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lundi 13 juin 2011

Où va-t-on?

Dans le mur?...
_______________C'est devenu un leit-motiv

_Fukushima, dette américaine, situation de l'Europe, état de la planète...
Tout semble aller mal. On irait vers la catastrophe. Il suffit de lire une certaine presse, qui en fait ses choux gras, alimentant le pessimisme ambiant, une atmosphère fin de siècle ...ça fait vendre.
Y aurait-il une fascination pour la catastrophe, le
désastre ?

_La notion de catastrophe, voire de fin du monde (ou d'un monde), ne semble pas avoir d'âge. On la retouve dans les mythes de nombreuses cultures, religions. L'âge d'or à l'envers...projeté dans l'avenir sur la base d'indices de changements profonds, rapides, paraissant irréversibles et déstructurants.
La "fin des temps" est un thème récurrent, surtout dans les périodes troublées, quand on ne peut plus penser l'avenir, quand le p
résent semble avoir épuisé toutes perspectives futures et toute volonté de changement, tout idéal. Le tragique se mêle parfois au comique...
_Cette thématique imprègne les temps présents en Europe, sans doute depuis l'effet de sidération produit par le 11/09 , au vu de notre impuissance face à notre affaiblissement devant les puissances montantes, d'une mondialisatio-désindustrialisation annonçant un déclin , d'une grave crise qui dure, sur laquelle nous ne semblons pas avoir de prise, qui voit des forces financières devenue folles ronger nos économies, creuser les inégalités . Le sentiment de "progrès", lié aux trente glorieuses, ne semble plus d'actualité. Les déclinistes ont pignon sur rue.
_Les risques technologiques majeurs, les impasses écologiques, la fin programmée du pétrole...tout nous incite au pessimisme quant à l'avenir, qui apparait bouché, compromis, si nous ne changeons pas radicalement
nos orientations économiques et politiques, nos modes de vie.
_Or les changements engagés ou seulement énon
cés ne sont pas à la mesure des risques. Le G20 fait surtout de l'incantation, en laissant intactes les tares majeures du système financier; les orientations écologiques ne se font qu'à la marge, le passage à l'après-pétrole ne se prépare pas vraiment...
__________________Alors, fondée ou pas, la peur de la catastrophe, du désastre irréparable, de l'impasse absolue?
Il est évident que le catastrophisme tapageur fait vendre, entretient la sortie de films qui calment ou renforcen
t nos angoisses. La "tentation du catastrophisme" est grande: "Le formatage actuel de l'information, loin de nous éclairer sur ce qui nous arrive, féconde la peur à souhait"
Il est très difficile d'y résister, comme il était très difficile de ne pas céder au fatalisme quand déferlaient sur la France exsangue les troupes victorieuses du Reich, quand n'avait pas encore sonné l'heure de la résistance.
_Le catastrophisme est un piège qui peut toujours s'autojustifier, même pendant les périodes fastes.
____Certes, il est des dangers réels, prévisibles ou quasi prévisibles, qu'il vaut mieux regarder en face: l'alerte Fukushima n'est pas un fantasme, les conséquences du déboisement forcené de certaines forêts tropicales sont évidentes, la prescription inconsidérée d'antibiotiques mène à la mutation de bactéries plus résistantes, etc...Il est aussi des dangers seulement pr
obables parce que discutés, comme l'augmentation généralisée et rapide de la température moyenne du globe, avec toutes ses conséquences.
Distinguer entre risques assurés, hautement probables, hypothétiques...est déjà un moyen de tempérer la crainte de l'inéluctable. Lutter pour des changements majeurs aide à sortir du piège du fatalisme, pour éviter la croyance qu'il est déjà trop tard.
__Une certaine peur (raisonnée) peut être positive, éveilleuse de consciences; la panique est toujours paralysante et peut contribuer à produire par inaction ce qui est redouté, tout en nous mettant à le merci des pouvoirs.
Dans« Catastrophis
me, administration du désastre et soumission durable », l'auteur suggère (Que faire alors ?) : « Quand le bateau coule, il n’est plus temps de discuter savamment sur la théorie de la navigation : il faut apprendre à construire un radeau, même très rudimentaire »
Comme dit Jean-Pierre Dupuy , penseur du "catastrophisme éclairé":
"On peut se fixer sur le scénario du pire non pas comme pouvant ou devant se produire dans l’avenir mais en tant qu’il pourrait ou devrait se produire si l’on entreprenait telle action. Dans le premier cas, le scénario du pire est de l’ordre d’une prévision ; dans le second c’est une hypothèse conditionnelle dans une délibération qui doit aboutir à choisir, parmi toutes les options ouvertes, celle ou celles qui rendent ce pire acceptable. C’est une démarche "minimax" : rendre minimal le dommage maximum. Or minimiser le pire, ce n’est pas le rendre nul. C’est précisément la pertinence, voire la seule existence de la possibilité de ce scénario du pire qui peut et doit guider la réflexion et l’action, écrit Corinne Lepage. Je rejoins ce jugement. Je crains que ce point fasse peu sens pour les gestionnaires du risque. La catastrophe a ceci de terrible que n
on seulement on ne croit pas qu’elle va se produire, mais qu’une fois produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. »
__La situation économique des USA est catastrophique (sa dette est abyssale), mais le pire n'est jamais sûr
En matière d'écologie, le débat est en cours, le catastrophisme n'est-il pas une maladie infantile d'une
certaine écologie qui se cherche?
L'application d'un principe de précaution raisonné face aux risques majeurs reste plus que jamais d'actualité.
La loi de Murphy mérite d'être envisagée sous certains de ses aspects, notamment celui des précautions maximales, qui n'a pas été à l'évidence appliqué à Fukushima.

