Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête crise financière 2008. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête crise financière 2008. Trier par date Afficher tous les articles

mardi 16 septembre 2008

LUNDI NOIR ?


Ce n'est vraiment pas une surprise.
Depuis trois ans, au moins, les plus avertis voyaient venir une telle échéance.
Assainissement sévère ou crise systémique ?

Crise des marchés financiers : la sortie, c'est par où ?:
"La crise financière, qui couvait depuis l’été dernier, s’est soudain accélérée ces derniers jours. Après avoir sauvé les piliers du crédit immobilier américain, Fannie Mae et Freddie Mac, le Trésor a laissé Lehman Brothers, symbole du capitalisme américain, se déclarer en faillite. Cette chute d’une institution vieille de 150 ans a provoqué un mouvement de panique sur les places financières mondiales. .."

-Michel Aglietta - "C'est la faillite totale d'un modèle":
"...Cette faillite n'est pas surprenante, parce qu'elle est le prolongement des difficultés que rencontrent les banques d'affaires aux Etats-Unis. Au coeur de la titrisation des crédits immobiliers, elles ont été les premières touchées, à tel point qu'il n'en reste plus beaucoup qui soient à la fois grandes et autonomes aujourd'hui à Wall Street, à part Morgan Stanley et Goldman Sachs.
Mais ce qui frappe le plus aujourd'hui, c'est l'ampleur de la crise financière, qui ne cesse de se propager. C'est sans doute la plus importante du siècle, pire que celle des années 1930.
Si l'on parle de la crise financière, oui, elle est pire. C'est la faillite totale d'un modèle de crédit incarné par la finance américaine, qui sépare les banques de dépôts des banques d'affaire. Les premières peuvent se financer par des dépôts stables et garantis, quand les secondes sont totalement dépendantes des marchés de capitaux, et donc de la communauté des investisseurs. Quand la confiance de ces derniers s'envole, l'accès à la liquidité est en péril et les autorités monétaires doivent organiser ou renforcer des crédits d'urgence, appelés prêts en dernier ressort..."

-Faire face à la déraison financière:
"... Le capitalisme, désormais seul mode de production sur la planète, est aspiré et déréglé par sa finance.

C'est dans ce cadre que s'est produite la crise des subprimes (créances immobilières américaines accordées à des ménages fragilisés) qui a pris sa source dans les produits dérivés de crédits, liés au surendettement global des ménages américains. Des actifs ont été dévalorisés, des banques ont chuté, de nouveaux besoins de liquidités se sont fait jour.Les banques centrales ont injecté des liquidités supplémentaires. Mais ces injections, insuffisantes ou mal réparties, n'ont pu empêcher les banques privées de restreindre le crédit (credit crunch), provoquant un début de récession, une crise de confiance et une chute progressive des cours des marchés boursiers. Aussi, la frénésie spéculative de la finance mondiale, délaissant les subprimes fragilisées, s'est-elle reportée depuis plusieurs mois sur d'autres produits dérivés ayant pour points d'appui le pétrole, les matières premières et les produits alimentaires contribuant à la hausse de leurs prix. L'économie réelle est de plus en plus affectée par l'énormité et les dérèglements de la sphère financière.Dernier trait saillant de la finance globale : son extrême concentration autour d'une caste qui s'approprie une part considérable de la richesse mondiale. Le dernier rapport Capgemini et Merrill Lynch sur la richesse mondiale et sa répartition (de juin 2008) montre que 95 000 personnes dans le monde possédaient chacune en 2006 un patrimoine supérieur - et pour certains très supérieur - à 30 millions de dollars. Le montant total de leur richesse s'élevait à 13,1 T$, soit plus du quart de la richesse produite dans le monde durant toute l'année 2006.Un fossé entre la sphère financière et la sphère productive, une finance globale à la dérive et en proie à la spéculation, un oligopole de grandes banques devenu facteur d'instabilité et une "élite" financière qui crée d'immenses inégalités : tel est l'un des germes de l'instabilité de l'économie globalisée.

Que faire alors ? Face à une finance globale qui s'est libérée des contraintes, il faut rétablir un contre-pouvoir global à travers un nouveau système de régulation, à légitimité incontestable.Dans ce système, la transparence et l'information financière devront être considérées comme une exigence publique mondiale. Par leur action à contretemps, les agences de notation ont joué un rôle néfaste dans le déroulement de la crise. Leur régulation par la communauté internationale est nécessaire. Nous proposons que cette régulation soit assurée par le FMI, avec l'appui d'un organe de règlement des conflits financiers.Toute aussi décisive, une identification beaucoup plus large des porteurs de risques avec une information sur leur portefeuille, accroîtrait la transparence souhaitée partout. Au sein de l'Europe, il faut soutenir la position allemande qui, au sein du G8, réclame la clarté pour l'activité des hedge funds. Mais il faut aller plus loin. La présidence française de l'Union européenne devrait exiger cette transparence pour toutes les opérations des grands groupes bancaires internationaux réalisés dans les paradis fiscaux, que ces opérations relèvent des hedge funds contrôlés par ces banques, ou bien des sociétés transformant des crédits en titres dont elles sont les conseils.Plus fondamentalement et progressivement, la monnaie devrait être considérée comme un bien public mondial et mise au centre de la nouvelle régulation. Par leurs montants considérables, les émissions monétaires sont devenues indissociables des logiques financières, comme la crise actuelle l'a montré amplement. Mais, on l'a vu, il faut porter remède à la distorsion, immense, creusée au fil des ans, entre la sphère financière et la sphère productive.Pour aller vers un dimensionnement plus raisonnable d'une finance aujourd'hui hypertrophiée, une fusion entre le FMI et la Banque des règlements internationaux (BRI) pourrait consacrer le nouveau rôle qu'il faudrait confier à la monnaie. Les premiers ingrédients d'une monnaie internationale seraient ainsi posés, tant du point de vue de sa circulation (taux de change) que de sa rémunération quand elle est prêtée (taux d'intérêt).Avec cette dernière réforme, les éléments d'une fiscalité sur les mouvements des capitaux seraient enfin réunis, permettant de taxer les dérives spéculatives, mais aussi de financer des projets pouvant répondre aux enjeux environnementaux de notre planète, aux défis du développement durable, ou encore aux inégalités et à la pauvreté dans le monde."

-Crise financière: le prix du néolibéralisme
- L’économie américaine à vau-l’eau
-Crise financière : la finance contre l’humanité


















- Crise financière : rebond
-Redoutable pouvoir des banques
- Brèves du jour:pour une dette vertueuse
-Libéralisme de courte vue...
-Mondialisation à crédit
-Cigales et Fourmis

dimanche 5 février 2017

Champagne!

