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vendredi 15 avril 2016

Hold-up légal sur les comptes?

       ... En cas de nouvelle crise bancaire
                                                            Quand un bateau commence dangereusement à prendre l'eau, il peut y avoir deux solutions: soit demander et attendre du secours, soit solliciter en urgence l'équipage et mobiliser les passagers pour écoper au plus vite afin d'éviter de sombrer, en attendant le salut.
      Jusqu'ici, en période de crise,  d'énormes prises de risques bancaires qui confinaient à l'aveuglement fou, l'Etat s'était résolu, contraint et forcé, à renflouer les caisses des organismes qui avaient cédé sans retenue à l'ivresse spéculative, en mettant en péril tout le système, la confiance et l'investissement. On ne voulait pas revivre 1929.
    Ils étaient too big to fail..Il fallait les sauver malgré tout, voire les nationaliser pour un temps, celui  du dégrisement, de reconstitution de fonds propres, d'évacuation des éléments pourris, connus ou masqués, vers des poubelles créées pour l'occasion (bad banks)
        Le bail out, c'est fini. Mais rien n'est réglé  sur le fond, la météo reste préoccupante, la situation  est toujours périlleuse ou mal appréciée concernant des organismes de placements ou d'affaires, qui mélangent toujours dangereusement les deux activités,  qui inquiètent le monde de l'économie, comme par exemple pour  la Deutsche Bank, certaines banques italiennes, pour ne parler que d'Europe ...Sans les fonds de la BCE, souvent à taux 0 ou négatif, certaines sombreraient. La Deutsche Bank est encore plus dans la tourmente. 
  L'opacité est encore grande. Le casier judiciaire de certaines banques n'est pas vierge...  
  Pour les prochaines crises qui menacent, l'Etat a déjà donné.. Au prix de son affaiblissement et de sa dépendance renforcée.
          Voici venu le temps de possibles bail in:
     Aux déposants de renflouer, d'une manière ou d'une autre la banque dans laquelle ils n'ont pas mis que leur confiance, comme l'autrefois vertueux Crédit agricole ou la Société générale.
       Le principe était dans l'air depuis longtemps, mais aujourd'hui une réglementation l'autorise.
          Comme la séparation réclamée des grandes banques n'existe pas, malgré les promesses faites, le danger menace tout le monde, à des degrés divers.
     Seraient concernés dans l'ordre: les actionnaires (ce qui est tout à fait normal !), puis ceux qui ont fait confiance à la banque en lui achetant des obligations (là, cela devient discutable), enfin, si cela ne suffit pas, la banque pourra se servir dans les comptes de ses clients (ici, c’est de la spoliation ou du vol légalisé pur et simple) !
   Tout commence avec l'affaire de Chypre, que l'on a pris comme un simple.cas d'exception. Remember 2013...
        Ce que d'aucuns appellent un hold-up sur les comptes bancaires est devenu légal.
              L’Autriche inaugure le premier “bail-in” européen d’une banque en faillite. Sans bruit.
                   A quand les suivantes?
  La répétition est à craindre, si...  La prochaine crise financière pourrait se régler sur le dos du plus grand nombre.
              .. La directive européenne BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive) (qui) permet aux banques en situation de faillite de se renflouer en puisant directement dans les comptes de leurs clients. C’est légal en Europe depuis le 1er janvier 2016. Plus récemment nous apprenions que les Etats-Unis s’engageaient sur la même voie au moment où la Fed abandonnait un de ses mandats originaux de 1913, celui de « prêteur de dernier ressort », des banques en difficulté, justement. Dernièrement, c’est le Canada qui a adopté ce même type de procédure en instaurant un régime de recapitalisation interne des banques....
   Des garanties sont théoriquement prévues...mais comment un Etat en faillite pourrait garantir quoi que ce soit? On ne peut une deuxième fois lui faire les poches, et la planche à billet s'use vite...
     Mais que vaut la garantie des dépôts? Elle n'est pas une certitude. Selon C.Sannat:
                                 Depuis le début de la crise dite « des subprimes » qui a commencé en 2007 nous avons privatisé les bénéfices des banques et socialisé les pertes qui étaient prises en charge par les états selon le principe du « too big to fail » c'est-à-dire trop gros pour faire faillite.
      Pourtant il ne faut pas se leurrer. Par définition et c'est d'une logique implacable, une banque « too big to fail » est également bien souvent « too big to save » c'est-à-dire bien trop grosse pour être sauvée même par les états. C'est ce que vous avez vu avec la Grèce (qui n'est pas un paradis fiscal rempli de mafieux russes) ou encore avec Chypre. Mais c'est aussi le cas des banques du Luxembourg dont les bilans représenteraient environ 30 fois la taille du PIB du pays, ou encore de la France dont le seul bilan de la BNP est égal à notre PIB... et pourtant nous non plus nous ne sommes pas à proprement parler un paradis fiscal.
    Nous en sommes donc arrivés en Europe au moment où nous sommes obligés de reconnaitre que nous ne sommes pas capables de sauver nos banques (ce qui est connu depuis plus de cinq ans d'ailleurs), d'où l'invention du terme « bail-in » qui consiste à dire que les obligataires (ceux qui ont prété aux banques en achetant des obligations), les actionnaires (les propriétaires des banques) et également les déposants (qui n'ont pas d'argent en banque puisque les dépôts à vue sont des créances sur la banque...) seront désormais mis à contribution pour régler la note en lieu et place des états qui ne le peuvent pas puisqu'ils sont également insolvables. 
     ...La non plus, n'imaginez pas un seul instant que la garantie des dépôts est une certitude, y compris pour les comptes de moins de 100 000 euros. Pour le moment cela tient. Mais en fonction des cas, des banques, des pays et de la typologie des dépôts, sauver une banque peut nécessiter de baisser le seuil de garantie voire même de le supprimer.
                    Si elle est appliquée à une certaine échelle, la politique du  bail-in  accélérerait la désintégration du système
                                 Croisons les doigts ou prions, selon les cas...Ou bien agissons.
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lundi 11 septembre 2023

