De tout, un peu
__ Politique de l'offre
Point de vue: Politique néolibérale en cause?
__ Trump et Butler :
Un nouveau maccarthysme?
__ Passivité dangereuse et extrême droite
__ Calcul social à la chinoise?
A voir...
__ Mort sociale
Et isolement extrême
__ Haro sur la sécu
Une charge pour l'économie?
__ Transition énergétique
Largement un leurre?
__ Pour un emprunt national?
Pourquoi pas?
__ De dette en dette
Récemment surtout
__ Un exemple américain
Migrants: des émules en Europe
__ Chicago: violence d'Etat
Et ailleurs ...
__ La nature contre attaque : Nous sommes (aussi) des êtres naturels
"...Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. » Le slogan, très présent dans les luttes zadistes de la dernière décennie, porte en lui une proposition philosophique forte : celle que nous autres, Homo sapiens, ne sommes qu’une espèce parmi d’autres, d’où il s’ensuit que le concept de nature, conçu en opposition à celui de culture (pensée comme propre de l’homme), doit être abandonné..."
_______ Nouvel impérialisme Philipp Roth et son Amérique ambivalente. A relire..? _______Une uchronie étonnante ______
Il faut relire Philip Roth, qui nous éclairait indirectement sur les périls déjà anciens qui guettaient son pays et mettait en garde ses contemporains, à la lumière de l'expérience passée.
Beaucoup, comme Henri Ford, faillirent mener le pays à une dictature
La leçon portera -t-elle?:
Le grand repli:
"....Le 2 décembre 1823, James Monroe déclarait : « Aux Européens, le vieux continent, aux Américains le Nouveau Monde ». Cela faisait juste quarante ans que l'indépendance des États-Unis avait été reconnue par les Britanniques et déjà « l'Amérique » faisait figure de grande puissance. Mais l'opinion américaine avait été marquée par la vanité de la guerre anglo-américaine de 1812-1814 qui n'était que la conséquence de l'obstination anglaise à parfaire le blocus maritime qu'elle imposait à l'Europe napoléonienne. Désormais les États-Unis tournaient leurs regards davantage vers leurs intérêts sur le continent américain que sur les péripéties de la politique européenne… La déclaration de Monroe Monroe précisait ainsi sa pensée : « Nous avons toujours été les spectateurs anxieux […] des événements qui se déroulent dans cette partie du globe avec laquelle nous avons tant de liens et dont nous tirons notre origine. » « Les citoyens des États-Unis se réjouissent de la liberté et du bonheur de leurs semblables de l'autre côté de l'Atlantique. Dans les guerres […] européennes […] nous ne sommes jamais intervenus (1) et il n'est pas conforme à notre politique de le faire. […] « C'est seulement lorsque nos droits sont atteints ou sérieusement menacés que nous ressentons l'offense ou faisons des préparatifs pour notre défense. Les événements de cet hémisphère nous touchent infiniment de plus près. […] "
L’histoire qui s’écrit sous nos yeux prend les travers d’une série B dramatique. Comme si nous étions condamnés à en revivre les plus mauvais épisodes pour ne pas les avoir bien compris. Je me disais- en prenant un peu de recul ces quelques derniers jours - que le plus improbable des « miracles » pour les américains n’est finalement pas la résurrection du Christ mais celle, inattendue, d’Adolf Hitler. À coups de podcasts graveleux, de tweets rageurs et de funérailles transformées en synodes, l’extrême droite trumpiste offre à cette plaie de l’humanité une seconde carrière. Et quelle carrière! Le Führer recyclé en un homme “mal compris”, l’homme “moindre mal”, “allié raté”, voire en saint patron des familles. Une réhabilitation qui ferait rougir les nécrologues les plus imaginatifs. Prenons David Collum, professeur de Cornell et satellite du système Tucker Carlson. Sans trembler, il ose: « On peut défendre l’idée qu’on aurait dû s’allier à Hitler et combattre Staline », avant d’ajouter en prophète d’uchronie: « Peut-être n’y aurait-il pas eu d’Holocauste ». Voilà Hitler devenu plan B humanitaire, inventeur posthume de la paix universelle. Pas moins que ça… Darryl Cooper, conteur favori de la droite radicale trumpiste, joue lui au procureur de l’Histoire. Pour lui, Churchill n’était pas un sauveur mais « Le principal méchant de la Seconde Guerre mondiale ». Traduction: Londres aurait dû tendre l’autre joue pendant le Blitz. À ce stade, pourquoi ne pas ériger une statue de Hitler à Hyde Park, pour service rendu à l’humanité? Mais cette fascination n’est pas une lubie d’influenceurs. Elle plonge ses racines dans l’Amérique profonde. Henry Ford, le prophète de l’automobile, fut aussi le grand exportateur de l’antisémitisme moderne. Ses pamphlets Le Juif international, publiés dans les années 1920, nourrissaient Hitler, qui le qualifiait de « Seul grand homme inspirant en Amérique ». En 1938, Berlin lui remit la Grand-Croix de l’Aigle allemand, plus haute décoration du Reich pour un étranger. Le constructeur de Detroit en mécène idéologique de