IL arrive qu'elles soient floues, instables, contestées, provisoires et sont parfois encore objet de conflits, larvées ou ouverts.
Il y a les périodes "chaudes" où l'on assiste à un remise en cause à grande échelle, comme après la première guerre mondiale, en Europe centrale et au Moyen-Orient, et des périodes de gel relatif, comme dans les Balkans ou l'es-Yougoslavie aujourd'hui.. Parfois, elles sont poreuses, comme en Guyane, parfois, elles sont murées.
Quelles sont celles d'Israël, par exemple, dont le projet sioniste réactivé, laisse la question dans le flou, volontairement?
Les frontières dites "naturelles" ne le sont pas toujours, ou pas toujours longtemps et les problèmes historiques ne manquent pas de montrer les limites de cette fixité provisoire.
Les cartes souvent fascinent... et perturbent.
Surtout celles qui dormaient à l'école primaire, bien jaunies, souvent écornées, au fond de la salle, sagement accrochées, et que l'on sortait de la poussière au fur et à mesure des besoins et des cours d'histoire-géographie.
Très tôt, elles imposent à l'enfant curieux leurs évidences.
Les pays, colorés ou non, avaient valeur d'éternité, les frontières se donnaient comme des limites absolues. C'était comme ça et pas autrement. Depuis toujours.
...Jusqu'au moment où les naïves certitudes initiales se trouvent peu à peu ébranlées par des données non plus visibles, mais apprises. Non, les nations n'ont pas toujours existé tel qu'on peut se les représenter aujourd'hui, avec les mêmes limites. Le doute s'installe. Les pseudo certitudes s'effondrent...
Le terrain n'est pas la carte et les pays, les nations, les confédérations sont le résultat de constructions dans le temps. Les USA, par exemple, présentent une apparente homogénéité qui masquent une histoire récente compliquée. L'unité n'était pas donnée.
Rien n'est éternel. Pas même la France, si jeune dans l'histoire du monde (n'en déplaise à De Gaulle). Les Gaulois n'étaient pas la France.
L'histoire (écrite) a aussi une histoire, qui mérite d'être interrogée.
Comme la cartographie.
Les cartes n'ont qu'une valeur provisoire, éphémère à l'échelle de l'histoire des hommes, qui, au début, ignoraient la notion de territoire, au sens politique. Les chasseurs-cueilleurs n'avaient pas de passeport...

Cela donne parfois prétexte à perplexité un peu facétieuse (*)
Il semble qu'on n'en ait jamais fini avec les problèmes de frontières. Les guerres surtout sont suivies de redistributions de territoires, contraintes ou négociées, sources parfois de nouvellesinstabilités. Staline et Churchill ont été orfèvres à ce jeu-là, reconfigurant l'Europe sur un coin de table, comme on le dit...
, Combien de fois l’Europe a changé de frontières en 25ans?
On peut le constater aujourd'hui en Europe centrale et de l'Est, dans les Balkans, où existent encore des plaies non cicatrisées. Combien de temps durera le Kosovo bricolé? Qu'en sera-t-il de la Belgique dans quelques décennies?...
Parfois, des frontières sont en suspens...
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(*) "... Quand il s'agit de remettre en question "l'intégrité territoriale" d'un Etat, je sombre aussitôt. L'intégrité, c'est quand même important non? Remettre en cause l'intégrité de quelque chose, c'est l'humilier! Aaaaah ça y est, je suis énervé!!! Eh, je vous ai pas dit?... j'ai aussi une carte de France dans ma cuisine. Et quand je vais faire ma vaisselle, je la regarde avec mes yeux d'amoureux. La France, ses frontières, cette perfection immuable à l'Etat pur... Elle est belle dans ses pourtours, délicatement hexagonaux, et même dans ses formes intérieures : ses régions sont un régal, ses départements, un délice, et ses communes, un contentement absolu... ah... quel enchevêtrement enchanteur.

Je suis un angoissé du territoire..."
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