Wall Street exulte.
                C'est la fête dans les hauts-lieux de la haute finance mondialisée.
                             L'avenir est de nouveau ouvert à plein de lucratives perspectives.
                                      Les loups de Wall Street sont lâchés.
     On avait voulu, si peu, réguler leurs pratiques pas toujours orthodoxes (pour utiliser un euphémisme), qui nous ont menés, avec la complicité des Etats, là où l'on sait.
    Voilà que Trump n'a pas tardé à leur faire plaisir, en se proposant de détricoter la régulation financièrere, qui avait été mise en place (très partiellement, pour parer au plus pressé), après l'ouragan de la crise de 2008.
     Obama ne s'était pas privé des conseils de Goldman Sachs, mais le nouveau Président veut leur ouvrir toute grandes les portes, quitte à se contredire.
     On avait cru comprendre que la régulation, même marginale, n'était pas seulement utile, mais nécessaire, comme l'avait parfaitement dit Roosevelt en sa période troublée...
     Deux dispositions sont particulièrement dans le viseur de M. Trump. Il s’agit d’abord de s’attaquer à la règle dite « Volcker ». Ce texte interdit notamment aux établissements bancaires de pratiques  la spéculation pour leur propre compte. Elle prévoit aussi de fortes restrictions de la détention de participations dans des fonds spéculatifs ou des fonds de private equity (investis dans des entreprises non cotées en Bourse ). L’objectif principal consiste à éviter le financement d’actifs risqués par des dépôts garantis par l’Etat fédéral.
       On a toutes les chances de s'attendre assez vite à un retour prochain de nouveaux excès bancaires et à une nouvelle crise, qui n'est pas exclue, dans le désordre financier mondial.

             ...Quinze jours à peine après s’être installé à la Maison Blanche, Donald Trump a commencé son travail de démolition de la régulation financière . D’un trait de plume, il a engagé, vendredi 3 février, le processus d’annulation de tous les dispositifs adoptés après la crise financière de 2008, en signant deux ordres présidentiels (« executive orders »), dont il use et abuse depuis son installation.  
   Sans attendre, Donald Trump a décidé de s’attaquer à la réglementation la plus symbolique de l’après-crise financière : lloi Dodd-Frank, adoptée en 2010 pour encadrer un peu mieux les activités bancaires et financières. Bien que très limitée par rapport aux ambitions initiales affichées par Barack Obama lors de son accession au pouvoir, celle-ci est encore jugée insupportable par Wall Street, les banquiers ne rêvant que d’une chose : revenir à l’ordre – ou plutôt au désordre – ancien, qui a mené le monde à la catastrophe.
   Dans la foulée, Donald Trump a lancé l’annulation de toute la réglementation, adoptée elle aussi après la crise de 2008, censée protéger les consommateurs et les épargnants contre les pratiques abusives de la finance et les produits toxiques comme les subprimes, par exemple. Les textes imposant notamment aux conseillers financiers de recommander aux fonds de pension des investissements « dans l’intérêt de leurs clients » vont être abolis, car trop contraignants pour la finance.
   ...La sénatrice démocrate Elisabeth Warren, qui a été très en pointe dans le combat pour la régulation financière, a immédiatement réagi à cette décision : « Donald Trump a beaucoup attaqué Wall Street pendant sa campagne, mais en tant que président, nous découvrons de quel côté il est réellement. […] Les banquiers de Wall Street et les lobbyistes qui, par leur cupidité et leur inconscience, ont presque détruit le pays peuvent sabler le champagne. Mais le peuple américain n’a pas oublié la crise financière de 2008 et il n’oubliera pas ce qu’il s’est passé aujourd’hui. » 
   Les marchés, eux, ont applaudi l’annonce. Toutes les valeurs financières et bancaires étaient à la hausse vendredi. Les analystes et les commentateurs boursiers se félicitaient de cette mise à bas programmée de la régulation financière, laquelle annonce des lendemains qui chantent pour la finance.
      C'est la fête dans les salons feutrés des grandes banques
                "L'association bancaire ABA a salué une initiative qui "devrait permettre de libérer le pouvoir de l'industrie bancaire", tandis que le Financial Services Roundtable, le lobby des grandes banques, va travailler avec la nouvelle administration sur des réformes "constructives".
    "C'est une trahison d'une de ses promesses de campagne, en l'occurrence faite à ceux qui ont été saignés par Wall Street et qui constituaient le pilier de sa base électorale", fustige en revanche Bartlett Naylor, de l'association de défense des consommateurs Public Citizen.
   Donald Trump avait axé sa campagne sur le rejet des élites, symbolisées notamment par les banquiers dont l'impunité supposée est régulièrement dénoncée aussi bien à gauche qu'à droite de l'échiquier politique américain. "
         C'est reparti comme en 14...
                      ... Le président Trump a signé un autre décret visant la règle fiduciaire qui oblige les conseillers financiers à agir dans l'intérêt de leurs clients. Cette règle devait entrer en vigueur en avril, mais elle sera reportée, en attendant son réexamen. "Revenir sur cette règle montre que l'administration Trump est du côté de Wall Street", a réagi l'ONG Public Citizen.
    Le sénateur démocrate Charles Schumer a protesté affirmant que "le président Trump qui avait promis de tenir tête aux grandes banques, leur permet maintenant d'écrire le code de la route". Il a assuré que les démocrates "feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas abroger" la loi Dodd-Frank."
_______________________

lundi 31 mai 2010

Crise: raisons de la colère

Les Raisins de la colère s'inscrivaient déjà dans un contexte de crise et de dettes, mais les raisons de la colère n'étaient pas explicitées, le désespoir submergeant les pauvres en errance.





[-C'est l'histoire de la famille Joad, lors de la Grande dépression américaine marquée par les séquelles de la crise économique et le Dust Bowl dans le sud du pays. Il raconte la vie des Américains poussés sur les routes et plongés dans la misère pendant la crise économique de 1929 lorsqu'ils sont chassés de leurs terres par les banques qui prennent possession de leurs biens fonciers
. Déjà, l'activité des banques, mal régulée, a conduit non plus à financer l'économie réelle, mais la spéculation malsaine...]
___________Aujourd'hui, dans un contexte différent, mais au coeur d'une même errance financière et économique, à l'aube d'une dépression qui s'annonce peut-être , en tous cas d'une rigueur d'une grande brutalité , tous dans le même bateau, un premier bilan sur les causes est possible

