Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

samedi 4 janvier 2025

Comment s'en débarasser?

Pour un temps...

       Ecrans au vestiaire. Sortir de sa bulle. Respirer...Parler.                                                                                                                    C'est une initiative innovante, qui peut servir d'exemple. Un signe en tout cas. Des soirées sans smartphones, qui semblent avoir un succès grandissant. Renouer avec les liens sociaux semble devenir une exigence nouvelle. Déjà, des établissements incitent à s'en passer un temps. Pour refaire société, comme on dit. Volontairement. Pour renouer avec une socialisation mise en péril. La solitude est souvent au bout de l'écran.« Le smartphone est partout dans nos vies et pourtant nous pensons très mal cet objet si familier. L’emprise qu’exerce l’intimité de l’écran nous a conduits à en faire une affaire personnelle. Addiction, narcissisme et désocialisation, la plupart des termes qui nous servent à en débattre le désignent comme l’agent d’une atomisation de la société. Son écran, dit-on partout, a capturé les individus et mettrait en péril la vie privée, l’attention profonde et le lien social. »                                                                                                      La nomophobie est un signe de dépendance extrême Un peu, ça va. Beaucoup,  c'est problématique. Trop, c'est trop...

     Surtout pour nos ados.
                            "....Si l’on ne peut pas vraiment parler d’addiction, au sens d’une dépendance qui nécessiterait un sevrage, certains adolescents peuvent développer des comportements particulièrement toxiques vis-à-vis de leur smartphone, au point de se sentir angoissés à l’idée de ne pas l’avoir à portée de main.    Des études scientifiques récentes sur le sujet étayent l’idée qu’une nouvelle névrose se répand dans notre société aujourd’hui, et plus particulièrement auprès des adolescents, ces digital natives, ultra-connectés : l’angoisse ou la phobie de se retrouver sans son smartphone, connue sous le terme de « nomophobie ».     La nomophobie, contraction de « no mobile phobia », désigne une forme de pathologie liée aux technologies modernes, notamment au smartphone et à la peur excessive d’être séparé de son smartphone. La personne redoute alors de ne pas être en mesure de communiquer, de perdre sa connexion, de ne pas pouvoir accéder à l’information ou de renoncer à son confort...."
     Mais n'y a-t-il qu'eux qui sont concernés?
 Le portable: un grand pas pour l'humanité ou parfois  un fléau social?
Ça fait débat...comme on dit.
     Bien qu' étant théoriquement un instrument de communication (même s'il est devenu un objet à tout faire, vrai couteau suisse, multifonctionnel), de mise en relation des hommes, son usage inconsidéré, devenu souvent abusif, voire addictif,  désocialise.
  Isolement et repli sur soi narcissique sont souvent les  conséquences d' un usage devenu incontrôlé. 
Ce qui réjouit fort les opérateurs, les fabricants et les marchands.
    Comme nous le décrit le conteur Nabum, qui montre ici comment des jeunes peuvent faire tenir à leur joujou toute la place, comme si c'était la prunelle de leurs yeux,  jusqu'à en devenir invivables.
 Cette fois-ci, il ne fabule pas. C'est du vécu. A l'école.
     La nomophobie (no mobile-phone phobia) peut prendre des formes inquiétantes et même quasi pathologiques.
    Les plus accros seraient impulsifs.

 

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vendredi 3 janvier 2025

Marketing territorial

Une région est attractive par nature ou ne l'est pas.

   Les Vosges, mon pays de coeur, ont assez de charmes pour être désirables sans tapage


       Surtout mon village natal...

      Pourquoi alors "se vendre"?... comme on disait dans les années 80. ___ "..Matthieu Adam (2016) a montré comment la production des territoires urbains est marquée par l’influence de l’idéologie néolibérale : « cela se traduit par deux phénomènes, d’une part, la marchandisation des espaces au service des intérêts des villes, en concurrence à l’échelle mondiale, et le processus de métropolisation qui concentre les valeurs dans, et autour, des plus grosses d’entre elles ». On peut étendre ce raisonnement à l’ensemble des collectivités territoriales, qui cherchent à attirer les entreprises, les investissements et la main d’œuvre qualifiée, espérant des retombées économiques, en particulier des créations d’emplois et des recettes fiscales..."

