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lundi 4 septembre 2017

Finances et économie

Quelques notes de lecture
                                       On peut considérer l'argent comme un moyen ou comme une fin. 
     Comme le capital nécessaire pour investir et se développer, comme un outil indispensable, propre à créer de nouvelles richesses. Mais le processus de production peut prendre des chemins périlleux où l'argent va d'abord à l'argent.
    Depuis les années 70, mais surtout 90, le capital financier, qui se mondialise, se sophistique, s'autonomise de plus en plus, prend une place prépondérante dans la sphère de la  production. Au point que celle-ci devient une fin"secondaire", priorité étant à l'enrichissement sous toutes ses formes.
  La spéculation l'emporte sur l'investissement, la production à long terme et la redistribution.
    Les grandes entreprises ne sont plus d'abord soucieuse d'investissements productifs, de développement économique d'un pays, elles sont mues par d'autres objectifs, les pouvoirs de décision se situant en dehors de la sphère de la production, les actionnaires de toutes sortes, privés ou ou institutionnels, prenant de plus en plus un pouvoir de décision. Cette hégémonie se manifeste par l’importance de la valeur actionnariale dans les discours des dirigeants, le développement excessif d'un système bancaire toujours plus pantagruélique et dérégulé, mettant régulièrement en péril l'économie toute entière, comme on le voit à chaque grande crise.
    Selon wiki, L'usage intensif d'opérations à « effet de levier » et à « transfert de risques » n'a pas manqué de soulever quelques critiques:
  C'est d'abord le paradoxe de vouloir faire du « capitalisme sans capital » qui est pointé. Un montant de capitaux propres insuffisant ou trop "ajusté" peut faire peser un risque excessif sur le projet ou sur l'entreprise financés de la sorte.
Par effet de chaîne ou de dominos, sur l'ensemble de l'économie, leur emploi important et simultané par toutes les entreprises d'une filière économique de premier plan créent un risque systémique majeur . En effet, en cas de mauvaises affaires, le rôle des capitaux propres comme « matelas de sécurité » de l'entreprise n'est plus assuré. Il ne reste alors d'autres solutions que la faillite, l'intervention publique ou, dans le meilleur des cas, la reprise par une autre entreprise ou d'autres investisseurs.
  Par ailleurs le recours à des montages financiers de plus en plus sophistiqués et à la dissémination des risques via des instruments financiers complexes et composites ( en application notamment des pratiques de titrisation ) accroit l'opacité des transactions et font perdre aux systèmes d'informations leurs qualités intrinsèques (transparence, intégrité, exhaustivité..). La crise des subprimes a fourni l'illustration pratique d'un tel brouillage de l'information et de la difficulté à situer clairement la nature et le montant des risques pesant sur les portefeuilles et leurs détenteurs....

        L’économie est de plus en plus centrée sur la finance. Un phénomène qui est composé d’une panoplie de mécanismes parfois très complexes, mais dont les incidences sur l’économie telle qu’elle nous apparaît au quotidien est devenue préoccupante."
         Une petite présentation ludique et simplifiée peut aider à comprendre ce phénomène répétitif, complexe, mais assez "logique" dans ses grandes lignes. Actuellement, le processus est caractérisé par une sophistication qui masque très souvent un phénomène finalement assez simple mais ravageur, surtout si on se réfère aux premières crises, à Venise ou à en Hollande, ou même encore à celle de 1929, qui ruina pour longtemps la machine économique, pas seulement aux USA.
       ______ La crise de 2008 a mis en lumière l’hégémonie de la pensée financière dans le management des entreprises. Cette hégémonie se manifeste par l’importance de la valeur actionnariale dans les discours des dirigeants et par la multiplication des indicateurs de performance financière (marge opérationnelle, rentabilité des investissements, rentabilité des capitaux propres).
       Une majorité de travaux explique cette « colonisation » de la financiarisation par des mécanismes macroéconomiques (comme la désintermédiation bancaire) et par l’évolution des structures actionnariales des grandes entreprises au profit d’investisseurs institutionnels. Les fonds d’investissement imposent, par exemple, des objectifs de rentabilité plus élevés et l’augmentation de la part des dividendes versée aux actionnaires..."
       "Le néolibéralisme, dogme idéologique dominant depuis les années 1980, aurait grandement miné l’État-providence et, plus particulièrement, sa capacité à redistribuer les richesses, ainsi que sa fonction régulatrice (donnant libre cours aux marchés), tout en contribuant à «l’écroulement des oppositions organisées... Ces transformations ont aussi mis fin au régime de croissance d’après-guerre (le fordisme), reposant sur «quatre piliers institutionnels principaux: le rapport salarial fordiste [partage négocié des gains de productivité], des politiques économiques actives […], l’État-providence [et] des systèmes financiers administrés», tous censés contenir la croissance des inégalités de revenu.
       «Les nouvelles politiques économiques remettent en question le compromis capital/travail antérieur, en créant un rapport de force favorable aux entreprises et aux détenteurs du capital financier.» Les objectifs du capitalisme actionnarial modifient aussi le fonctionnement de l’économie puisque les investisseurs ont maintenant le dessus sur les managers, les premiers devant «maximiser la valeur des participations financières et organiser un système de contrôle externe destiné à inciter les dirigeants des entreprises à satisfaire les objectifs des actionnaires»."
      D'où le risque permanent d'implosion...
        Le cannibalisme financier a pris le pas sur la production dans l'intérêt collectif et la répartition équitable des ressources financières.  La richesse comme dit Stiglitz est devenue une fin en soi, cette tendance provoquant pertes d'emplois et creusement des inégalités d'une ampleur inédite et accélérée.
                    Le capitalisme financiarisé devient toxique, créant des conditions pour s'autodétruire.
       Le court-terme et l'avidité spéculative tendent à prendre le pas sur la vision à long-terme, l'investissement utile, le bien de tous, l'Etat abandonnant peu à peu son rôle de régulateur et de redistributeur, au nom des sacro-saintes lois du marché.
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