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samedi 21 décembre 2024

Reconstruire sur les ruines?

 C'est le projet des suprémacistes israëliens 

      A Gaza comme en Cisjordanie. Sans parler du Sud Liban. Les mythes peuvent être meurtriers.

     Reconstruire sur les ruines? Les volontés colonisatrices concernant Gaza anéanti sont toujours là, comme au  Sud Liban, revendiquée comme terre israëlienne, partie de la "Terre promise". La déshumanisation se poursuit. Le piège mortel se referme. Les  otages attendront .   En France, la  censure se poursuit.


                      «L'accord entre Israël et le Hezbollah ne changera rien. […] La seule solution qui puisse empêcher le retour de l'ennemi chiite, c'est la colonisation juive.» Au début du mois de décembre, alors que l'armée israélienne était accusée par la France d'avoir enfreint à une cinquantaine de reprises le cessez-le-feu au Liban, conclu le 27 novembre entre l'État hébreu et l'organisation islamiste chiite, le mouvement messianiste juif nommé «Uri Tzafon»1 («Lève-toi, ô Nord» en français) affirmait encore sur son groupe WhatsApp la nécessité pour Israël de coloniser la région.Depuis la création d'Israël en 1948, plusieurs mouvements messianiques ont appelé à la colonisation du Liban au sud du fleuve Litani, une région qu'ils revendiquent comme partie de la «Terre promise». Avec pour emblème un cèdre entouré de l'étoile de David, Uri Tzafon a rassemblé plusieurs milliers d'adeptes depuis le printemps 2024 et soutient que la colonisation du Liban serait à la fois une nécessité sécuritaire –un moyen d'«accorder une sécurité véritable et stable au nord de l'Israël», selon les communiqués publiés sur son groupe WhatsApp– et une quête messianiste pour «récupérer» le territoire.                  ___Uri Tzafon est un mouvement nationaliste «aux origines du sionisme» et qui «considère la Bible comme un cadastre», indique Karim Émile Bitar, professeur de relations internationales à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). «Avec l'arrivée d'ultranationalistes au sein du gouvernement israélien, ouvertement en faveur d'une colonisation, ces courants messianistes se font de plus en plus entendre, notamment sur la colonisation de la bande de Gaza et pour certains [comme Uri Tzafon, ndlr] sur la colonisation du Sud-Liban», observe ce spécialiste du Proche-Orient.  __      «Attention! Cette terre est celle d'Israël, elle appartient aux juifs. Il vous est demandé de l'évacuer immédiatement.» Au cours du mois de juin, c'est par des drones et des ballons dans le ciel du sud du Liban que ces messages, écrits en arabe, sont parvenus aux habitants de la zone, ainsi menacés d'expulsion.            Bien qu'elle reste très minoritaire au sein de l'opinion israélienne, la mouvance inquiète de plus en plus au Liban. Le 20 novembre, le «chercheur» israélien Zeev Erlich, âgé 71 ans, a été tué dans le sud du pays, alors qu'il enquêtait sur une ancienne forteresse en compagnie de la brigade Golani de l'armée israélienne. «L'objectif déclaré de l'entrée [de Zeev Erlich] dans le sanctuaire du prophète Shimon dans la ville de Shamaa était la recherche de preuves historiques liées à la terre d'Israël», a avancé le ministre libanais de la Culture dans un communiqué, accusant Israël de vouloir «occuper la terre, l'histoire et le patrimoine du Liban, s'il trouve les moyens de le faire»Selon le quotidien de centre-gauche israélien Haaretz, Zeev Erlich avait été invité par l'armée israélienne à «évaluer une forteresse» que Tsahal prévoyait de «transformer en poste d'observation».                                                                                             En 1982, en pleine invasion israélienne du Liban pour neutraliser l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) du territoire, des groupuscules orthodoxes ont revendiqué l'annexion du sud du pays du Cèdre. À l'époque, environ 20.000 colons vivaient dans les territoires occupés de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Leur influence politique sur le gouvernement israélien est alors dérisoire. Créé en 1974, le mouvement messianique d'extrême droite Goush Emounim (ou «Bloc des fidèles») pousse à l'installation des premières colonies en Cisjordanie occupée et lie ses prétentions territoriales religieuses au sud du Liban, en faisant valoir le récit biblique des tribus d'Asher et de Nephtali –deux des douze fameuses tribus d'Israël– qui auraient vécu dans la région.                                                   Leurs revendications sont restées lettre morte auprès des autorités. Mais depuis, la politique d'Israël a bien changé. Et les colons de Cisjordanie, à l'époque isolés, reçoivent aujourd'hui le soutien actif du gouvernement. Dirigeant du parti nationaliste et sioniste religieux Mafdal (ou Parti national religieux), classé à l'extrême droite, Bezalel Smotrich, ministre des Finances du gouvernement actuel de Benyamin Netanyahou, est aujourd'hui surtout fort de son administration en charge des territoires occupés de Cisjordanie. Car leur tutelle, auparavant militaire, est désormais passée au civil.       ___ Si la mouvance d'Uri Tzafon est encore ultra minoritaire dans l'opinion publique, des membres du Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Netanyahou, plaident quand même pour qu'Israël conserve un contrôle sur la région en l'occupant. En octobre 2023, le magazine d'investigation indépendant +972 (pour lequel collaborent des journalistes israéliens et palestiniens) avait révélé des documents de l'ancien ministère israélien du Renseignement –dissous en mars 2024– qui projetait une occupation puis une expulsion des Palestiniens de la bande de Gaza, pour permettre l'annexion du territoire, un scénario encore impensable avant les attaques du 7-Octobre..."   


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