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mercredi 28 septembre 2016

Deutsche Bank: Achtung!

 Sueurs froides pour Angela Merkel
                                                         Qui se trouve comme dans une nasse.
    Mais qui ne veut pas intervenir pour l'instant. 
     Mais ce sont aussi les marchés financiers, les banques, toutes  interconnectées, qui se font du souci.
        Cela fait quelque temps...Même si elle n'est pas la seule.
 C'est un appel au secours: Deutsche-Bank-Chef Cryan ruft um Hilfe
 __ La Deutsche Banktoo big to failtoo big to jail et too big to help, est en effet dans le collimateur:
___" Deutsche Bank est l’exemple le plus criant : selon son rapport annuel, la fraction de ses activités concernant l’économie réelle (prêts à des entreprises, des ménages ou des Etats) représentait 18 % seulement de son bilan total, soit une partie très modeste. Cela veut dire que la Deutsche Bank est une sorte de hedge fund camouflé en banque de détail !"
        A l'heure où l'horizon financier s'assombrit.
              La politique allemande de stabilité est le ressort principal de ce phénomène, outre les pratiques douteuses de l'institution financière:
    ...C'est toute l'ambiguïté du rapport allemand à l'Europe. D'un côté, la volonté affichée de transmettre à l'ensemble de la zone euro, la Stabilitätskultur, la « culture de stabilité » dont la presse conservatrice d'outre-Rhin ne cesse de regretter l'absence au sud du continent. Et de l'autre, cette culture a précisément donné naissance à des monstres financiers qui, régulièrement, mettent en péril régulièrement l'économie européenne. Car Deutsche Bank n'est pas un cas isolé : le secteur financier allemand - et européen qui dépend aussi de cet excédent - est un colosse aux pieds d'argile, et ce fait est en grande partie le fruit du modèle économique allemand dit de « stabilité. » Qu'est-ce donc que cette « culture de la stabilité » ? Elle repose principalement sur une inflation contenue, clé pour une croissance réduite des salaires. Ceci induit une demande intérieure faible et une amélioration de la compétitivité externe qui favorise la croissance des exportations. Autrement dit, la « culture de stabilité » se traduit dans les faits par une explosion des excédents commerciaux et des excédents courants. Car tout réemploi de ces excédents dans la demande intérieure risque de stimuler la demande intérieure, donc l'inflation. Ce modèle génère donc mécaniquement des excédents considérables. Aussi peut-on constater que l'application de ce modèle à la zone euro a conduit cette dernière à augmenter de 10 milliards d'euros l'excédent courant de l'union monétaire qui atteint désormais 3 % de son PIB
     Merkel refuse de payer.  Mais le risque est là:
               Si l'on en croit Zero Hedge, dans un article du 21 Septembre sur Veritaseum, Reggie Middleton, dans une analyse sur l’ effort de recapitalisation probable de Deutsche Bank , tout en demandant un renflouement (Bail out) par les contribuables ou un Bail-in par les Déposantallemands
    Middleton a noté que la Deutsche Bank a plus de $ 2.5 billions de dollars en exposition aux dérivés auquels elle fera face cette année. (Les € 42 billions de dérivés (notionnels) connus à la Deutsche Bank restent sous une pression sévère. Sa capitalisation boursière est de 17 milliards $)
   Le 23 Avril, la Deutsche Bank a été condamnée à une amende de 2,5 milliards $ par rapport au trucage des taux LIBOR. 
   Le 16 Septembre, le département américain de la Justice a mis une amende de $ 14 milliards à la Deutsche Bank  pour fraude en valeurs mobilières hypothécaires menant à la crise mondiale de 2007-2009.
   Aujourd’hui, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu toute Assistance (bail in ou bail out) pourla Deutsche Bank .
          Quelques questions se posent :
  1. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à l’effondrement du système bancaire italien ?
  2. Quelle est l’exposition de Deutsch Bank à d’autres banques européennes en difficulté ?
  3. Est ce que Deutsch Bank se prépare pour une avalanche d’accusations de fraude sur ses produits dérivés sur l’or ?
  4. Si un bail-in des déposants ne vient pas, comment Deutsche banque peut payer les amendes maintenant que Merkel a exclu les aides d’État?______________
  5. Un grand corps malade  pour Mediapart:
  6.       ...L’Allemagne refuse d’être le garant en dernier ressort du géant financier. Dimanche, le magazine allemand Focus rapportait qu’Angela Merkel excluait toute aide du gouvernement allemand pour renflouer la Deutsche Bank. La perspective que Berlin pourrait ne pas aider sa principale banque, en difficulté, a déclenché une déroute sur les marchés. Lundi, le cours de la Deutsche Bank a chuté de 6,9 %, tombant à son plus bas niveau depuis 21 ans. Mardi, la banque a recommencé son parcours boursier chaotique, baissant encore de plus de 2 % dans la séance avant de se reprendre. La barre  symbolique des 10 euros est désormais le test pour les marchés.En un an, la Deutsche Bank a vu son cours chuter de plus de 56 %. Sa capitalisation boursière du géant allemand est désormais à peine de 14,5 milliards d’euros, deux fois moins que celle d’Uber, alors que son bilan (1 600 milliards d’euros) représente plus de la moitié du PIB allemand...
  7.  Depuis, les responsables de la Deutsche Bank tentent de calmer les esprits, démentant toute réunion avec le gouvernement. La banque, menacée par une amende record de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) par la justice américaine, est en capacité de faire face seule et n’a pas besoin de l’aide de l’État, assurait un porte-parole de la banque. Sans réellement convaincre.La confidence de la chancelière faite à Focus avait pour but de mettre un terme aux rumeurs qui agitent Berlin depuis l’annonce de l’amende record réclamée par la justice américaine. Si les responsables politiques n’ont officiellement pas réagi à cette information, en coulisses, ils ne parlent que de cela. Les scénarios s’échafaudent pour imaginer les moyens de secourir la Deutsche Bank, si nécessaire, comme sur la façon de répondre aux États-Unis à ce qui est clairement perçu comme une mesure de rétorsion :  beaucoup analysent les 14 milliards de sanctions imposés à la banque allemande comme une réponse aux 13 milliards réclamés à Apple, poursuivi pour évasion fiscale par la Commission européenne.
    Lundi, Hans Michelbach, un des responsables de la CDU, proche d’Angela Merkel, tentait de préciser la ligne arrêtée par la chancelière. « Il est inimaginable que nous aidions la Deutsche Bank avec l’argent des contribuables. Cela serait un tollé public. Le personnel politique perdrait toute crédibilité si le gouvernement franchissait cette ligne. » Avant d’ajouter : « Vous ne pouvez pas comparer la Deutsche Bank à Lehman Brothers. La banque est en position de faire face à la situation par ses propres moyens. » 
    Justement si. Cela fait des mois que des observateurs financiers comparent la trajectoire de la Deutsche Bank à Lehman Brothers, symbole de la crise financière de 2008, en se