Banques: bancales?

Tout n'est pas réglé

                                         Une vieille histoire...souvent très mouvementée.

                    Certains, parmi les plus pessimistes, s'attendent à une nouvelle faillite bancaire d'ampleur, comme en 2008, mais pour d'autres raisons. Malgré une certaine garantie limitée (théoriquement) pour les particuliers. Malgré les apaisements officiels. Rien n'est jamais sûr en ce domaine.  La surliquidité actuelle à l'échelle mondiale est un risque envisagé comme possible. Dans le système financier, les fragilités sont multiples, pas seulement en Allemagne.. La relative séparation des banques est encore en question, après la crise de 2008, Cela ne suffira pas à éviter des dérapages futurs.                                                                              Le système bancaire, tel qu'il fonctionne, est toujours instable. Comprendre et anticiper les crises est chose très complexe. Un exercice d'équilibrisme. Aujourd'hui des risques se multiplient. Mais l'opacité est toujours présente Jusqu'ici tout va bien. Mais en cas de nouvelle crise bancaire, les même causes produiront les mêmes effets...                           Comme nous le signalions naguère: 

                                                            Quand un bateau commence dangereusement à prendre l'eau, il peut y avoir deux solutions: soit demander et attendre du secours, soit solliciter en urgence l'équipage et mobiliser les passagers pour écoper au plus vite afin d'éviter de sombrer, en attendant le salut.
      Jusqu'ici, en période de crise,  d'énormes prises de risques bancaires qui confinaient à l'aveuglement fou, l'Etat s'était résolu, contraint et forcé, à renflouer les caisses des organismes qui avaient cédé sans retenue à l'ivresse spéculative, en mettant en péril tout le système, la confiance et l'investissement. On ne voulait pas revivre 1929.
    Ils étaient too big to fail..Il fallait les sauver malgré tout, voire les nationaliser pour un temps, celui  du dégrisement, de reconstitution de fonds propres, d'évacuation des éléments pourris, connus ou masqués, vers des poubelles créées pour l'occasion (bad banks)
        Le bail out, c'est fini. Mais rien n'est réglé  sur le fond, la météo reste préoccupante, la situation  est toujours périlleuse ou mal appréciée concernant des organismes de placements ou d'affaires, qui mélangent toujours dangereusement les deux activités,  qui inquiètent le monde de l'économie, comme par exemple pour  la Deutsche Bank, certaines banques italiennes, pour ne parler que d'Europe ...Sans les fonds de la BCE, souvent à taux 0 ou négatif, certaines sombreraient. La Deutsche Bank est encore plus dans la tourmente. 
  L'opacité est encore grande. Le casier judiciaire de certaines banques n'est pas vierge.. 
  Pour les prochaines crises qui menacent, l'Etat a déjà donné.. Au prix de son affaiblissement et de sa dépendance renforcée.
          Voici venu le temps de possibles bail in:
     Aux déposants de renflouer, d'une manière ou d'une autre la banque dans laquelle ils n'ont pas mis que leur confiance, comme l'autrefois vertueux Crédit agricole ou la Société générale.
       Le principe était dans l'air depuis longtemps, mais aujourd'hui une réglementation l'autorise.
          Comme la séparation réclamée des grandes banques n'existe pas, malgré les promesses faites, le danger menace tout le monde, à des degrés divers.
     Seraient concernés dans l'ordre: les actionnaires (ce qui est tout à fait normal !), puis ceux qui ont fait confiance à la banque en lui achetant des obligations (là, cela devient discutable), enfin, si cela ne suffit pas, la banque pourra se servir dans les comptes de ses clients (ici, c’est de la spoliation ou du vol légalisé pur et simple) !
   Tout commence avec l'affaire de Chypre, que l'on a pris comme un simple cas d'exception. Remember 2013...
        Ce que d'aucuns appellent un hold-up sur les comptes bancaires est devenu légal.
              L’Autriche inaugure le premier “bail-in” européen d’une banque en faillite. Sans bruit.
                   A quand les suivantes?
  La répétition est à craindre, si...  La prochaine crise financière pourrait se régler sur le dos du plus grand nombre.
              .. La directive européenne BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive) (qui) permet aux banques en situation de faillite de se renflouer en puisant directement dans les comptes de leurs clients. C’est légal en Europe depuis le 1er janvier 2016. Plus récemment nous apprenions que les Etats-Unis s’engageaient sur la même voie au moment où la Fed abandonnait un de ses mandats originaux de 1913, celui de « prêteur de dernier ressort », des banques en difficulté, justement. Dernièrement, c’esle Canada qui a adopté ce même type de procédure en instaurant un régime de recapitalisation interne des banques....
   Des garanties sont théoriquement prévues...mais comment un Etat en faillite pourrait garantir quoi que ce soit? On ne peut une deuxième fois lui faire les poches, et la planche à billet s'use vite...
     Mais que vaut la garantie des dépôts? Elle n'est pas une certitude. Selon C.Sannat:
                                 Depuis le début de la crise dite « des subprimes » qui a commencé en 2007 nous avons privatisé les bénéfices des banques et socialisé les pertes qui étaient prises en charge par les états selon le principe du « too big to fail » c'est-à-dire trop gros pour faire faillite.
      Pourtant il ne faut pas se leurrer. Par définition et c'est d'une logique implacable, une banque « too big to fail » est également bien souvent « too big to save » c'est-à-dire bien trop grosse pour être sauvée même par les états. C'est ce que vous avez vu avec la Grèce (qui n'est pas un paradis fiscal rempli de mafieux russes) ou encore avec Chypre. Mais c'est aussi le cas des banques du Luxembourg dont les bilans représenteraient environ 30 fois la taille du PIB du pays, ou encore de la France dont le seul bilan de la BNP est égal à notre PIB... et pourtant nous non plus nous ne sommes pas à proprement parler un paradis fiscal.
    Nous en sommes donc arrivés en Europe au moment où nous sommes obligés de reconnaitre que nous ne sommes pas capables de sauver nos banques (ce qui est connu depuis plus de cinq ans d'ailleurs), d'où l'invention du terme « bail-in » qui consiste à dire que les obligataires (ceux qui ont prété aux banques en achetant des obligations), les actionnaires (les propriétaires des banques) et également les déposants (qui n'ont pas d'argent en banque puisque les dépôts à vue sont des créances sur la banque...) seront désormais mis à contribution pour régler la note en lieu et place des états qui ne le peuvent pas puisqu'ils sont également insolvables. 
     ...La non plus, n'imaginez pas un seul instant que la garantie des dépôts est une certitude, y compris pour les comptes de moins de 100 000 euros. Pour le moment cela tient. Mais en fonction des cas, des banques, des pays et de la typologie des dépôts, sauver une banque peut nécessiter de baisser le seuil de garantie voire même de le supprimer.
                    Si elle est appliquée à une certaine échelle, la politique du  bail-in  accélérerait la désintégration du système
                                 Croisons les doigts ou prions, selon les cas...Ou bien agissons.

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mercredi 28 septembre 2016

Deutsche Bank: Achtung!