Une leçon qui servira?________________________________

_Sur la question de la crise actuelle de l'euro et de l'Europe, dont certains prévoient l'éclatem
ent prochain, avec toutes ses conséquences possibles, un court texte nuançant des analyses parfois trop péremptoires, méritant critiques et nuances...:
__________________"La France et l’Europe ont subi – et subissent encore – le choc le plus important qui ait secoué les économies de la planète depuis la crise de 1929. Cette secousse majeure a renforcé le sentiment – déjà très répandu auparavant chez les Français– d’un déclin irréversible, et nourri un pessimisme noir sur l’avenir du pays et de l’Europe. Pourtant, ce sentiment est trompeur : le pire n’est inéluctable ni en France ni en Europe, même si nous avons du pain sur la planche pour réussir à l’éviter.... (Le pire n'est pas sûr_Guillaume Duval)

mercredi 17 avril 2019

Fin du monde?

 C'est foutu. No Future.
                        La fin du monde est à la mode.
                             Mais ce n'est pas la première fois.
    On dira qu'aujourd'hui cette thématique n'est plus liée à des croyances religieuses ou à des thèmes eschatologiques classiques.
   Sauf encore parfois ici et là. Les prédictions furent nombreuses et continuent dans certains milieux sectaires, qui en font leur miel.
    Certaines alertes semblent un plus sérieuses.
      On ne peut plus maintenant sous-estimer les risques majeurs nouveaux auxquels notre époque est confrontée, de plus en plus reconnus ou supposés notamment en ce qui concerne les évolutions climatiques majeures, à moyen terme ou à long terme.  L'irréversibilité semble difficile à envisager, du moins dans certaines parties de la planète. Mais on pouvait le savoir avant le dernier rapport de GIEC.
  Mais le pessimisme absolu, en alimentant la peur et en justifiant l'inaction, est contre-productif, même si la peur, raisonnée, peut être un stimulant pour la réaction.
   Le catastrophisme peut être éclairé. Hans Jonas, avec son principe responsabilité, ouvre des horizons qui nous libèrent de la tentation fataliste.
       Régulièrement, on nous annonce, avec le plus grand sérieux, l'imminence de la fin de notre monde.
   Cela fait la Xème fois depuis le siècle dernier.
    Les survivalistes y croient malgré tout, du moins les plus "orthodoxes", les plus radicaux, les plus convaincus.
    Malgré les démentis. Il ne s'est rien passé en 2012...année supposée fatidique.
  Mais les démentis n'arrêtent pas les croyants, même certains "scientifiques" prétendus.
   Le survivalisme, d'origine surtout américaine, qui a connu un regain pendant la guerre froide, s'est développé dans les pays protestants où l'eschatologie est très présente et où le public apprécie les romans et les films ayant pour thème une grande catastrophe de fin du monde. Bien que les Églises évangéliques intègrent dans leur prédication le temps de la « grande tribulation » et la nécessité de s'y préparer, ceci n'a rien à voir avec la notion de survivalisme. Aucune notion de préparation physique n'est promulguée. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours donne consigne aux familles de stocker de la nourriture. La prédiction d'un changement radical en décembre 2012, issue d'une interprétation du calendrier maya, a ravivé également les préparatifs des survivalistes religieux. Plus généralement, cette peur d'une grande catastrophe est celle de la peur de la mort."
     Certains mouvements, même non religieux, issus de cette tendance, ont leur "Bible", avec ses dogmes, ses commandements, ses prophéties, ses conseils pratiques, qui donnent lieu à un marché plein d'imagination, parfois jusqu'au délire. (*)
           Etrange fascination que celle de la fin du monde,...régulièrement annoncée depuis que le monde existe. Il faudra attendre encore un peu...Le catastrophisme a de l'avenir...
 Il ne manque jamais d'arguments.
               Mais il y a des degrés dans ce qu'on appelle le survivalisme, des sens différents aussi.
  S'intéresser aux conditions de survie dans des conditions extrêmes, parfois catastrophiques, naturelles ou non, et s'y préparer le cas échéant, peut avoir un sens.
   Même le gouvernement a un site pour se préparer en toutes circonstances. 
Se préparer, faire face à certaines situations hautement prévisibles, est un signe de bon sens vital. même si le pire n'est jamais sûr.
    En France, des mouvements se développent pour préparer les esprits à s'adapter à des situations extrêmes et à faire preuve de résilience dans des conditions de pénuries aux causes diverses.
  Nos sociétés sont plus fragiles qu'on ne le croit et les périls majeurs peuvent être de tous ordres: crise économique majeure et soudaine, catastrophes technologiques, naturelles, etc...
________
    (*) Même des millionnaires de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde. C'est très tendance.
       " L’idée survivaliste est à l’œuvre depuis longtemps dans l’imaginaire américain. Il l’est encore plus dans la Silicon Valley, où le libertarisme à l’œuvre est aussi une célébration de l’auto-suffisance (on est content d’aider les autres quand on peut, mais on compte d’abord sur soi). Et puis il y a les films (“Deep Impact”, “Le Jour d’après”…), les séries (“The Walking Dead”…).