     © zero hedge © zero hedge
    demandant si le géant allemand ne va pas être à l’origine d’une nouvelle crise. Le refus affiché du gouvernement allemand d’aider la banque renforce encore la comparaison : en 2008, le gouvernement américain aussi avait refusé, au nom de l’aléa moral, de se porter au secours de Lehman Brothers, estimant que le système était suffisamment résistant pour faire face à une faillite bancaire. On connaît la suite.L’histoire se répète rarement. Les menaces que fait peser la Deutsche Bank sur le système financier international, n’en sont pas moins réelles. Le géant bancaire allemand est devenu le grand corps malade de la finance mondiale : à la fois too big to fail, too big to jail et too big to help. Il illustre toutes les dérives passées mais aussi la faiblesse de tous les remèdes imaginés depuis la crise de 2008, comme les contradictions des politiques européennes....
  8.   
    Les poursuites engagées par le département américain de la justice relèvent d’une vieille affaire, celle des subprimes. La Deutsche Bank se voit reprocher d’avoir trompé ses clients en leur vendant des produits titrisés [residential mortgage backed security (RMBS)], adossés à des créances immobilières à la qualité douteuse, voire totalement pourries entre 2005 et 2007. Dans son livre The Big Short, Michael Lewis avait longuement décrit les dérives de la finance qui allaient mener à la crise des subprimes. Goldman Sachs et la Deutsche Bank y menaient la danse : elles étaient à l’initiative de pratiquement tous les produits que le monde allait découvrir avec stupéfaction en 2008.
    Mais il a fallu attendre de nombreuses années avant que les régulateurs imposent des sanctions. Après avoir infligé une amende de 13 milliards de dollars à JPMorgan en 2013 puis de 16,6 milliards de dollars à la Bank of America en 2014, les régulateurs ont transigé avec Goldman Sachs en lui imposant 5 milliards de dollars en janvier 2016. Et le tour de la Deutsche Bank est arrivé.
          Dans ses comptes 2015, la banque allemande a bien anticipé la menace de poursuites judiciaires : elle a provisionné 5,4 milliards d’euros pour les amendes éventuelles. La somme est bien insuffisante pour faire face à l’amende évoquée par la justice américaine. Surtout, ces provisions étaient destinées à faire face à toutes les actions judiciaires et litiges pendants : il y en a plus de 6 000. Au cours de ces deux dernières années, elle a déjà versé plus de 11 milliards de dollars d’amendes et de pénalités pour éteindre une partie des poursuites....Prêts toxiques, évasion fiscale, manipulation du Libor, manipulation sur le marché des changes et des matières premièreres
  9. Le nom de la Deutsche Bank a été associé à tous les scandales financiers révélés après la crise de 2008.    La Deutsche Skandal-Bank titrait l’hebdomadaire der Spiegel en décembre 2012, en menant une enquête au canon contre la banque et ses pratiques indignes.Officiellement, la banque n’a rien coûté aux contribuables allemands à l’inverse de certaines banques régionales mais elle a dirigé en sous-main une partie de la question grecque et européenne et a pesé, comme bien d’autres, pour que rien ne change dans la régulation. À Berlin, Angela Merkel regrette peut-être d’avoir été si compréhensive, d’avoir préféré laisser faire le temps plutôt que d’imposer un nettoyage en règle des bilans et une séparation des activités bancaires.
         Car les changements ont été menés avec beaucoup de circonspection. Le mythique président de la Deutsche Bank, le Suisse Josef Ackermann, qui propulsa la banque à la tête des géants financiers mondiaux en l’engageant dans toutes les aventures avouables et inavouables, en promettant des retours de 25 %, a dû quitter la présidence en 2013. Le duo qui lui a succédé, le Britannique Anshu Jain et Jürgen Fitschen, n’a pas tenu deux ans, emporté par les mauvais résultats et le scandale des bonus qu’ils s’étaient octroyés au même moment. 
          Le Britannique John Cryan qui a pris leur suite en 2015 est dans une position tout aussi inconfortable. Depuis son arrivée, il a supprimé plus de 9 000 emplois. Il a vendu ou arrêté les activités les plus dangereuses comme le trading pour compte propre ou sur les marchés des métaux et de l’électricité. Il tente de céder des filiales étrangères, en Chine et en Russie notamment. Mais il peine à redresser la barre. En 2015 la banque, pour la première fois de ses 146 ans d’existence, a accusé une perte de 6,7 milliards d’euros. Cette perte était liée en grande partie aux pénalités judiciaires passées et à venir. En juillet, sa filiale américaine n’a pas passé pour la deuxième fois les tests de résistance imposés par les régulateurs américains, l’obligeant à renoncer à verser un dividende à ses actionnaires.
         « Si la sanction imposée par le département américain de la justice dépasse les 4 milliards de dollars, la banque n’aura plus les fonds propres nécessaires et sera obligée de refaire une augmentation de capital », prévient une étude de Citi. « Il devrait être évident à tous les membres du Département américain de la justice que la Deutsche Bank ne peut supporter une amende de 14 milliards de dollars (...). Au-delà de 4 milliards, cela mettrait une pression sur ses fonds propres », analyse Lionel Laurent, éditorialiste chez Bloomberg. « Aussi curieux que cela paraisse, ce n’est pas une mauvaise position pour négocier pour la Deutsche Bank. Car c’est une des plus grandes banques européennes et une des institutions les plus systémiques », poursuit-il, rappelant ce que le monde financier sait mais que les autorités judiciaires américaines semblent avoir oublié : la Deutsche Bank peut se transformer en une grenade dégoupillée.
    La banque la plus systémique du monde
         D’ordinaire, le Fonds monétaire international (FMI) ne se prononce jamais sur la solidité d’une banque, laissant ce soin aux différents régulateurs. L’avertissement n’en a été que plus frappant. En juin, un rapport de l’institution internationale a passé en revue l’ensemble du secteur bancaire allemand. Ses conclusions ont frappé tous les esprits : la Deutsche Bank, selon lui, est la banque la plus systémique du monde, avant HSBC et Crédit suisse, en raison de sa taille, de ses métiers, et de ses interconnexions avec le reste du système financier international..             .Le risque est que la situation échappe à tout le monde, que le gouvernement allemand tarde à réagir. Les précédents de la crise grecque ne sont guère rassurants en ce domaine. Par dogmatisme et par calcul politique, Angela Merkel a temporisé tant et plus face à Athènes, jusqu’à ce que la zone euro dans son ensemble soit en danger. Cette crise, qui aurait pu être résolue avec une dizaine de milliards et une garantie de prêteur en dernier ressort, s’est soldée par l’effondrement d’un pays sans remède véritable, une zone euro mise à mal, et un rejet de l’Europe. Si les mêmes erreurs étaient refaites avec la Deutsche Bank, le coût en serait encore plus élevé. (Merci à Martine Orange_Mediapart)_____________________

lundi 30 mars 2009

Obama: otage des lobbies ?