 Sueurs froides pour Angela Merkel
                                                         Qui se trouve comme dans une nasse.
    Mais qui ne veut pas intervenir pour l'instant. 
     Mais ce sont aussi les marchés financiers, les banques, toutes  interconnectées, qui se font du souci.
        Cela fait quelque temps...Même si elle n'est pas la seule.
 C'est un appel au secours: Deutsche-Bank-Chef Cryan ruft um Hilfe
 __ La Deutsche Banktoo big to failtoo big to jail et too big to help, est en effet dans le collimateur:
___" Deutsche Bank est l’exemple le plus criant : selon son rapport annuel, la fraction de ses activités concernant l’économie réelle (prêts à des entreprises, des ménages ou des Etats) représentait 18 % seulement de son bilan total, soit une partie très modeste. Cela veut dire que la Deutsche Bank est une sorte de hedge fund camouflé en banque de détail !"
        A l'heure où l'horizon financier s'assombrit.
              La politique allemande de stabilité est le ressort principal de ce phénomène, outre les pratiques douteuses de l'institution financière:
    ...C'est toute l'ambiguïté du rapport allemand à l'Europe. D'un côté, la volonté affichée de transmettre à l'ensemble de la zone euro, la Stabilitätskultur, la « culture de stabilité » dont la presse conservatrice d'outre-Rhin ne cesse de regretter l'absence au sud du continent. Et de l'autre, cette culture a précisément donné naissance à des monstres financiers qui, régulièrement, mettent en péril régulièrement l'économie européenne. Car Deutsche Bank n'est pas un cas isolé : le secteur financier allemand - et européen qui dépend aussi de cet excédent - est un colosse aux pieds d'argile, et ce fait est en grande partie le fruit du modèle économique allemand dit de « stabilité. » Qu'est-ce donc que cette « culture de la stabilité » ? Elle repose principalement sur une inflation contenue, clé pour une croissance réduite des salaires. Ceci induit une demande intérieure faible et une amélioration de la compétitivité externe qui favorise la croissance des exportations. Autrement dit, la « culture de stabilité » se traduit dans les faits par une explosion des excédents commerciaux et des excédents courants. Car tout réemploi de ces excédents dans la demande intérieure risque de stimuler la demande intérieure, donc l'inflation. Ce modèle génère donc mécaniquement des excédents considérables. Aussi peut-on constater que l'application de ce modèle à la zone euro a conduit cette dernière à augmenter de 10 milliards d'euros l'excédent courant de l'union monétaire qui atteint désormais 3 % de son PIB
     Merkel refuse de payer.  Mais le risque est là:
               Si l'on en croit Zero Hedge, dans un article du 21 Septembre sur Veritaseum, Reggie Middleton, dans une analyse sur l’ effort de recapitalisation probable de Deutsche Bank , tout en demandant un renflouement (Bail out) par les contribuables ou un Bail-in par les Déposantallemands
    Middleton a noté que la Deutsche Bank a plus de $ 2.5 billions de dollars en exposition aux dérivés auquels elle fera face cette année. (Les € 42 billions de dérivés (notionnels) connus à la Deutsche Bank restent sous une pression sévère. Sa capitalisation boursière est de 17 milliards $)
   Le 23 Avril, la Deutsche Bank a été condamnée à une amende de 2,5 milliards $ par rapport au trucage des taux LIBOR. 
   Le 16 Septembre, le département américain de la Justice a mis une amende de $ 14 milliards à la Deutsche Bank  pour fraude en valeurs mobilières hypothécaires menant à la crise mondiale de 2007-2009.
   Aujourd’hui, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu toute Assistance (bail in ou bail out) pourla Deutsche Bank .
          Quelques questions se posent :
  1. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à l’effondrement du système bancaire italien ?
  2. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à d’autres banques européennes en difficulté ?
  3. Est ce que Deutsch Bank se prépare pour une avalanche d’accusations de fraude sur ses produits dérivés sur l’or ?
  4. Si un bail-in des déposants ne vient pas, comment Deutsche banque peut payer les amendes maintenant que Merkel a exclu les aides d’État?______________
  5. Un grand corps malade  pour Mediapart:
  6.       ...L’Allemagne refuse d’être le garant en dernier ressort du géant financier. Dimanche, le magazine allemand Focus rapportait qu’Angela Merkel excluait toute aide du gouvernement allemand pour renflouer la Deutsche Bank. La perspective que Berlin pourrait ne pas aider sa principale banque, en difficulté, a déclenché une déroute sur les marchés. Lundi, le cours de la Deutsche Bank a chuté de 6,9 %, tombant à son plus bas niveau depuis 21 ans. Mardi, la banque a recommencé son parcours boursier chaotique, baissant encore de plus de 2 % dans la séance avant de se reprendre. La barre  symbolique des 10 euros est désormais le test pour les marchés.En un an, la Deutsche Bank a vu son cours chuter de plus de 56 %. Sa capitalisation boursière du géant allemand est désormais à peine de 14,5 milliards d’euros, deux fois moins que celle d’Uber, alors que son bilan (1 600 milliards d’euros) représente plus de la moitié du PIB allemand...
  7.  Depuis, les responsables de la Deutsche Bank tentent de calmer les esprits, démentant toute réunion avec le gouvernement. La banque, menacée par une amende record de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) par la justice américaine, est en capacité de faire face seule et n’a pas besoin de l’aide de l’État, assurait un porte-parole de la banque. Sans réellement convaincre.La confidence de la chancelière faite à Focus avait pour but de mettre un terme aux rumeurs qui agitent Berlin depuis l’annonce de l’amende record réclamée par la justice américaine. Si les responsables politiques n’ont officiellement pas réagi à cette information, en coulisses, ils ne parlent que de cela. Les scénarios s’échafaudent pour imaginer les moyens de secourir la Deutsche Bank, si nécessaire, comme sur la façon de répondre aux États-Unis à ce qui est clairement perçu comme une mesure de rétorsion :  beaucoup analysent les 14 milliards de sanctions imposés à la banque allemande comme une réponse aux 13 milliards réclamés à Apple, poursuivi pour évasion fiscale par la Commission européenne.
    Lundi, Hans Michelbach, un des responsables de la CDU, proche d’Angela Merkel, tentait de préciser la ligne arrêtée par la chancelière. « Il est inimaginable que nous aidions la Deutsche Bank avec l’argent des contribuables. Cela serait un tollé public. Le personnel politique perdrait toute crédibilité si le gouvernement franchissait cette ligne. » Avant d’ajouter : « Vous ne pouvez pas comparer la Deutsche Bank à Lehman Brothers. La banque est en position de faire face à la situation par ses propres moyens. » 
    Justement si. Cela fait des mois que des observateurs financiers comparent la trajectoire de la Deutsche Bank à Lehman Brothers, symbole de la crise financière de 2008, en se
     © zero hedge © zero hedge
    demandant si le géant allemand ne va pas être à l’origine d’une nouvelle crise. Le refus affiché du gouvernement allemand d’aider la banque renforce encore la comparaison : en 2008, le gouvernement américain aussi avait refusé, au nom de l’aléa moral, de se porter au secours de Lehman Brothers, estimant que le système était suffisamment résistant pour faire face à une faillite bancaire. On connaît la suite.L’histoire se répète rarement. Les menaces que fait peser la Deutsche Bank sur le système financier international, n’en sont pas moins réelles. Le géant bancaire allemand est devenu le grand corps malade de la finance mondiale : à la fois too big to fail, too big to jail et too big to help. Il illustre toutes les dérives passées mais aussi la faiblesse de tous les remèdes imaginés depuis la crise de 2008, comme les contradictions des politiques européennes....
  8.   
    Les poursuites engagées par le département américain de la justice relèvent d’une vieille affaire, celle des subprimes. La Deutsche Bank se voit reprocher d’avoir trompé ses clients en leur vendant des produits titrisés [residential mortgage backed security (RMBS)], adossés à des créances immobilières à la qualité douteuse, voire totalement pourries entre 2005 et 2007. Dans son livre The Big Short, Michael Lewis avait longuement décrit les dérives de la finance qui allaient mener à la crise des subprimes. Goldman Sachs et la Deutsche Bank y menaient la danse : elles étaient à l’initiative de pratiquement tous les produits que le monde allait découvrir avec stupéfaction en 2008.
    Mais il a fallu attendre de nombreuses années avant que les régulateurs imposent des sanctions. Après avoir infligé une amende de 13 milliards de dollars à JPMorgan en 2013 puis de 16,6 milliards de dollars à la Bank of America en 2014, les régulateurs ont transigé avec Goldman Sachs en lui imposant 5 milliards de dollars en janvier 2016. Et le tour de la Deutsche Bank est arrivé.
          Dans ses comptes 2015, la banque allemande a bien anticipé la menace de poursuites judiciaires : elle a provisionné 5,4 milliards d’euros pour les amendes éventuelles. La somme est bien insuffisante pour faire face à l’amende évoquée par la justice américaine. Surtout, ces provisions étaient destinées à faire face à toutes les actions judiciaires et litiges pendants : il y en a plus de 6 000. Au cours de ces deux dernières années, elle a déjà versé plus de 11 milliards de dollars d’amendes et de pénalités pour éteindre une partie des poursuites....Prêts toxiques, évasion fiscale, manipulation du Libor, manipulation sur le marché des changes et des matières premièreres