      Tout ça activé par le fait que ces gens de la Silicon Valley passent leur temps à imaginer l’avenir - c’est ça le mantra et la réussite de la Silicon Valley, imaginer le monde de demain - et donc dans cette projection, il y a les utopies, mais aussi les dystopies. D’ailleurs, chacun semble osciller entre les unes et les autres. Alors pourquoi faire le choix de se préparer à l’avenir le plus noir ?
    Et si tout ne tenait pas à l’argent ? D’abord parce que ces gens ont tellement d’argent que, même si la catastrophe est une hypothèse statistiquement faible, ça ne leur coûte rien de s’y préparer (avoir des maisons partout et un hélicoptère toujours prêt par exemple). En un sens, ils font donc un calcul rationnel. Mais il y a quelque chose de plus profond. Ces gens ont tellement d’argent que, eu égard au fonctionnement de la société américaine, ils ont tout, ils sont parés à tout. Il faut donc s’inventer une angoisse supérieure, un but ultime....
_____
       Mais il y a la tentation du pessimisme absolu
                                                     L' anthropologue-économiste P. Jorion est un homme passionnant, complexe et paradoxal.
   Très lucide sur la situation économique actuelle et les dérives financières récentes qui sont loin d'être réglées.
  Il fut un des premiers, avec Roubini et quelques rares autres, à annoncer la crise de 1998 et sa cascade d'ébranlements politico-économiques, qui nous ont amenés là où nous en sommes en nous faisant frôler le pire.
Sans doute parce qu'il n'est pas qu'un économiste pur et issu du sérail formaté et qu'il a aussi l'oeil surplombant et englobant de l'anthropologue.
    Selon lui, l'humanité continue à oeuvrer à sa propre extinction, à la vitesse grand V.  Nous sommes comme des somnambules qui repartons vers de nouveaux désastres, d'une autre gravité.
 Les sociétés et les pouvoirs sont gangrenés par l'argent   depuis que la finance a pris le pouvoir et impose ses paradigmes à toutes les sphères, ligotant les politiques publiques, corrompant aussi les esprits.
  C'est peu dire que l'évolution des faits le conduit au pessimisme, Selon lui, les élites sont frappées de myopie et d'impuissance et ce monde passe en "mode cataclysmique”.
     Et pas seulement pour des raisons économico-financières:
  « Les scientifiques et climatologues, même les plus optimistes, estiment que même si nous maintenons une hausse de 2° d’ici la fin du siècle, ce sera une vraie catastrophe. Or nous semblons plutôt nous orienter vers une hausse de 3° ou 4°. Même en considérant qu’on tienne nos engagements, ce que l’on n’a jamais réussi à faire, les catastrophes semblent inévitables, et les prochaines générations connaitront des ouragans dans l’Atlantique , El Nino pourrait s’arrêter, le niveau des mers augmentera, etc. »
   Selon lui, nous allons collectivement au pire, sauf si...
             Il est urgent de changer nos modes de vie et de consommation. Mais qui nous y incitera vraiment? Les résistances sont faibles et souvent inaudibles, les esprits sont gagnés par le conformisme, l'aquoibonisme, la résignation. Sur le Titanic, on dansait peu de temps avant la catastrophe.
      Notre système s'est enfermé dans une vision à court terme où l’économie s’est faite phagocyter par la spéculation et la recherche sans bornes de profits. « Une finance bien gérée, c’est le système sanguin de l’économie, c’est vital. Une seule de toutes les fonctions de la finance est véritablement létale, c’est la spéculation. Or le pêché originel est d’avoir fait entrer la spéculation dans l’économie en 1885. Pour filer la métaphore, la spéculation est une ponction sanguine. Fatalement, si vous ponctionnez trop, vous risquez de faire face à quelques problèmes ».
   La porte de sortie est étroite, si elle existe.
     Rien de tel qu'une bonne cure de pesssimisme (ou de lucidité) pour se hisser vers les sorties de secours.
   Un nécessaire sursaut philosopho-éthique peut-il être suffisant?
____L'auteur n'est ni oiseau de malheur, ni décliniste, ni astrologue, ni omniscient, ni à l'abri de certaines erreurs d'appréciation qui fausseraient certaines de ses projections.
    Il est aventureux d'extrapoler, même sans vouloir jouer les Cassandre. Il n'en reste pas moins qu'il crée un électrochoc salutaire car certains scénarii décrits pourraient bien se réaliser.
    La question se pose crûment: où va-t-on?
Même si nous savons que notre civilisation est mortelle, aucune preuve ne peut être fournie sur la fin proche d'une humanité incapable de contrôler ses productions et ses orientations à l'échelle planétaire de commencer à se placer dans une perspective de long terme.
       Juste une forte présomption...
 Quand le bateau coule, il n’est plus temps de discuter savamment sur la théorie de la navigation : il faut apprendre à construire un radeau, même très rudimentaire »
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samedi 5 avril 2008