Malgré ses engagements , Obama saura-t-il se soustraire à l'influence puissante des lobbies , des formidables intérêts économiques privés qui pèsent fortement dans les grandes décisions de la Maison-Blanche ?

Les premiers mois de présidence indiquent que les vieilles habitudes reprennent le dessus et que le nouveau président apparaît de plus en plus comme un otage, avec une marge de manoeuvre étroite...

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"Les jours où [les lobbyistes] dictaient l'agenda de la Maison Blanche sont finis..." déclarait Barack Obama en mars 2007.
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-"Evoquant les groupes de pression en relation avec l’administration et le Congrès, Barack Obama a promis que les lobbyistes seraient “soumis à des limites plus strictes que sous aucune autre administration dans l’Histoire”. Il a ainsi assuré qu’il voulait mettre fin au “tourniquet” qui permet aux employés des groupes de pression d’entrer et sortir à volonté du service public “faisant passer leurs intérêts avant ceux du peuple américain"
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-"Barack Obama est confronté à quatre puissants lobbys qui s’opposent à tout changement dans la société américaine : le lobby militaro-industriel, qu’il ne peut pas bousculer compte tenu des impératifs de défense du pays, le lobby pharmaceutique qu’il doit affronter s’il veut imposer une réforme efficace de la sécurité sociale ; le lobby de l’automobile et du pétrole, totalement immobiliste et le lobby financier, qui a toujours été proche des démocrates. Il faut bien reconnaître que le plan Geithner semble marquer sa défaite en rase campagne devant le lobby financier."(jmQ)

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Un plan Geithner désespérant
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Le marché applaudit le plan Geithner - 24 mar 2009
Le plan présenté par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, prévoit d'utiliser de 75 à 100 milliards de dollars de fonds publics afin d'offrir aux ...
Le Matin.ma - 477 autres articles »



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-Obama a cédé devant le lobby financier:
"Les marchés saluent le cadeau que Barack Obama vient de faire aux actionnaires et aux banquiers. Mais il faut revenir un peu en arrière pour le comprendre. La déroute des banques offrait deux solutions aux pouvoirs publics :
- laisser les banques aller à la faillite ; ce fut le choix, un peu naïf, d’Henry Paulson pendant un court instant : en bon libéral, il pensait que puisque Lehman Brothers avait failli, elle devait disparaître du paysage ;
- nationaliser les banques.
La haute finance américaine a été bouleversée par la faillite de Lehman Brothers. Dès lors, son discours implicite est devenu : sauvez-nous avec l’argent des contribuables ! Et SVP, débarrassez-nous des actifs pourris dont nous nous sommes gavés !
Du coup, le choix qui s’est offert à Obama a un peu évolué : il pouvait soit nationaliser les grandes banques en difficulté, soit choisir de créer une « bad bank », qui consiste à débarrasser les établissements financiers de leurs actifs pourris. Dans le premier cas, ce sont les actionnaires qui sont maltraités et les contribuables, ainsi que les créanciers, qui sont préservés. Dans le cas de la bad bank, c’est l’inverse : les contribuables sont spoliés et les actionnaires préservés.
C’est évidemment cette dernière option qui avait les faveurs de Wall Street. Notons que chaque fois que progressait l’option bad bank, le Dow Jones montait et, qu’à l’inverse, il baissait dès que l’on évoquait l’hypothèse des nationalisations. Notons aussi que cette dernière option avait ses partisans dans les deux camps, démocrates – Paul Krugman et Joseph Stieglitz étaient contre la bad bank – et républicains. Car beaucoup de libéraux considèrent que les contribuables n’ont pas à payer pour les actionnaires.
Quand on analyse le plan Geithner dans le détail, on s’aperçoit que la mécanique mise en place favorise grandement le lobby financier neworkais. Pourquoi ? Le plan met en place des enchères pour céder les créances douteuses. L’idée est de favoriser une évaluation à la hausse de ces actifs. Sauf que le dispositif est léonin pour le contribuable : comme l’Etat fédéral garantit à 85% les emprunts consentis pour acheter ces actifs douteux, le risque pris par les acteurs privés est quasi-nul.
Ce qui fait qu’on en arrive à un nouvel épisode actualisant le fameux adage de la nationalisation des pertes et de la privatisation des profits : en cas de remontée des actifs douteux, l’Etat fédéral devra partager les profits avec les investisseurs privés, tandis que dans le cas inverse il assumera la totalité des pertes. Et voilà comment l’Etat, finalement, c’est-à-dire le contribuable, financera les orgies financières des années 2000
!..." (JMQ)

-Larry Summers, pompier-pyromane de l’Obama-économie ?
"...son choix( Obama) de nommer le sulfureux Larry Summers à la présidence du National Economic Council, augure a priori mal du "new New Deal" qu’il prétend proposer à son pays.

