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vendredi 27 mai 2022

Les fruits des pesticides

Fruits de la colère

                           L'agriculture productiviste a généré au cours des années des effets qui sont maintenant trop visibles, détectés dans les endroits les plus inattendus, dans les organismes humains, sans parler des dégâts sur la flore et l'environnement général. On le sait, on en parle, on le déplore, on en débat, on annonce des mesures, mais on diffère sans cesse, sous la pression des lobbies de l'agroalimentaire."...Avoir un objectif, c’est bien, mais l’atteindre c’est mieux. L’Union européenne clame haut et fort sa volonté de réduire de moitié d’ici à 2030 le recours aux pesticides les plus dangereux – herbicides, fongicides, insecticides en tête. Depuis 2011, les Etats membres doivent même éliminer les 55 pesticides les plus nocifs. Problème, un rapport de l’ONG Pesticide Action Network Europe (PAN) révèle ce mardi que leur présence dans les légumes et surtout les fruits vendus au sein de l’UE a considérablement augmenté au cours des dix dernières années, entre 2011 et 2019...."                                                     Faute de décisions politiques rapides, radicales et communes, les dégâts ne pourront que grandir pour la santé humaine. Changer nos modèles agricoles n'est plus une option. En France comme ailleurs. C'est à une révolution qu'il faut penser, en faisant appel à l'intelligence, au bon sens même. Or les objectifs ne sont pas tenus. Depuis les avertissements clairs de Mme Robin, il n'y a plus lieu de tergiverser ou de s'installer dans les demi-mesures. L'arme du doute a assez sévi. Combien de produits doivent être bannis pour la survie générale. Une autre agriculture est possible.                                                                                                                                          D'une façon générale, le problème qui hante nos campagnes: le déclin du monde agricole fait de plus en plus problème. Depuis l'étude Henri Mandras, il est en déclin, pas du seul fait de la modernisation, de la productivité, dont le coût n'est pas anodin: "... Il annonçait La Fin des paysans, publié en 1967. Le sociologue y décrivait le déclin inéluctable d’une civilisation paysanne millénaire, familiale et autarcique, et l’apparition de la figure de l’agriculteur, intégré à un système dont il n’était que le premier maillon, alimentant les usines agroalimentaires qui fournissaient elles-mêmes la grande distribution. Il soulignait le basculement du monde de la terre dans un modèle productiviste, qui a désormais atteint ses limites, avec ses excès d’intrants, ses pollutions, ses élevages hors-sol…« Paysan » ou « agriculteur », la sémantique divise toujours les universitaires et les intéressés eux-mêmes. Au moins le premier renvoie-t-il à une vision nostalgique de celui qui nourrit, vit dans un « petit pays » et façonne le paysage – avec d’autres acteurs venus de la ville. Au-delà de la querelle des mots, les chiffres expriment une réalité implacable : le nombre d’exploitations, et donc de leurs propriétaires, est passé de 1,6 million en 1970 à 389 000 en 2020. Le plus grand « plan social » des cinquante dernières années..."   Le déclin de la population agricole se poursuit. Une  mutation qualitative aussi. Le colère paysanne a plus d'une cause.                                                                                                         La grand messe de la Porte de Versailles, grande vitrine pour Parisiens hors sol, ne doit pas masquer les mutations en cours et les crises profondes que vit le monde paysan, surtout dans les secteurs  de l'élevage de moyenne grandeur.

