Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

vendredi 14 novembre 2025

Se faire des ennemis

   C'est trop facile

                   Grâce notamment à la propagande de guerre




         En toute bonne conscience





En 14 comme dans d'autres guerres.





         ___________________________________



Nous et l'Amazonie (suite)

   De Paris à Belèm  L'idéal et les intérêts                                                                                                                                                      Du mythe, des engagements à la réalité                                                                                                                      A l'heure d'une COP incertaine, il est bon de rappeler que l'Amazonie nous concerne directement.  Malgré les prises de conscience et les mesures limitées de Lula pour freiner la déforestation, il y a du souci à se faire, si aucune mesure radicale n'est prise rapidement, de manière concertée. Mais les intérêts à court terme continuent sur leur lancée....en toute bonne conscience.


                   "  Mégabarrages, aéroports, gazoduc ou encore financement de projets pétrogaziers : les plus grandes firmes tricolores ont ces dernières décennies investi l’Amazonie brésilienne, aux dépens de la protection de la forêt et des peuples autochtones.                                                      « Nous sommes Amazoniens. » C’est par ses mots qu’Emmanuel Macron avait en août 2019 inauguré le G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Les images de la plus vaste forêt tropicale du globe, alors en proie à des incendies monstres, avaient ému le président français.        Quatre ans plus tard, lors d’un sommet international au Brésil, Macron réitérait « l’engagement fort de la France pour la protection de l’Amazonie ». Avant de lancer en 2024, avec son homologue brésilien Lula, un vaste programme d’investissement dans « la bioéconomie » à l’échelle de l’Amazonie brésilienne et guyanaise, afin de lever 1 milliard d’euros de fonds publics et privés d’ici à 2028. L’objectif ? Protéger la biodiversité et placer les peuples autochtones « au cœur des prises de décisions ».  Cette rengaine sur la protection de l’Amazonie est de nouveau revenue sur la table de la diplomatie internationale à l’occasion de la présence du président français au premier jour du sommet des dirigeants mondiaux sur le climat, en amont de la COP30 de Belém.                                        Mais l’obsession amazonienne de Macron masque une tout autre réalité économique, bien loin des velléités écologiques des chefs d’État français et brésilien. L’Amazonie brésilienne, qui représente 60 % de cet écosystème mondial crucial, est en effet un terrain de jeu pour les fleurons industriels français, dont certains se sont installés dans le pays durant la dictature brésilienne (1964-1985), puis lors de la vague de libéralisation dans les années 1990.     Si le géant bancaire français BNP Paribas s’est formellement engagé à ne plus financer aucun projet pétrogazier en Amazonie depuis 2022, des lacunes semblent subsister dans sa politique de responsabilité environnementale.         Selon un rapport daté d’octobre dernier, et piloté par l’ONG nord-américaine Stand.earth, la banque tricolore a investi depuis 2016 un total de 250 millions de dollars dans le secteur pétrolier et gazier amazonien, soutenant par exemple la multinationale pétrolière brésilienne Petrobras. L’an dernier, si l’afflux de capitaux depuis la BNP Paribas en direction des industriels fossiles a nettement diminué, l’établissement bancaire aurait tout de même, selon ce même rapport, fourni 4 millions de dollars de financement direct au pétrole et au gaz amazoniens. Contactée par Mediapart, la banque assure que « dans la région amazonienne, BNP Paribas ne finance ni n’investit plus dans aucun projet pétrolier et gazier, ni aucune infrastructure associée ».  Par ailleurs, en février 2023, BNP Paribas a été l’objet d’une action en justice devant le tribunal judiciaire de Paris lancée par l’organisation brésilienne Comissão Pastoral da Terra et l’ONG française Notre affaire à tous pour manquement à son devoir de vigilance.   Cette loi française de 2017 oblige les grandes entreprises françaises à établir un plan de vigilance qui identifie et prévienne les risques humains, sanitaires et écologiques engendrés par leurs activités.    Les deux associations estiment dans leur assignation qu’entre 2019 et 2021 la banque a participé au financement de Marfrig, une compagnie brésilienne parmi les leaders mondiaux de la production de viande bovine, un secteur fortement responsable de la déforestation. Durant ces trois années, BNP Paribas a participé au financement de Marfrig via l’émission d’obligations – dans le cadre d’une opération avec d’autres banques à hauteur de 3 milliards de dollars – et une aide à l’exportation d’un total de 60 millions de dollars.         Or, selon une étude réalisée par le Center for Climate Crime Analysis sur les activités de fournisseurs de Marfrig, le groupe brésilien serait lié à la déforestation illégale de près de 100 000 hectares de territoire amazonien entre 2009 et 2020. Marfrig se serait aussi approvisionné auprès d’éleveurs qui produiraient illégalement du bétail sur des terres appartenant à des peuples autochtones.                                                                                                                             Alors que l’audience pour cette action en justice est attendue pour le second semestre 2026, la banque BNP Paribas a expliqué à Mediapart qu’elle exige de tous ses clients produisant ou achetant du bœuf et du soja issus de l’Amazonie d’avoir mis en œuvre une stratégie « zéro déforestation » d’ici la fin 2025.     Le groupe bancaire est aussi ciblé par une plainte déposée en novembre 2023 par l’ONG Sherpa. BNP Paribas, de même que le Crédit agricole, la BPCE et Axa, est suspecté d’avoir réalisé entre 2013 et 2021 des investissements d’un montant de près de 70 millions de dollars au profit de Marfrig et de JBS, un géant brésilien de l’agroalimentaire.           « L’enquête préliminaire, lancée par le parquet de Paris, est en cours depuis mars 2024. Les investissements dces quatre banques leur ont rapporté en tout 12 millions de dollars de bénéfices entre 2018 et 2022, indique Jean-Philippe Foegle, juriste chargé de contentieux et plaidoyer chez Sherpa. JBS est une société très problématique, puisqu’on estime que 50 à 60 % du bétail qu’elle vend est issu de terres récemment déforestées. »         