“Les économistes sont plus intelligents que les “politistes” qui sont plus intelligents que les sociologues”
Ce Larry Summers, bien qu’étiqueté “Démocrate”, est très loin d’être un “libéral” (au sens étatsunien, c’est-à-dire le très lointain équivalent d’un social-démocrate en Europe) C’est même l’une des bêtes noires de l’aile gauche du Parti Démocrate. Et le simple fait qu’Obama ait propulsé un tel personnage au National Economic Council (l’équivalent US de notre ministère de l’Economie et des Finances) pour y gérer la terrible crise économique dans laquelle se débattent les USA augure très mal, si l’on en croit ses états de service, d’un quelconque “nouveau commencement”. Ce serait plutôt “on prend les mêmes et on recommence”, étant donné que ce type a tout du pompier pyromane.
L’économie - la citation qui sert d’intertitre à ce paragraphe est de lui, c’est dire s’il l’idolâtre au plus haut point - Larry Summers est tombé dedans tout petit, voire même dès sa naissance en 1954, vu qu’il est le fils de deux économistes et qu’il a pour oncles deux lauréats du prix Nobel d’économie, Paul Samuelson et Kenneth Arrow. De quoi subir dès l’enfance un sérieux lavage de cerveau qui l’incitera, après une brève tentative de poursuivre des études de physique, à bifurquer vers celles d’économie. Après de brillantes études au Massachusetts Institute of Technology et à Harvard, il devient à 28 ans l’un des plus jeunes professeurs de l’histoire de Harvard. Un parcours sans faute de bon élève.
Grâce à l’entremise d’un de ses professeurs d’économie de Harvard, Summers se retrouve en même temps membre du Conseil économique du président Reagan en 1982-1983 - donc responsable des désastreuses reaganomics (ou économie vaudou selon Bush père qui les a pourtant appliquées et dont Juan Cole fait la description suivante : “La révolution reaganienne défendait cette idée stupide selon laquelle on peut baisser les impôts, réduire le rôle de l’état à la portion congrue, supprimer les régulations de la finance et malgré tout avoir de la croissance. Ce que cette politique a produit, ce sont ces bulles dont ont profité pendant un certain temps les 3 millions d’américains les plus riches, mais dont tous les autres ont souffert. Durant cette période les 1% les plus riches ont multiplié plusieurs fois leur patrimoine. Ils perçoivent aujourd’hui 20% de l’ensemble des revenus et détiennent 45% de la richesse aux USA”).
..." (Marsu)

-Face au lobby sioniste, Obama perd sa 1ère bataille au Proche-Orient
- Obama manœuvreavec les lobbyistes:
"
Barack Obama a imposé des règles plus strictes pour réduire le poids des groupes d'influence à la Maison-Blanche, mais leur omniprésence rend sa tâche difficile".

-Obama et les lobbies - Google Actualités
-Obama fixe les limites aux lobbies | AMI France:

-Le tango d’Obama avec son moment de vérité:
"...Obama découvre-t-il qu’il est prisonnier de Wall Street, ou “acheté” par Wall Street, à l’occasion du “plan Geithner”? C’est une possibilité sérieuse. Dans tous les cas, cette atmosphère, cette évolution un peu chaotique du Président, dans une séquence qui marie des épisodes radicaux, parfois en sens contraires, tout semble effectivement présenter une situation d’extrême instabilité où le président peut parfois se trouver dans les situations délicates. Les hypothèses qui viennent à l’esprit dans ce cas rappellent, par exemple, la situation très tendue de John Kennedy durant la crise des missiles de Cuba (octobre 1962), particulièrement dans ses relations avec les généraux du Pentagone. Remplacez le Pentagone par Wall Street. Obama se trouve dans une sorte de crise des missiles de Cuba prolongée, sans qu’on en distingue la fin, avec pas d’ennemi identifié avec qui traiter, avec des groupes d’intérêt féroces qui le surveillent et ne lui passeront pas la moindre incartade...."
-Obama invite les lobbies à la réforme de l'assurance maladie
-Barack Obama sans les lobbies, mais avec l'aval du FBI
-Les tambours de la bataille
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-Cities Deal With a Surge in Shantytowns
- Se révolteront-ils?:"...Dans toute l’histoire des USA, il est difficile de trouver un “mouvement” populaire qui ait eu un sens politique et qui se soit donné les moyens de tenter de l’imposer, donc qui ait mis en cause le régime. Même cette rupture intérieure fondamentale que les Américains nomment, d’une façon très intéressée, “guerre civile” (Civil War), n’implique justement pas, – et justement là est le fond du débat autour du fondement de ce conflit qui est une véritable “guerre” “entre Etats”, – une révolte quelconque, une émeute illégale, une décision arbitraire ni quoi que ce soit de la sorte; la Civil War est en fait la “Guerre de Sécession”, déclenchée à partir de décisions de sécession d’un certain nombre d’Etats, prises selon les processus constitutionnels propres à chacun de ces Etats. Il y a donc, même dans les situations les plus tragiques, les plus contradictoires, un respect de la loi aux USA, qui a été imposée moins comme une vertu, malgré les affirmations intéressées, que comme une nécessité, – car, enlevez la loi et piétinez le principe de la Loi, et il ne reste plus guère de structure pour tenir ensemble ce vaste pays..."
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-Obama: ruptures ?

lundi 13 avril 2015

USA: privatisation de l’école en cours

             S'il est un domaine où  l'Etat doit garder la main sur le système pour en assurer la gratuité, la neutralité, la cohérence et l'égalité; la formation de maîtres, l'égalité des chances, c'est bien le domaine éducatif, celui qui détermine au mieux l'avenir d'un pays et la cohésion d'une nation.
      Il a fallu attendre le XIX° siècle pour le comprendre et commencer à l'appliquer, chaque pays à sa manière, chaque pays à son rythme..
   Si on en croit Hilary Clinton,  "La triste vérité, c'est que les Américains, à la différence des Français, n'ont jamais accordé suffisamment de prix au métier qui consiste à s'occuper des enfants."
        Aux USA, la mise en place du système éducatif épousa les spécificités et les inégalités de développement des Etats. Malgré une certaine unité au niveau du financement, une assez grande liberté est laissée au niveau des contenus et des manuels en usage
       Depuis quelques années, sous l'influence de Milton Friedman, se met en place une réforme visant à privatiser de plus en plus, qui fait l'objet d'une forte discussion. Des associations privées peuvent prendre la direction de certaines écoles, sans contrôle, le mobile étant purement financier.
         Malgré des échecs,  derrière les petits charlatans, on trouve de gros affairistes qui soutiennent cette campagne visant à remettre l’école publique entre les mains du secteur privé. Par exemple : Richard DeVos, qui doit sa fortune à Amway ; Richard Mellon Scaife, membre de la richissime famille Mellon ; John Walton, héritier de la société Wal-Mart ; J. Patrick Rooney de la compagnie d’assurance Golden Rule ; David Kearns, ex-PDG de Xerox ; Paul Allen, co-fondateur de Microsoft ; le célèbre Michael Milken ; d’anciens hommes politiques comme Lamar Alexander ou William Held, ex-gouverneur du Massachusetts ; ainsi que des sociétés d’investissement de Wall Street comme Dillon Read & Co., Montgomery Securities, Merrill Lynch et Lehman Brothers...
 En 1996, la société Lehman Brothers organisait la première conférence sur les possibilités d’investissement dans le domaine éducatif. Un peu plus tôt, elle avait publié un rapport où elle affirmait que « l’industrie de l’éducation est peut-être appelée, en 1996, à remplacer la santé en tant que secteur prioritaire d’investissement ». (*)