   L'agrobusiness galopant en cours va-t-il finir par avoir raison de l'agriculture relativement raisonnée  en vigueur jusqu'ici? Rappelons-nous de l'affaire Lactalis et celle de la ferme des mille vaches.
  Les paysans ont de moins de pouvoir sur leur activité, soumise à la loi du marché.
 La réforme de la PAC fragilise un peu plus des régions entières où la précarité, parfois la détresse, devient de plus en  plus prégnante. L'ouverture  aux marchés, maintenant aussi internationale, crée des inégalités de fait  tant au niveau de la qualité des produits que du niveau de vie des agriculteurs.
    Les précaires invisibles deviennent de plus en plus nombreux, malgré le silence dans nos campagnes.
  Le "malaise" est  la conséquence d'évolutions rapides qui mettent à mal l'exploitation familiale dans ce qu'elle avait encore de traditionnel. le quantitatif tend à primer sur le qualitatif.
  Changer le système, hérité de Pisani, devient une nécessité, sous la poussée de nouvelles exigences et des changements climatiques en cours, ainsi que les exigences de revenus décents dans la concurrence des firmes et de la pression des grands distributeurs.
  La survie est possible à certaines conditions, qui ne dépendent pas seulement des agriculteurs eux-mêmes, mais aussi du contrôle du marché et des aides sélectives accordées, comme on le fait en Norvège et même aux USA. Une profonde réforme de l'aide de Bruxelles s'impose.
  Sans cela, on verra la crise s'approfondir, notamment avec le vieillissement de la population agricole et la hausse du foncier. Nos campagnes à l'abandon, voilà le risque, comme la revente des terres à des investisseurs privés, parfois étrangers.
    Répondre à certaines exigences de fond ne doit plus tarder. C'est une question vitale.
              Entendez-vous dans nos campagnes...♪♫♪
Petits (et grands) paysans
        Une autre paysannerie est encore possible:    L'agrobusiness est arrivé au bout de sa logique. Deux films assez récents témoignent à leur manière du malaise paysan et les drames qui se jouent souvent en silence dans nos campagnes: Au nom de la terre et Petit paysan.          Les suicides y sont nombreux: plus de un par jour dans une population encore en déclin démographique. Le système est devenu fou et le restera tant que la rentabilité à tous prix restera le moteur essentiel, que l'exploitant restera à ce point exploité par des groupes agro-alimentaires, des producteurs d'intrants, des banques  très intéressées. Les boussoles de ce que devrait être une agriculture pour le moins raisonnée et raisonnable sont perdues au niveau des grandes exploitations de type industriel. Les tentatives pour changer cette logique libérale sont encore trop rares, malgré les déclarations officielles. La question dépasse notre pays et les pays avancés, au coeur du commerce agricole mondial. Il s'agit de nourrir les hommes de la manière la plus satisfaisante, la plus juste et la plus durable qui soit. Au niveau européen, les quelques avancées de la PAC sont déjà compromises, dans la concurrence qui s'exerce au niveau des marchés, où la baisse des prix l'emporte sur la qualité et les perspectives d'avenir: la terre n'est pas une matière première comme une autre. De profondes réformes s'imposent. L'avenir en dépend.

                       L'agriculture va mal, du moins dans certaines filières et certaines régions      " Il s'agit de mettre en oeuvre, en Bretagne notamment, sans délai ni querelle inutile, un modèle de production viable économiquement, socialement, écologiquement.   Une filière de productions durables qui apporteront une forte valeur ajoutée, par la qualité, par la transformation. Et de ce fait, mieux à l'abri des fluctuations et à même d'affronter la compétition du marché au niveau européen et au-delà.   Des productions qui ne nécessiteraient pas l'assistanat financier institutionnel de l'Europe et de l'Etat par des subventions et des déréglementations artificielles...       Ce type d'agriculture, Pisani l'avait voulu et programmé dans les années 70: la Bretagne, alors en retard et enclavée, devait jouer un rôle pionnier, être à la pointe de l'agriculture intensive moderne et de l'élevage à grande échelle. L'autosuffisance alimentaire du pays et l'exportation étaient les objectifs. Il a reconnu plus tard certaines erreurs, notamment un remembrement sauvage et une trop grande et trop rapide industrialisation, à marche forcée. Mais la FNSA, au nom de la modernité, poussait en ce sens, ainsi que quelques gros bonnets.       Aujourd'hui, la première région agricole passe par une phase difficile."Aujourd'hui le cochon, hier les œufs, le lait ou les bovins, entre la pression de la grande distribution, la fluctuation des matières premières et la concurrence européenne, les crises se suivent et se ressemblent"  Les  bonnets rouges  ne sont pas tous bretons, mais certains Bretons (avec ou sans bonnet) sont en colère... Souvent avec raison, malgré les bonnets bénêtsCar la situation actuelle, pour diverses raisons, est mauvaise. Il va falloir réinventer l'avenir. L'agro-industrie bretonne n'est plus un modèle.  Elle est à bout de souffle.

 ___________    Il est temps de repenser l'agriculture dans son ensemble.
L'agrobusiness et son système de subvention ne peut être durable.
    Emportés dans le logique des multinationales, les agriculteurs ont perdu leurs repères.
La viande bon marché a un  coût  et la production demande à être repensée.
Les conditions de l'élevage du porc ne peuvent durer..
       Une nouvelle vision de l'agriculture s'impose.
De nouveaux défis à relever...
      Big is not toujours beautiful.
Chez Smithfield, on fait encore bigger. Good Food for everyone!
          Est-ce cel
a que nous voulons?   _____________________

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