                                         
Sherpa et une coalition d’associations ont aussi assigné le groupe Casino devant le tribunal judiciaire de Paris en mars 2021, là encore pour manquement à son devoir de vigilance.  Avant une crise financière liée à son endettement à partir de 2021, Casino se posait comme un des leaders de la grande distribution au Brésil à travers sa filiale Grupo Pão de Açúcar. Or, Sherpa estime que « plusieurs fermes responsables de déforestation et d’accaparement de terres autochtones ont été identifiées dans la chaîne d’approvisionnement en bœuf » de Grupo Pão de Açúcar. Une analyse publiée cette année par l’Instituto Centro de Vida au Brésil a en outre calculé que 327 000 hectares de forêt amazonienne ont été détruits en lien avec la viande de bœuf vendue par Casino au Brésil entre 2018 et 2023.    Bien que, depuis 2023, Casino ne détienne plus que 22,5 % de Grupo Pão de Açúcar, l’audience de plaidoiries pour cette action en justice a été fixée à septembre 2026. Les associations requérantes demandent réparation pour les dommages causés avant la perte de contrôle par Casino de sa filiale brésilienne.        Ne souhaitant pas commenter la procédure judiciaire en cours, le groupe français a répondu à Mediapart qu’avant la cession de sa participation majoritaire à Grupo Pão de Açúcar, Casino « avait mis en place des mécanismes de vigilance renforcés sur sa chaîne d’approvisionnement brésilienne, en s’appuyant sur des standards internationaux et des audits réguliers ».                                                                                                                                                        Pointé du doigt en 2022 puis en 2023 pour se fournir auprès de la controversée entreprise JBS, Carrefour, champion de la grande distribution au Brésil où il est installé depuis près de cinquante ans, a pour sa part lancé il y a deux ans une Plateforme transparence forêt où près de deux cents fermes suspectées de déforestation ont été exclues. Carrefour a affirmé à Mediapart que pour les fournisseurs directs ou indirects au Brésil, 100 % de la viande de bœuf est désormais « absente de déforestation ».                                                                                              Fin 2016, Engie a inauguré dans l’ouest de l’Amazonie brésilienne son plus grand projet hydroélectrique à l’échelle mondiale, le mégabarrage de Jirau, sur le fleuve Madeira, dans l’État de Rondônia.   Détenue à 40 % par le groupe français, cette immense infrastructure produirait, aux dires d’Engie, l’équivalent en électricité de la consommation de plus de 10 millions de foyers. L’entreprise hexagonale est, notamment grâce à ce barrage, le premier producteur privé d’électricité du Brésil.             Nécessitant un investissement de plus de 5 milliards de dollars, le projet est marqué, comme l’a rapporté depuis 2013 l’Observatoire des multinationales, par de multiples controverses en matière d’impacts sur l’environnement (déforestation, déclin des populations de poissons) comme sur les peuples autochtones. L’Observatoire des multinationales rappelle aussi que le chantier de Jirau a connu « deux émeutes ouvrières de grande ampleur, et des sous-traitants d’Engie ont été condamnés par la justice brésilienne pour travail forcé »...Engie a répondu à Mediapart que la centrale hydroélectrique de Jirau « a été développée conformément à la législation environnementale brésilienne » et que son site incarne aujourd’hui « une référence en matière de développement responsable des énergies renouvelables ».           EDF, via sa filiale EDF Norte Fluminense, détient de son côté 51 % du mégabarrage amazonien de Sinop, érigé en 2019 sur le fleuve Teles Pires, au nord l’État du Mato Grosso. Le Mouvement brésilien des personnes affectées par les barrages (Movimento dos atingidos por barragens) a alerté en 2022 sur le fait que la construction de la centrale hydroélectrique avait conduit à la disparition de 24 000 hectares de forêt amazonienne ainsi qu’à des négligences environnementales ayant conduit à un risque incendie accru et à une importante mortalité des poissons.                                                                                                       