Crise: les raisons d'être en colère:
"...Partie des Etats-Unis, la crise financière s'est transmuée progressivement en une crise économique historique, sans doute même en une crise de civilisation, et par un effet domino interminable, c'est l'Europe qui en fait aujourd'hui les frais, avec en bout de chaîne une cascade de plans d'austérité, dans la foulée de celui décidé par la Grèce, le plus violent de tous.
__Une punition sociale à l'échelle de toute l'Europe, comme pour apaiser des marchés financiers et la spéculation, dont tout ce maelström provient: on comprend qu'il y ait de quoi s'indigner ou de s'inquiéter!En prélude à cette journée de grève et de manifestations...
__Une crise qui résulte de 25 ans de dérégulation
-S'il y a une première raison d'être en colère, c'est évidemment que cette crise qui secoue la planète depuis plus de deux ans vient de loin, de très loin: c'est en quelque sorte l'aboutissement de 25 ans de politiques de dérégulation, qui, dans la foulée des années Reagan aux Etats-Unis, et des années Thatcher en Grande-Bretagne, ont amoindri les pouvoirs de régulation des Etats et donné aux marchés financiers des pouvoirs exorbitants, sinon même tyranniques.
__En Europe, et donc en France, pays rattaché au modèle rhénan, cette vague de dérégulation a pris une force considérable et a modifié toutes les règles non seulement économiques et sociales, mais aussi sociétales. Réforme financière et boursière, libération définitive des mouvements de capitaux, démantèlement de la fiscalité de l'épargne pour accompagner cette réforme des mouvements de capitaux, très fort allègement de la fiscalité sur le capital, déréglementation du marché du travail et démantèlement du droit du licenciement: la France a vécu depuis le milieu des années 1980 une véritable implosion de son modèle économique. Une implosion voulue, planifiée, organisée, de sorte que les marchés financiers deviennent les gardes champêtres de la vie économique...

__"...La spéculation se localise là où il y a une opportunité créée par une anomalie de marché: la spéculation a un rôle régulateur du marché, c'est le gendarme du marché. Vouloir la supprimer, c'est ne pas comprendre le fond de la philosophie du marché
.» (Acte du colloque organisé par la Commission des finances, de l'économie générale et du plan, page 41.Patrick Devedjan)

__Voilà quel a été le credo des politiques libérales et ultra-libérales qui ont été menées tout au long des années 80 et 90: celui de la soi-disant efficience des marchés, qui seraient les meilleurs juges de paix des pratiques de saines gestions...
________La deuxième raison de la colère, c'est assurément la situation des banques qui peut la fournir.Le sauvetage précipité de la CajaSur par la Banque d'Espagne ramène à une réalité que le monde financier et politique aurait bien voulu oublier: quoi qu'elles en disent, les banques sont loin d'avoir assaini leur situation. Pourtant, les gouvernements ont dépensé des fortunes pour éviter l'écroulement du système financier. Ces aides se traduisent par un besoin de financement accru des Etats: 14.300 milliards de dollars en 2010, soit 10.583 milliards d'euros, selon la Cour des comptes.
__Au cœur de la crise financière, la France a mis en place un dispositif très favorable aux banques: 20,7 milliards d'euros ont été accordés aux six principales banques (BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Crédit mutuel, Caisses d'épargne et Banques populaires), sous forme de titres subordonnés et d'actions préférentielles...
__Malgré ce soutien, les banques n'ont pas tenu leurs engagements d'augmentation de crédit à l'économie (voir en particulier notre article Les banques n'ont pas tenu leurs engagements). Faiblesse de la demande, comme l'invoquent les banquiers ou réticence à prêter? «Les banques avaient plus comme objectif de refaire leur bilan», note la Cour
. Pourtant, en dépit de toutes ces aides, la situation est loin d'être totalement assainie contrairement à ce que voudrait faire croire le monde bancaire...
Protégées par les Etats, qui s'interdisent d'avoir la moindre visibilité sur la situation exacte des banques et encore plus de faire le ménage entre les établissements sains et les autres, ces dernières continuent à faire payer à l'ensemble de l'économie leurs errements passés. Après avoir transmis la charge de la crise financière aux Etats, elles s'érigent en professeur de vertu budgétaire auprès des gouvernements. La charge n'est pas désintéressée: conscientes qu'elles vont avoir besoin de lever énormément de capitaux pour renforcer leurs fonds propres sur des marchés très encombrés – Etats, collectivités locales, entreprises ont aussi besoin de se financer –, elles tentent d'évincer les Etats, concurrents dangereux car les plus crédibles, du marché de la dette...

Des sommets internationaux impuissants-En dix-huit mois, les réunions internationales n'ont pas manqué (voir en particulier nos articles Régulation financière: Etats-Unis 1, Europe 0, La régulation financière européenne se hâte lentement, Réguler la finance et sortir de l'économie de la dette) . Au lendemain de la faillite de Lehman Brothers, les chefs d'Etat et de gouvernement du G-20 se retrouvaient à Washington le 15 novembre 2008 pour tirer les premiers enseignements de la crise. Défaillance des marchés financiers, opacité et fragilité du système, endettement excessif, cupidité et irresponsabilité des acteurs, paradis fiscaux, bonus et rémunération des dirigeants bancaires et des traders: tout devait être mis sur la table et rediscuté.__A Londres, le 2 avril 2009, les premières résolutions devaient tomber. Que vit-on? Une focalisation sur les paradis fiscaux, qui en quelques jours quittèrent tous les listes noires et grises de l'OCDE et redevinrent tous fréquentables par une opération de secours mutuel. Une surenchère politique dans la dénonciation des bonus et des rémunérations, comme si le sujet était au cœur de la crise financière, mais sans réelle retombée pratique. Sinon, une bataille entre Etats-Unis et Europe pour définir les normes prudentielles les plus favorables à leurs banques...
__La punition grecque:"Ce programme censé assainir la situation de la Grèce risque de l'emmener dans une spirale déflationniste sans issue. D'autant qu'elle n'a ni la ressource d'une dévaluation monétaire, étant dans l'euro, ni celle d'un réaménagement de la dette, refusé par les autres Etats européens plus prompts à défendre leurs banques qu'Athènes.__Selon les prévisions du gouvernement, la récession ne sera pas de 2% du PIB comme prévu antérieurement mais de 4% du PIB cette année et 2,6% en 2011. Au mieux. L'endettement public qui représente 114% du PIB devrait atteindre 148% du PIB en 2013, avant de diminuer, selon les estimations. Autant dire que la charge de la dette sera insupportable dans une économie en récession.__De nombreux économistes ont souligné le danger d'explosion de l'économie grecque confrontée à ce plan de redressement jugé irréaliste. Ni ces avertissements ni les manifestations de la population de la Grèce n'ont amené des changements de programme..."
-«L'abeille et l'économiste», une lecture iconoclaste de la crise financière
-La mémoire courte des marchés
_____________________
-La Grèce, l'euro et les spéculateurs

- Finance prédatrice
-Rigueur: pour qui?
-Fin de crise ?

vendredi 3 octobre 2008

Crise financière : diagnostics


"C'est quand la mer se retire que l'on voit ceux qui nageaient tout nus" (Warren Buffet)____________

-"Si l’on tire les leçons de la crise actuelle, comme de toutes les précédentes, les mesures qu’il conviendrait de prendre pour empêcher leur retour peuvent être élevées au niveau de principes, et inscrites à ce titre au sein d’une constitution. Le seul obstacle à procéder de cette manière est l’absence de volonté : les causes de la crise actuelle sont connues, elles sont identiques à celles de la crise précédente, dont les causes étaient déjà connues en son temps - même si l’oubli a été imposé à ce savoir." (P.Jorion)_______

