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samedi 30 mai 2020

Bas de laine

C'est décidé, je vais le vider
                                         Je ne vais pas laisser un Ecureuil croquer mes noisettes ,patiemment accumulées, à la sueur de mon front.  Avec la crise, l'épargne populaire peut en prendre un coup, pas seulement au niveau des taux de rémunération.. Sûr qu'on ne fera pas payer les évadés fiscaux ou ceux qui peuvent s'acheter un troisième yacht; pour ne pas faire fuir les capitaux, donc les investissement, comme ils disent. La sur-richesse ne sera que peu touchée, si elle l'est. Dans certains secteurs, la crise aura même été profitable.

       ...Comme la lessiveuse cachée dans la remise, je vais la vider. J'en garderai un peu sous le matelas, au cas où...Rien que les frais d'obsèques, ça coûte un bras.
  Je vais m'acheter la Harley de mes rêves ou la Rover qui me tente. Las! ce ne sont pas des marques françaises. Ça ne créera pas de l'emploi chez nous. Mais combien de produits industriels made in France intègrent dans leur fabrication des composants venus d'ailleurs?
   Au nom d'un principe bien américain selon lequel un mauvais consommateur est un mauvais citoyen, je vais acheter français et dépenser un max. Comme suggéré: La ministre du travail a appelé vendredi les Français à « ressortir » et à « consommer » les 60 milliards d’euros « mis en épargne » pendant le confinement, afin de « faire repartir » l’activité....
  Acheter français, ils ont dit. Montebourg en tête. Mais quoi?
      Le patriotisme économique ne se décrète pas, mais l'Etat stratège peut réorienter bien des choix, comme on en prône l'exigence en cette période de crise profonde. Verbalement pour le moment.
   La monnaie est faite pour circuler, pour irriguer l'économie, comme le sang pour l'organisme.
Thésauriser est un facteur de stagnation ou de régression à l' échelle macroéconomique.
 Même si un grand nombre de personnes n'ont pas les moyens d'avoir même une épargne de précaution ou si le conditionnement marchand pousse en permanence à surconsommer, jusqu'à l'endettement permanent, jusque dans certains milieux pourtant favorisés. Sans parler de l'argent qui dort dans les paradis fiscaux et celui qui se perd dans les marais de la spéculation boursière internationale.
    L'épargne des Français est une des plus importantes, ce qui n'est pas sain pour l'économie, surtout en cette période, où la relance devient priorité nationale. Comme à certaines périodes, il serait bon que l'Etat, puisqu'il se reproclame "providence", stimule des emprunts garantis mieux rémunérés pour  favoriser l'investissement là où les besoins sont les plus urgents, les plus nécessaires pour l'avenir. .L'argent qui dort ou qui spécule n'a jamais garanti la richesse d'une nation.
   L'investissement productif maîtrisé est une urgence, au lieu d'abandonner des pans entiers de notre économie aux capitaux volatiles internationaux, qui asservissent et affaiblissent le pays à terme. Ce qui suppose de revoir le modèle économique ultralibéral qui sous-tend les dérives et les asservissements constatés et les effets négatifs d'une mondialisation sans contrôle. Réassigner de nouveaux objectifs que commandent les urgence planétaires en matière d'écologie bien comprise, en reconsidérant la question des valeurs, qui ne sont pas que marchandes, quantitatives.
   Nous sommes à l'heure des choix. Les proclamations de tribune ne suffiront pas. Même de gros pansements, comme ceux d'une relance massive, ne suffiront pas à eux seuls à guérir les plaies profondes que la crise révèle.
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