Sollicitée par Mediapart, EDF a rétorqué que « la suppression de la végétation était nécessaire pour préserver la qualité de l’eau du réservoir », une action réalisée « dans le cadre des autorisations environnementales » délivrées par le Brésil. L’électricien a aussi répondu qu’il n’y a pas eu d’incendies forestiers liés à la centrale de Sinop et que « depuis 2020, aucun épisode de surmortalité de poissons n’a été signalé, ce qui démontre l’efficacité des actions entreprises ».                                                                        
« Si ces projets de barrage au Brésil d’Engie et EDF sont promus comme étant vertueux pour la planète, en réalité les journalistes brésiliens et les témoignages des personnes impactées révèlent que ces mégaprojets accaparent les terres des populations autochtones, détaille auprès de Mediapart Olivier Petitjean, de l’Observatoire des multinationales. Ce sont aussi des infrastructures qui ouvrent l’Amazonie au développement industriel en faisant venir des travailleurs, puis en fournissant ensuite de l’électricité à d’autres secteurs, notamment miniers. »          Pour terminer, Engie exploite depuis 2019 le gazoduc Urucu-Coari-Manaus long d’environ 600 kilomètres, en plein cœur de la forêt amazonienne, dans l’État de l’Amazonas. « Cet actif soutient la sécurité énergétique et réduit les émissions de gaz à effet de serre dans la région amazonienne en substituant le diesel par du gaz naturel pour la production d’électricité », a soutenu Engie auprès de Mediapart. De 1996 à 2024, le minier français Imerys a exploité à Barcarena, une ville amazonienne de l’État du Pará (Brésil), une importante plateforme d’exploitation de kaolin, une argile blanche utilisée dans l’industrie.           Le site est régulièrement accusé de pollutions répétées des rivières, menaçant la santé des habitant·es et des écosystèmes. En février 2023, l’Observatoire des mines (Observatório da mineração, un groupe de réflexion et d’investigation journalistique brésilien) avait ainsi recensé au moins moins quinze incidents environnementaux au cours des deux dernières décennies autour de l’installation d’Imerys à Barcarena, notamment des « fuites de kaolin […] qui compromettent l’utilisation de l’eau pour la consommation humaine, les loisirs et la pêche ».       ___ 
    Le média indépendant brésilien Sumaúma a dénombré pour sa part en mars 2024 plusieurs incidents environnementaux telles, en 2011, une fuite de canalisation d’Imerys contenant des eaux usées acides ou encore la contamination par du kaolin de rivières locales en 2012 et 2016.   Enfin, après un incendie sur la plateforme d’Imerys fin 2021, une enquête de l’Assemblée législative de l’État du Pará, datée du 15 décembre 2021, a estimé que le groupe était « absolument incapable de respecter ses engagements légaux », recommandant la suspension de ses activités.      Contactée par Mediapart, la compagnie minière a entre autres déclaré que ces incidents « ont été immédiatement gérés et traités par la mise en place de plans d’action proportionnés et en coordination avec les autorités locales compétentes ». Pour Imerys, « les installations concernées ont été reconstruites et renforcées avec les meilleures technologies disponibles ».                                                                                         Pour terminer ce tableau des intérêts privés français en Amazonie brésilienne, Vinci a depuis 2021 fait main basse sur l’exploitation de sept aéroports amazoniens. La multinationale française vient d’investir environ 220 millions d’euros pour moderniser ces infrastructures, afin de « stimuler le développement économique » et de renforcer les liens de l’Amazonie « avec le reste du monde ».Pas sûr que, pour ces concessions laissées pour trente ans au géant du BTP, les peuples autochtones aient été, comme le promeut Emmanuel Macron dans ses discours, « au cœur des prises de décisions ».   _  _____    La route et les grands travaux ouvrent la voie à la déforestation amazonienne ___ [ Merci à Mickaël Correia ]      _______________________