  9. Le nom de la Deutsche Bank a été associé à tous les scandales financiers révélés après la crise de 2008.    La Deutsche Skandal-Bank titrait l’hebdomadaire der Spiegel en décembre 2012, en menant une enquête au canon contre la banque et ses pratiques indignes.Officiellement, la banque n’a rien coûté aux contribuables allemands à l’inverse de certaines banques régionales mais elle a dirigé en sous-main une partie de la question grecque et européenne et a pesé, comme bien d’autres, pour que rien ne change dans la régulation. À Berlin, Angela Merkel regrette peut-être d’avoir été si compréhensive, d’avoir préféré laisser faire le temps plutôt que d’imposer un nettoyage en règle des bilans et une séparation des activités bancaires.
         Car les changements ont été menés avec beaucoup de circonspection. Le mythique président de la Deutsche Bank, le Suisse Josef Ackermann, qui propulsa la banque à la tête des géants financiers mondiaux en l’engageant dans toutes les aventures avouables et inavouables, en promettant des retours de 25 %, a dû quitter la présidence en 2013. Le duo qui lui a succédé, le Britannique Anshu Jain et Jürgen Fitschen, n’a pas tenu deux ans, emporté par les mauvais résultats et le scandale des bonus qu’ils s’étaient octroyés au même moment. 
          Le Britannique John Cryan qui a pris leur suite en 2015 est dans une position tout aussi inconfortable. Depuis son arrivée, il a supprimé plus de 9 000 emplois. Il a vendu ou arrêté les activités les plus dangereuses comme le trading pour compte propre ou sur les marchés des métaux et de l’électricité. Il tente de céder des filiales étrangères, en Chine et en Russie notamment. Mais il peine à redresser la barre. En 2015 la banque, pour la première fois de ses 146 ans d’existence, a accusé une perte de 6,7 milliards d’euros. Cette perte était liée en grande partie aux pénalités judiciaires passées et à venir. En juillet, sa filiale américaine n’a pas passé pour la deuxième fois les tests de résistance imposés par les régulateurs américains, l’obligeant à renoncer à verser un dividende à ses actionnaires.
         « Si la sanction imposée par le département américain de la justice dépasse les 4 milliards de dollars, la banque n’aura plus les fonds propres nécessaires et sera obligée de refaire une augmentation de capital », prévient une étude de Citi. « Il devrait être évident à tous les membres du Département américain de la justice que la Deutsche Bank ne peut supporter une amende de 14 milliards de dollars (...). Au-delà de 4 milliards, cela mettrait une pression sur ses fonds propres », analyse Lionel Laurent, éditorialiste chez Bloomberg. « Aussi curieux que cela paraisse, ce n’est pas une mauvaise position pour négocier pour la Deutsche Bank. Car c’est une des plus grandes banques européennes et une des institutions les plus systémiques », poursuit-il, rappelant ce que le monde financier sait mais que les autorités judiciaires américaines semblent avoir oublié : la Deutsche Bank peut se transformer en une grenade dégoupillée.
    La banque la plus systémique du monde
         D’ordinaire, le Fonds monétaire international (FMI) ne se prononce jamais sur la solidité d’une banque, laissant ce soin aux différents régulateurs. L’avertissement n’en a été que plus frappant. En juin, un rapport de l’institution internationale a passé en revue l’ensemble du secteur bancaire allemand. Ses conclusions ont frappé tous les esprits : la Deutsche Bank, selon lui, est la banque la plus systémique du monde, avant HSBC et Crédit suisse, en raison de sa taille, de ses métiers, et de ses interconnexions avec le reste du système financier international..             .Le risque est que la situation échappe à tout le monde, que le gouvernement allemand tarde à réagir. Les précédents de la crise grecque ne sont guère rassurants en ce domaine. Par dogmatisme et par calcul politique, Angela Merkel a temporisé tant et plus face à Athènes, jusqu’à ce que la zone euro dans son ensemble soit en danger. Cette crise, qui aurait pu être résolue avec une dizaine de milliards et une garantie de prêteur en dernier ressort, s’est soldée par l’effondrement d’un pays sans remède véritable, une zone euro mise à mal, et un rejet de l’Europe. Si les mêmes erreurs étaient refaites avec la Deutsche Bank, le coût en serait encore plus élevé. (Merci à Martine Orange_Mediapart)_____________________