Serons-nous l'exception ?



"Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles." (Paul Valéry)

Sans sombrer dans le catastrophisme fataliste et paralysant, il importe d'analyser l'éventualité des risques majeurs auxquels nos sociétés pourront être confrontées . La politique de l'autruche favorise ce qui est redouté...

Jean-Pierre Dupuy , dans Pour un catastrophisme éclairé, affirme que c’est en ayant le regard rivé sur la catastrophe et parce que nous la considérons comme inéluctable que nous pourrons en anticiper les effets et l’éviter.
"La catastrophe a ceci de terrible que non seulement on ne croit pas qu’elle va se produire, mais qu’une fois produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. » (J.P.D.)
-Jean-Pierre Dupuy : l’impensable des crises-
"S’il y a une chose que nous ne pouvons plus nous permettre, c’est de nous abandonner à l’optimisme scientiste qui compte uniquement sur la technique pour nous sortir des impasses où nous a mis la technique..."
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Les civilisations meurent aussi:
" Les civilisations ne sont pas immortelles. L’épuisement des ressources, les atteintes à l’environnement, les conflits, la complexité, source de fragilité, ont par le passé provoqué la disparition de civilisations entières. Jugée à cette aune, l’hyper technicité occidentale, la mondialisation des réseaux et des flux, sont-elles des forces, un gage d’adaptabilité, ou des faiblesses potentielles ? Chercheurs et scientifiques apportent des éléments de réponse."
"...avec l’augmentation des connexions les systèmes en réseau deviennent de plus en plus fortement couplés. Cela signifie que les impacts des défaillances peuvent se propager : plus ces deux villages deviennent fortement dépendants l’un de l’autre et plus les deux souffriront si l’un rencontre un problème. « La complexité conduit à plus grande vulnérabilité à certains égards », explique M.Bar-Yam. « Cet aspect est assez peu compris. »La raison en est que lorsque les réseaux deviennent toujours plus couplés, ils commencent à transmettre les chocs plutôt que de les absorber. « Les réseaux complexes qui nous relient étroitement ensemble - et transportent des personnes, des matériaux, des informations, de l’argent et de l’énergie - transmettent et amplifient tous les chocs », affirme M. Homer-Dixon. « Une crise financière, une attaque terroriste ou une épidémie provoquent presque instantanément des effets déstabilisateurs d’un bout à l’autre du monde. ..
...
La mondialisation se traduit par un couplage serré et un réglage fin de nos systèmes pour une étendue limitée de conditions, note-il. La redondance est systématiquement éliminée par les entreprises afin de maximiser les profits. Certains produits sont fabriqués par une seule usine dans le monde entier. Financièrement, c’est logique, car la production de masse maximise l’efficacité. Malheureusement, elle minimise aussi la résilience. « Nous avons besoin d’être plus sélectifs sur l’augmentation de la connectivité et de la rapidité de nos systèmes critiques », affirme M. Homer-Dixon. « Parfois, les coûts dépassent les bénéfices. »

