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mardi 31 juillet 2018

Grèce: la fin?

La fin? Mais la fin de quoi?
                                                 La tragédie athénienne récente vient nous rappeler le fait que le pays est encore d'une fragilité extrême, que l'essentiel des moyens d'une fonction publique normale continue à faire défaut, dans le domaine de la sécurité publique comme dans celui de la santé, entres autres. Les coupes drastiques ne sont pas sans conséquences.

    Rien n'est vraiment réglé, malgré les annonces régulières et souvent contradictoires, le EMI lui-même tenant un double langage, beaucoup regrettant après coup la politique aveugle de rigueur appliquée à titre d'exemple à Athènes par une troïka intraitable, des missi dominici délégués par Berlin, plus que par Bruxelles.
    Les faiblesses structurelles de la Grèce étaient connues comme la politique prédatrice qui a suivi, les interventions frauduleuses de Goldman Sachs notamment, et beaucoup regrettent publiquement ou non la voie suivie, au nom des intérêts bruxellois.
    .... l’écart de taux entre la dette grecque à 10 ans et celle de l’Allemagne était quasi nul avant la crise et, au plus fort, a atteint plus de 3 000 points de base. Comme j'usqu’en 2010, le problème de la dette souveraine ne s’est jamais posé, les investisseurs ont supposé – à tort – que les pays membres de la zone euro seraient solidaires des dettes souveraines de ses membres et que le « bail out » était acquis.
           ... La crise a montré que la question était plus complexe. Elle a même fait resurgir les nationalismes les plus primaires. Les pays membres n’étaient pas tous prêts à assumer des erreurs de gestion des finances publiques – voire des malversations – commises par des dirigeants peu regardants.  Si la zone euro encourageait ce comportement de passager clandestin, il fallait alors y remédier. C’est la position tenue par les pays du Nord, au premier chef par l’Allemagne qui a toujours été soucieuse de mettre des garde-fous pour éviter un tel comportement.   C’est elle qui avait insisté pour adopter le pacte de stabilité dont la vocation était d’assurer que les pays membres de la zone euro adoptent des politiques fiscales convergentes, le pacte limitant à 3 % du PIB le déficit public et à 60 % du PIB la dette publique. Consciente des conditions de réussite d’une zone monétaire optimale – similarité des cycles économiques des pays membres ou flexibilité des économies des pays membres pour pallier la diversité des cycles –, et du fait que les pays de la future zone euro ne les respectaient pas, il semblait indispensable de poursuivre sur cette route.    Le pacte de stabilité a bien été adopté, mais il a rarement été scrupuleusement respecté, les mécanismes de sanction n’ayant jamais été appliqués. De ce point de vue, la crise de la dette grecque a concrétisé pour l’Allemagne le scénario du pire qu’elle s’était tant employée à éviter. ...
         La politique aveugle appliquée vis à vis d'Athènes n'a pas atteint ses buts, même si chaque année on tente de dresser un bilan optimiste, pour ne pas avoir à se démentir
    La crise grecque aurait pu être l’occasion pour les pays de la zone euro de clarifier leurs intentions sur le dessein de la monnaie unique. Malheureusement, c’est loin d’être le cas.
       Non, la Grèce n'est pas tirée d'affaire et elle restera encore longtemps une épine dans le pied de la dite solidarité européenne, elle dont la dette initiale était relativement modeste.
     On sait quel rôle les banques ont joué dans l'emballement de cette crise à l'origine.
  L'économiste Martin Wolf voyait dès le début que les pays européens cherchent à gagner du temps et à protéger les banques. Il écrit « Permettre à Athènes de retourner sur les marchés grâce à une cure de rigueur est une illusion. Le but, c'est de gagner du temps ». Par ailleurs il souligne qu'« il est beaucoup moins embarrassant de déclarer que l'on aide la Grèce alors qu'on aide ses propres banques » Pour lui, malgré les efforts du pays, le plan de 2010 « n'a pas réussi à rendre le pays à nouveau solvable ...»
     Selon John Adams,  "Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation, l'une est par les armes, l'autre par la dette"
    Pour le moment, la Grèce a surtout rapporté de l'argent à ses créanciers publics.
      Un membre du FMI vient de lâcher quasi-officiellement le morceau:
_____"ON A RENFLOUE LA GRECE POUR SAUVER LES BANQUES FRANCAISES ET ALLEMANDES"...
.....Qui avaient fait là-bas de très fructueuses mais aventureuses affaires. Comme un certain nombre de multinationales.
Les grands gagnants sont aussi les milliardaires grecs, auxquels la Troïka n'a pas touché. 
___________On ne disait pas ce qu'on faisait, on faisait ce qu'on ne disait pas...en toute discordance avec les beaux principes européens, voués finalement à la concurrence la plus féroce. Paroles, paroles...
_80% de l’aide à la Grèce a bénéficié au secteur financier.  On comprend pourquoi Merkel-Shaüble avaient peur. 

 Quand seront vraiment tirées les leçons de la "crise grecque" à la lumière de l'histoire?...
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