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vendredi 19 avril 2024

Cisjordanie, l'oubliée

Pendant que Gaza se meurt

         Gaza tient un triste et tragique record de l'attention de medias et des politiques, qui se focalisent avec raison là où le pire arrive, sans perspective d'issue envisageable pour l'instant. Mais ce n'est pas la première fois que des incursions y ont eu lieu, mais sans atteindre ce degré extrême de violence paroxystique. Mai il n'y a pas que Gaza. La Palestine ne se réduit pas à cette enclave, souvent cataloguée de prison à ciel ouvert, terreau favorable à tous les extrêmes.


        Il existe une autre guerre, plus ancienne, plus larvée, plus insidieuse, redoublant aujourd'hui, loin des médias, à la faveur de ce qui se passe à l'Ouest. Avec la bénédiction de l'extrême droite israëlienne et l'appui d'une armée aux ordres des éléments les plus radicaux du gouvernement de Netanyahou. On parle d'un chaudron qui menace d'exploser. Les exactions contre les populations locales, souvent sommées par la peur de quitter les liens, s'amplifient, l'impunité des colons les plus radicaux étant assurée. La colonisation, déjà entamée depuis Sharon et même à bas bruit bien avant, ne se cache plus, au nom d'une terre qui devrait rester éternellement juive, la conquête ancestrale de Josué contre les Philistins prenant un nouveau sens. Ce qui n'était que prétention dissimulée devient aujourd'hui but publiquement revendiqué: de la mer au Jourdain. L'apartheid de fait s'installe un peu plus. Le double langage n'est plus de mise, les objectifs sont clairement avoués, soutenus en haut lieu. Malgré les multiples résolution de l'ONU, dont Tel Aviv n'a que faire.                        ___L'opposition israëlienne, sommée de se taire, ose encore évoquer ce cancer qui ronge une communauté déjà divisée, comme le journal Haaretz ou d'autres, très minoritaires, à la suite d'auteurs comme Amos OZ, d'historiens comme Shlomo Sand ou de journalistes comme Charles Enderlin. Encouragé par l'extrêmiste Ben Gvir, qui a fait armer les colons, l'armée prête main forte, La brutalité ne se cache plus. Un front oublié, comme titre un quotidien. Un vieux projet ultra- sioniste à la Jabotinski est-il en voie de se constituer? Son admirateur Netanyahou ne le nie pas, renouant avec le mythe d'une terre sans homme de Ben Gourion et de Golda Meir. Le mythe du Grand Israël n'a pas fini de produire ses effets, hélas!sous les yeux d' une population tétanisée... 
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