 



    

Varia

__ Com'    

__ E-sport

__ Inutile

__ Oubli

__ Uberisaton                

__ Provocation

__ Moralistion?

__ Gigantisme >

__ Limogeage

__ Place nette?

__ Mortelle Europe?

__ Services publics: crise

__ Energie et thermodynamique       _________________

jeudi 2 janvier 2025

Dans le brouillard...

        Accrochons-nous!

              




       Malgré tout!     

                                 






  “La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.”   ♪♫♪           _____________________

Présidentialisme à l'épreuve

Faut-il déprésidentialiser?

                        Et dans quelle mesure? Notre "pôle de stabilité" a ouvert la voie à une aventure institutionnelle inédite. L'homme que les Français ne  méritent pas..(.selon, dit-on, la dame de l'Elysée) cherche en vain une issue, dans un pays déclaré par lui "non réformable"!.. La grenade élyséenne n'a pas fini de produire ses effets dévastateurs...  Un nouvel équilibre est à trouver. De nouvelles voies sont possibles.                                                        La dissolution a été le geste de trop, qui a mené à l'impasse dans laquelle nous nous trouvons.  "...Il faut écouter la fin du propos de François Mitterrand à l’égard du chef de l’État (de l'époque) : « Le premier ministre est son aide de camp, les autres ses ordonnances. Ce qui ne l’empêche pas de surveiller son petit monde de près et d’entretenir une escouade d’attachés obscurs et diligents qui oriente et contrôle, de l’Élysée, les actes ministériels. Les membres du gouvernement savent qu’ils dépendent d’une humeur et pour s’y adapter s’entraînent au dressage qui assouplit l’échine. La plupart y réussissent sans forcer leur nature. Certains en souffrent, mais tirent un mérite supplémentaire de la difficulté qu’ils ont à se montrer serviles. »                                        Et si on modifiait la consititution? En publiant « Sortir de la Ve », Carolina Cerda-Guzman revient efficacement sur les raisons d’en finir avec le régime hyper-présidentialiste actuel. Plutôt qu’un nouveau texte constitutionnel fait en chambre, la juriste propose une méthode pour que les citoyennes et les citoyens participent à son écriture. 


                                                                                                                                                                  
Comme le signalait à l'époque le constitutionnaliste René Capitant, c'est« Une occasion perdue », et « le texte le plus mal rédigé de notre histoire constitutionnelle, [ce qui] restera une cause d’humiliation permanente pour ceux qui ont tenu la plume. » Seule la crise algérienne en cours, censée être résolue par de Gaulle, invite à soutenir le nouveau régime. Car « [s’il] fallait juger le projet de Constitution métropolitaine pour lui-même, isolé de son contexte […], il y aurait peu de raisons de l’approuver .."                                                                                                        Et si le problème majeur consistait à changer une constitution qui ne cadre plus avec les nouvelles donnes de la vie politique, qui ne respecte plus les équilibres des origines, adossée à une figure d'exception et qui encourage une course sans fin vers le pouvoir suprême? Trop de verticalité de la part d'un président devenu jupitérien. Une politique du secret et parfois... du mépris et finalement, au cours du temps, une République affaiblie. Il y a danger à maintenir le système en place.                                                                      Que l'on songe à la critique de Villepin et aux propos de Mendès-France en son temps. Déprésidentialiser est une voie possible et nécessaire. "...En 1962, dans La République moderne, Pierre Mendès France fustigeait la Ve République, qui souffrait selon lui d'une "totale absence d'équilibre entre les principaux organes de l'Etat", la concentration des pouvoirs dans les mains du président de la République faisant obstacle à la démocratie. Que dirait-il aujourd'hui, à l'heure des "hyperprésidents" ? Certes, nombreux sont ceux qui se réjouissent ou s'accommodent de cette prépondérance ; reste que d'autres continuent à raison de s'en alarmer et appellent à repenser nos pratiques et notre Constitution. C'est le cas du think tank Generation Libre, qui publie Déprésidentialiser la Cinquième République, un riche recueil collectif signé par huit auteurs - des chercheurs, des professeurs de droit, un ancien ministre ou encore un préfet.                                                                               "...Un système qui  sape les fondements, en conférant quasiment les pleins pouvoirs à un homme seul, à ses caprices ou ses emportements. Et qui abaisse ou bâillonne toute forme de contre-pouvoirs véritables, qu’il s’agisse des syndicats, des autorités indépendantes ou de la presse. À la volonté de tous, ce système oppose la tyrannie d’un seul.  Maintenant que le gouvernement Barnier vient de tomber, on mesure mieux encore à quel point ce combat démocratique est impérieux. Car, de crise en crise, le présidentialisme français est désormais crépusculaire et est en train d’amener le pays dans un chaos dont on voit mal comment il en sortira.  C’est peu dire que les alertes pointant les ravages du présidentialisme sont anciennes. Elles sont presque aussi vieilles que la République. Elles ont été particulièrement virulentes sous le Second empire : de très grandes voix, comme celle de Karl Marx (1818-1883) dans Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, ou de Victor Hugo (1802-1885) dans Napoléon le Petit, ont dénoncé chacun avec leurs mots les errements de ce régime autoritaire. Et tous les républicains de l’époque ont enfourché ce même cheval de bataille, en étant envoyés en prison ou au bagne pour cela..."                   ____________________