mardi 23 juin 2020

Too big to fall?

Hypothèses pour demain
                                    Trop énorme pour sombrer...
      ...Disait-on des très grosses banques pendant la crise de 2008.
         Les Etats ne pouvaient que les soutenir, car leur importance était telle dans l'économie que leur effondrement auraient entrainé celle de pans de production d'importance et de manière massive. Donc il fallait les sauver, quelles que fussent leurs erreurs et leurs fautes, dans une économie où la finance avait pris le premier plan.
    Toutes proportions gardées, on peut dire la même chose de la chute des économies actuelles, bien que les causes soient complètement différentes, sans oublier que beaucoup de banques ne sont pas si  solides que cela, à commencer pas la Deutsche Bank, et qu'il faudra peut-être dix ans pour se relver.

    Il faut sauver l'économie, c'est une évidence, ainsi que ses fondamentaux. C'est déjà en route, ça se discute encore au niveau d'une Europe qui semble sortit de sa torpeur et de ses égoïsmes. Mais pour combien de temps le mot d'ordre "quoi qu'il en coûte" pourra-t-il tenir?
   Sauver l'avenir ou le changer, en réorientant l'économie et en inventant de nouvelles productions porteuses d'avenir: un immense défi nous attend, mais personne n'est sûr qu'il soit réussi dans ses grandes lignes, tant sont grandes les forces qui tiennent au monde d'avant, tant l'Etat a perdu de pouvoir pour mettre le pays sur de nouveaux rails, même s'il se fait pour un temps stratège. Macron n'est pas Roosevelt.
  Nous sommes à un point de bascule où tout peut devenir possible et où il est difficile d'anticiper quoi que soit, même s'il n'est pas interdit d'espérer. Mais sans trop rêver. L'urgence crée la nécessité, mais elle peut être aussi pleine de risques...
  Comme dit un analyste, dans une approche très ambivalente:  
          ".... Pour que ce monde d’après advienne, il faudrait une modification substantielle des fondamentaux de notre mode de vie et de notre modèle de développement économique. Et, disons-le tout de go : ces dimensions ont peu de chance d’évoluer en profondeur.
Non seulement parce que nos sociétés ont une inclination naturelle à l’inertie, mais aussi parce que notre système économique mondialisé est en quelque sorte devenu… « too big to fail » (trop gros pour échouer).   Cette expression, employée à l’origine pour les banques, traduit l’idée que la chute d’une organisation aura de telles répercussions que les pouvoirs publics ne peuvent plus se permettre de la laisser disparaître, quelles que soient ses difficultés.    Osons une rapide analyse articulée autour des principales catégories d’agents et de quelques exemples emblématiques qui semblent indiquer que c’est désormais l’ensemble du système économique mondial, qui n’a jamais été aussi interdépendant, auquel on peut dorénavant accoler l’étiquette « too big to fail ».   Résultante logique de plusieurs décennies d’accélération sur le front de la mondialisation économique et de la libéralisation des échanges commerciaux et financiers, jamais dans l’histoire nos économies n’ont été aussi interconnectées. Les chaînes de valeur sont fragmentées à l’échelle de la planète, les dettes publiques et privées sont toujours plus largement détenues par des intérêts étrangers, le prix des matières premières se détermine sur des marchés financiers globalisés, et les grandes entreprises visent un marché d’emblée mondial, et ne réalisent plus qu’une faible part de leurs activités dans leurs pays d’origine.   Ce niveau d’intrication inédit a rendu les grandes économies mondiales plus interdépendantes que jamais. Ainsi, la crise sanitaire de la Covid-19 nous a privés de nombreux biens de consommation dont une part substantielle du processus de production se trouve délocalisée à l’autre bout de la planète.    Réjouissons-nous toutefois. C’est parce que nos économies sont interdépendantes et que la crise sanitaire n’a épargné aucune d’entre elles que nous ne devrions pas connaître, même au plus fort de la crise économique qui se profile, une récession aussi forte qu’elle n’aurait pu l’être.    En effet, l’ensemble des États et des banques centrales ont décidé, dans des temps record, des injections massives de liquidités pour soutenir l’économie, en s’affranchissant d’ailleurs de tous les dogmes de maîtrise des déficits publics qui ont guidé leurs politiques ces dernières années.    Certes, des asymétries existeront, et certains États étant plus durement touchés que d’autres manipuleront le levier budgétaire avec moins de parcimonie. Mais dans l’ensemble, à la sortie de la crise sanitaire, les grandes économies de ce monde se seront davantage endettées… auprès d’elles-mêmes, de leurs populations, et d’investisseurs étrangers. Et le bilan de la plupart des banques centrales sera hypertrophié....      Bien naturellement, cette analyse pourra être interprétée selon le prisme du réalisme par certains, de la dystopie pour d’autres. Comme toute vision prospective un rien provocatrice, elle n’a pour autre objectif que d’ouvrir le champ des possibles, de heurter nos imaginaires et d’inviter à l’introspection et la réflexivité.    Il n’y a pas de fatalité à ce que nos sociétés, que nous avons présentées comme profondément enclines à l’inertie, reproduisent à l’identique les schémas du passé.    Mais, c’est précisément parce que les forces de rappel sont multiples et puissantes, qu’aucun changement structurel majeur ne pourra advenir sans un élan volontariste partagé entre les sphères politique, entrepreneuriale, et citoyenne. Le « monde d’après » sera ce que nous déciderons d’en faire, collectivement. Pour le pire, mais peut-être bien, pour le meilleur....."
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jeudi 11 juillet 2019