         La privatisation-chartérisation de l'activité enseignante va aussi bon train.
  Une récente tentative du  genre comme en Suède ne serait pas concluante, loin de là.
Le système du chèque  éducation a voulu être tenté chez nous par les plus libéraux.
          Dans les universités, la privatisation a déjà fait des avancées tellement spectaculaires, que les droits d'inscription deviennent presque inaccessibles à la grande masse ou peuvent peser sur presque toute une vie, créant une ségrégation de fait  et une bulle problématique.
    La vampirisation dans l'enseignement secondaire par les marchands, compromet l'avenir et peut être considéré comme un carnage pour l'ascenseur social.
    Au Québec, on observe des tendances qui vont dans le même sens, stérilisant le recrutement et la diversification des talents, au coeur d'une ségrégation sociale masquée.
       Aux USA, l'intrusion marchande est spectaculaire et sans frein, la finance et l'élite formant une symbiose toujours plus forte, que dénoncent certaines élites américaines, voyant un avenir très sombre pour le pays. 
                       Même Harvard ne fait plus rêver...
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(*)-... Ces fondations sont à but non lucratif et donc exemptées d’impôts, elles favorisent systématiquement des grandes entreprises de fournitures scolaires et de gestion privée à charte d’écoles publiques, en une vaste opération de siphonage de fonds publics vers le privé. Beaucoup d’écoles à charte du primaire et du secondaire sont gérées par des Education Management Organizations (EMOs). Ces entreprises privées font des profits en économisant sur les salaires et les caisses de pension, sur les repas scolaires, sur les branches considérées non essentielles, sur les activités extra-scolaires, avec des effectifs de classes plus élevés, ou encore en faisant obstacle à l’entrée d’élèves handicapés et en réduisant ou annulant les subventions aux transports.
En 2005, le marché potentiel privé dans l’école était estimé à 75 milliards dollars, soit 15% des dépenses totales du pays pour l’éducation.
Les grands groupes s’approprient les grosses tranches du gâteau scolaire: Apple, Dell, IBM, HP, Compaq, Palm, and Texas Instruments (électronique); Pearson (l’éditeur du plus fameux manuel de biologie, le Campbell-Reece, traduit en de nombreuses langues), Harcourt, McGraw-Hill, Thomson, and Houghton Mifflin (manuels et contenus); CTB McGraw, Harcourt Assessment, Thomson, Plato, Renaissance (évaluation et tests); et Scholastic, Plato, Renaissance, Scientific Learning, and Leapfrog (contenus complémentaires). En 2005 déjà, neuf entreprises captaient 87% des achats...
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samedi 13 mars 2010

Grèce: aide allemande?


Risques de désintégration possible de la zone euro?
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"J’appartiens à un petit pays. Une pointe rocailleuse sur la Méditerranée, où il n’y a pas d’autre richesse que la lutte de son peuple, la mer et la lumière du soleil. Elle est petite notre terre, mais son patrimoine est énorme."
(Georges Séférise,prix Nobel de littérature en 1963)

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Alors que
N.Sarkozy déclare:
"Un pays membre de la zone euro doit d'abord compter sur les autres pays de la zone euro, sinon pourquoi avoir fait la monnaie unique ?",
A.Merkel, coincée par son opinion publique à l'approche d'élections régionales, traine les pieds
Les égoïsmes nationaux risquent de prendre le dessus, révélant la faiblesse structurelle de l'Europe...et du système bancaire allemand, à la faveur de la crise
["...
plusieurs banques allemandes sont particulièrement exposées en Grèce, dont la Hypo Real Estate (HRE), à hauteur de 9,1 milliards d'euros, selon le Bafin.
HRE, qui a déjà subi des pertes massives du fait de la crise financière mondiale, a dû être nationalisée en juin.
Parmi d'autres banques très exposées en Grèce figurent la Commerzbank qui détiendrait 4,6 milliards d'euros d'obligations grecques, ainsi que les banques régionales LBBW (2,7 milliards d'euros d'obligations grecques) et Bayern LB (1,5 milliard d'euros d'obligations).
"]

-Une affaire allemande aussi ?

"..La politique d'austérité excessive menée en Allemagne depuis le début des années 2000, sous la houlette notamment du social-démocrate Gerhard Schröder, porte une lourde responsabilité dans les difficultés actuelles de la zone.
Compte tenu du poids de l'économie allemande, un quart de la zone euro, sa très faible croissance depuis dix ans a plombé ses voisins, contribuant notablement à la dérive des comptes publics des autres pays.Cette politique trop restrictive, logiquement associée à une inflation très basse, a également empêché la Banque centrale d'augmenter ses taux d'intérêt pour calmer la surchauffe qui se produisait parallèlement en Espagne, en Irlande, au Portugal et en Grèce, du fait de taux d'intérêt réels trop faibles.
Enfin, cette austérité excessive s'est traduite par des excédents commerciaux colossaux : 166 milliards d'euro soit 6,6 % du PIB en 2008. Des excédents réalisés aux deux tiers en Europe : en ne consommant pas assez, votre pays a posé depuis dix ans, le même type de problèmes à ses voisins que la Chine au monde

Les Européens tentent (en effet) d'imposer aux Grecs des mesures d'austérité de plus en plus draconiennes, sans leur apporter en contrepartie les prêts à bas taux d'intérêt que le FMI leur consentirait. Du coup, les Grecs sont obligés d'emprunter à des taux très élevés et le consensus qui s'était établi en Grèce autour des mesures d'austérité vacille.
Avec au bout du compte le risque d'une explosion sociale et d'une victoire des spéculateurs entraînant par contagion la chute du Portugal puis de l'Espagne…
"
(G.Duval)
-Un contentieux qui refait surface ?
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Entre les Grecs et le mark, l’Allemagne choisit… le mark