         

jeudi 13 novembre 2025

A l'hôpital

 Ils seraient trop nombreux, les "mamadous"

             Heureusement

                         Ils sont indispensables, malgré leur précarité

        ______________________

Varia

__ Egalité

__ Licra

__ Brutalisation

__ Amour virtuel

__ Promiscuité

__ Lobby Elnet

__ Duhamelisation

__ Enjeux de l'IA

__ Débat sans fin

__ Manuel ambigü

__ Course aux profits

         __ Victimes de l'IA     >>                  

__ Autoradicalisation

__ Ruines exceptionnelles

__ Le plombier et le physicien

__ L'école, entre élitisme et démocratisation

__ Confusion entre social et socialisme

    ______________  Milliardaires et presse   ___

mercredi 12 novembre 2025

Grosse fatigue...

        Aujourd'hui, NADA!      

                                  Ça arrive...

                                          ______________________

mardi 11 novembre 2025

Mais pourquoi?

     On sait toujours comment commence une guerre...                                                                                                                                                                             Mais..


           Quelques éclairages partiels                 _____________________________

Qui s'en souvient encore?

 Onze Novembre,  encore  [Bis repetita]   

             Entre liesse et larmes    

                     Une guerre (et quelle guerre!) est terminée, s'effaçant peu à peu des esprits, mais laissant encore des traces matérielles, dont on peut toujours mourir. La commémoration reste toujours d'actualité. Genevoix aura son heure de gloire.  Ce qu'on appelé la grande course au désastre, avec ses mythes, est un peu oubliée au profit de sa fin, qui a laissé l'Europe exsangue et plus divisée, prête à de nouveaux affrontements futurs. Il a fallu reconstruire, et pas seulement les édifices. Une victoire à l'arraché.