-L'effondrement des civilisations
-Crises, mondialisation, complexité sociale:
“ La mondialisation de l'économie ne conduit pas à une réelle homogénéisation du monde, mais elle génère une concurrence transnationale qui, par le biais des exportations ou de l'investissement direct, exerce une forte pression sur les rémunérations et l'emploi. Cette pression est d'autant plus forte qu'elle contraint les entreprises à des investissements de productivité qui économisent le travail. La globalisation de la technologie suscite des emplois de plus en plus qualifiés et supprime des emplois moins qualifiés. Malheureusement, les seconds sont plus nombreux que les premiers. D'où la montée du chômage structurel résistant (...)
On n'a pas substitué à ce modèle un autre, dont l'éradication de la pauvreté constituerait le critère de performance essentiel et l'élimination des poches de pauvreté et des inégalités un indice clair du développement.
Il s'ensuit une fragmentation sociale de plus en plus grande et un affaiblissement politique des régimes qui avaient soutenu cette croissance ”.
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-La fin du pétrole bon marché : Effondrement ou décroissance de la civilisation industrielle ?
“Nous nous ruons vers l’avenir, en somnambules”
-Penser la crise pétrolière ?
Nous le savons, mais nous n'y croyons pas...
- Incontrôlable capitalisme occidental ?
"...Joseph Stiglitz s’inquiétait que la mondialisation économique ne se soit pas accompagnée d’une mondialisation politique. Mais la politique est de retour par l’instauration de fonds étatiques « souverains » qui menacent l’autonomie d’une économie occidentale qui s’épuise de son côté à vouloir prendre des risques mal contrôlés. Quant au patriotisme économique français, c’est une invention politique surréaliste puisque notre économie vit au rythme d’un capitalisme américain plus suicidaire que moribond. Mais peut-on calmer Wall Street ?.."
- Fin du capitalisme,décroissance et alternatives -
"...Nous allons au devant d'une pénurie qui ne va pas apparaître immédiatement. Mais dès l'instant où l'on va passer le " pic de Hubbert " (d'ici quelques années) - c'est-à-dire le moment où la production possible va décroître, sachant que les consommations, elles, continuent à croître - un effet de cisaillement va se produire, provoquant un ensemble de conséquences économiques et sociales graves. La flambée des cours d'abord. Mais surtout le bouleversement de la vie quotidienne dans notre société qui ne sait pas vivre sans pétrole. Absolument tous les secteurs seront touchés : de l'agriculture productiviste, dont les rendements et la mécanisation sont complètement dépendants de cette ressource, jusqu'à notre alimentation. Cette agriculture consomme à peu près trois calories énergétiques pour produire une calorie alimentaire ! Il y a aussi l'aspect transport, l'aspect chauffage, l'aspect énergie, l'aspect produits et matériaux issus de sa chimie. Tout ce qui fait notre quotidien. Ce système n'est absolument pas soutenable. Et personne ne se prépare à cette transition..."

-Grandeur et décadence des sociétés humaines : à propos de Jared DIAMOND>>>Effondrement >>>(Jean-Marc Jancovici : Commentaire de lecture)>>>(« Effondrement »- Carnets du Diplo)

mercredi 21 mars 2012

Catastrophes et catastrophisme

(Orientations bibliographiques)

_Le thème de la
catastrophe semble traverser tous les temps et tous les pays, aussi loin que l'on remonte dans l'histoire connue.

__Elle est le signe de notre finitude, nous replace face à nos limites et nos imprévoyances, perturbant notre croyance au progrès indéfini et notre conscience prométhéenne née de la science moderne.
Hiroshima en fut une expression majeure, d'une ampleur inédite dans l'histoire des hommes.
Elle transforme souvent le rapport de l'homme à lui-même et à son histoire et façonne inégalement nos mémoires.
Effondrement financier, que personne ne disait avoir vu venir, effondrement naturel, écologique qui s'annonçait comme prévisible ou inéluctable...
Il est à la fois un événement et une construction imaginaire, amplifiée parfois de manière fantasmatique, qui peut avoir une valeur mythique fondamentale sur la plan religieux, comme le déluge, ou profane, comme l'Atlantide.
Le catastrophisme sous toutes ses formes, peut finir, à certains époques troublées ou en crise, à investir les modes de pensée et marquer les manières de se situer dans le temps.
Comme Fukushima, la catastrophe peut être structurante et constituer le début d'un tournant énergétique hautement probable.
Elle peut être assimilée à un risque majeur, comme celle qui a frappé Haïti, menace toujours le Japon, nous interpelle forcément par ses conséquences possibles.
Mais elle est rarement seulement naturelle.
La littérature s'est emparée très tôt de la notion de catastrophe et de ses prolongements mythiques à des fins esthétiques, morales ou philosophiques, comme Voltaire, qui a thématisé le tremblement de terre de Lisbonne...

La prise en compte scientifique du risque majeur, quand elle existe (on a vu ses limites incroyables à Fukushima) peut être tout à fait partielle et partiale, surtout quand priment les intérêts industriels et financiers à court terme, comme pour l'exploitation du gaz de schistes.
La préparation à la catastrophe possible est toujours défaillante, malgré les moyens et les scénarios envisagés. L'homme se laisse toujours surprendre par un ensemble de conditions qui n'avaient pas été programmées, par la désorganisation imprévue et une multitude de facteurs humains inenvisageables a priori.

vendredi 23 juillet 2021

Le survivalisme...survit toujours

 Le phénomène n'est pas nouveau

                   Par des temps de crise majeure, on voit régulièrement apparaître dans l'histoire des mouvements, qui croyant voir venir la fin des temps, se préparent au pire en se donnant les moyens de survivre, même de manière minoritaire.  La "fin du monde" n'a pas pris une ride, mais si elle change souvent de visage depuis qu'on en connaît certaines manifestations, remontant aux temps bibliques, et cette issue tragique annoncée, qui peut prendre divers formes, conditionne une manière de vivre dans le présent en retrait par rapport à la vie ordinaire. 


