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samedi 30 septembre 2023

Nucléaire: le grand tournant?

Renaissance inattendue...

         Vers uns Europe nucléarisée?

        Il était voué aux gémonies. De par son coût et surtout ses dangers potentiels. Surtout depuis Fukushima, qui a constitué une date charnière pour réorienter la production énergétique. La France se laissa aller à un jeu de yoyo technico-financier qui a mis à mal ses orientations passées. Nécessité fait loi. l'électricité décarbonée est devenue un impératif. Il s'agit de choisir le moins pire. Le pragmatisme s'impose. Pas seulement en France. Des investissements gigantesques, une mobilisation massive et l'appel aux capitaux privés sont envisagés. L'intendance suivra-telle? Car le temps presse et les chantiers s'étaleront dans la longue durée. L'Allemagne reste sur ses positions, dans la ligne de Merkel. Les Ecolos eux-mêmes sont partagés et les discussions, enflammées.


                              "...De quoi plonger les cadres d’EELV dans l’embarras, alors qu’un changement de rapport de force en faveur du nucléaire est observable depuis quelques années dans l’opinion publique. Le zèle pro-atome du gouvernement, qui organise jeudi 28 septembre une conférence internationale à Paris au titre éloquent – « Accélérer le recours à l’énergie nucléaire pour parvenir à la neutralité carbone » n’est pas pour rien dans la formation de ce nouveau paradigme....À deux semaines de la convention de Pantin, des voix s’élèvent toujours pour que le parti ne se ferme pas à cette frange pronucléaire de ses sympathisant·es. « Il y a une approche pronucléaire progressiste, de gauche et écolo. J’appelle EELV non pas à être pour le nucléaire, mais à ce qu’on puisse marcher main dans la main pour l’écologie politique », plaide ainsi Camille d’« Après l’Effondrement ».                                                               Il a d’ailleurs signé un « appel de militants écologistes à EELV » (à l’initiative de sympathisant·es d’EELV, membres d’associations comme le Shift Project, La Fresque du climat ou Pour un réveil écologique), qui circule ces derniers jours sur X et devrait être publié avant le 14 octobre, demandant au parti de « remettre en question [le] refus par principe de certaines technologies comme le nucléaire civil ou les OGM »« Ces questions doivent pouvoir être débattues au sein du mouvement, ou tranchées par le peuple français », défend l’appel.  Nicolas Barla, élu EELV à la Métropole de Lyon (Rhône) – connu en interne pour ses positions pronucléaire –, l’a signé, de même que Léa Falco, membre du collectif Pour un réveil écologique, dont le manifeste a été signé par 33 000 étudiant·es. Interrogée par Mediapart, cette dernière estime qu’un aggiornamento du parti est nécessaire sur le sujet, tout en plaidant pour la sortie des énergies fossiles « de manière claire, y compris du gaz ». « L’opposition au nucléaire d’EELV est aujourd’hui une contradiction insurmontable pour une opinion publique dont la sensibilité aux sujets écologiques augmente, dit-elle. C’est un repoussoir symbolique d’autant plus grand qu’il paraît incompréhensible au vu de la gravité de la situation et de l’urgence de la sortie des énergies fossiles, que le rapport de RTE [le gestionnaire du réseau français de haute tension – ndlr] de la semaine dernière a encore rappelé – et au vu des paris technologiques qu’engendrerait un mix 100 % énergies renouvelables. »                                                                                                                                                  L’un des rédacteurs de l’appel, un shifter, affirme qu’il a atteint les 500 signatures. Il explique : « Chez les sympathisants d’EELV, ce constat est largement partagé. C’est moins vrai pour les militants, et encore moins parmi les cadres. On veut rendre visibles les gens qui ne sont pas satisfaits du statu quo actuel. On peut trancher des désaccords par des moyens démocratiques – un référendum ou une convention citoyenne –, mais au lieu de ça, on s’enferre dans une guerre de tranchées sur le nucléaire. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, on ne peut pas jouer au “stop and go” indéfiniment. »      Non seulement l’industrie de l’atome a donc réussi à se replacer au centre de la politique du gouvernement (lire l’article de Jade Lindgaard), mais petit à petit, elle étend son aire d’influence jusque dans des sphères écologistes, qui y ont longtemps été hermétiques. « On n’a pas perdu la bataille de l’opinion, mais le travail de Jean-Marc Jancovici a beaucoup participé à une banalisation du nucléaire, admet François Thiollet. Il y a donc un écart entre l’électorat écologiste, bienveillant à l’égard du nucléaire perçu comme une solution immédiate à la décarbonation, et les militants écologistes chez qui ça ne bouge pas beaucoup... » ________________


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