mercredi 1 janvier 2025

Souhaits

 Que dire de mieux

    Malgré l'annus horribilis...

                        ___    Le drôle de chat peut faire mieux:
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Le Nouvel An n'aura pas lieu

 ...Le premier janvier

.....A Pékin
          Ils attendront, comme tous les ans.
                                     Il faudra encore patienter.
    Car le calendrier chinois étant un calendrier luni-solaire, la date du Nouvel An chinois dans le calendrier grégorien varie d'une année sur l'autre, mais tombe toujours entre le 21 janvier et le 19 février, lors de la deuxième nouvelle lune depuis le solstice d'hiver quand le soleil se trouve dans le signe du verseau. C’est, comme tous les commencements de mois lunaires chinois, le premier jour d'une nouvelle lune. Par convention, l'alignement astronomique qui signale la nouvelle lune est déterminé à l’observatoire de la Montagne Pourpre à Nankin.
     Comme les Chinois de New-York, de Paris....農曆新年
Avec des rites très particuliers, hauts en couleurs et riches en symboles, "Selon la légende, il existait autrefois un terrible animal (le nian) qui terrorisait les populations. Toutefois, cet animal avait peur de bruit, de la lumière et de la couleur rouge. Pour perpétuer la tradition et chasser les mauvais esprits, les Chinois décorent leur maison en rouge (couleur de la chance et du bonheur), allument des lanternes et lancent des feux d'artifices. De nombreuses villes organisent des défilés grandioses pour marquer l’arrivée de la nouvelle année et chaque famille se retrouve autour d'un repas de fêtes.
    Autre culture, autres moeurs, fêtes et rites...
  En France, la date du jour de l'an a souvent changé.
Pour le 1er janvier, il faudra attendre le 9 août 1564, avec la promulgation du roi Charles IX.
    De vieilles traditions, comme celle de l'offrande des cadeaux, perdurent.
         Faire bombance et ripaille pour une année d'abondance ne date pas d'aujourd'hui.
                                                    BONNE ANNEE!  
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_______* Pour une année forcément réussie, voici un bon programme , c'est pas très compliqué. [Téléchargez la version 2.025 disponible gratuitement sur Gogol, garantie sans virus (de la grippe ou de macronite aiguë...)]
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mardi 31 décembre 2024

Juste un mot

 Surtout ne pas oublier

            De changer d'année...


   Motivons-nous...Malgré tout!      “La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.”   ♪♫♪                ______________________

Pouvoir de l'information

  Informer ou légitimer

        That is the question

                      Surtout à l'heure de la toujours plus grande concentration des médias, de plus en plus  aux mains des puissants intérëts, de la prolifération des fakes New, l'objectif de tout organe de presse est bien de "faire l'opinion", de l'accompagner, de l'informer, de la constituer aussi, de l 'ouvrir au monde de manière rigoureuse, ce qui n'exclut pas des lignes éditoriales variées s'assumant entièrement, mais en respectant la liberté des lecteurs, ses capacités de choix, de sélection de ses interprétations et le pluralisme politique. Un équilibre délicat et parfois compliqué à trouver, résultat d'une forme de journalisme qui se veut autant que possible objective (non partisane au sens étroit), honnête, ouverte et nuancée. Ce qui est pas une fonction sans difficultés ni écueils. L'objectivité ne peut être dans ce domaine que l'aboutissement d'efforts constants et collectifs. Ce ne peut être qu'un idéal, mais une exigence nécessaire, surtout à l'heure ou beaucoup se détournent de la presse d'opinion. 


