DerrièreDerrière son son pupitre, Donald Trump a vanté un « succès militaire spectaculaire ». Si le « président de la paix » a fait mine d’envisager la voie diplomatique quelques jours, il a finalement préféré la force des bombes, larguées sur les trois sites nucléaires iranien de Natanz, Ispahan et Fordo dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin.En entrant brusquement en guerre avec l’Iran, les États-Unis ont choqué le monde diplomatique occidental, qui peinait encore à trouver, ce dimanche au réveil, les mots pour y répondre. Tout juste l’Union européenne a-t-elle demandé l’évitement d’une « spirale de chaos ». L’Iran, par la voix du ministre Abbas Araghtchi, parle quant à lui d’« événement scandaleux » et de « conséquences durables ».                         Pendant ce temps, 90 millions d’habitants et d’habitantes peinent à faire entendre leurs voix. Les autorités iraniennes ont imposé depuis le 18 juin une coupure d’Internet, limitant toute communication avec l’intérieur du pays. Mais s’ils pouvaient parler, seraient-ils pour autant entendus ? Aïda Tavakoli, doctorante à l’université de Cergy-Paris et fondatrice de l’association We Are Iranian Students, dénonce la dépolitisation de la population iranienne, réduite soit au silence, soit au statut de victime démobilisée....

Derrièreson pupitre, Donald Trump a vanté un « succès militaire spectaculaire ». Si le « président de la paix » a fait mine d’envisager la voie diplomatique quelques jours, il a finalement préféré la force des bombes, larguées sur les trois sites nucléaires iranien de Natanz, Ispahan et Fordo dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin. Aïda Tavakoli :                 "...En entrant brusquement en guerre avec l’Iran, les États-Unis ont choqué le monde diplomatique occidental, qui peinait encore à trouver, ce dimanche au réveil, les mots pour y répondre. Tout juste l’Union européenne a-t-elle demandé l’évitement d’une « spirale de chaos ». L’Iran, par la voix du ministre Abbas Araghtchi, parle quant à lui d’« événement scandaleux » et de « conséquences durables ».


            "...... 90 millions d’habitants et d’habitantes peinent à faire entendre leurs voix. Les autorités iraniennes ont imposé depuis le 18 juin une coupure d’Internet, limitant toute communication avec l’intérieur du pays. Mais s’ils pouvaient parler, seraient-ils pour autant entendus ? Aïda Tavakoli, doctorante à l’université de Cergy-Paris et fondatrice de l’association We Are Iranian Students, dénonce la dépolitisation de la population iranienne, réduite soit au silence, soit au statut de victime démobilisée.

Aïda Tavakoli : C’est une démonstration, une fois encore, du fait que l’ordre qu’on a tenté d’établir après la Seconde Guerre mondiale est constamment bafoué par ses dirigeants. Aux États-Unis, certains ont rappelé que Trump a été élu sur ses prétendues capacités à ramener la paix dans le monde… mais qu’il vient de s’engager à la place dans une guerre. Les leçons de l’histoire ne sont jamais apprises.                _______Ça me rappelle de très mauvais souvenirs de 2003, quand les États-Unis ont attaqué l’Irak. À l’époque, ils avaient une rhétorique différente de celle de Trump, mais la même intention : prétexter rendre le monde plus sûr, grâce à une attaque. Mais ramener la paix avec des bombes illégales, ça n’a jamais fonctionné. Même depuis la chute de Saddam Hussein, la région n’est toujours pas stable.