Finances hors-sol

Dérives.
              Que la finance, telle quelle fonctionne, surtout depuis les années 70, soit prédatrice aux dépends des investissements dans l'économie réelle et du budget des Etats parfois en faillite, voilà qui fait encore l'unanimité chez maints économistes qui ne sont pas du sérail, surtout soucieux de diffuser la voix de son maître.
    Malgré quelques retouches et une régulation formelle, les menaces restent encore fortes
       Une crise financière peut toujours faire retour, sous une forme ou une autre.
                             Too big, too greedy, to be trusted?
_____________________________A la faveur de la crise financière, les banques les plus prospères, celles qui sont trop importantes pour faire faillite (too big to fail), donc devenues intouchables (too big to jail), bien qu'ayant été aidées très généreusement (Plan Paulson) comme Goldman Sachs, fleuron de Wall Street, ont encore gagné en taille et en puissance, en profitant notamment de la faillite des autres...Big is beautifull!
Goldman Sachs Tower N.Y.
____Il y a sur ce sujet une grande convergence des constats: la concentration financière s'achemine vers la domination de quelques mégabanques, qui se trouvent de moins en moins entravées, malgré quelques dispositions marginales et formelles.
La libéralisation financières a ouvert une boite de Pandore: " ...Des mesures libéralisant l’exercice de l’activité bancaire (mise en place du « Riegle- Neal Act » aux Etats-Unis (1994) et de la deuxième directive bancaire en Europe (1989), préparation du passage à l’Union monétaire...) constituent des éléments d’explication de l’accélération observée. La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif..." 
       Cette  concentration-globalisation financière, avec ses immenses zônes d'ombre actuelles, pose des problèmes qui risquent de mettre en péril toute tentative de revenir à une économie réelle normale, de compromettre un peu plus toute régulation politique possible et de préparer une crise de plus grande ampleur encore. Si ces puissants groupes bancaires avaient des règles claires et des pratiques relativement transparentes, ce ne serait qu'un moindre mal, mais c'est loin d'être le cas. Ils retombent dans les mêmes ornières.
____ Cela commence  à inquiéter même les penseurs économiques les plus classiques . Par exemple l'Express, dans une de ses dernières parutions, s'alarme:
Ton univers impitoyable...
"Après les subprimes,une autre crise du même genre se prépare et si les Européens ne mettent pas en place des lobbies aussi puissants que ceux des Anglo-Saxons,, nous la subirons de plein fouet."  600.000 milliards!
Oui, 600.000 milliards, soit l'équivalent de 10 fois le PIB de la planète!, si l'on en croit les chiffres donnés par Christine Kerdellant dans l'Express du 14 novembre, c'est ce que représente le montant des capitaux en jeu dans le marché des produits dérivés, dont 90% seraient opaques, échappant à une quelconque régulation. C'est le "shadow banking", un système bancaire parallèle évalué à 67.000 milliards de dollars. Même s'il n'y a pas toujours convergence sur les chiffres, ce qui s'explique par les pratiques occultes dans le milieu financiers, c'est considérable et c'est un risque énorme, non seulement un manque à investir, qui pése indirectement sur le train de vie des Etats, en manque de ressources...
