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samedi 15 octobre 2022

Quand l'Etat est généreux

Les assistés

                          Il y a dans la douce France de nombreux assistés. Comme il est de règle dans un Etat qui se veut de droit et social, veillant à une juste (ou du moins, une moins  mauvaise) répartition des deniers publics. C'est en tout cas ce qui est proclamé formellement: réduire les inégalités les plus criantes pour "faire société", aller plus avant dans la solidarité. Principe républicain numéro un, qu'il est toujours utile de rappeler, au regard du fossé qui ne cesse de croître. Le discours officiel tend à nous imposer l'idée que tout est fait en ce sens, mais il faut y regarder de plus près...Malgré les tentatives pour rétablir un certain équilibre, il n'en reste pas moins que le monde de l'entreprise privée est le premier poste aidé par des subventions dont l'usage n'est pas toujours contrôlé, qu'elle se justifie temporairement ou non.  Que les assistés d'en haut n'ont pas à se plaindre...   


                                                                                                                   Selon des études très récentes, l'Etat providence déploie une très grande générosité en ce sens: "... les aides publiques aux entreprises s’élèveraient au minimum à 157 milliards d’euros en 2019, soit près d’un tiers du budget de l’État (31 %) et plus de deux fois le budget de l’Éducation nationale ! Ce montant est du même ordre que celui annoncé par Gérald Darmanin en 2018, et aussi que celui publié par France Stratégie dans un rapport datant de 2020 qui estimait à 139 milliards d’euros par an minimum les aides à la production des entreprises en France. Fort de ces différentes évaluations, on commence donc à y voir un peu plus clair...."                   Un assez grand flou règne dans ce domaine où la précision devrait être la règle, quand dans le domaine social, on a l'habitude de calculer au centime près. Certains organes de presse en rajoutent en voyant des "assistés" illégitimes partout. Trop d'assistance, annonce le Président. Un argent de dingue, quand se délitent tant d'organismes sociaux, sanitaires et scolaires, quand la pauvreté dans le travail est une donnée nouvelle. Il ne faut s'étonner de rien quand l'Etat se détricote lui-même, que la pauvreté devient presque invisible. Reconsidérer la richesse ne serait pas un luxe. On ne parlera même pas des (vrais)fraudeurs.                                                                                                                                 Selon le Monde,            "..
Un président de la République qui dénonçait les « fainéants », un dirigeant des Républicains qui fustige le « cancer de l’assistanat », des aides sociales rabotées parce qu’on ne va pas « pleurer pour 5 euros »… le personnel politique n’est pas le dernier à véhiculer des caricatures des personnes en situation de pauvreté — qui concerne un Français sur sept, selon l’Insee.   A l’occasion de la présentation du « plan pauvreté » du gouvernement, jeudi 13 septembre, nous avons rassemblé des clichés et idées reçues sur la pauvreté, dont certains ont déjà été évoqués dans de précédents articles du Monde ou des Décodeurs. Cette série, loin d’être exhaustive, s’inspire aussi du travail acompli par l’association ATD Quart Monde. Idée reçue n° 1 : « Les pauvres profitent du système » FAUX. Les aides sociales sont un mécanisme de solidarité destiné à porter assistance aux personnes en situation de pauvreté, de dépendance ou de handicap… à condition qu’elles atteignent les personnes concernées.Si des responsables politiques, tel Laurent Wauquiez, dénoncent le « cancer de l’assistanat » ou la fraude aux allocations (qui existe, mais reste limitée, voir idée reçue no 3), la puissance publique s’inquiète plutôt du phénomène inverse : le non-recours aux prestations sociales. Comme le résume un rapport d’information de l’Assemblée nationale, « à quoi bon des organismes de protection sociale s’ils ne parviennent pas à venir en aide à ceux qui en ont besoin ? » Ce non-recours peut être lié à l’ignorance des aides existantes, à la difficulté pour la recevoir (démarches complexes) ou même au choix de ne pas le demander, parfois de crainte d’être stigmatisé.  L’Observatoire des non-recours (Odenore) avait publié en 2011 une étude montrant que 50 % des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) ne le touchaient pas. Ce taux atteignait 68 % pour le tarif « première nécessité électricité » d’EDF ; entre 50 % et 70 % pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; 70 % pour l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Soit plus de 10 milliards d’euros non réclamés.  Une étude plus récente menée dans deux départements français publie des estimations de 36 % de non-recours au RSA, et entre 21 % et 34 % pour la CMU-C...."  ______

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