____Ce ne sont plus les ravages des pestes d'antan qui peuvent produire ces effets, mais souvent des signes de "décadence" jugées inéluctables...Aux USA, les peurs de la guerre froide déjà avaient donné le ton, mais on retrouve des phénomènes analogues aujourd'hui en France, pas seulement dans certaines sectes, jusqu'à devenir une mode et même un business. La pandémie actuelle relance le mouvement ça et là. Il est vrai que nous vivons une période de transition historique assez problématique, où les repères s'effacent et où la panique comme l'ignorances sont facilement exploitées et diffusées.

       ___La fin du monde (ou d'un monde) est à la mode.
                             Mais ce n'est pas la première fois.
    On dira qu'aujourd'hui cette thématique n'est plus liée à des croyances religieuses ou à des thèmes eschatologiques classiques.
   Sauf encore parfois ici et là. Les prédictions furent nombreuses et continuent dans certains milieux sectaires, qui en font leur miel.
    Certaines alertes semblent un plus sérieuses.
      On ne peut plus maintenant sous-estimer les risques majeurs nouveaux auxquels notre époque est confrontée, de plus en plus reconnus ou supposés notamment en ce qui concerne les évolutions climatiques majeures, à moyen terme ou à long terme.  L'irréversibilité semble difficile à envisager, du moins dans certaines parties de la planète. Mais on pouvait le savoir avant le dernier rapport de GIEC.
  Mais le pessimisme absolu, en alimentant la peur et en justifiant l'inaction, est contre-productif, même si la peur, raisonnée, peut être un stimulant pour la réaction.
   Le catastrophisme peut être éclairé. Hans Jonas, avec son principe responsabilité, ouvre des horizons qui nous libèrent de la tentation fataliste.
       Régulièrement, on nous annonce, avec le plus grand sérieux, l'imminence de la fin de notre monde.
   Cela fait la Xème fois depuis le siècle dernier.
    Les survivalistes y croient malgré tout, du moins les plus "orthodoxes", les plus radicaux, les plus convaincus.
    Malgré les démentis. Il ne s'est rien passé en 2012...année supposée fatidique.
  Mais les démentis n'arrêtent pas les croyants, même certains "scientifiques" prétendus.
   Le survivalisme, d'origine surtout américaine, qui a connu un regain pendant la guerre froide, s'est développé dans les pays protestants où l'eschatologie est très présente et où le public apprécie les romans et les films ayant pour thème une grande catastrophe de fin du monde. Bien que les Églises évangéliques intègrent dans leur prédication le temps de la « grande tribulation » et la nécessité de s'y préparer, ceci n'a rien à voir avec la notion de survivalisme. Aucune notion de préparation physique n'est promulguée. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours donne consigne aux familles de stocker de la nourriture. La prédiction d'un changement radical en décembre 2012, issue d'une interprétation du calendrier maya, a ravivé également les préparatifs des survivalistes religieux. Plus généralement, cette peur d'une grande catastrophe est celle de la peur de la mort."
     Certains mouvements, même non religieux, issus de cette tendance, ont leur "Bible", avec ses dogmes, ses commandements, ses prophéties, ses conseils pratiques, qui donnent lieu à un marché plein d'imagination, parfois jusqu'au délire. (*)
           Etrange fascination que celle de la fin du monde,...régulièrement annoncée depuis que le monde existe. Il faudra attendre encore un peu...Le catastrophisme a de l'avenir...
 Il ne manque jamais d'arguments.

               Mais il y a des degrés dans ce qu'on appelle le survivalisme, des sens différents aussi.
 S'intéresser aux conditions de survie dans des conditions extrêmes, parfois catastrophiques, naturelles ou non, et s'y préparer le cas échéant, peut avoir un sens.