         La célébration est déjà partie, au niveau national, local, à la télévision.
   Non sans instrumentalisation émotionnelle ou hyper-simplification, parfois.
    Retour sur des images, parfois inédites, qui nous paraissent presque d'un autre âge, mais dont l'empreinte est encore présente, que nous le voulions ou non, malgré la disparitions des derniers acteurs et témoins.
   Mais il est à parier qu'on ne va guère se poser la question encore largement taboue concernant la question épineuse des responsabilités.
    La question: qui a commencé? n'a pas beaucoup de sens, car les commencements sont a rechercher loin en amont, si l'on ne veut pas tomber dans le piège aveuglant de l'événementiel.
   Mais on peut porter l'éclairage sur la question des responsabilités ultimes, en dehors de tout préjugé, de nationalisme étroit, de simple commémoration passive et stérile.
          "Si l’on veut que nos enfants comprennent pourquoi cette catastrophe a eu lieu, il faut être prêt à débattre des origines de la guerre. Si c’est pour aller dans un cimetière et se lamenter sur le sort des victimes, alors les commémorations n’auront servi à rien. Je trouve cela déprimant que la France soit si réticente à engager un débat sur les responsabilités de la guerre. Apparemment, les historiens français n’ont absolument pas envie de s’aventurer sur ce terrain. Il me semble qu’il y a une grande peur de réveiller les hostilités avec l’Allemagne. », signale l'historien anglais  Max Hastings.
      La question des origines est la seule intéressante, la répétition ad nauseam de documents sur les faits et leurs enchaînements ne donnant aucun éclairage sur le sens de cette guerre, absurde mais géopolitiquement explicable..
__________ Cette question est sur le chantier depuis longtemps chez les historiens, et ne cessera pas, tant la question est complexe. Le débat sera-t-il sans fin?
     Pas tout à fait, car à la lumière de nouveaux documents, à force de confrontations de points de vue informés, toujours partiels mais le plus souvent pertinents, dans le dialogue normal et parfois conflictuel entre historiens de tous pays, de tous horizons...L'historiographie de la guerre de 14 se renouvelle sans cesse.
       Le poids du présent pèse encore sur l'interprétation des faits, notamment les aléas des relations franco-allemandes. Les mises en  parallèle entre notre époque et celle qui a précédé la tragédie mondiale sont encore parfois établies, comme l'a fait récemment JP Chevènement, de manière souvent intéressante, à la lumière des difficultés actuelles de la construction européenne.
  ________________On dit que Angela Merkel lit en ce moment le livre récent très érudit de l'historien  C.Clark: Les somnanbules, qui a la particularité de réduire la responsabilité du Reich allemand, en la portant d'avantage sur le couple serbo-russe et le rôle de Poincaré, dans le déclenchement fatal d'une mécanique dont plus personne n'a ensuite pu maîtriser le cours..
                                                   Un lecteur attentif de Clarktout en reconnaissant l'intérêt de ce livre foisonnant et très pointu, s'interroge sur la notion de somnanbulisme, sur le titre qui à ses yeux fait problème, suggérant une certaine passivité des puissances vis à vis d'une tragédie que personne n'aurait sciemment voulu,  et sur le fait que minimiser la responsabilité allemande correspond à l'interprétation à chaud de Lloyd George 
   Il note: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre.... »"Il est faux de dire qu’ils étaient loin de se rendre compte qu’ils approchaient du gouffre. Ils savaient parfaitement que la guerre était à l’horizon, l’admettaient comme inéluctable mais n’ont rien fait pour l’empêcher. Pourquoi ?Pourtant on appelle cette guerre la Grande guerre. Les Allemands qui jusqu’à présent n’utilisaient pas cette expression s’y mettent aussi. Dois-je en conclure qu’on appelle « grande », une affaire de « somnambules » ? Peut-on appeler cette orgie sanglante une « grande » guerre. Aucune guerre d’ailleurs ne peut s’appeler grande, ce devrait être une épithète interdite. Pas par une loi mais par nos pratiques de langage...
    Bref, le titre choisi est un bon coup marketing, il est aisément instrumentalisable sans doute parce qu’il charrie quelque chose de l’air du tempsC’est ainsi, en effet, que nous apparaissent nos hommes politiques d’aujourd’hui. Le discrédit qui les frappe est tel que nous imaginons volontiers qu’il devait en être de même avant 1914. Est-ce cependant la réalité sous la surface des choses ? C’est un titre qui bloque la réflexion  sur les origines de la guerre, sur ce qui en fait la matrice de ce qui est peut-être encore notre présent..."
