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samedi 30 mars 2024

Armée et moralité

L'armée peut-elle être morale?

               Comme des Philistins...

                Curieuse question...Même si, à certaines époques, certains responsables politiques ou chefs d'armée  ont pu prétendre, par leurs entreprises de guerre, faire oeuvre  morale, voire civilisatrice. Il n'est  pas loin où l'aventure militaire était parfois présentée comme "juste" et parfois "sainte", surtout à des fins de propagande moralisatrice et/ou religieuse. Celle-ci est encore très présente au cours de la première guerre mondiale, où "l'amour sacré" de la patrie était régulièrement évoqué à des fins mobilisatrices, d'un côté comme de l'autre. Hier, c'était Bush qui évoquait l' "Axe du Mal", avant d'engager ses troupes à l'assaut de l'Irak. La tendance à diaboliser l'ennemi reste encore bien présente. Propagande de guerre oblige ...                                                                                                                                    Une armée morale, cela semble bien un oxymore...quand le but final est bien de détruire l'ennemi physiquement, de quelque manière que ce soit. Tuer est un devoir. Ne parlons pas de la population civile, parfois aux avant-poste. Les consignes de "retenues", d'honneur, l'idée même  d'un droit de la guerre n'ont pas grande valeur sur le terrain, comme on peut le constater aujourd'hui dans le conflit ukrainien où la population civile est fréquemment une cible. 


                                                                       Pourtant, du côté de Gaza, même si une réaction israëlienne s'imposait, Netanyahou, acculé, qui n'a peur de rien, le répète à l'envi, conformément à une tradition enracinée: Tsahal, la seule armée qui porte un nom propre, la plus "morale" qui soit, est engagée, malgré ses excès, dans une entreprise guerrière dont on ne voit pas la fin. Voilà bien une idée discutable, dont le justification remonte à la fondation de l'Etat d'Israël. Si l'intervention armée défensive, mesurée, est parfois l'ultime recours, elle se saurait se réclamer d'une quelconque morale.  On peut juger par soi-même, au vu des simples rapports de l'ONU, parfois les plus nuancés. Alors que les ultra orthodoxes posent problème à Jérusalem. ___On lit dans le Courrier International, comment on en vient à évoquer une certaine forme de violence biblique et le recours aux mythes fondateurs, mythes amplement démontés pas l'historien israëlien Shlomo Sand, qui s'emploie à démontrer que la notion de "terre sainte" est un mythe, qui entretient encore la ferveur et la fureur... [ En Allemagne, c'est le grand déni. Des relations spéciales]

 "  Ofir Livius est le directeur du Corps éducatif de Tsahal. Ce département des forces armées israéliennes s'est donné pour mission de former les soldats aux «droits civiques et à l'éthique militaire»... Comme si un régime colonial, fondé sur la spoliation et le sang, pouvait se placer en défenseur d'un quelconque ordre moral.


Dans une enquête du journal israélien Ha'Aretz, les journalistes Or Kashti et Gili Izikovich, révèlent que Ofir Livius a commandé et distribué des manuels "éducatifs" aux troupes israéliennes. Dans les manuels, des recueils de poèmes en hébreux datant de l’Antiquité qui appellent à détruire Gaza et à tuer ses habitants.

“Ô Gaza, nous mettrons le feu à tes murs et nous détruirons tes palais. […] Et si, dans le récit des souffrances de notre peuple, nous devions ajouter un nouveau paragraphe, tu éprouveras notre vengeance et paieras de chaque dent et de chaque cheveu. […] Nous briserons la nuque de chacun de tes enfants sur nos rochers. […] Nous noierons ton mal dans ton propre sang.” Ces vers font l'apologie de l'extermination d'un peuple sur fond de justifications religieuses, et servent à conditionner les soldats.

D'après l'article du courrier international ; le quotidien israélien explique que ces recueils de poésie, “publiés sous l’intitulé Hinneni [‘Me voici’], sont l’œuvre de Mashiv Haruach [‘Revivifier l’âme’]”, un groupe d’écrivains juifs israéliens dont les membres se sont donné pour mission d’établir “une continuité entre les textes hébreux d’exécration des Philistins et les conflits contemporains dans et autour de la bande de Gaza”.

Les philistins étaient une population composée d'égéens, d'anatoliens et de chypriotes d'après la plupart des chercheurs. On retrouve leur trace dans des sources égyptiennes au XII ème siècle avant Jésus Christ. Après des guerres avec les égyptiens, ils s'établissent sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, région qui représente l'actuelle bande de Gaza jusqu'à Jaffa. Dans le récit biblique, Canaan désigne la Terre promise aux Hébreux, par Dieu à Abraham. Les philistins qui vivent sur ce territoire sont alors considérés comme les ennemis mortels des Israélites.

L'affiliation historique entre philistins et gazaouis n'est pas dûe au hasard. L'extrême-droite israélienne cherche à libérer la barbarie génocidaire en mobilisant des affects qui puise dans des écrits antiques et messianique. Ce manuel "éducatifs" vise à justifier l'effacement du peuple palestinien dans les rangs de Tsahal.

Depuis le 7 octobre, les discours des autorités israéliennes déshumanisent le peuple palestinien. Les génocidaires sont au pouvoir en Palestine occupée. La politique exterminatrice menée par le gouvernement fasciste de Netanyahou et l'Etat-major israélien n'est plus à démonter...."  ___________________________



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