-« Si vous devez 100 000 euros à votre banquier vous avez un problème, si vous en devez un million c’est lui qui a un problème. » _________________

- Comprendre la crise:

"Pourquoi donc la plupart des gouvernements de la planète s’apprêtent-t-ils à renflouer leurs banques -même si « leurs caisses étaient vides » lorsqu’il s’agissait de financer d’autres dépenses pourtant tout aussi justifiables ? Tout simplement parce que l’ensemble des activités humaines en dépend. Sans circulation monétaire, l’économie s’arrête, la dépression dévaste tout. La finance est en position de prendre les sociétés en otage. Sa capacité de nuisance est incomparable. Cette dangerosité est connue et comprise depuis la crise des années trente. On avait alors décidé de mettre la bête en cage pour l’empêcher de nuire. Durant les trente glorieuses, le système du crédit, la circulation des capitaux, étaient largement encadrés par l’état. La « révolution libérale » a détricoté peu à peu toutes les règles, fait sauter tous les garde-fous. Non seulement l’animal allait jouir d’une liberté retrouvée, mais il allait également bénéficier d’un régime hautement calorique : l’accroissement des inégalités et la masse des capitaux circulants. Un niveau de chômage élevé et persistant - désormais considéré comme naturel ou frictionnel - la menace des délocalisations, la concurrence des pays à bas salaires ont eu pour effet de limer les griffes d’une grande majorité des salariés désormais privés de leur propre capacité de « nuire », c’est-à-dire de défendre leurs intérêts et de préserver l’équilibre indispensable entre les forces sociales. Dans le même temps, l’affaiblissement de la base productive a fait exploser les déficits extérieurs. Résultat ? Moins d’argent d’un côté, de colossales fortunes de l’autre, et entre les deux plateaux de la balance, la finance, chargée de faire prospérer les bas de laines. Il n’a pas fallu bien longtemps pour que la différence de potentiel trouve à s’exprimer. Endettement des ménages d’un coté, rentiers milliardaires de l’autre, mis en relation par l’ingénierie financière dopée par une insatiable demande de placements, encore accrue par les capitaux étrangers. Nous venons d’assister à une expérimentation de physique sociale de gigantesque dimension. Jusqu’où pouvait-on comprimer les revenus du travail et soutenir la demande grâce au crédit tout en dilatant les revenus du capital ? Nous avons la réponse. Jusqu’au jour où la bulle immobilière US a éclaté....
_________>>>>>>>>À partir des années 1970, la situation des salariés américains se dégrada lentement et si les effets de leur perte effective de pouvoir d’achat furent partiellement masqués, c’est uniquement du fait qu’un système complexe de crédit à la consommation se mit en place, où l’endettement personnel compensait la perte de pouvoir d’achat fondé sur les revenus, la bulle de l’immobilier offrant, pour ceux d’entre eux qui étaient propriétaires, la plus-value sans cesse croissante de leur logement comme collatéral aux emprunts qu’ils contractaient. Cette classe salariale, où l’endettement des ménages atteignait en 2004, 120% de leurs revenus annuels bruts, devenait, au fil des années, de plus en plus vulnérable aux fluctuations de la conjoncture dans un pays à la couverture sociale extrêmement ténue.<<<<
En 2004, le budget des ménages américains entra en régime de « cavalerie », dépendant chaque jour davantage pour les dépenses de consommation, de la persistance de la bulle de l’immobilier où seule l’arrivée constante de nouvelles recrues permettait à ceux qui étaient déjà propriétaires de maintenir leur présence. [13] Tout ralentissement dans ce recrutement provoquerait une stagnation du prix de l’immobilier qui conduirait l’édifice à s’effondrer dans son ensemble. Lorsque ce ralentissement intervint, furent tout d’abord entraînés dans la chute les ménages dont la capacité à payer leurs mensualités reposait sur le prix sans cesse croissant des maisons, des emprunts successifs leur permettant seuls de faire face à leurs engagements. Furent ensuite atteints les ménages qui avaient spéculé sur le gonflement de la bulle en s’achetant plusieurs habitations ou en s’étant acheté un logement trop vaste en vue de maximiser l’effet de levier qu’autorise l’emprunt. L’immobilier résidentiel, ébranlé par la remise sur le marché d’un nombre d’habitations en hausse croissante, entraîna enfin dans sa plongée les ménages qui avaient conçu leur logement comme la tirelire qui leur permettrait de jouir un jour d’une retraite confortable...."

-Un prix Nobel d'économie doute du plan Paulson:"Le plan de sauvetage du système financier accepté par le Sénat américain ne séduit pas le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz. L'Américain, qui a reçu la récompense en 2001 pour ses travaux sur l'asymétrie d'information sur les marchés, a indiqué ce jeudi à Vienne que le rachat de 700 milliards de dollars d'actifs pourris reviendrait à «procéder à une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d'une grave hémorragie interne».Joseph Stiglitz ne critique pas le plan lui-même, mais le périmètre d'intervention. Pour lui, ce plan «tente d'arrêter la dégringolade mais cela ne créera pas de nouvel équilibre financier». Il prévoit d'ores et déjà un ralentissement brutal de la croissance américaine, actuellement issue pour les trois quarts de la consommation : «il va y avoir une contraction du crédit avec d'énormes problèmes à la clé. Avec la réduction du PIB nous allons assister à la contraction de la consommation.»L'économiste américain demande que des mesures soient prises pour permettre aux gens de rester dans leurs maisons, et également pour que les banques soient davantage contrôlées. «Si un pays en développement avait agi comme M. Paulson, les institutions internationales, et en premier la Banque mondiale, lui auraient dit que c'est la porte ouverte à la corruption», a-t-il indiqué au sujet du refus du secrétaire américain au Trésor de renforcer la surveillance des banques..."

-Etats-Unis : le trou noir | AgoraVox

-L'autorité, une denrée rare à Washington:"...Lorsque Franklin Roosevelt hérita d'une crise économique en 1933, il réalisa que sa priorité était de restaurer la confiance, de faire comprendre aux Américains qu'il y avait quelqu'un aux commandes, que des mesures allaient être prises. La génération actuelle de dirigeants politiques est confrontée à la même situation, et, pour l'heure, elle a échoué totalement et lamentablement à projeter une quelconque image d'autorité, à donner au monde la moindre raison de croire que ce pays est tenu par des gouvernants. Bien au contraire, en rejetant, lundi 29 septembre, le plan de sauvetage, ces dirigeants ont encore fait empirer le climat psychologique...."

