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lundi 28 mars 2022

Etat et consultants privés (suite)


Consultocratie
                          On le savait: l'Etat a délégué certaines tâches, et non des moindres, à des officines privées, grassement rémunérées, dans des domaines mal définis, pour des résultats jugés parfois discutables. On a confié à des consultants privés des missions qui sont censées revenir à des instances républicaines. Une légèreté pour le moins; une faute diront d'autres. Même si G.Attal a reconnu qu'il fallait revenir à plus de modestie (où de discrétion?), ce qui est un aveu, le mal est fait, le Sénat s'est emparé de l'affaire et a pointé le scandale d'impôts non payés en France par Mc Kinsey qui y a pourtant travaillé. 

               L' opacité est totale, le flou est entretenu, aussi bien sur la nature des contrats passés que sur leurs modalités et leur montant.  "...Ce « manque de transparence concerne l’ensemble des marchés publics passés par le gouvernement », relève Mathias Amilhat, maître de conférences à l’université Toulouse-I-Capitole, qui note que les contrats passés avec des entreprises privées, situés dans une « zone grise », ne sont pas soumis aux règles de déontologie instaurées par les lois de moralisation de la vie publique votées en 2013, en matière de transparence et de prévention des conflits d’intérêts.   Enfin, on ne dispose toujours que de peu d’informations sur la nature réelle de ces prestations.  Derrière les intitulés parfois abscons des missions, comme « presta » ou « évaluation externe des services », quel est le travail concret fourni par les consultants ? Quelles préconisations délivrent-ils à l’administration ? Où sont les rapports qu’ils produisent ? Même les sénateurs se sont heurtés à un mur lors de leurs auditions, avec des ministres parfois incapables de justifier la raison d’être de certaines prestations...."                                                                             Le ministre Lemaire fait les gros yeux  a posteriori sur la légitimité des missions attribuées à Mc Kinsey et à d'autres consultants. Le Président, lui, tient une discours ambivalent. Pour lui, tout est clair, sauf que...Quand les instances de l'Etat vont-elles se décider à gérer elles-mêmes leur propres missions d'ordre public et ne pas se soumettre à des règles d'entreprises privées, même supervisées?...  (Affaire à suivre...)
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