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samedi 16 septembre 2023

Santé en mauvaise santé

Amer constat

                           La dégradation lente des services de santé depuis un certain nombre d'années, dont la crise de la Covid aura été un révélateur cruel, inquiète autant les personnes qui y ont recours que maints professionnels de ce domaine que de responsables politiques parlant parfois dans le désert. Ce mouvement de dégradation/libéralisation s'inscrit dans celui des services publics en général, depuis longtemps signalé. Le désengagement progressif de l'Etat, dogme des l'ultralibéralisme des années 80, continue à produire ses effets, malgré les dénégations.                                                                        Il s'agit aujourd'hui de penser à  refonder les services de santé, à l'heure où leur absence ou leur rareté progressive devient préoccupante.                  Ce n'est pas moi qui le dit, même si j'en constate les effets comme tout le monde. "..."Les moyens des services publics augmentent depuis vingt ans moins rapidement que les besoins sociaux", c'est-à-dire que les besoins des citoyens, alerte un rapport publié jeudi 14 septembre par le collectif Nos services publics, et rédigé par une centaine d'agents du service public, de chercheurs et de citoyens. ....Le nombre annuel de passages aux urgences est passé de 17 millions en 2010 à 21 millions en 2019, soit une hausse de "plus de 20% en moins de dix ans". Le vieillissement de la population et la "croissance massive" des maladies chroniques pèsent sur le système de santé, alertent les auteurs du rapport. Cela "nécessite une meilleure coordination et répartition des soins". Dans les dix dernières années, dix départements déjà en surdensité médicale relative ont vu leur nombre de médecins par habitant augmenter, quand 48 départements en dessous de la moyenne nationale voyaient leur nombre de médecins par habitant diminuer. Dans le même temps, les cliniques privées "augmentent leur place". Selon Arnaud Bontemps, on assiste ainsi à "un contournement du secteur public par le secteur privé". "Le secteur privé, notamment les cliniques à but lucratif, se concentre, sur la chirurgie, c'est-à-dire les actes qui sont très programmables et très rentables. On laisse à l'hôpital public les patients les plus précaires, les urgences et les soins les plus lourds, par exemple la réanimation." Se développe ainsi un système avec deux modèles différents "selon qu'on a les moyens ou non d'aller contourner le service public"..."                                                          On n'apprend rien de nouveau, mais c'est une confirmation plus officielle d'un nécessaire réajustement, dans un secteur qui nous était naguère envié.   Ainsi de suite pour les autres secteurs du service public...Ce n'est pas l'effet du hasard, de lois prétendument naturelles  ou de nécessité politique incontournable, mais le résultat de choix préconisés par divers instances, dont l'OFCE.       Il est temps de revenir à un peu de bon sens et de regarder de près les dérives américaines, qui a poussé l'ouverture des marchés jusqu'au bout. Ceux-ci doivent trouver leurs limites dans les domaine de la santé surtout. Celle-ci est un bien commun, comme le rappelait le Président (mais que n'a-t-il pas dit?...)  Il n'y a pas que les soignants...


                                      Élection après élection, le système de santé est l'une des premières préoccupations de la population et un angle mort politique. "...Avec entêtement, candidates et candidats à la présidentielle se saisissent du sujet du bout des doigts, de manière superficielle, avec toujours les mêmes promesses, jamais tenues, parce qu’en réalité vides de toute ambition : l’incontournable « lutte contre les déserts médicaux » et la garantie d’un service d’urgences « à moins de 30 minutes », promettait François Hollande en 2012 ;  ou « la révolution de la prévention et de l’accès aux soins pour tous », palme de l’idée vague pour Emmanuel Macron en 2017.    Les politiques ont pris le pli : maintenir le système de santé sous tension, minorer les alertes des professionnel· les de santé, prétendre prendre au sérieux les difficultés croissantes d’accès aux soins de la population.         Mais, pour Emmanuel Macron, rien ne s’est passé comme prévu, du mouvement de grève des urgences à partir du printemps 2019 , qui a mis en branle tout l’hôpital public, à la pandémie. Pièce maîtresse du système de protection sociale, le système de santé a révélé toutes ses faiblesses : le manque de médecins et d’infirmières, la fermeture de lits d’hôpitaux, d’abord planifiée, aujourd’hui précipitée par la fuite d’un personnel mal payé, usé par les cadences, en perte de sens.         ___En 2022, partout en France, des services des urgences doivent fermer faute de personnel, des territoires sont toujours plus désertés par les médecins, des hospitaliers alertent sur une « situation de crise jamais connue », des minutes de silence sont organisées chaque vendredi au pied des hôpitaux. Qu’importent l’urgence et l’attente, le personnel politique recycle les mêmes vieilles lunes...."                      _____________________________

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