 __Selon Michel Barnier , Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services, "le Shadow banking représente « entre 25 et 30% des actifs gérés par l'ensemble du système financier » , soit officiellement environ 46.000 milliards d'euros."
____Cette estimation officielle est largement sous-estimée et Marc Roche, expert financier au Monde, auteur de l’ouvrage « Le capitalisme hors la loi » estime dans une longue interview accordée au Monde que "… la place    de ce que j'appelle le "capitalisme hors la loi", c'est-à-dire non réglementé, est désormais supérieure au poids de la sphère financière régulée et transparente. La crise des crédits à risque,subprimes de 2008-2009 a accentué le poids de cette économie souterraine, puisque ses acteurs ont pu compenser leurs pertes et garder leurs profits grâce au recours à cette finance parallèle, légale, mais profondément immorale : conflits d'intérêts, évasion fiscale, risques systémiques, impunité et âpreté aux gains. ».
A cela Marc Roche rajoute clairement «  Le recours aux paradis fiscaux, aux hors-bilans, aux sociétés offshore, à l'optimisation fiscale, aux liens étroits tissés avec les politiques ont    contribué à la crise de 2008-2009 comme à celle de la dette souveraine de nos jours. ». C’est logique, le Shadow Banking siphonne en fait l’économie  réelle en détournant délibérément l’argent du circuit traditionnel qui, lui, est surveillé et taxé....
______On parle de " de hors bilan, paradis fiscaux, sociétés offshore,  du grand fourre-tout de l’optimisation fiscale. En fait derrière ces beaux mots se cache en fait l’argent détourné aux Etats par le biais de l‘évasion fiscale et autres savantes turpitudes  financiarisées, des mafias des drogues et du sexe, des dictatures déchues, les mallettes et pots-de-vin des politiques, industriels et autres corrompus alimentent ce Shadow Banking. On doit également y trouver une part des milliards d’euros injectés par la BCE pour sauver le système bancaire traditionnel sous couvert d‘aide aux Etats européens. Il est clair qu’il doit être plus fourni en cash, si je puis dire, que le système  traditionnel alimenté par le crédit, le travail et la sueur des hommes et des entreprises de l’économie réelle. 
  Le Medef a fait clairement état de sa position à la Direction du Marché Intérieur et des Services de la Commission Européenne le 31 mai dernier dans  un un rapport de 5 pages. Le MEDEF rejoint la Commission Européenne dans « l’objectif d’assurer l’inscription dans le cadre des secteurs d’activités de financements européens de réglementations adaptées ». En fait, le shadow banking est tellement développé qu’il ne reste plus qu’à le légitimer en lui taillant un costume législatif sur mesure.
Le MEDEF reconnait que sous le terme générique de shadow banking se cache en fait une multitude de pratiques et techniques financières. C’est également la      reconnaissance noir sur blanc d’une « finance de l’ombre » comme le stipule le MEDEF. C’est aussi reconnaître que le système bancaire actuel n’est plus en mesure d’assurer une garantie  des investissements."
___________Le shadow banking est aussi dénoncé verbalement, seulement pour la forme,  par A.Merkel et la Commission européenne.
Ce système parallèle, où une douzaine de grandes banques sont impliquées, notamment Goldan Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Merrill lynch, Deutsche Bank, possédant de puissants lobbies. 
Même Mme Lagarde s'en est émue: " Il est curieux d'ntendre certaines dénoncer le caractère trop contraignant des nouvelles réglementations et de les voir dépenser des centaines de millions de dollars pour que des groupes de pression puissent y mettre fin." en ajoutant: "..Aujourd'hui, les structures que nous jugions nuisibles (en 2008) sont encore présentes." 
___________Au-dessus des lois, on ne soupçonne pas toujours la finance de l'ombre, la finance noire.
  La finance prédatrice ne baisse pas la garde, créant les conditions d'une nouvelles crise.
Comment cette situation pourrait-elle changer rapidement, quand la Maison-Blanche est si proche de Wall-Street? Obama évoquait naguère les "requins de la finance", mais il a semblé ensuite paralysé, impuissant, ligoté.
   Il y a des raisons d'être pessimiste.
     Mais selon Joseph Stiglitz, le Minotaure n'est pas invincible... 
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