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samedi 12 décembre 2020

Une autre échelle

Relativisons...

           Par ces temps difficiles, tout aussi pénibles humainement qu'ils soient, mais qui ne sont que passagers, notre horizon semble sombre et bouché. Nous regardons à nos pieds, tétanisés par un épisode sanitaire que l'humanité a déjà subi maintes fois et dans des conditions autrement dramatiques. Lever les yeux vers le ciel étoilé d'hiver, qui nous parle d'immensité et de temps infinis; penser la complexité d'un objet à portée de notre vue, qui nous renvoie à des niveaux de plus grande complexité qui nous donne le tournis...nous sauve de notre vision étroite rivée à des activités quotidiennes parfois dérisoires et à des soucis micoscopiques.    Ce que Pascal avait déjà théorisé dans les deux infinis, à l'aube des temps modernes, malgré les limites des connaissances de cette époque. Un vertige qui ne nous renvoie pas à une transcendance, mais à une vision synoptique et apaisante, telle que celle dont nous parle Spinoza.   La connaissance libère du poids d'un présent trop pesant et du poids des incertitudes et des angoisses.

Pas le peine de faire les malins.   De se prendre pour le nombril du monde. 
Nous ne sommes pas grand chose, disait ma grand mère, quand arrivait un coup dur.                              En dehors des événements heureux ou malheureux, si nous ne sommes pas le nez dans le guidon ou empli de notre suffisance, nous pouvons mesurer notre insondable petitesse, notre contingence essentielle, la fugacité de notre vie. 
    Pour ce faire, il suffit, par une belle nuit étoilée, de s'arrêter un instant, de lever la tête en l'air ou d'utiliser un télescope, comme le fait  Alfred, la tête dans les étoiles. Ce n'est pas l'encyclopédique Gérard qui le contredira, comme tant d'autres...après Pascal, qui avait lu  Galilée et  Copernic.:

      "... Qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant d'où il est tiré, et l'infini où il est englouti."

Suivez le guide...
   __________________Notre terre, qui n'est pas une star, compte si peu, depuis que Hubble élargit notre vision de l'univers. Elle est tout à fait marginale dans notre galaxie et des galaxies, il y en a tant...        Voilà qui remet bien des choses en place et qui apaise. Tout le bruit et la fureur du monde se trouve du coup relativisé.. On ne s'accroche plus irrationnellement et désespérément à la vie, comme à un bien durable. Le vieux taoïsme chinois a beaucoup à nous apprendre en matière de modestie, pas seulement Lucrèce ou Diderot.         La folle gestion du monde par l'homme, se croyant démiurge dans sa fuite en avant vers un "progrès" non maîtrisé, relève de l'aveuglement prométhéen.                  Notre courte vue fait de nous de grands infirmes...                      Terrien, t'es rien.       Mais c'est ta grandeur de le reconnaître. _______

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