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mardi 7 octobre 2025

Connaisez-vous Thomas?

Très contesté actuellement du côté de Passy...

       Entre autres. Et pourtant, il n'a rien d'un révolutionnaire-couteau entre les dents. Il est juste réformiste, à une époque où les inégalités sont devenus grandes, parfois sont devenues exponentiellement considérables, si on considère surtout les extrêmes. Il a produit un étude très poussée dans de domaine, qui a inspiré même des économistes américains, qui sont confrontés, à une autre échelle à un problème bien plus considérable encore. Tout est question de justice sociale, de plus juste redistribution, comme l'avait déjà vu Roosevelt en son temps, qui déclarait, au coeur de la crise de 29, conséquence d'une spéculation effrénée: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..."                                                                                                                                                Les grandes fortunes ne se sont pas toutes constituées sur la base d'un mérite objectif, mais sont le plus souvent l'effet d'in système d'héritages cumulés, qui ne doivent plus rien au travail. L'héritocratie devient de plus en plus problématique, surtout quand l'Etat peine à trouver des ressources pour une redistribution sociale minimale. Le problème est globalement politique. C'est  bien ce que fait remarquer l'élève de Piketty, R.Zucman, lui aussi vilipendé à droite, comme méchant marxiste révolutionnaire...Alors que le fondateur de l'économie libérale, Ricardo, écrivait en 1817 que la répartition du revenu national -la question du partage de la richesse- est la question fondamentale de l’économie politique..... Oui, tout est politique, renchérit PIketty. Un certain libre-échange est en question...                                                                                                 Il y a une dizaine d'années, quand Piketty connut ses premiers succès de librairie, j'écrivais, après avoir lu Capital :                                                                                                                                          Ce n'est pas commun dans ce domaine de recherche, Piketty est devenu une nouvelle star de la pensée économique.  Il est au centre des débats en France comme aux USA, où on l'a récemment découvert.Il fait un triomphe Outre-Atlantique dans les milieux progressistes, mais  le débat fait rage, car l'auteur sape, pour les conservateurs, un des mythes du rêve économique américain, notamment la théorie du ruissellement.

  Le Financial Time cherche la petite bête...Notre vedette française sentirait-il le soufre?
   Louangé par Krugman, par Stiglitz, remarqué par des proches d'Obama, qui s'inquiète du creusement des inégalités, il ouvre un champ de recherche important et approprié aux circonstances, alors que les inégalités croissantes mettent en péril le système lui-même..ce que le FMI lui-même commence à reconnaître timidement.
        Il n'est donc pas antisystème, il n'est pas Marx, même s'il a fait paraître il y a peu le Capital au XIX° siécle, son oeuvre de référence.
    Il est plutôt néoclassique.  
 .         "...Dans Capital in The Twenty-First Century, « capital » n’est pas employé dans le sens politique qu’il a chez Marx, où ce concept est inséparable de l’idée d’une plus-value réalisée au détriment des travailleurs. Mais il n’a pas non plus la signification fonctionnelle qu’il a traditionnellement en économie, plus particulièrement dans l’économie néo-classique, où, sous la forme du capital foncier ou du capital technique, il désigne le second facteur de production à côté du travail. Dans le livre de Thomas Piketty, « capital » et « patrimoine » sont employés comme synonymes. C’est donc dans un sens qu’on pourrait qualifier de « comptable » que le mot est employé. De fait, Piketty définit le capital comme « la somme des actifs non financiers (logement, terrains, fonds de commerce, bâtiments, machines, équipements, brevets et autres actifs professionnels […]), et des actifs financiers (compte bancaires, plans d’épargne, obligations, actions et autres parts de société, placements financiers de toute nature, contrats d’assurance vie, fonds de pension, etc), diminués des passifs financiers (c’est-à-dire de toutes les dettes)...
          Son but n'est pas de faire un théorie générale de la valeur et des rapports capital/travail, dans une perspective d'une transformation révolutionnaire de la société. Piketty ne remet pas en cause le système capitaliste, mais en pointe une dérive majeure et dangereuse, en en analysant les contradictions.
   Un marxisme de sous-préfecture disait méchamment notre décliniste national, Baverez, qui persiste et signe, peu soucieux d'approfondissements et d'exactitude, car Piketty n'a pas été écouté par notre président.
   Piketty effraie peut-être les plus conservateurs parce qu'il fait parfois des emprunts à Marx, parfois mal compris, purement formels. De qui faire peur à ceux qui n'ont jamais lu une ligne de l'économiste allemand.
   Mais notre réformiste  produit une oeuvre importante et innovante tout de même, malgré ses failles, ses erreurs, son manque d'ambition par rapport au titre de son ouvrage. Son catastrophisme éclairé sonne juste, alors que les causes de la crise, sur fond de réductions irrationnelles des impôts pour les plus favorisés, qui font le lit d'une rente sans fin, sont toujours là.
    Mais il n'est pas prophète en son pays. Conseiller de Hollande pendant la campagne, il prit vite ses distances au vu des renoncements successifs. Il fut à l'origine d'un projet de  révolution fiscale, que Hollande a jugé bon de zapper, en bon social cafouilleur.
  Notre bon Mr Sapin, qui ne l'a pas lu, juge son livre trop lourd (sic!)

     Son invitation à  repenser l'Europe,  mal partie et économiquement en péril, ne franchit pas non plus les portes de l'Elysée.
   Alors Piketty représente-t-il seulement un feu de paille?
         Un effet de mode au sein d'une pensée économique traditionnelle essoufflée , placée devant ses échecs, inapte à prévoir la crise et à lui apporter un début de solution?
  L'avenir le dira. De toutes manières, les économistes n'ont pas le pouvoir et Hollande n'est pas Roosevelt, qui disait en 1932 : “Nos dirigeants républicains nous expliquent que les lois économiques – sacrées, inviolables, immuables – provoquent des mouvements de panique que nul ne peut prévoir. Mais pendant qu’ils déblatèrent sur ces lois économiques, des hommes et des femmes meurent de faim. Nous devons affirmer fermement que les lois économiques ne sont pas faites par la nature. Elles sont faites par les êtres humains. Lorsque nous en aurons la possibilité, le gouvernement prendra toutes ses responsabilités pour soulager la détresse.” (1)
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-Les failles de Piketty 
Piketty hors classe                  ________________

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