   Même le gouvernement a un site pour se préparer en toutes circonstances. 
Se préparer, faire face à certaines situations hautement prévisibles, est un signe de bon sens vital. même si le pire n'est jamais sûr.
    En France, des mouvements se développent pour préparer les esprits à s'adapter à des situations extrêmes et à faire preuve de résilience dans des conditions de pénuries aux causes diverses.
  Nos sociétés sont plus fragiles qu'on ne le croit et les périls majeurs peuvent être de tous ordres: crise économique majeure et soudaine, catastrophes technologiques, naturelles, etc...
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    (*) Même des millionnaires de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde. C'est très tendance.
       " L’idée survivaliste est à l’œuvre depuis longtemps dans l’imaginaire américain. Il l’est encore plus dans la Silicon Valley, où le libertarisme à l’œuvre est aussi une célébration de l’auto-suffisance (on est content d’aider les autres quand on peut, mais on compte d’abord sur soi). Et puis il y a les films (“Deep Impact”, “Le Jour d’après”…), les séries (“The Walking Dead”…).
      Tout ça activé par le fait que ces gens de la Silicon Valley passent leur temps à imaginer l’avenir - c’est ça le mantra et la réussite de la Silicon Valley, imaginer le monde de demain - et donc dans cette projection, il y a les utopies, mais aussi les dystopies. D’ailleurs, chacun semble osciller entre les unes et les autres. Alors pourquoi faire le choix de se préparer à l’avenir le plus noir ?
    Et si tout ne tenait pas à l’argent ? D’abord parce que ces gens ont tellement d’argent que, même si la catastrophe est une hypothèse statistiquement faible, ça ne leur coûte rien de s’y préparer (avoir des maisons partout et un hélicoptère toujours prêt par exemple). En un sens, ils font donc un calcul rationnel. Mais il y a quelque chose de plus profond. Ces gens ont tellement d’argent que, eu égard au fonctionnement de la société américaine, ils ont tout, ils sont parés à tout. Il faut donc s’inventer une angoisse supérieure, un but ultime....
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       Mais il y a la tentation du pessimisme absolu
                                                     L' anthropologue-économiste P. Jorion est un homme passionnant, complexe et paradoxal.
   Très lucide sur la situation économique actuelle et les dérives financières récentes qui sont loin d'être réglées.
  Il fut un des premiers, avec Roubini et quelques rares autres, à annoncer la crise de 1998 et sa cascade d'ébranlements politico-économiques, qui nous ont amenés là où nous en sommes en nous faisant frôler le pire.
Sans doute parce qu'il n'est pas qu'un économiste pur et issu du sérail formaté et qu'il a aussi l'oeil surplombant et englobant de l'anthropologue.
    Selon lui, l'humanité continue à oeuvrer à sa propre extinction, à la vitesse grand V.  Nous sommes comme des somnambules qui repartons vers de nouveaux désastres, d'une autre gravité.
 Les sociétés et les pouvoirs sont gangrenés par l'argent   depuis que la finance a pris le pouvoir et impose ses paradigmes à toutes les sphères, ligotant les politiques publiques, corrompant aussi les esprits.
  C'est peu dire que l'évolution des faits le conduit au pessimisme, Selon lui, les élites sont frappées de myopie et d'impuissance et ce monde passe en "mode cataclysmique”.
     Et pas seulement pour des raisons économico-financières:
  « Les scientifiques et climatologues, même les plus optimistes, estiment que même si nous maintenons une hausse de 2° d’ici la fin du siècle, ce sera une vraie catastrophe. Or nous semblons plutôt nous orienter vers une hausse de 3° ou 4°. Même en considérant qu’on tienne nos engagements, ce que l’on n’a jamais réussi à faire, les catastrophes semblent inévitables, et les prochaines générations connaitront des ouragans dans l’Atlantique , El Nino pourrait s’arrêter, le niveau des mers augmentera, etc. »
   Selon lui, nous allons collectivement au pire, sauf si...
             Il est urgent de changer nos modes de vie et de consommation. Mais qui nous y incitera vraiment? Les résistances sont faibles et souvent inaudibles, les esprits sont gagnés par le conformisme, l'aquoibonisme, la résignation. Sur le Titanic, on dansait peu de temps avant la catastrophe.
      Notre système s'est enfermé dans une vision à court terme où l’économie s’est faite phagocyter par la spéculation et la recherche sans bornes de profits. « Une finance bien gérée, c’est le système sanguin de l’économie, c’est vital. Une seule de toutes les fonctions de la finance est véritablement létale, c’est la spéculation. Or le pêché originel est d’avoir fait entrer la spéculation dans l’économie en 1885. Pour filer la métaphore, la spéculation est une ponction sanguine. Fatalement, si vous ponctionnez trop, vous risquez de faire face à quelques problèmes ».
   La porte de sortie est étroite, si elle existe.
     Rien de tel qu'une bonne cure de pesssimisme (ou de lucidité) pour se hisser vers les sorties de secours.
   Un nécessaire sursaut philosopho-éthique peut-il être suffisant?
____L'auteur n'est ni oiseau de malheur, ni décliniste, ni astrologue, ni omniscient, ni à l'abri de certaines erreurs d'appréciation qui fausseraient certaines de ses projections.
    Il est aventureux d'extrapoler, même sans vouloir jouer les Cassandre. Il n'en reste pas moins qu'il crée un électrochoc salutaire car certains scénarii décrits pourraient bien se réaliser.
    La question se pose crûment: où va-t-on?
Même si nous savons que notre civilisation est mortelle, aucune preuve ne peut être fournie sur la fin proche d'une humanité incapable de contrôler ses productions et ses orientations à l'échelle planétaire de commencer à se placer dans une perspective de long terme.
       Juste une forte présomption...
 Quand le bateau coule, il n’est plus temps de discuter savamment sur la théorie de la navigation : il faut apprendre à construire un radeau, même très rudimentaire »
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mercredi 11 juin 2014

Pikettymania?