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Le piège grec d’Angela Merkel
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"...C’est dans un climat franchement délétère que Georges Papandréou, le Premier ministre grec, a rencontré vendredi à Berlin Angela Merkel. Malgré les mots apaisants de la chancelière, déclarant «se réjouir de la venue de Papandréou», l’opinion publique allemande, emmenée par la presse populaire et notamment le très puissant quotidien Bild, ne veut pas entendre parler d’une quelconque solidarité financière avec la Grèce.
___Alors que la grève générale paralysait vendredi tout son pays, Georges Papandréou avait pris les devants en déclarant dans la presse que «nous n’avons pas demandé au contribuable allemand de nous payer nos vacances et nos retraites». Et d’enfoncer le clou : «Les Grecs n’ont pas la corruption dans les gènes, tout comme les Allemands n’ont pas le nazisme dans les leurs.» Réplique immédiate, vendredi matin, du ministre allemand de l’Economie : «Monsieur Papandréou a dit qu’il ne voulait pas un centime, le gouvernement ne donnera pas un centime.» Et vlan ! Vendredi soir, après une petite heure d’entretien, les deux chefs d’Etat ont donc, lors d’une conférence de presse commune, été obligés d’évoquer longuement l’amitié entre leurs deux pays, et notamment les milliers de touristes allemands se rendant en Grèce chaque année. Mais pour ce qui est des gros sous, Angela Merkel a estimé qu’Athènes n’avait actuellement pas besoin d’aide financière et que la stabilité de la zone euro était «assurée».
___... La chancelière est dans une position difficile. Consciente de la nécessité d’éviter la faillite de la Grèce, elle ne sait comment «vendre» cette idée à son opinion. Les Allemands, jadis jaloux de la valeur du mark, sont plus soucieux que leurs voisins de la stabilité de l’euro menacée par la crise grecque. Sans compter que le pays serait massivement menacé en cas de faillites dans le sud de l’Europe : les Etats dits «faibles» de la zone euro sont endettés à hauteur de 383 milliards d’euros auprès des banques allemandes, dont 43 milliards d’euros pour la Grèce. Les banques allemandes, affaiblies par la crise de 2008, ne peuvent risquer une nouvelle secousse. Josef Ackermann (patron de la Deutsche Bank) en tête, les banquiers du pays pressent l’exécutif d’intervenir. «Le cas grec est bien plus compliqué et délicat que celui de Lehman Brothers», estime-t-on dans les rangs du gouvernement.
___Mais trois obstacles de taille s’opposent à toute intervention. Tout d’abord l’opinion, chauffée par la campagne anti-Grèce du très populaire Bild Zeitung (12 millions de lecteur par jour), est profondément hostile à toute idée d’une intervention sur le dos du contribuable. «Les Grecs dilapident nos beaux euros à coups de grèves et de moralité douteuse», s’insurge le Bild. Si 70% des Allemands étaient opposés à une intervention de leur gouvernement aux débuts de la crise grecque, ils sont désormais 80% à partager cet avis. A deux mois de très importantes élections régionales, début mai, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Angela Merkel ne prendra pas le risque de brusquer l’opinion. «Je ne crois pas qu’elle survivrait politiquement si elle virait de l’argent à Athènes plutôt qu’à Hanovre ou Leipzig», jugeait mercredi l’économiste Willem Buiter dans les colonnes du quotidien d’affaires Handelsblatt..."

-Amis allemands, il est temps de venir en aide aux Grecs :
"Chers amis allemands

L'avenir de l'Europe dépend plus que jamais de vous. Mais l'attitude qui domine actuellement dans votre pays à propos de la crise grecque parait très dangereuse : elle risque de transformer une alerte, sérieuse mais a priori limitée, en une crise grave tant sur le plan économique que politique.__Une crise qui serait d'ailleurs dommageable au premier chef pour l'économie allemande très dépendante de ses exportations vers le reste de l'Europe.__De quoi s'agit-il ? Quand un Etat se trouve dans la situation de la Grèce, il s'adresse d'habitude au Fonds monétaire international. Mais nous avons demandé aux Grecs de ne pas le faire. La zone euro, quasiment aussi riche que les Etats-Unis, devrait en effet pouvoir régler sans difficultés cette affaire : la dette grecque ne pèse jamais que 3,8 % des dettes publiques de la zone.…"

-Grèce : les Etats de la zone euro respecteront leurs engagements "si nécessaire"N. Sarkozy:"Il existe des moyens concrets, précis, sur lesquels nous n'avons pas à communiquer ce soir mais qui permettront de démontrer, le moment venu, que la Grèce n'est pas simplement soutenue politiquement, elle est soutenue dans tous les aspects de ses demandes éventuelles", a-t-il précisé, "si la Grèce a besoin de nous, nous serons là"__Devant son hôte qui rencontrera la semaine prochaine le président américain Barack Obama à Washington, Nicolas Sarkozy a défendu la "solidarité européenne" vis-à-vis de la Grèce. "Un pays membre de la zone euro doit d'abord compter sur les autres pays de la zone euro, sinon pourquoi avoir fait la monnaie unique ?, a lancé le chef de l'Etat français, ce n'est pas du tout une défiance vis-à-vis de qui que ce soit (...), c'est une question de logique, de cohérence."__"Les marchés doivent savoir que la solidarité, ça veut dire quelque chose et que quand il y a un problème, on est là (...). Plus tôt on dit ça, plus fermement on dit ça et plus rapidement on règle les problèmes", a-t-il estimé. Nicolas Sarkozy a également précisé que Mme Merkel, qui s'était montrée prudente vendredi après avoir rencontré M. Papandréou, l'avait assuré de "sa disponibilité à faire davantage" pour la Grèce..."

