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mardi 19 mars 2024

Guerres de l'eau?

L'eau, c'est la vie

                             Quand elle est là, à notre disposition, en toutes circonstances, on n'y pense pas. Comme à l'air qu'on respire. Des biens fondamentaux, qui sont à l'origine de la vie pour notre planète comme individuellement.. Des banalités qu'il est bon de rappeler quand elle vient à faire défaut ou que sa qualité se dégrade. Quand près de 50% de la population mondiale est ou sera exposé à des pénuries d'eau, il y a urgence. L'histoire nous donne des indices de conflits humains autour de l'eau. Parfois aussi de débats, de tractations, pour le répartir et la distribuer équitablement quand elle se fait rare. Comme encore aujourd'hui dans des zônes désertiques du Maghreb ou déjà en Andalousie. Mais parfois ce sont des conflits qui sont chargés de préserver ou de conquérir la ressource devenue rare. Et on peut craindre qu'ils prennent de l'ampleur quand elle se fera encore plus rare, comme en Palestine aujourd'hui où l'essentiel des ressources aquatiques est captée par la puissance occupante. Un cas où le conflit n'est pas seulement (parfois) armé.                                                                                                                                                       Déjà dans la haute Antiquité, on trouve des traces de conflits autour de l'eau.                                                    "...Pas d'eau, pas de vie... Voilà un moyen efficace de mettre fin à un conflit ! Supprimer les ressources en eau d'une place-forte, d'une ville voire d'une région fait partie des stratégies les plus implacables pour fragiliser l'ennemi. Athènes ainsi en fit les frais lorsque, pendant la 2e guerre du Péloponnèse, Sparte se décida à polluer les réservoirs de la cité au mépris des règles qui géraient alors officieusement les conflits.

Grand puits du fort de Joux (Franche-Comté) créé par Vauban au XVIIe siècle sur une profondeur de 147 m. Agrandissement : Puit de la forteresse de Königstein dominant de 240 mètres la courbe de l'Elbe à 30 km au sud-est de Dresde en Allemagne.Pour les forteresses du Moyen Âge, l'approvisionnement est un tel enjeu que l'on n'hésite pas à y consacrer la moitié de l'argent nécessaire à la construction de tout le bâtiment : il faut absolument en effet que les assiégés puissent avoir à disposition un « grand puits » plongeant jusqu'à une nappe phréatique.

Le temps passe mais les méthodes restent puisqu'en puisqu'en 1991 l'Irak fit de la destruction des usines de dessalement du Koweit un objectif prioritaire ; quelques années plus tard, les Serbes entreprirent de faire plier Sarajevo en fermant les robinets de sa station d'épuration (1995). Simple mais plus réaliste que le détournement de l'Arno envisagé au XVIe siècle par Nicolas Machiavel et Léonard de Vinci pour soumettre Pise...

Le fleuve Arno à Florence, Chronique de Nuremberg, 1493. Agrandissement : Leonard de Vinci et la dérivation de l’Arno, carte conservée à l’intérieur des collections royales de Windsor.

Mais avoir accès à l'eau n'est pas suffisant, encore faut-il qu'elle soit potable ! Choléra, dysenterie et autre typhoïde ont longtemps décimé les armées, faisant plus de dégâts par exemple pendant la guerre de Crimée que les combats eux-mêmes. Heureusement, en 1915 est créé en France le Service des eaux aux armées qui s'emploie à encadrer l'approvisionnement et surveiller la qualité de l'eau.  Aujourd'hui, si des unités mobiles de traitement peuvent apporter un début de solution, procurer 10 litres d'eau par homme chaque jour reste une priorité et un défi logistique pour toute nation en guerre....                                                                                                 Si aucun conflit ne s'est encore officiellement déclenché à cause de problèmes d'accès à l'eau, des désaccords existent, exacerbant les relations entre États. Comment l'Égypte pourrait-elle rester indifférente à la construction, en Éthiopie, du grand barrage de la Renaissance sachant qu'elle est totalement dépendante des eaux du Nil ?De la même façon, les pays d'Asie centrale ne peuvent se passer de l'eau de l'Amou-Daria, de plus en plus exploité par l'Afghanistan, tandis que le Pakistan est tributaire du cours de l'Indus qui prend sa source au Tibet...."      (Herodote.net)                                      _________________________________

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