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lundi 18 mai 2020

Crise et Collapsologie

Eco-pessimisme? Un peu, mais pas trop...
              [Quelques notes à titre de petite piqûre de rappel en cette période de crise)- Bis repetita-).]
                                               Entre paralysie et action malgré tout.
         On le dit et on le répète: les choses sont graves et il faut faire vite. Des hypothèses, on est passé aux quasi-certitudes. Trop d'indices convergent maintenant, même si tout ne fait pas système, même si une vision synoptique nous échappe vu la complexité et la diversité des facteurs en cause.
   Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver", mais les possibilités de vie humaine  future, au vu des mutations climatiques en cours.
  Mais comment gérer l'urgence étant donné le poids des habitudes et la puissance des intérêts en jeu, qui ne comprennent guère le long terme. ni même le moyen terme, qui instrumentalise l' ignorance et le scepticisme?

 C'est comme vouloir arrêter ou faire virer sur mer un super tanker sur une courte distance.

 Si la situation est si critique, si l'irréversible nous guette, que faire?
 Certains réfutent la notion  de collapsologie, qui, comme les termes au suffixe"logie", semble s'apparenter à une science. Ce qui n'est pas le cas, même si différentes sciences ont leur mot à dire sur cette dénomination vague et anxiogène, si un faisceau d'indices convergents ne permet plus le douter.
  L'urgence climatique n'est plus un mythe dénoncé naguère par Claude Allègre et quelques climato-sceptiques qu'on entend de moins en moins, elle est une exigence reposant sur des faits de mieux en mieux cernés, même si beaucoup de causes nous échappent.
  La question est de savoir si l'on n'en fait pas parfois un peu trop et trop mal, au risque de créer un effet de sidération paralysante, compromettant toute réflexion de fond, toute action et réaction. Comme les survivalistes et les autres, plus lucides..
  L'attentisme joue en notre défaveur et l'action individuelle paraît dérisoire. La panique crée la sidération forcément passive et outrancière, défavorisant toute réaction d'ampleur. Les COP se suivent et se ressemblent trop.
 Le climat a toujours été un agent historique majeur. Il l'est devenu avec plus d'évidence. Nous sommes, à n'en pas douter, dans une phase de mutations rapides et les incantations ne suffisent pas.
  Les économistes sont partagés pour l'instant. Les scientifiques ne parlent pas toujours unanimement. La jeunesse est plus sensibles et mobilisée.

   Mais la "fin du monde", vieille antienne, n'est pas un thème mobilisateur. La collapsologie est à la mode, mais source de fantasmes ambigüs. La peur peut être paralysante.

  Les fictions d'apocalypse ne font pas avancer la réflexion. C'est la croissance capitaliste  qui est en question et sa logique financière. Dans ce domaine, c'est souvent le double langage ou le déni.
   Une autre pensée politique est nécessaire. Les enjeux mobilisent trop peu.
  Le pire n'est jamais sûr, mais il faut changer de braquet.
    Hans Jonas nous avait naguère déjà préparé à la considération des risques majeurs et, pour ce faire, à donner un nouveau sens au monde qui s'annonce.

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