-Crise financière : la finance contre l’humanité

-Moralisation ou cynisme ?:
"...La stagnation, ou même dans certains pays le recul du pouvoir d’achat des salariés, pose un problème majeur pour le fonctionnement du système dans son ensemble. En effet, si pour chaque patron pris individuellement le salaire est un coût qu’il faut baisser, il est pour le capitalisme pris dans sa globalité un élément indispensable pour assurer la solvabilité de la demande.
Cette contradiction, pointée en leur temps par Marx et Keynes, est d’autant plus forte que les salariés forment l’énorme majorité de la population. Elle a été résolue pour quelques années par la fuite en avant dans l’endettement des ménages. De moins en moins de salaire et de plus en plus de dettes , tel a été le credo du capitalisme néolibéral. Aux Etats-Unis, cette logique n’a pas concerné simplement les biens immobiliers, mais aussi les dépenses courantes des ménages, notamment les plus pauvres.
Grâce à un marketing bancaire souvent à la limite de l’escroquerie et à des techniques financières « innovantes » (titrisation, réalimentation permanente du crédit, etc.), les institutions financières ont repoussé au maximum les limites possibles de l’endettement. La crise a commencé quand les ménages les plus exposés ont été dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts et elle s’est répandue comme une traînée de poudre, les pare-feu permettant de cloisonner l’incendie ayant été détruits systématiquement par la déréglementation financière..."

-L'argent public au secours des apôtres du marché
-Le scandale est encore plus considérable que ce que j’imaginais-Le cas DEXIA:
"...Les dirigeants de DEXIA non contents de piocher dans la caisse de l’Etat, en étant les intermédiaires du circuit faussement créé, ont voulu encore s’intéresser à d’autres activités. Ils se sont lancés dans l’activité de « réhausseurs de crédit » aux Etats-Unis, c’est-à-dire une activité qui garantit les prêts des collectivités locales aux Etats-Unis.Ils ont racheté FSA. Bien sûr avec l’argent du contribuable français. Quand les dits rehausseurs à l’automne ont commencé à s’écrouler, cela ne les a pas arrêté et maintenant c’est au contribuable français de payer l’addition...."

-Effondrement financier global:
"...La crise financière globale est intimement liée à la guerre.La spirale du budget de défense se répercute sur les secteurs civils de l'activité économique. L’économie de guerre a un rapport direct sur les politiques monétaires et fiscales. Les dépenses militaires dépassent les 500 milliards de dollars. En outre, 70 milliards supplémentaires sont destinés « à couvrir les coûts de la guerre dans les premiers mois de la nouvelle administration. La combinaison de ces montants représente le plus niveau des dépenses militaires depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, (ajustée aux coûts de l’inflation) . (Csmonitor.com, 6 février 2008)« La guerre, c’est bon pour les affaires » ; Les puissants groupes financiers qui manipulent de façon quotidienne les valeurs boursières, les marchés de la monnaie et ceux des matières premières font aussi la promotion de la poursuite de la guerre et de son escalade au Moyen-Orient. La crise financière est liée à la structure des investissements publics états-unienne dans l’économie de guerre par le moyen des impôts, au lieu des programmes sociaux. « Plus largement, ceci soulève également l’enjeu du rôle du trésor et du système monétaire états-uniens, dans le financement incessant du complexe militaro-industriel et de la guerre du Moyen-Orient aux dépends des secteurs le l’activité économique civile. » (Voir Michel Chossudowsky, The Democrats endorse the « Global War on Terrorism » : Obama « goes after » (Les démocrates endossent la « guerre mondiale au terrorisme » : Obama « pourchasse » Osama.Osams), Mondialisation/Global Reserach, publié en anglais le 29 août et en français le 4 septembre 2008)La guerre est génératrice de profits et est financée à travers l’expansion mondiale massive de la dette publique. Guerre et globalisation vont main dans la main. Wall Street, les compagnies pétrolières, et les contrats militaires ont des intérêts concurrents qui se chevauchent également. Les compagnies pétrolières sont derrière la poussée spéculative des prix du pétrole brut sur le marché londonien de l’énergie.En conséquence, et résultant de l’agenda militaire, l’économie civile états-unienne est en crise étant donné que les ressources de la nation, incluant les impôts, sont détournés pour financer une guerre au Moyen-Orient qui coûtent plusieurs milliards de dollars..."

-Europe2020-Crise systémique globale

- LES ETATS-UNIS VONT-ILS SURVIVRE AU PLAN PAULSON ?"...Le problème vital pour les Etats-Unis est la disparition de la part productive de leur économie sous la gouverne de ces politiques stupides, et aujourd’hui le pays ne peut plus soutenir la pyramide de dette qui lui a été imposée. Présenté comme essentiel pour toute l’économie, le Plan Paulson ne ferait qu’ajouter des dettes à la pyramide, en ne faisant que les transférer des bilans des banques au bilan du gouvernement, et donc des contribuables..."

>>La crise financière mondiale de l’automne 2008, par Alain de Benoist<<

-Sept jours qui ébranlèrent la finance par Jacques Sapir
-CRISE FINANCIÈRE, effondrement final en été 2008 : La pire hypothèse...
-Comment expliquer simplement la crise financière ?
-Hussonet portail Michel Husson:crise
-Islande : danse au-dessus des volcans
--------------------------------------------------------
- l' Etat dépollue
- Naufrage financier ?

vendredi 25 septembre 2009

Crise: répliques prévisibles ?


Une finance déconnectée

LBO en action

-Un financement d'acquisition par emprunt, également désignée par le sigle LBO (pour l'anglais leveraged buy-out) consiste à racheter une société en ayant recours à de l'endettement bancaire aussi appelé effet de levier.C'est l'entreprise rachetée qui rembourse la dette ayant servi au rachat, l'acquéreur finançant le prix d'acquisition à la fois par des apports en fonds propres et par endettement. L'acquéreur utilise dans ce but une structure juridique autonome, appelée "Holding", qui paiera le prix d'acquisition à la fois en s'endettant et grâce aux fonds propres apportés par l'acquéreur. L'acquéreur apporte des fonds soit seul, soit en faisant rentrer au capital de la holding d'acquisition un ou plusieurs fonds d'investissement (selon les moyens financiers du repreneur et la taille de la société reprise). Ce montage, qui s'est généralisé dans le début des années 90, a permis la transmission de milliers d'entreprises. Cependant, le LBO est par définition financièrement tendu, car il fait supporter à l'ensemble holding + société acquise une dette particulièrement lourde. C'est pour cette raison que toutes les sociétés ne sont pas éligibles au LBO. Afin de rembourser la dette d'acquisition, l'acquéreur poursuivra une politique d'amélioration de la rentabilité et de développement de l'entreprise.Cette mise sous pression financière de la société-cible est souvent critiquée par les syndicats de salariés. Dans certains cas, elle peut au contraire faire le bonheur des fonds d'investissement spécialisés, qui prennent cependant un risque de perte de leur investissement plus grand que dans un investissement classique, l'endettement supplémentaire augmentant le risque de faillite.La crise financière 2007-2008 a mis en évidence la fragilité de ce type de montage en cas de retournement économique. D'autre part, la crise financière a fait apparaître que s'est formée une véritable bulle du LBO : les liquidités étant très abondantes sur le marché, les fonds d'investissement se sont mis en concurrence pour un nombre de sociétés-cible limité, d'où une valorisation de plus en plus forte des sociétés, celles-ci ayant explosé dans les années 2005, 2006 et suivantes. Les méthodes de valorisation lors de l'acquisition des sociétés cibles se sont en effet déconnectées de la réalité, et ont suivi les valorisations toujours plus hautes du marché, n'ayant plus de lien avec les fondamentaux de la société acquise, d'où la formation d'une bulle du LBO
. (Wiki)
-LBO France-
-Risques-
-COLLECTIF LBO-
______________Une crise due à un excès d’endettement généralisé:"...Cette crise financière - et c’est une réserve qu’il faudrait garder à l’esprit en permanence - n’est pas une crise exclusivement financière. C’est le symptôme d’une crise qui en fait est beaucoup plus profonde : une crise de la configuration présente du capitalisme.Cette crise a pour origine un excès d’endettement généralisé. Ce qui assez drôle, c’est qu’on nous a bassiné durant des années avec la dette publique, qui allait être supportée par nos enfants. Pendant qu’on regardait du côté de la dette publique, qui était des plus modérée, on n’observait pas qu’était en train de se former une crise de dette privée absolument monumentale. C’est la plus grosse crise de dette privée que le capitalisme ait jamais eu sur les bras.Le malheur est que nous sommes loin d’en être sortis. Pour plusieurs raisons. Ca a commencé avec la crise des subprimes, la dette immobilière des ménages les moins solvables, les plus fragiles. Mais il y a toute une série d’autres dettes qui vont arriver par convoi et se fracasser dans le bilan des banques, à partir de 2010, 2011..."
______________________