        L'auteur cite l'historien, très contesté Outre-Rhin dans les années 60, Fritz Fischer, qui, dans les années 60,  avait secoué l’Allemagne avec son livre « Les buts de guerre de l’Empire allemand » qui faisait porter sur l’Allemagne le poids principal du déclenchement de la guerre.   Fritz Fischer considère qu’on ne peut pas traiter isolément la politique allemande de juillet 1914. : Elle n’apparaît sous son vrai jour, écrit-il, que si on la regarde comme un lien entre la politique d’expansion de l’Allemagne depuis les années 1890 et la politique des buts de guerre depuis août 1914 .    Aussi rappelle-t-il que la question se situe d’emblée dans un cadre impérialiste et de la volonté de faire passer l’Allemagne du statut de grande puissance à celle de puissance mondiale..." (*)
      Il rappelle qu' August Bebel, prenant la parole au Reichtag en novembre 1911, déclarait, de manière quasi prémonitoire: 
                "Ainsi de tous côtés on s’armera encore et encore […] jusqu’au moment où l’une ou l’autre partie dira plutôt une fin dans la terreur qu’une terreur sans fin […] Ce sera alors la catastrophe. Alors ce sera en Europe la grande mobilisation générale qui verra 16 à 18 millions d’hommes, dans la fleur de l’âge, de différentes nations, jetés les uns contre les autres sur les champs de bataille, armés des meilleurs instruments meurtriers.[...]. Le crépuscule des Dieux du monde bourgeois est annoncé[...].
                  Max Hastings, de son côté, cherchant à justifier l'intervention britannique, fait porter sur le Kaiser et à sa clique de généraux la responsabilité principale du déclenchement de la guerre et de l'invasion fatale de la Belgique, à l'origine de l'engagement de Londres.
       Présenter la première guerre industrielle mondiale comme une simple développement de mécanismes aveugles échappant à la volonté des hommes, comme le simple jeu des engagements réciproques, comme semble le suggérer Clarck (si on l'a bien lu), est souvent équivoque concernant une détermination plus nette des responsabilités initiales, surtout à la fin de son étude, et  n'est donc pas sans conséquences théoriques.
  Le débat rebondit...
______
(*)  « Il est incontestable que, dans ce heurt d’intérêts politiques et militaires, de  ressentiments et d’idées qui atteignent leur maximum pendant la crise de  juillet, tous les gouvernements des pays européens engagés n’aient eu leur  part de responsabilité au déclenchement de la guerre mondiale. Il ne nous appartient pas de discuter en détail la responsabilité de la guerre, ni d’étudier ou de juger la responsabilité des hommes d’État et des militaires des puissances engagées dans le conflit. [...] Ici, il importe de démontrer les buts et la politique pratique du gouvernement allemand au cours de la crise de juillet. Une fois de plus, il faut souligner que sous l’effet des tensions internationales de l’année 1914, provoquées partiellement par la politique d’expansion de l’Allemagne qui avait entraîné déjà trois crises graves en 1905/1906, 1908/1909 et 1911/1912, chaque guerre localisée en Europe à laquelle se trouverait mêlée une grande puissance devait presque inévitablement provoquer une conflagration générale. L’Allemagne, confiante dans sa supériorité militaire, ayant voulu, souhaité et appuyé la guerre austro-serbe, prit sciemment le risque d’un conflit militaire avec la France et la Russie. Le gouvernement allemand portait ainsi la part décisive de la responsabilité historique de la guerre mondiale. La tentative de l’Allemagne d’arrêter en dernière minute cette fatalité ne diminue pas sa part de responsabilité. Ce n’est d’ailleurs que la menace d’une intervention anglaise qui donna lieu aux démarches allemandes à Vienne: ces démarches furent tentées, sans grande conviction, trop tard et aussitôt annulées.Les politiciens allemands et avec eux la propagande allemande pendant la guerre ainsi que l’historiographie allemande d’après-guerre – surtout après Versailles – soutinrent la thèse selon laquelle l’Allemagne fut contrainte de faire la guerre, ou au moins que la part de responsabilité allemande ne fut pas plus grande que celle des autres dans le sens donné et politiquement motivé par Lloyd George: « Nous avons tous été entraînés dans la guerre. » (-Fritz Fischer: pages 99-100)
_______
Comment les belligérants ont financé 1914-1918
L'intervention américaine dans la guerre de 1914-1918 
La politique des emprunts étrangers aux USA
La guerre et la dette
La finance derrière la Grande Guerre                                                                                                                                      ______   En deux mots _______ A l'Ouest rien de nouveau...