                                       Aujourd'hui, une certaine presse (écrite ou non, de plus en plus concentrée, se donne surtout pour tâche de conditionner l'opinion, sur la base de choix éditoriaux clairement assumés, ne faisant pas mystère de ses choix politiques du moment, montant à l'assaut de l'opinion. La concentration est la règle, comme la manipulation des faits et la pression sur les jugements,  mettant à mal les principes républicains et la fonction de journalistes, qui se démettent ou qui se soumettent....

Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, François Bayrou, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Édouard Philippe, Aurore Bergé, Catherine Vautrin, Sylvie Retailleau, Sarah El Haïry, Marc Fesneau, Christophe Béchu, Marlène Schiappa… On ne compte plus le nombre de figures de la majorité présidentielle, anciens ou actuels membres du gouvernement, qui se pressent chaque week-end dans les colonnes du Journal du dimanche, entre deux chroniques de Pascal Praud, trois éditoriaux de Charlotte d’Ornellas et une tribune de Marion Maréchal.    L’hebdomadaire d’extrême droite, dirigé depuis quelques mois par Geoffroy Lejeune, a même récemment recueilli les confidences diplomatiques d’Emmanuel Macron, parfaisant ainsi son entreprise de banalisation. La reprise en main brutale de Vincent Bolloré en juin 2023, les semaines de grève de l’ancienne rédaction, le départ contraint de dizaines de journalistes, la bataille culturelle assumée par les nouveaux dirigeants du titre, les fausses informations qui y sont parfois distillées… Plus rien ne dissuade le pouvoir d’alimenter le JDD. Bien au contraire.....Tout au début, pourtant, des voix s’étaient élevées contre la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache et le député Renaissance Karl Olive, qui s’étaient rués dans les pages des premiers numéros de la nouvelle formule. Sylvain Maillard, patron du groupe macroniste à l’Assemblée nationale, avait même demandé à ses troupes de ne pas s’exprimer dans l’hebdomadaire. Mais l’Élysée avait rapidement fait savoir qu’il n’était pas question de le boycotter et les rares scrupules des troupes présidentielles avaient disparu avec les derniers jours de l’été.   À la rentrée de septembre 2023, un ministre expliquait ainsi à Mediapart que « passé un délai de décence », tout le monde finirait par s’exprimer dans le JDD – ce qu’il a d’ailleurs lui-même fini par faire assez rapidement. Même la députée Renaissance Violette Spillebout, qui s’était pourtant mobilisée aux côtés des salarié·es en grève, a récemment réservé une exclusivité au journal – contactée, elle n’a pas souhaité répondre à nos questions. De quoi rebooster légèrement un titre dont les ventes accusent un repli continu. Mais surtout permettre à son rédacteur en chef de se frotter les mains.       ___                                                                                                                                    Le JDD est donc venu compléter la liste des médias Bolloré auxquels les membres du gouvernement et de la majorité apportent régulièrement leur caution : C8, Paris Match, Europe 1 et évidemment CNews. En quelques années, la chaîne dirigée par Serge Nedjar a littéralement envahi les palais de la République, où elle est devenue un bruit de fond quotidien. « Avant, les télévisions qui sont allumées en continu à l’Élysée ou dans les ministères étaient surtout branchées sur BFM. Désormais, de plus en plus de gens mettent CNews », confirme un conseiller de l’exécutif.                                                                            Une position parfaitement assumée au plus haut niveau de l’État. « CNews, c’est la fabrique de l’opinion, affirme l’entourage du président de la République. Contrairement aux autres chaînes d’info, ils offrent un sens – en expliquant toute la journée que la France n’est plus la France – et une perspective – le retour de la France contre-révolutionnaire sur des valeurs catholiques ultratradis. » Et d’ajouter : « Ce qui est important, ce n’est pas le médium, mais le public. Si on regarde CNews, c’est d’abord pour savoir ce que pensent huit millions de Français. »       ___« Parler à tout le monde », « aller convaincre là où les gens vous écoutent », « toucher d’autres publics », « mener le combat sur le champ de bataille »… Depuis quelques années, les macronistes multiplient les formules pour justifier leur présence sur les antennes de Bolloré. Vivement critiqué après son passage dans l’émission de Cyril Hanouna, le député Renaissance Quentin Bataillon, président de la commission d’enquête parlementaire sur la TNT, a d’ailleurs tenté de les recycler. « Je pense qu’il faut parler à tous les publics », a-t-il indiqué sur France Info.    ______________ Sous couvert de « pédagogie » à destination du public de « Touche pas à mon poste » (TPMP), « et notamment des plus jeunes », Quentin Bataillon a surtout participé au dévoiement des institutions en sortant totalement de son rôle et de la neutralité qu’il impose. L’épisode a déplu jusqu’à l’Élysée, qui n’a pourtant rien trouvé à redire, ces dernières années, au défilé de ministres dans l’émission de Cyril Hanouna. En 2019, Marlène Schiappa avait même coanimé une émission avec ce dernier, contribuant ainsi à sa légitimation dans le champ politique.    ____________Avec ses multiples passages sur CNews, ses tribunes dans le JDD ou encore sa nouvelle maison d’édition – elle vient de signer chez Fayard, désormais propriété du milliardaire breton –, l’ancienne ministre est devenue une grande habituée de la galaxie Bolloré. Elle ne manque d’ailleurs jamais une occasion de défendre celle-ci, comme récemment encore, toujours sur le plateau de Cyril Hanouna, où elle est venue dire tout le mal qu’elle pensait de certain·es député·es de la commission d’enquête.   _________En 2021, Marlène Schiappa avait même lancé dans l’atmosphère l’idée selon laquelle l’animateur préféré de Vincent Bolloré pourrait coanimer le débat d’entre-deux-tours de la présidentielle. Passé les rires, la proposition a l’air de rien cheminé dans les esprits. Car si Emmanuel Macron n’a jusqu’ici jamais répondu aux invitations de Cyril Hanouna, son entourage n’insulte plus l’avenir. « Désormais, c’est lui qui incarne la politique sur C8, je pense que la question doit être examinée », indique un conseiller.                                                                                                                 Avec le temps, les figures de la « Bollosphère » ont profité de leurs relais dans les cercles du pouvoir pour se rapprocher de son cœur. Comme le racontait Le Monde au mois de décembre, le milliardaire lui-même échange de nouveau avec Emmanuel Macron. Le 13 mars au soir, juste après son audition devant les parlementaires de la commission d’enquête sur la TNT, il était encore à l’Élysée pour la cérémonie de décoration du patron de LVMH, Bernard Arnault, élevé à la plus haute dignité de la Légion d’honneur par le président de la République.___Pascal Praud, autre animateur phare de la galaxie Bolloré, a lui aussi plusieurs fois textoté avec le chef de l’État. À l’Élysée, il échange régulièrement avec le conseiller mémoire Bruno Roger-Petit, qui fut par le passé l’un des chroniqueurs de son émission. Il est même arrivé que ce dernier mette sa conversation sur haut-parleur pour en faire profiter Brigitte Macron. Selon Le Monde, Pascal Praud, qui n’hésite jamais à fustiger le « système » tout haut, en a même profité pour s’excuser tout bas des « vilenies » qu’il distille à l’antenne contre son époux.                                                             Les bonnes relations entretenues au plus haut niveau de l’État avec les figures de la « Bollosphère » ont tout naturellement infusé le reste de l’écosystème macroniste, où chacun évite les critiques. Les rares personnalités à s’être ouvertement inquiétées de la bataille culturelle conduite par les médias du groupe l’ont d’ailleurs payé très cher. Ce fut notamment le cas de l’ancien ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye – qui avait affirmé que CNews « était clairement d’extrême droite » –, mais aussi de sa collègue Rima Abdul Malak.                                              Pour avoir simplement rappelé que les chaînes du groupe Bolloré étaient soumises, comme tous les diffuseurs, à des règles précises qu’elles ont plusieurs fois enfreintes ces dernières années, la ministre de la culture a fait l’objet d’une large campagne de dénigrement sur C8 et CNews. Et ce, sans recevoir de soutien en interne. Auditionnée en mars par la commission d’enquête parlementaire sur la TNT, elle a cependant estimé que lier son départ du gouvernement à ces prises de position relevait de « la politique fiction ».           Également cible de nombreuses attaques après ses propos sur CNews, Pap Ndiaye n’avait, lui non plus, pas franchement été soutenu par ses collègues. L’un d’entre eux, Stanislas Guerini, était même allé jusqu’à prendre ses distances ouvertement sur Europe 1 : « Si je pensais qu’Europe 1 était une radio d’extrême droite, je ne serais pas venu ce matin », avait-il déclaré. À l’époque, face à la virulence des attaques, le chef de l’État avait certes évoqué la liberté d’expression de son ministre, mais en prenant soin de ne rien dire sur le fond de sa prise de position.    _____Car dans l’écosystème macroniste, chacun est conscient des risques encourus par celles et ceux qui osent émettre une critique sur les médias Bolloré. Selon plusieurs sources au sein de la majorité présidentielle comme du gouvernement, beaucoup craignent d’être « boycottés » par ces derniers ou de souffrir à leur tour d’une « mauvaise presse ». Les éditoriaux ad hominem, les commentaires déplaisants ou les petites phrases glissées ici ou là… La machine peut rapidement se mettre en marche. « Il y a clairement une forme de peur », reconnaît un conseiller ministériel.Certains ont directement fait les frais de leur liberté d’expression, à l’instar du député Renaissance Christopher Weissberg, qui n’a jamais plus été invité sur CNews après y avoir critiqué en direct sa ligne éditoriale. « C’était en pleine grève des journalistes du JDD, se souvient-il. Je me suis dit que c’était l’occasion idéale d’aborder le sujet. Immédiatement, j’ai été attaqué et insulté par certaines personnes autour de la table. C’était dingue. » Après avoir saisi l’Arcom au sujet des propos tenus par Pascal Praud liant les punaises de lit à l’immigration (sortie qui lui a depuis valu une mise en garde du gendarme de l’audiovisuel), l’élu a également eu droit à quelques messages gratinés de l’animateur. _____Au début de son mandat, Christopher Weissberg a lui-même plusieurs fois participé à des émissions sur CNews. « Lorsque vous vous lancez, il n’y a pas beaucoup de formats politiques dans lesquels vous êtes invités régulièrement et qui vous permettent de vous exprimer un peu longuement », dit-il. Mais il a rapidement compris que l’exercice était vain, voire dangereux : « Comme Murdoch aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ce groupe puissant sert de tremplin à l’extrême droite, affirme le député Renaissance. On est en train de lui donner les clés. C’est une guerre culturelle qui se joue et on perd quasiment toutes les batailles idéologiques. »                                                                                                     Rares sont celles et ceux, au sein de la majorité présidentielle, à avoir pris conscience de ce danger. L’attrait pour la lumière, la volonté de parler au plus grand nombre, une forme de naïveté… Plusieurs raisons expliquent l’omniprésence des macronistes dans les médias Bolloré. Mais la principale est plus triviale encore. « Chez nous, certains pensent comme CNews, confie un cadre du parti présidentiel. Pour eux, c’est une chaîne de droite comme une autre. Ils ne voient pas pourquoi ils n’iraient pas sur ses plateaux alors qu’ils acceptent d’aller sur le service public qu’ils considèrent de gauche. »   ____Dans ce contexte de droitisation à l’infini, CNews et C8 sont devenus incontournables. Certains, comme Olivier Véran, ont longtemps refusé de s’y rendre, avant de radicalement changer d’avis. Pour justifier sa venue dans l’émission « Face à Baba » de Cyril Hanouna en janvier 2023, après des années à se targuer qu’il ne participerait jamais à ce type de format, l’ancien porte-parole du gouvernement avait recyclé la formule préférée de l’Élysée : « Il est important d’aller s’adresser à l’ensemble des Français qui regardent la télévision ou qui écoutent la radio. »                                                                                                                                                 Les mêmes arguments avaient déjà été invoqués dès l’automne 2019 lorsque le président de la République avait accordé un entretien-fleuve à Valeurs actuelles, alors sous la direction de Geoffroy Lejeune, pour parler immigration, sécurité et identité. L’épisode était très vite apparu comme l’un des tournants du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Une entrée fracassante dans l’ère du confusionnisme macroniste où tout se vaut et où rien n’est grave. Depuis lors, et malgré ses dénégations, le pouvoir a largement contribué à la contamination du débat public par l’extrême droite.  Car contrairement à ce que prétendent celles et ceux qui estiment nécessaire de « mener le combat sur le champ de bataille », les membres du gouvernement et de la majorité qui regardent en boucle les chaînes du groupe Bolloré et s’y expriment souvent n’y mènent aucune offensive. Convaincus que les questions de Pascal Praud, Cyril Hanouna ou Sonia Mabrouk reflètent une grande partie de l’opinion française, ils viennent au contraire valider leurs obsessions. Et normalisent, dans le même temps, leur entreprise de désinformation. " [Ellen Salvi _ Merci à Mediapart   ___________________________