-La crise financière va rebondir:

"Les bulles financières entre dans une nouvelle phase de dilatation. Elles sont en voie de reconstitution avant même d’avoir été épongées. Les centaines de milliards injectés par les Etats pour sauver les systèmes bancaires n’ont pas été accompagnés de contreparties sérieuses pour changer les pratiques financières et bancaires.Résultat, ils ont regonflé la bulle financière et bancaire, en ajoutant à celle-ci une bulle supplémentaire d’endettement public notamment américain.La preuve : les marchés boursiers sont en hausse depuis 6 mois, alors que l’activité réelle n’a pas repris et que le chômage augmente massivement. N’oublions pas que 200 000 emplois industriels ont été supprimés en France depuis 1 an. Pourtant le CAC 40 a repris 55 % depuis son plancher de mars 2009. Cette valeur financière ne correspond à aucune nouvelle valeur réelle créée puisque sur la même période le PIB françaisLa financiarisation de l’économie continue en toute impunité. Le système bancaire est revenu a ses pratiques initiales, soit pour boucher ses trous soit pour pouvoir afficher de nouveau des résultats de nature a « rétablir la confiance », c’est-à-dire a empêcher les retraits qui seraient bien vite incompensables. Voyons.L’Etat a versé 21 milliards d’aides publiques en capital aux banques françaises. Dans le même temps la France a connu une restriction historique du crédit aux particuliers et aux PME. Selon la Banque de France : l’encours des crédits aux entreprises a baissé pour la première fois depuis 10 ans en juillet 2009. Cette baisse historique concerne aussi bien les crédits d’investissements que les crédits de trésorerie. Le même mois les défaillances d’entreprises ont augmenté de 18 % !Les banques françaises ont pourtant recommencé à dégager des profits dès le 1er semestre 2009. Cela signifie qu’elles ont utilisé les aides publiques pour investir sur les marchés financiers plutôt que pour financer l’économie.Exemple de la BNP. Elle a reçu 5,1 milliards d’euros d’aides publiques. Elle annonce 1,6 milliards de bénéfices au 1er semestre 2009. Cette même banque a provisionné 1 milliard (ramenés à 0,5 milliards) en bonus pour les traders en août 2009. C’est-à-dire 10 % de l’aide publique reçue qui va passer directement dans la poche des traders.Ainsi on voit comment par tous les aspects le système se montre absolument incapable non seulement d’affronter les conséquences de ses pratiques mais seulement de les corriger. Le danger d’emballement tient à la convergence des facteurs qui peuvent effondrer le système. Ainsi la financiarisation de l’économie réelle.Je parle des LBO. Technique d’achat de société où l’acheteur s’endette à 80% du prix d’achat et se rembourse en dépeçant l’entreprise achetée. C’est à présent la nouvelle bombe qui menace l’industrie et les banques. En effet cette merveille de bidouillage de rapace est doublement explosive : il gonfle la masse de créances à risques dans l’économie et fragilise les entreprises ainsi rachetées par une gestion à court terme qui vise juste à aspirer leur trésorerie.Or, depuis 4 ans, le marché des LBO a triplé en Europe. 140 milliards d’euros de prêts ont encore été accordés en LBO par les banques en 2007, dont 20 milliards en France. Autant dire que le crédit n’est pas rare pour tout le monde. Avec le retournement de l’activité, une grande partie du système des LBO est menacé d’effondrement. A la fin 2008, 70 % des sociétés sous LBO ne respectaient pas leurs clauses de prêts auprès des banques.« Continental » en est un exemple annonciateur. C’est à cause du rachat en LBO, grace à 16 milliards d’emprunts de Continental par le groupe Schaefler, 3 fois plus petit que lui, que l’entreprise est aujourd’hui liquidée. Alors qu’elle est bénéficiaire notamment dans sa branche pneu dont fait partie l’usine de Clairoix.Aucune leçon n’est pour l’instant tirée pour stopper ces mécanismes destructeurs. Au contraire, c’est justement à un fond LBO, le fond américain HIG, que le gouvernement a confié la reprise de l’usine Molex de Villemur sur Tarn. Tout cela n’a rien de marginal. Il s’agit d’un risque majeur pour la France.Dans notre pays, près de 5000 entreprises, aussi diverses qu’il est possible de l’être, comme Picard et Arena ou Télé Diffusion de France, et plus de 1,5 millions d’emplois sont aujourd’hui sous LBO. Cela représente une masse d’emplois égale à celle du total des entreprises du CAC40 !Ce n’est pas tout. A ce risque d’implosion locale, s’ajoute le risque importé du fait des engagements des banques françaises sur l’étranger. Les banques françaises sont aussi lourdement exposées au niveau mondial. 8,9 milliards d’euros pour BNP Paribas, 6,5 milliards pour le Crédit agricole, 6,2 milliards pour Natixis et 5,6 milliards pour la Société générale.J’en reste là pour que limiter vos cauchemars. Sachez seulement que le scénario latino américain celui d’une transition provoquée par l’auto blocage du système est inscrit dans ce que je viens de décrire et que cela oblige à penser avec sérieux nos propres stratégie à gauche pour le prendre en compte."

