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mercredi 5 juillet 2023

De l'art de ramper

 Courtisans d'hier et d'aujourd'hui

                      Ils étaient un certain nombre à la Cour à se presser autour du Souverain pour louer ses actions, flatter des décisions, célébrer ses actions. Ils ont été bien décrits par d'Holbach, par St Simon et La Fontaine aussi, A des degrés divers, à des positions différentes, il n'avaient de cesse de bien jouer leur rôle pour rester en vue, autant que possible, en évitant le pire: la disgrâce, jusque dans le chambre du roi.. Le roi souvent les méprisait, mais il en avait besoin, pour sa satisfaction, son aura, sa gloire. Le problème n'est pas que celui de la cour de Versailles, Il change bien sûr d'apparence, mais il ne meurt pas.


On le retrouve aujourd'hui, plus discrètement dans les administrations, les ministères. Plus ostensiblement, dans certains palais où sévissent encore certains despotes, au Kremlin, par exemple, où toute critique serait un crime de lèse-majesté. Les cours ont changé d'aspect et même de nature, mais elles sont toujours là, basée sur l'admiration construite, feinte, où l'ambition et la crainte s'associent pour éviter toutes critiques, toutes paroles de vérité. Aujourd'hui encore, plus besoin de faire des courbettes, il y a d'autres moyens: il s'agit de ne pas déplaire, si l'on a quelques ambitions et de vanter les mérites, si possible avec la discrétion qui s'impose. Cirer les pompes est tout un art.. On peut ramper de bien des manières, même si la tâche est parfois rude.                                                                                 Aujourd'hui, le syndrome du larbin n'a pas disparu et peut prendre bien des formes, l'obéissance servile et le renoncement à l'esprit critique étant les caractère dominants, au nom desquels on accepte la "soumission volontaire", en renonçant à sa liberté de parole et de pensée.

     Un aspect: "....Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.



        II) Analyse des symptômes
L’amour démesuré qu’affiche le larbin à l’égard des patrons, des rentiers ou des milliardaires, est l’acte de foi qui structure son discours. Le larbin agit sans discernement de ce qui pourrait être bon pour lui, il intellectualise le débat pour tenter de nous convaincre que piocher chez les riches est toujours la pire des solutions, quand bien même il en serait bénéficiaire. Les arguments économiques qu’il invoque inlassablement n’ont pas servi à forger sa conviction, le syndrome du larbin est malheureusement une vocation qui se trimbale dès le plus jeune âge et contre laquelle il n’existe aucun remède. Le larbin n’a pas choisi d’aimer les riches, il aime les riches parce qu’il est un larbin. De tendance nettement libérale le larbin est celui qui vous vante les bienfaits du bouclier fiscal alors même qu’il ne paye pas d’impôts. C’est encore le même larbin qui voudrait réduire ou supprimer l’impôt sur la fortune même s’il sait qu’il ne sera jamais concerné par la question. Un écervelé victime du syndrome du larbin n’a pas de conscience politique, il vote instinctivement dans l’intérêt de ceux qui l’exploitent pour s’attirer leur bienveillance. Le larbin estime que l’argent qui lui fait défaut, est beaucoup plus utile dans le coffre d’un riche qui pourra ainsi le réinvestir beaucoup plus utilement qu’il ne l’aurait lui même dépensé. Le larbin cautionne tous les sacrifices et les plans d’austérité dont il pourrait être l’objet comme la baisse des salaires, ou encore l’augmentation de l’âge de la retraite même si son travail ne lui convient d’aucune façon et que ses maîtres ne lui offrent aucune perspective d’améliorer sa condition.


III) Hypothèses sur l’origine du syndrome
  Après des siècles d’esclavage et de féodalité, les larbins pourraient être le produit d’une sélection artificielle des soumis par leurs maitres. La transmission génétique des caractères aurait favorisée la sélection d’une souche vivace de larbins domestiques au profit d’une nouvelle espèce de primates : l’homo larbinus....
Pour les tenants de la pathologie mentale le caractère héréditaire n’est pas retenu, il s’agirait plutôt d’un trouble qui se développerait dès l’enfance. Le processus s’aggraverait au passage à l’âge adulte lorsque le sujet prend conscience de la médiocrité de sa condition, le larbin développerait des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif pour justifier l’acceptation de sa subordination. Le larbin finit ainsi par s’identifier à ses maîtres en s’imaginant appartenir au corps social qui l’exploite...."     ( à prendre au 2d degré)                                                                  "Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux"(La Boétie)      ___________________               

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