De surcroît, dans le cas de l’Irak, l’attaque était basée sur un mensonge : les Irakiens n’avaient pas d’armes de destruction massive. Tous ces dirigeants qui se positionnent comme défenseurs du monde libre ont en fait, dans leur histoire, allègrement diffusé des propagandes mensongères pour attaquer des pays, dont les populations civiles paient le prix. L’ingérence extérieure n’a jamais apporté autre chose que du chaos. On envoie des bombes, pour libérer prétendument une population. Or les bombes écrasent, amènent du chaos, appauvrissent et invisibilisent.                                                                                                                                                                          Je ne comprends pas que le président français décide encore de négocier avec des mollahs. Si je condamne fermement, sans aucune ambiguïté, les bombardements israéliens et l’ingérence américaine, je condamne tout aussi fermement Emmanuel Macron, qui propose, comme alternative, de négocier avec un régime qui est pourtant terminé. Il n’est ni un partenaire crédible pour l’Occident ni un représentant légitime de la population civile iranienne. Les populations civiles sont radicalement méprisées.                                                                 Ceux qui doivent se trouver à la table des négociations aujourd’hui, ce sont les opposants politiques iraniens, qui sont dans les prisons. On devrait être capables de les considérer comme des représentants légitimes de la société civile et de donner à cette dernière la possibilité de choisir son gouvernement suivant, d’organiser un processus électoral libre sous surveillance internationale.                                                                                                                                          Quand on considère la population, c’est uniquement comme un dommage collatéral : des gens qu’il faudrait protéger ; des femmes et des enfants… Mais ce n’est pas juste des gens qui vivent dans leur maison et qui sont bombardés, c’est une force politique ! Elle doit être associée au processus politique de son pays, qui a le droit à l’autodétermination. Or, tout est invisibilisé : les structures, les demandes, les potentiels leaders…Il y a un processus de dépolitisation, qui se fait aux dépens des populations civiles, pas seulement iraniennes, mais aussi palestiniennes, gazaouies en particulier, de la population israélienne qui reçoit des missiles iraniens, de la population syrienne qui a souffert pendant quinze ans… Ces populations sont radicalement méprisées. C’est une décision totalitaire de ne jamais considérer ces populations civiles comme ayant droit à l’autodétermination.   C’est complètement irresponsable. L’ensemble de la communauté internationale, censée défendre les principes d’un monde libre et les droits fondamentaux humains, manque de lucidité face à ce qu’on est en train de construire comme monde.                                                                                             Giuliano da Empoli l’a écrit dans son essai brillant L’Heure des prédateurs (Gallimard, avril 2025) : les prédateurs, ce sont ces dirigeants comme Trump, Poutine, Nétanyahou, Khamenei, qui n’ont aucune vision du monde. Leurs actions sont vides de sens, elles ne sont que des démonstrations de pouvoir et de rapports de force. Derrière, il n’y a rien d’autre, pas d’ordre du monde, pas de protection des civils, pas de vision, pas d’avenir. Ce n’est que de l’effet de surprise, un théâtre de l’absurde...."     Le monde que nous proposent aujourd’hui Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, c’est un monde dans lequel, quand un dirigeant nous déplaît, on s’autorise à envisager de le tuer ! Ali Khamenei est évidemment un criminel, qui devrait être derrière les barreaux et qui ne représente plus la population iranienne, mais l’Iran est un pays souverain, qui a des frontières. De quel droit un autre pays pourrait-il s’autoriser à tuer un dirigeant ? Et demain, si on arrive à avoir un dirigeant choisi par la population iranienne à travers des élections libres, mais qu’il n’est pas au goût de M. Trump, on fait comment ?  "                                                                                     ____            On ne libérera pas les femmes iraniennes en bombardant leur pays  (Merci à médiapart)   


                        ________________________________       

______Hypothèses et incertitudes.  ____ Scénarii possibles...___Faire oublier Gaza  _____ Et l'état de droit?... ___ Décision unilatérale    ______ Double standart  ______Bombe de la démesure  __ Question de pétrole aussi... ___ Et la suite?..._____________

                "...Le Marteau de nuit s’est abattu sur le territoire iranien sans que le Président Trump se soit tourné, au préalable, vers le Congrès américain et ses représentants élus en quête de leur approbation – ce qui soulève des questions sur la légalité et la légitimité de l’opération. Pas particulièrement impressionné par ces protestations immédiates, Donald Trump a qualifié l’opération de « très réussie », affirmant que les installations nucléaires iraniennes avaient été « totalement détruites » – ce que personne, à ce stade, n’est en mesure de confirmer ou infirmer. Puis il a menacé le régime iranien de nouvelles frappes, lancées directement depuis les États-Unis, si le pays « ne choisissait pas la paix »...______________