Nuremberg: l’image est si parfaite qu’elle semble inventée. On ne s’en souvient sans doute pas ici, en Europe. Saviez-vous que le German American Bund réunissait en 1939 vingt mille personnes au Madison Square Garden, hurlant sous un portrait géant de George Washington encadré de croix gammées ? L’Amérique n’avait pas encore inventé les podcasteurs MAGA, mais elle possédait déjà ses Nuremberg à domicile. Autrement dit: quand l’écosystème trumpiste réhabilite aujourd’hui Hitler sous prétexte de “provocation”, il ne fait que recycler une vieille nostalgie nationale. La continuité est implacable: de Ford décoré par Hitler à Trump célébré par ses micros, le fil rouge s’appelle haine. Comme dans le film Il est de retour, satire grinçante où Hitler surgit dans l’Allemagne contemporaine, on rit avant de réaliser que le grotesque a cessé d’être fiction. Candace Owens, égérie noire du trumpisme culturel, ose quant à elle un épisode titré: « Littéralement Hitler. Pourquoi ne pouvons-nous pas parler de lui ? ». Réponse: parce que vous finissez toujours par dire des monstruosités. La sienne? Josef Mengele n’était, selon elle, « un simple produit de propagande ». Les jumeaux mutilés apprécieront le déni postmoderne. On croirait assister à La Vague, ce film où une classe bascule en régime autoritaire en trois jours: Owens et ses acolytes rejouent la démonstration, mais cette fois à l’échelle d’une nation entière. Jake Shields, ex-combattant de MMA reconverti en philosophe de comptoir, s’offre un hommage viral: « Hitler a brûlé les cliniques trans, arrêté les banquiers Rothschild et donné des maisons gratuites aux familles. Cela ressemble-t-il à l’homme le plus malfaisant ? ». L’horreur travestie en politique sociale. Les bras nous en tombent, comme les briques de Guernica sous les bombes. Myron “Fit” Gaines, dont l’émission Fresh & Fit est devenue la salle de musculation idéologique de l’écosystème MAGA, en ajoute un coup de louche: « Hitler avait raison à propos de vous tous ». Subtil comme un uppercut, efficace comme un silence de studio. Dans la même veine, ses invités se sont permis de justifier l’Holocauste en direct. On rit, on applaudit, et pourtant personne ne débranche le micro. Liberté d’expression voyons! Et puisque la médiocrité ne suffit jamais, allons voir directement au sommet. Trump, depuis son bureau présidentiel, ne s’embarrasse pas de litotes: aux funérailles de Charlie Kirk, il lâche: « C’était un missionnaire avec un esprit noble et un grand objectif. Il ne haïssait pas ses adversaires. Il voulait le meilleur pour eux. C’est là que je ne suis pas d’accord avec Charlie. Moi, je hais mes adversaires et je ne veux pas le meilleur pour eux ». La haine nue, élevée au rang de gouvernance. Stephen Miller, son exégète, lui répond: « Nous sommes la tempête… Et à ceux qui tentent d’inciter à la violence contre nous, qui fomentent la haine contre nous, que possédez-vous ? Vous n’avez rien. Vous n’êtes rien ». Traduction: la vengeance n’est plus un fantasme, mais un programme. Nous voilà dans un décor digne du Maître du Haut Château, où les nazis règnent sur une Amérique vaincue. Quand Trump proclame sa haine et que Miller promet la tempête, la fiction cède sa place au journal télévisé. La haine et les marchands de violence d’extrême droite ont depuis longtemps planté leurs poignards dans le sol de la patrie autoproclamée de la liberté. Trump et ses sbires s’emploient désormais à faire taire quiconque refuse leur vision du monde. Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi. Ennemi ridicule, rien-du-tout exécrable : woke, détestable. Démocrate, gauchiste méprisable. …La vengeance n’est plus un fantasme, mais un programme. Nous voilà dans un décor digne du Maître du Haut Château, où les nazis règnent sur une Amérique vaincue. Quand Trump proclame sa haine et que Miller promet la tempête, la fiction cède sa place au journal télévisé.Et comme si la scène n’était pas assez absurde, l’ennemi désigné reste toujours le même : les Antifa, autrement dit les antifascistes. Résumons : réhabiliter Hitler d’un côté, vouer aux gémonies ceux qui s’opposent au fascisme de l’autre. CQFD. Pendant ce temps, les meetings de la droite religieuse américaine tiennent davantage du revival évangélique que du débat civique. Aux obsèques de Kirk, le lexique saturé - Dieu, la famille, la patrie - rejouait la vieille partition du Kinder, Küche, Kirche : enfants, cuisine, église. The Washington Post décrivait la scène: prêches, chants, promesses de croisade. Quand la politique devient liturgie, la frontière entre sacrement et propagande s’évapore....On aurait cru assister à un épisode de La Servante écarlate: foule agenouillée, pouvoir sacralisé, corps asservis au culte. La dystopie télévisée devient mode d’emploi pour l’Amérique réelle. ..."
Toute analogie avec l'actualité... ____________________
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