 __________________________________

lundi 10 novembre 2025

Aveux divins

 Sur le divan

            Retour sur le passé. 

                                En RTT aujourd'hui? On s'interroge...

                                    _________________________ Il pourrait demander des conseils auprès de son ami de Washington, très zélé.  ________

Amazonie: une réalité, un symbole, un mythe

Interrogations et certitudes

        De COP en COP.  Les Cops se suivent et se ressemblent plus ou moins. Toujours le même dilemme... et beaucoup de questions,  surtout à l'heure où la Maison Blanche est aux abonnés absents . Le Brésil reçoit.     Une relance problématique...                                                                                                                                                                "...Le choix de Belém, à la porte de l’Amazonie, témoigne de la volonté de faire de la protection des forêts un axe central de la COP. Lula souhaite «éradiquer la déforestation d’ici 2030». Le Brésil propose notamment la création d'un mécanisme de rémunération des pays à couvert forestier, le Tropical Forests Forever Facility (TFFF), doté de 125 milliards de dollars (25 milliards provenant des États et 100 milliards d'investisseurs), afin d'inciter à la conservation. Des règles d’importation «sans déforestation» sont également à l’ordre du jour..."                                                                                                                                                        A Belèm, il est beaucoup question d'Amazonie. Un symbole fort.  Un futur guère rassurant.   Ce qui reste de l'immense forêt tend  vers la savanisation... Et Lula est loin d'être cohérent.  Le soja est en question.

"...L’Amazonie subit actuellement un processus accéléré de déforestation. En raison des changements climatiques et de la pression humaine sur la forêt, on estime aujourd’hui que 17 % de la forêt amazonienne a déjà été déboisés, et 17 % supplémentaire a été dégradés. Les résultats de cette étude alertent sur le rôle actif de la forêt amazonienne sur les mécanismes atmosphériques qui déterminent le climat de la région, notamment sur la date de début de la saison des pluies...."                                                                                                                      Le mythe de la virginité a vécu.
        Elle fut longtemps habitée, entretenue. Mais elle est devenue un symbole de nos contradictions....malgré certaines avancées timides...


    
                                                                                                                                                     ______________________
                                                                 

LesLes travaux scientifiques s’accumulent et convergent vers une même conclusion : l’Amazonie est proche de son point de bascule. Le terme désigne un seuil critique à partir duquel des systèmes naturels essentiels à l’équilibre climatique de la planète, à l’instar de la forêt amazonienne ou de la calotte glaciaire du Groenland, peuvent s’effondrer.« On parle en anglais de tipping point. Les scientifiques définissent ce phénomène comme le changement d’un système qui était stable depuis des centaines, voire des milliers d’années, puis qui, sous l’effet de perturbations, se caractérise par une instabilité, jusqu’à ce qu’il bascule très rapidement et de façon irréversible vers un autre état », précise à Mediapart Freddy Bouchet, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique et spécialiste des points de bascule.                 Le 13 octobre, « Global Tipping Points Report 2025 », un vaste rapport sur les points de bascule auquel ont participé 160 chercheurs et chercheuses, s’est notamment penché sur l’Amazonie. Les scientifiques y alertent sur le fait que la forêt amazonienne, qui revêt une importance mondiale en tant que « régulateur du climat », approche dangereusement du point de bascule si le réchauffement global atteint entre 1,5 et 2 °C. Or 2024 a été la première année à franchir 1,5 °C de surchauffe par rapport à la période préindustrielle...."                                                                  Mais on oublie qu'elle fut habitée . Plus qu'on ne l'imagine.   Habitée, mais respectée.