- Europe, la maison brûle:
"Messieurs, Dames, des instances européennes, je m’adresse à vous : il y a feu en la demeure !
Vous ne sauverez pas la Grèce en lui enjoignant de baisser le salaire de ses fonctionnaires. Vous ne sauverez pas la Grèce en l’encourageant à combattre la fraude fiscale. Vous ne la sauverez pas non plus en créant une... cagnotte (on tombe ici dans le dérisoire !). Il est beaucoup trop tard pour tout cela. Et de toute manière, le problème n’est pas là.
Le 3 février, je participais à l’émission « Le Débat / The Debate » sur France 24. Si vous parlez l’anglais, écoutez je vous en prie ce que je dis quand la discussion s’enlise sur le sujet de savoir si les statistiques économiques de la Grèce ont été bidouillées oui ou non, et si vous ne parlez pas l’anglais, lisez s’il vous plaît la façon dont je résume mon intervention :
Je dis qu’il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-Default Swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne. Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)
Votre cagnotte pour la Grèce, si péniblement rassemblée, sera emportée par la bourrasque en quelques heures, et il vous en faudra immédiatement quatre autres : une autre pour le Portugal, une pour l’Irlande, une pour Chypre et une beaucoup plus grosse que les quatre autres mises ensemble, pour l’Espagne.Vous aurez alors quelques jours pour reprendre votre souffle parce que la victime suivante ne fait pas partie de la zone euro puisqu’il s’agira du Royaume-Uni.
Il n’est pas question de salaires trop élevés : il s’agit de dominos, et de la même manière que le nom de Lehman Brothers était écrit dans le ciel le jour où Bear Stearns est tombée, le nom du Portugal s’inscrira au firmament le jour où la Grèce fera défaut sur sa dette.
___Alors que faire ? Tourner les projecteurs vers la cause. Vers la combinaison mortifère des notations de la dette publique des États par les agences de notation et les positions nues des Credit-Default Swaps, ces paris faits par des gens qui ne courent aucun risque mais qui créent du risque systémique à la pelle, dans un seul but : d’énormes gains personnels.Il est temps, Messieurs, Dames, d’envisager l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix.Ne m’objectez pas que c’est compliqué : ce ne l’est pas, c’est déjà écrit en filigrane dans la norme comptable américaine FASB 133.Ne me dites pas que cela va « affecter la liquidité » : à ce reproche, j’ai l’habitude de répondre que les parieurs ne créent de la liquidité que pour d’autres parieurs et que cela n’a donc aucune importance, mais aujourd’hui, j’ajouterai autre chose : « À ce stade-ci de désintégration probable de la zone euro : la liquidité, on s’en fiche ! »
-Démystifier la finance
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-Aider ou lâcher la Grèce ?
-La Grèce et Goldman Sachs (2)
-La Grèce, l'euro et les spéculateurs (1)
-Goldman Sachs :santé douteuse?

vendredi 13 novembre 2009

Banques: hold-up sur l'Europe

Lobbying financier antiréforme au coeur du système


Quand Bruxelles favorise ce qu'elle condamne



La
"trahison des élites" continue...

L’Europe ne dit pas ce qu’elle fait ; elle ne fait pas ce qu’elle dit. Elle dit ce qu’elle ne fait pas ; elle fait ce qu’elle ne dit pas. Cette Europe qu’on nous construit, c’est une Europe en trompe l’oeil »(P.Bourdieu)

-"Les accords conclus aujourd'hui entre 27 grands pays sont essentiels, car ils établissent de nouvelles règles de régulation bancaire et de surveillance, à l'échelle globale"( le président de la Banque Centrale Européenne Jean-Claude Trichet)
Vraiment?

