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jeudi 24 janvier 2019

La grande braderie

Bijoux de famille.
                              Depuis des décennies, on fait mine de s'étonner dans notre pays de la situation dégradée de l' emploi, cherchant en vain des remèdes de toutes sortes, accumulant plans sur plans, qui ont déjà montré leur inefficacité et leur nocivité, notamment dans la compression, la stagnation, voire la réduction des salaires.
    Plus d'un économiste sérieux, ne niant pas les problèmes liés à l'emploi, et notamment à la formation, ont vu dans ce mantra un moyen de détourner l'attention sur une question de fond, en vogue partout, mais particulièrement dans notre pays depuis des décennies: la désindustrialisation à marche forcée d'une partie toujours plus grande de nos grands groupes industriels (mais pas seulement), leurs rachats dans des conditions  douteuses, souvent pour un "redressement", souvent prétexté, qui mène, après opération de dégraissage, à une   revente lucrative, les actionnaires,les fonds de placement faisant la loi.
     Tous les pays le font plus ou moins, mais pas avec la même inconscience ou la même imprudence que nous. 
    Le livre de Laurent Izard le rappelle avec précision. On peut en feuilleter gratuitement et utilement tout un chapitre essentiel (chez Amazon).
     La récente affaire Alstom, qui nous privé de la  maîtrise d'une production essentielle, tombé dans l'escarcelle de General Electric, qui ne tient déjà plus ses promesses, nous le rappelle et devrait  nous alerter.
     La désindustrialisation de la France continue à aller bon train, aux dépends de l'avenir de l'emploi et de notre place dans les nations qui comptent.
     L'auteur nous le rappelle: dans l'industrie, la débandade est totale. Alcatel n'est plus. Arcelor a été vendu à l'indien Mittal Steel, Alstom démantelé entre General Electric et Siemens. Et puis, il y a Rhodia, Pechiney, Thomson, etc. . La liste est si longue qu'elle ferait oublier que même de plus petites entreprises, comme Marionnaud ou Cerruti, n'ont pas été épargnées.
 ....chaque année, la liste des entreprises françaises cédées à des groupes étrangers se rallonge....
       Le constat de cette dépossession accélérée est d’autant plus douloureux qu’il vaut pour les secteurs d’activité les plus divers : de l’immobilier de prestige parisien racheté par les princes du Golfe aux terres agricoles du centre de la France ciblées par les investisseurs chinois, partout, on fait face au même phénomène.
     La France vit désormais au quotidien la cession de ses richesses privées et publiques, tandis que nos dirigeants continuent de déplorer, comme s’il n’y avait pas de lien de cause à effet, les délocalisations toujours plus nombreuses…
           L’enquête de Laurent Izard montre l’urgence d’une situation qui conduit, lentement mais sûrement, à la perte de notre indépendance et à l’instabilité sociale. Rien n’est irréversible et une réorientation de nos politiques publiques est possible. Encore faut-il être conscient de la gravité du problème et de ses conséquences pour notre pays.
           Sous les coups de boutoir de la mondialisation-financiarisation généralisée, sans frein ni contrôle minimum, et de l'effondrement des règles et du rôle de l'Etat, le grand marché mondial contribue, parfois à grande vitesse, à la désindustrialisation de certains pays, comme la France. Souvent avec le consentement  de l' Etat. Un libre échange qui ressemble fort parfois à une guerre économique, où tous les coups sont permis, où le plus fort et parfois le moins scrupuleux impose sa loi, comme dans l'affaire Alstom récemment, où Macron semble avoir joué un rôle, qui prive la France d'un de ses outils fondamental en matière nucléaire
     Et l'on parlera après cela d'absence de compétitivité, mettant en cause essentiellement les niveaux de rémunération,les salaires, sans regarder ceux des plus riches actionnaires et des dirigeants des grandes entreprises, qui frisent parfois la prédation, comme les revenus de C.Goshn révélés depuis peu.
    Certes, nous ne sommes pas les seuls à céder le meilleur de nos biens, rentables de surcroît, comme les autoroutes, dans une vision à court terme, mais nous sommes parmi les plus laxistes, les plus naïfs, les plus inconscients, les moins soucieux de l'avenir qui se construit aujourd'hui.
  Les recettes traditionnelles ne serait plus d'actualité.
        Les incantations traditionnelles ont montré leurs limites. La réindustrialisation reste purement verbale.
  La braderie continue, au nom de choix douteux, entraînant fatalement dans son sillage la machine à broyer, qui mène nécessairement à l'exclusion, à la précarité et à l'explosion des dépenses sociales.
      Un cercle vicieux rarement reconnu par les hommes politiques, s'employant à culpabiliser les chercheurs d'emploi disparus...
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