Un succès symptomatique?
                                       Il est jeune, il est beau, il passe bien à la télé.
                                                      Ce n'est pas commun dans ce domaine de recherche, Piketty est devenu une nouvelle star de la pensée économique.
  Il est au centre des débats en France comme aux USA, où on l'a récemment découvert.
    Il fait un triomphe Outre-Atlantique dans les milieux progressistes, mais  le débat fait rage, car l'auteur sape, pour les conservateurs, un des mythes du rêve économique américain, notamment la théorie du ruissellement.
  Le Financial Time cherche la petite bête...Notre vedette française sentirait-il le soufre?
   Louangé par Krugman, par Stiglitz, remarqué par des proches d'Obama, qui s'inquiète du creusement des inégalités, il ouvre un champ de recherche important et approprié aux circonstances, alors que les inégalités croissantes mettent en péril le système lui-même..ce que le FMI lui-même commence à reconnaître timidement.
Il n'est donc pas antisystème, il n'est pas Marx, même s'il a fait paraître il y a peu le Capital au XIX° siécle, son oeuvre de référence.
    Il est plutôt néoclassique.  
 .         "...Dans Capital in The Twenty-First Century, « capital » n’est pas employé dans le sens politique qu’il a chez Marx, où ce concept est inséparable de l’idée d’une plus-value réalisée au détriment des travailleurs. Mais il n’a pas non plus la signification fonctionnelle qu’il a traditionnellement en économie, plus particulièrement dans l’économie néo-classique, où, sous la forme du capital foncier ou du capital technique, il désigne le second facteur de production à côté du travail. Dans le livre de Thomas Piketty, « capital » et « patrimoine » sont employés comme synonymes. C’est donc dans un sens qu’on pourrait qualifier de « comptable » que le mot est employé. De fait, Piketty définit le capital comme « la somme des actifs non financiers (logement, terrains, fonds de commerce, bâtiments, machines, équipements, brevets et autres actifs professionnels […]), et des actifs financiers (compte bancaires, plans d’épargne, obligations, actions et autres parts de société, placements financiers de toute nature, contrats d’assurance vie, fonds de pension, etc), diminués des passifs financiers (c’est-à-dire de toutes les dettes)...
          Son but n'est pas de faire un théorie générale de la valeur et des rapports capital/travail, dans une perspective d'une transformation révolutionnaire de la société. Piketty ne remet pas en cause le système capitaliste, mais en pointe une dérive majeure et dangereuse, en en analysant les contradictions.
   Un marxisme de sous-préfecture disait méchamment notre décliniste national, Baverez, qui persiste et signe, peu soucieux d'approfondissements et d'exactitude, car Piketty n'a pas été écouté par notre président.
   Piketty effraie peut-être les plus conservateurs parce qu'il fait parfois des emprunts à Marx, parfois mal compris, purement formels. De qui faire peur à ceux qui n'ont jamais lu une ligne de l'économiste allemand.
   Mais notre réformiste  produit une oeuvre importante et innovante tout de même, malgré ses failles, ses erreurs, son manque d'ambition par rapport au titre de son ouvrage. Son catastrophisme éclairé sonne juste, alors que les causes de la crise, sur fond de réductions irrationnelles des impôts pour les plus favorisés, qui font le lit d'une rente sans fin, sont toujours là.
    Mais il n'est pas prophète en son pays. Conseiller de Hollande pendant la campagne, il prit vite ses distances au vu des renoncements successifs. Il fut à l'origine d'un projet de  révolution fiscale, que Hollande a jugé bon de zapper, en bon social cafouilleur.
  Notre bon Mr Sapin, qui ne l'a pas lu, juge son livre trop lourd (sic!)

     Son invitation à  repenser l'Europe,  mal partie et économiquement en péril, ne franchit pas non plus les portes de l'Elysée.
   Alors Piketty représente-t-il seulement un feu de paille?
         Un effet de mode au sein d'une pensée économique traditionnelle essoufflée , placée devant ses échecs, inapte à prévoir la crise et à lui apporter un début de solution?
  L'avenir le dira. De toutes manières, les économistes n'ont pas le pouvoir et Hollande n'est pas Roosevelt, qui disait en 1932 : “Nos dirigeants républicains nous expliquent que les lois économiques – sacrées, inviolables, immuables – provoquent des mouvements de panique que nul ne peut prévoir. Mais pendant qu’ils déblatèrent sur ces lois économiques, des hommes et des femmes meurent de faim. Nous devons affirmer fermement que les lois économiques ne sont pas faites par la nature. Elles sont faites par les êtres humains. Lorsque nous en aurons la possibilité, le gouvernement prendra toutes ses responsabilités pour soulager la détresse.” (1)
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-Les failles de Piketty 
- Piketty hors classe
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-Relayé par Agoravox

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