___Réguler les régulateurs?_______
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La régulation financière joue l'arlésienne - AgoraVox:
"C’est ALTER EU (Alliance for Lobbying Transparency and Ethics Regulation), un groupe d’information sur le lobbying à Bruxelles, qui met les points sur les ’i’ : la grande majorité des experts financiers qui conseillent la Commission européenne représentent des banques et des investisseurs responsables de la crise économique globale. C’est ce que dit un rapport intitulé "Une Commission captive".
On sait au vu des textes européens que ladite Commission a une fâcheuse tendance à prêter une oreille attentive aux lobbies divers et variés. Mais, surtout ceux des banques (cf. CECA, Marché commun, "concurrence libre et non faussée", euro etc.).
En général, les lobbies et autres s’incrustent dans les groupes d’experts que la commission réunit systématiquement avant de légiférer. Ou alors, ils sont carrément à l’origine des textes.
En l’occurrence, il s’agit de peser sur les décisions qui seront prises (ou pas, du coup), en matière de régulation.
Le système est simple : des "groupes d’experts" (qui pullulent) conseillent les représentants européens de la Commission en matière de finances.
Détail important : les groupes d’experts en question sont largement composés de personnes issues de l’industrie financière, y compris celle des paradis fiscaux. Dans les 19 de ces groupes qui conseillent en matière de politique financière, il y a 229 personnes issues de ladite industrie, contre 150 issues de la société civile.
Et c’est pareil dans tous les groupes, en fait. Alter Eu a observé au moins 110 groupes d’experts dans lesquels les représentants du monde des affaires sont le groupe le plus important, et 40 dans lesquels ils sont plus nombreux que les représentants de la société civile, les élus, les syndicats etc.
Du coup, pour résumer, les banques fixent elles-mêmes les risques qui leur conviennent. Comme par hasard, depuis des plombes, la tendance est au laxisme. Ce qui nous a amené là où on en est aujourd’hui. Mais, bref.
C’est ainsi que, par exemple :
- la régulation des hedge fund a été confiée à des groupes d’experts qui ont recommandé de continuer avec la régulation "light" qui a tant bénéficié à tout le monde...
- les agences de notation des crédits (qui sont censées évaluer les risques encourus avec un crédit ou une obligation) ont expliqué à la Commission que des règles de notation n’étaient pas nécessaires. Pourtant, il est vrai que les notations excessivement euphoriques desdites agences ont largement contribué à l’emballement sur les crédits pourris qui a mené à la crise.
On retrouve donc des personnes représentant de banques telles que Barclays, ABN Amro, Merrill Lynch, Lloyds, Goldman Sachs, Paribas, BNP… qui ont participé aux groupes de travail préparatoires au FSAP (Financial Services Action Plan) de la Commission, censé réguler le secteur financier européen. Sans surprise, les normes sont un peu moins contraignantes à chaque révision.
Après avoir établi ces normes, la Commission s’est occupée en 2001 de réformer la manière dont sont prises les décisions européennes en matière de régulation financière, afin de les « harmoniser » et de créer un marché commun des services financiers. Détail significatif : on appelle ça le « Lamfalussy Process », du nom du banquier qui a piloté le groupe de travail.
Je vous le donne en mille : ledit groupe était composé de huit personnes, dont 4 membres de fonds d’investissement, deux banquiers nationaux, et un du New York Stock Exchange.
Ce sont des groupes comme le Committee of European Banking Supervisors (CEBS), le Committee of European Insurance and Occupational Pensions Supervisors (CEIOPS, dont 14 des 17 membres sont liés au secteur financier privé), et le Committee of European Securities Regulators (CESR, composé de 13 représentants du secteur financier privé) qui mettent les réformes sur les rails et les font avancer jusqu’au bout.
En pleine crise, le « groupe de Larosière », du nom du leader du groupe1] qui est aussi conseiller du PDG de BNP Paribas, est mis en place pour conseiller la Commission sur les moyens de réformer l’industrie financière. La Commission, fort conciliante (ou confiante, on ne sait trop), a déclaré d’avance qu’elle serait d’accord avec les conclusions du groupe, histoire de mettre tout le monde en confiance.
Sur huit membres, quatre sont liés aux grandes multinationales de la finance impliquées dans la crise, à savoir Lehman Brothers (représentée par Rainer Masera), Goldman Sachs (par Otmar Issing), BNP Paribas (de Larosière) et City group (Onno Ruding). Un cinquième, Callum McCarthy était à la tête de l’autorité de régulation des Services Financiers anglais, et un autre s’est déjà affiché par son opposition à toute régulation.
Au final, au lieu de régulation, on a parlé de mettre en place des « systèmes d’alerte ». Même Le Monde l’a dit : « Le groupe d’experts renoncerait, en revanche, à la mise au point de règles de contrôle uniformes pour l’ensemble des Vingt-Sept, comme le réclamaient certains Etats ». Et hop, un beau travail de sape de réussi ! A aucun moment le parlement n'a été consulté.
Le processus normatif : entre initiés
__________Les propositions de la Commission en matière financière sont principalement initiées par la Direction Générale du Marché Intérieur, dirigée par Charlie Mc Creevy. Cette DG utilise les expertises de 19 groupes composés de 538 experts. Un seul de ces groupes a à peu près autant de membres issus des ONG que des entreprises financières. Au final, 84% des « membres de la société civile » viennent tout droit de l’industrie financière, en particulier de la Deutsche Bank, BNP Paribas, la Société Générale et SWIFT, un système d’échanges européen.
Pourquoi la crise est elle survenue ? A cause de l’absence de contrôle et de régulation des activités spéculatives. Alors le citoyen peut s’interroger : pourquoi a-t-on laissé des margoulins jouer avec des milliards, sans aucun contrôle ?
Eh bien, tout simplement parce que ce sont les margoulins en question qui ont fait les règles en matière de contrôle et de régulation. Conclusion : l’auto régulation fut un bide. Total.
En 2004, le Basel Committee on Banking Supervision (BCBS), le comité de Bâle, crée par les gouverneurs des banques centrales d’une dizaine de pays, a élaboré la norme Basel II ( ou Bâle II). Le but était officiellement de calculer un standard de cash que les banques doivent avoir pour assurer leurs énormes crédits. Mais au final, la norme n’est pas obligatoire…
Bâle II, évidemment, a été élaborée par les mêmes groupes d’experts que les « normes » précédentes, si toutefois on peut encore parler de normes, et le BCBS est composé de représentants des banques centrales et des pays du G-10.
Bâle II, donc, permettait aux banques d’évaluer elles-mêmes les risques liés à leurs investissements, ce qui leur a permis de faire apparaître des actifs toxiques comme solides. On ne s’étonnera donc pas que Lehman Brothers, par exemple, était encore notée AAA la veille de sa faillite.
Et puis, les agences de notation des crédits n’ont pas été regardantes non plus : normal, elles sont payées par les banques et assurances qu’elles auditent !
Le processus a été le même pour réguler les hedge fund, les agences de notation de crédit etc. Pour ces dernières, c’est un groupe d’experts composé de KPMG, Price Waterhouse Coopers, Deloitte, Ernst & Young et surtout l’European Round Table qui est si souvent à l’origine des directives de la commission, qui a travaillé sur la réforme.
Si bien qu’il a été impossible de créer des standards comptables pertinents : l’International Accounting Standards Board (IASB) était encore le fruit d’une auto régulation. Certaines normes, comme IAS 32 et IAS 39, portant sur les fonds propres, ont d’ailleurs fait l’objet de nombreuses et vives polémiques.
Les agences de notation de crédit sont des institutions privées qui analysent et classifient les risques liés aux différents produits financiers. Le hic : les spéculateur leur ont fait une confiance aveugle. Le scandale Enron, où on a vu l’agence d’audit Andersen surnoter la boîte dont les comptes bidon étaient en réalité dans le rouge depuis des plombes. Au final l’Etat avait (un peu) resserré la vis aux dites agences.
En 2004, la Commission consulte le Committee of European Securities Regulators afin qu’il mette au point un système de régulation. Que fait le CESR en premier lieu ? Nommer un groupe d’experts. Et pour ceux qui ont suivi, quel est le point de vue dudit groupe d’experts ? Qu’il n’y a pas besoin de réguler les agences de notation, pardi !...
On aurait pu croire qu’avec la crise, les banquiers et spéculateurs de tout poil auraient compris qu’il est temps de réformer sérieusement les choses. Sarko s’est agité tout l’hiver pour réformer la finance mondiale, paraît-il, et les médias français n’ont pas manqué d’applaudir (on a eu droit à des titres tels que « Sarkozy a transcendé les écarts sur la régulation » ou « Accord historique au G 20 », etc »…).
En fait -qui s’en serait douté ?- rien n’a changé, non rien de rien.
____Prenons juste un exemple : au G 20, en fait, il a surtout été question de ne rien changer. Et les quelques timides décisions qui ont été prises n’ont toujours amené aucune réforme, six mois après. On a parlé d’un nouveau monde, ou presque, mais de quelles mesures s’agit-il ?
- augmentation des pouvoirs et des fonds du FMI (quant à la « réforme » annoncée, je me demande de quoi il s’agit : le fonctionnement et les principes sont les mêmes, les Etats-Unis ont toujours un droit de veto avec 17% des voix, les conditions des prêts n’ont pas changé non plus)
- fixation presque maniaque sur les rémunérations des traders. Ce qui, en plus d’être accessoire, n’a servi à rien,
- pseudo contraintes à quelques paradis fiscaux, mais en effet quand on sait que BNP Paribas, par exemple, a 189 filiales dans des paradis fiscaux, on comprend que les mesures n’aient pas été contraignantes là non plus
- « maintien des politiques expansionnistes » pilotées par les banques centrales et ce « d’une manière compatible avec la stabilité des prix » (c’est-à-dire qu’il faut limiter l’inflation, donc les salaires, selon la logiques desdites banques centrales)
- « renforcement » de la coopération internationale pour établir des systèmes d’alerte précoces en cas de crise. Bonne idée, mais comment ? Avec quels instruments ? Quelle autorité ? Quels pouvoirs ?
- reconnaissance de la nécessité d’améliorer les normes comptables. Super, et après ?
Au final, on a continué avec exactement les mêmes acteurs, les mêmes règles et le même système. On a endormi l’opinion publique avec des titres grandiloquents et des discours, mais rien ne se passe...."
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-Banques choyées
-G-20 en vain?