-Les difficultés des "LBO" pèsent sur les banques
-Entreprises rachetées par LBO asphyxiées

lundi 17 mars 2008

Brèves d'un lundi noir

Tempête financière aux USA : de la dénégation à l'aveu

-"Les États-Unis sont-ils à la veille d’un collapsus majeur de leur système bancaire ? L’hypothèse, jusqu’ici impensable, est désormais prise très au sérieux au plus haut niveau de l’Administration américaine. La première économie mondiale se trouve au seuil d’une récession profonde, et la chute sans fin du dollar traduit une perte de confiance préoccupante des bailleurs de fonds internationaux, à l’égard du pays. En insistant longuement, mercredi soir, sur les risques posés par l’affaiblissement du billet vert, George W. Bush a admis la gravité de la situation. .."(Le Figaro)

-Le dollar s'effondre sur fond de panique bancaire
"...Les économistes ne craignent plus seulement l'entrée en récession de la première économie mondiale, ils se demandent si ce n'est pas l'ensemble du système financier américain qui est en train de s'écrouler, avec des risques de faillites bancaires en cascade, comme les Etats-Unis en avaient connu durant la Grande Dépression..." (Le Monde)

-Pour sauver Wall Street Bernanke plombe le dollar:
" Devant l’absence de l’autorité et du courage politique requis pour trancher dans le vif, la Fed en est réduite aux expédients qui, s’ils permettent de masquer l’ampleur des pertes, retardent l’heure de vérité et compromettent le dollar. Pour sauver Wall Street, Bernanke exporte la crise et fait naître une poussée de fièvre inflationniste mondiale, au risque d’un retour de bâton dévastateur : l’abandon du dollar comme monnaie de réserve mondiale." (Contre-info)

-Crise Financière : nous sommes tous roubinistes désormais
"Les pertes du système financier sont maintenant estimées entre 2000 et 3000 milliards de dollars, ce qui place virtuellement les banques dans une situation de faillite généralisée. En tentant de se protéger en différant la reconnaissance de leurs pertes, elles accroissent le risque d’un effondrement systémique. Tous les économistes s’accordent à penser qu’une recapitalisation d’urgence est nécessaire. Mais cette mesure nécessiterait une nationalisation massive du système bancaire, impensable au pays de la libre entreprise, et ceci d’autant plus en année électorale. Faute de pouvoir - pour l’instant - briser ce tabou, la Fed en est réduite aux expédients et se transforme en mont de piété pour créances douteuses." (contre-info)

Marchés : «La crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale»
"Selon Alan Greenspan, qui a été président de la Fed pendant 19 ans, «la crise financière aux Etats-Unis va être vraisemblablement jugée comme la plus grave depuis la seconde guerre mondiale». Pour lui, la crise prendra fin quand les prix des biens immobiliers se stabiliseront, entrainant celui du prix des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires." (Le Figaro)

Sarkozy face au rebond de la crise financière
"« Les crises financière et monétaire se renforcent l'une l'autre comme si la force de la mondialisation se retournait contre elle, analyse Eloi Laurent, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L'excédent commercial de la France vis-à-vis des Etats-Unis se transforme en déficit. Un euro à 1,40$, c'est un problème. A 1,60$ c'est une catastrophe ! » (Marianne)
-Michel Aglietta: "Une crise aussi grave que celle de 1929"
-2008 année noire : le crépuscule des dieux
- Frédéric Lordon : « Ce à quoi nous assistons est le déploiement nécessaire d’une mécanique inscrite au coeur des structures libérales"

---------- Lundi noir ?----

-Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times, donne une excellente définition de notre système financier : « La finance moderne se résume à ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter (les banques), pour les mettre sur les épaules de ceux qui sont incapables de les comprendre. »
-Nationaliser les banques? > france inter( blogB.Maris)

samedi 17 septembre 2016

Les banques, encore

Banques bancales
                            Non, tout ne va pas pour le mieux dans le système bancaire, que les Etats avaient, dit-on, assaini. Les banques étaient, nous disait-on, de nouveau en état de marche, après avoir été sauvées par les Etats, l'argent public, après leurs dérapages encouragés par des politiques irresponsables.
        On reparle du secteur bancaire italien, qui serait actuellement plombé par 360 milliards d’euros de créances douteuses, des crédits que les banques ont peu de chances de recouvrer ; en somme, des dettes irrécupérables, en partie ou en totalité. C’est l’équivalent de 22 % de la richesse produite par le pays l’an dernier...
Des mécanismes ignorés
         ¨Pire, en Europe, la chute des valeurs bancaires est plus rapide que pendant la crise des subprimes:
        Les banques européennes ont perdu près d'un quart de leur valeur en Bourse depuis le début de l'année, soit plus de 240 milliards de dollars. En France, les actions Société générale, Crédit Agricole et BNP Paribas ont perdu près de 30%. Les actions des grandes banques européennes sont au coeur des préoccupations des investisseurs et dégringolent plus brutalement qu'elles ne l'avaient fait en 2008, au début de la crise financière. L'indice bancaire du STOXX Europe 600 a perdu 24% depuis le début de l'année, contre 17% sur la même période il y a huit ans. L'accumulation des inquiétudes macro-économiques menace ainsi de défaire ce qui avait été construit en huit ans pour réduire les coûts, équilibrer les bilans et se protéger contre le risque. La chute des cours du pétrole, l'explosion des coûts technologiques et la volatilité des marchés ne sont que quelques-uns des facteurs qui placent les banques au centre des préoccupations des investisseurs. Il faut y ajouter le poids des créances douteuses et les taux d'intérêt négatifs qui menacent les marges nettes d'intérêt et pourraient conduire les banques à facturer les comptes courants. Dans ce contexte, Deutsche Bank, UniCredit et Credit Suisse ont vu leurs actions chuter deux fois plus qu'elles ne l'avaient fait sur la même période au début de 2008...
            Si le diagnostic est bon, il y a du souci à se faire sur le redressement réclamé par Juncker à Bratislava, qui regarde ailleurs....
                      Depuis longtemps, on sait que la Deutsche Bank donne des cheveux blancs à plus d'un politique, jusqu'à New York. Elle n'est pas la seule à s'être faite remarquer par ses malversations, mais son cas est hautement symbolique et problématique.
      Le géant allemand est d’abord considéré comme l’une des banques les plus systémiques au monde, c’est-à-dire dont un éventuel défaut pourrait provoquer un effet de dominos sur le système financier mondial.
    Surtout, la banque allemande, qui a démontré une culture de risque excessive par le passé, n’inspire pas confiance. Au point que les marchés aiment se faire peur en lançant, tous les deux mois environ, une rumeur de faillite de l’institution.
      Sans parler du coûteux sauvetage du système financier d'Outre Pyrénées.
              On n'est pas sorti de l'auberge (espagnole), qui ne se porte mieux qu'en apparence:
      Le « coût pour le contribuable » ne s'est pas uniquement traduit par des hausses d'impôts, c'est un coût pour la société espagnole dans son ensemble. D'autant que, en s'endettant pour sauver ses banques, l'Espagne, comme les autres pays, a dû se soumettre à un programme « d'ajustement » défini par l'UE qui a accéléré la récession causée par l'éclatement de la bulle immobilière. Les coupes claires dans les dépenses publiques ont ainsi touché des secteurs essentiels pour l'avenir du pays comme la santé, l'éducation ou la recherche. Elles ont aussi conduit à une déstabilisation politique en contribuant à détruire le bipartisme traditionnel. Depuis le 20 décembre dernier et malgré deux élections, le pays - par ailleurs touché par un réveil du sécessionnisme en Catalogne à laquelle la crise a pris sa part - est sans majorité. Les conséquences de cette lourde facture sont donc importantes : elles se font, du reste, encore sentir économiquement. Pour ménager son électorat, le gouvernement Rajoy a stoppé la consolidation budgétaire en 2015, alors que, en raison de ces pertes, le déficit est demeuré élevé. La Commission européenne lui demande désormais de nouvelles coupes budgétaires pour 2017 et 2018.
         On peut se demander si les banques changeront un jour...telles qu'elles fonctionnent depuis qu'on leur a donné tout pouvoir sur les réglementations d'Etats défaillants.
      L'horizon économique du coup n'est pas à l'abri d'une nouvelle tempête financière:
          « Nous sommes six ans après la crise financière et la confiance dans les banques n’est toujours pas revenue », dit un ancien chef analyste de Lehman Brothers cité par le Wall Street Journal. Et c’est bien l’un des problèmes. Depuis la crise financière de 2008, aucune action décisive n’a été menée pour en finir avec l’opacité, la complexité, mais aussi la vulnérabilité du système bancaire international, en dépit des déclarations des responsables politiques et des régulateurs. Résultat : tout le secteur bancaire est de nouveau sous tension.
        Aux USA, le retour des mauvaises habitudes se manifeste et, avec le retour de nouvelles bulles, on peut à nouveau craindre le pire.
           ...Comme pour les prêts hypothécaires douteux d’il y a dix ans, ces « subprime auto loan » ou « prêts automobiles à risque » ont été titrisés par les banques et redistribués aux investisseurs via divers produits financiers. Lorsque le taux de défaillance deviendra intenable et que les pertes s’accumuleront, à plus forte raison lorsque les premiers véhicules achetés arriveront en fin de vie et devront être remplacés (dans un an ? deux ans ?), comment pourra-t-on récupérer la valeur des millions de prêts en défaut ? Car, puisque les clients ne seront plus solvables et qu’il ne sera plus possible de tirer quoi que ce soit d’une éventuelle vente des véhicules (trop vieux, plus cotés…), alors tous ces prêts ne vaudront réellement plus rien, eux non plus, et on assistera de nouveau à des faillites bancaires retentissantes...
______________________________

mercredi 1 mai 2024

Noter les noteurs

Maudit soit Moody's!...

                              Les agences de notation refont parler d'elles après la crise de 2008 et ses conséquences délétères sur les finances publiques. Il s'agissait de "sauver le triple A", la fameuse valeur fétiche de référence à Wall Street, qui sévit même aux USA, sans qu'on s'interroge sur le sens de la dette publique,  montrée du doigt.                     ___ Beaucoup se demandent s'il ne conviendrait pas d'abord de  noter les noteurs. De quel droit distribuent- ils les bons ou les mauvais points?  Qui contrôle les agences notatrices... et leurs décisions arbitraires, qui ont accentué la crise financière ?      Les Big Three ne sont pas des entités hors-sol. Elles font des affaires, de bonnes affaires, et leur objectivité est en question:  "...Trois entreprises de notation, toutes américaines, se partagent l’essentiel du marché au niveau mondial : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch. En 2022, les « Big Three », comme elles sont surnommées, détenaient 93 % des parts du marché de l’Union européenne. Et, malgré la recommandation de l’Autorité européenne des marchés financiers de favoriser l’une des dix-sept autres agences accréditées minoritaires, ces trois mastodontes continuent de régner sur les notations. Les entités publiques françaises ayant commandé des notations financières depuis 2017 n’ont d’ailleurs pas suivi cette recommandation et ont toutes recouru à l’un des trois géants. L’un des « Big Three », Fitch, a eu jusqu’en 2018 des capitaux français..."                                        Et pourtant la dette française reste très demandée.  Ouf! L'infamie tant redoutée par Bercy n'aura pas lieu...Rien de changé, finalement...


       " Qui a créé les agences ?La création des agences de notation remonte au XIXe siècle aux États-Unis. Après la panique de 1837, la nécessité d'évaluer la solvabilité des entreprises s'est fait ressentir. Quatre ans plus tard naissait The Mercantile Agency, première société d'analyse financière de crédit. Dans le sillage de la révolution industrielle et du développement du chemin de fer naissent d'autres agences, comme celle de John Moody, Moody's Investors Services Incorporation, créée en 1909, ou encore The Fitch Publishing Company en 1922. Depuis les années 70, elles sont davantage contrôlées par la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine. Les trois grandes agences internationales qui contrôlent 90 % du marché mondial de la notation sont toutes américaines : Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's. ___Qui les paie ?Les agences sont détenues par des capitaux privés. Le milliardaire Warren Buffet possède 13 % du capital de Moody's ; Standard & Poor's appartient à l'éditeur américain McGraw-Hill Companies et Fitch est détenue par la société financière française Fimalac. Les agences sont rémunérées par les sociétés qui veulent recevoir ou utiliser une note ; et qui paient un ticket d'entrée plus des commissions à chaque transaction. Arguant de la complexité des marchés financiers pour analyser le risque de faillite des acteurs économiques, les agences se font chèrement rémunérer, ce qui en fait des sociétés florissantes avec des marges de 38 à 58 % !___Comment notent-elles? Lors de la crise financière asiatique à la fin des années 90, durant l'éclatement de la bulle internet ou encore à l'occasion de la crise financière de 2008, leur réactivité et l'exactitude de leurs notes - sous ou sur-évaluées - ont été mises en cause. Les agences ont chacune une échelle de note, allant de AAA (triple A) à DDD. Ces notes sont attribuées après un long travail d'analyse des chiffres économiques et financiers. Dans le cas des États, les analystes peuvent rencontrer des membres du gouvernement. Les trois agences ont toutefois des méthodes d'évaluation différentes, ce qui explique des dégradations brutales ou davantage étalées dans le temps.__Peut-on s'en passer ? Dans un contexte de crise où les investisseurs leur ont délégué leur mission d'évaluation des risques, les agences jouent un rôle important sur les marchés. On pourrait difficilement se passer d'elles, mais comme le suggère l'Autorité française des marchés financiers, il faudrait une « désintoxication de la notation » et donner moins d'importance aux notes.                                                                                              La finance, toujours la finance!... le plus souvent hors-sol...   ______________________________________