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vendredi 1 novembre 2024

Gaza: jusqu'à quand ?

  "Pour l'éternité"?

              ...Comme dit Ben Gvir, figure majeure de l'extrême droite israëlienne
  .Une éradication problématique, voire impossible.                                                                                       Gaza n'en finit pas de mourir. Dans le nord, il est question d'expulsions, malgré les condamnations. Les divergences à Tel Aviv n'y changent rien. Le mythe du "Grand Israël" (re)gagne du terrain. Comme celui d'une "victoire totale" .Sidérant! ___Les outrances sont partout. Une guerre sans fin se profile. L'aide minimale n'est plus assurée. La famine rode, comme la mort. Le nord de Gaza est exsangue.    Des colons revendiquent la possession des terres.  Et que deviendra le Liban?  En détresse absolue...                                       

Lire un échantillon_
                      Israël se met finalement en danger.

    ___ A voir: No other land (ICI)

                                           «Ce que nous avons appris cette année-ci, c’est que tout repose entre nos mains», a déclaré Ben Gvir, avant de souligner ce qu’il considère comme le principal héritage de l’attaque terroriste du groupe militant Hamas sur le sud d’Israël il y a plus d’un an. «Nous sommes les propriétaires de cette terre. Oui, nous avons vécu une terrible catastrophe le 7 octobre. Mais ce que nous devons comprendre, un an plus tard, c’est que de très nombreux Israéliens ont changé leur façon de penser. Ils ont changé d’état d’esprit. Ils comprennent que lorsqu’Israël agit comme le propriétaire légitime de cette terre, c’est ce qui donne des résultats.»   L’état d’esprit qu’il vantait était une certaine forme de cruauté dans la répression de ses ennemis présumés – du groupe palestinien Hamas au Hezbollah au Liban – là où Israël était en train de faire «tout ce qu’il voulait» dans ses opérations militaires en cours, comme l’a dit Ben Gvir (Oren Ziv, +972, 22 octobre 2024). Cela souligne la conviction du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui parle toujours d’une «victoire totale» contre les ennemis d’Israël, alors même qu’une foule de dirigeants occidentaux veulent qu’il accepte des accords de cessation des opérations à la fois à Gaza et au Liban.  «En fin de compte, il n’y a pas d’autre choix que la voie diplomatique», m’a dit cette semaine Laurent Bili, ambassadeur de France aux Etats-Unis [en fonction depuis le 14 février 2023]. «La poursuite d’une solution purement militaire pourrait compromettre davantage la sécurité d’Israël et le laisser entouré uniquement d’ennemis.» Gaza a été pratiquement détruite par une année de bombardements israéliens incessants, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués – dont beaucoup de femmes et d’enfants – et quelque 2 millions ont été déplacés au cours des vagues successives d’offensives israéliennes. La catastrophe humanitaire de grande ampleur déclenchée par la guerre ne cesse de s’aggraver (Washington Post, 24 octobre 2024), Israël écrasant le nord de la bande de Gaza et quelque 400 000 Palestiniens subsistant encore au milieu de ses ruines.  Des frappes aériennes punitives ont tué des dizaines de civils ces derniers jours, les habitants décrivant les zones du nord de la bande de Gaza comme un enfer de décombres et de morceaux de corps humains. Les secouristes ont déclaré à mes collègues que les autorités israéliennes avaient entravé leurs efforts pour récupérer les corps dans les bâtiments en ruine, laissant d’innombrables morts sous les décombres. Les hôpitaux sont à court de médicaments, les pompes à eau et à dessalement ont cessé de fonctionner en raison du manque de carburant, et l’aide n’a pratiquement pas pénétré dans le nord de la bande de Gaza, selon les habitants et les groupes de défense des droits de l’homme.   «Les personnes qui souffrent du blocus israélien en cours dans le nord de Gaza épuisent rapidement tous les moyens disponibles pour leur survie», a tweeté mercredi 23 octobre le secrétaire général de l’ONU, António Guterres                      Pour les partisans de la colonisation qui se sont réunis non loin des quartiers détruits du nord de la bande de Gaza, il s’agit d’une nouvelle providentielle. «Dans moins d’un an, vous verrez les Juifs arriver à Gaza et les Arabes y disparaître», a déclaré Daniella Weiss – l’une des dirigeantes de la communauté des colons les plus connues d’Israël – à la foule rassemblée en début de semaine [El Pais, 22 octobre]. Daniella Weiss, dont l’organisation Nachala  a organisé cette rencontre de deux jours, est une personnalité qui a passé des décennies dans la frange extrémiste de la politique israélienne. Mais ici, elle et son organisation se tenaient là, autorisées à accéder à une zone militaire interdite et soutenues par une phalange de membres du gouvernement et d’élus de la coalition au pouvoir, dirigée par Netanyahou.  Des militants ont évoqué avec des journalistes les possibilités d’investissements immobiliers sur le front de mer de Gaza (Middle East Eye, Peter Oborne et Lubna Masarwa, 22 octobre, «As Gaza burns, Israeli settlers make ‘real estate’ plans») Les participants avaient érigé une série d’abris temporaires en commémoration de la fête juive de Sukkot, mais le symbolisme de l’acte, à un jet de pierre de Gaza, n’a échappé à personne. «Aujourd’hui, nous sommes assis dans nos logements temporaires de ce côté-ci de la frontière», a déclaré le rabbin Dovid Fendel, de la ville de Sderot (Haaretz, Rachel Fink, 21 octobre) «Mais demain, nous construirons nos logements permanents de l’autre côté de la frontière.»   Le dépeuplement de tout ou partie de Gaza n’est pas la politique déclarée du gouvernement de Netanyahou. Lors de discussions cette semaine avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, Netanyahou aurait rejeté les insinuations selon lesquelles Israël aurait adopté le «plan des généraux» (voir article du Washington Post du 14 octobre), une proposition de commandants à la retraite visant à forcer le dépeuplement du nord de la bande de Gaza par le refus de nourriture et l’augmentation de l’intensité des bombardements [pour resituer l’orientation depuis fort longtemps de Netanyahou.    Lors du rassemblement organisé par Daniella Weiss, ce plan a été explicitement adopté. «Nous sommes la prochaine étape du plan des généraux», a déclaré un participant au magazine +972, un site d’information israélien de gauche. «Les colonies apporteront la sécurité à long terme.» Daniella Weiss a déclaré qu’en raison des attaques du 7 octobre, «les Arabes de Gaza ont perdu le droit d’être ici».    Les actions de l’armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza et la rhétorique de l’influente droite israélienne ont suscité un appel pressant: le principal groupe israélien de défense des droits de l’homme , B’Tselem, a déclaré cette semaine que «le monde doit mettre fin au nettoyage ethnique du nord de Gaza». La déclaration se poursuit ainsi: «L’ampleur des crimes qu’Israël commet actuellement dans le nord de la bande de Gaza dans le cadre de sa campagne visant à la vider de tous ses habitants est impossible à décrire, non seulement par le fait que des centaines de milliers de personnes souffrent de la faim, de maladies sans accès aux soins médicaux et de bombardements et tirs incessants défie l’entendement, mais aussi parce qu’Israël les a coupées du monde.»   Les responsables israéliens affirment que la campagne actuelle dans le nord de la bande de Gaza vise à empêcher le Hamas de se regrouper dans la région. Ils ont émis des ordres d’évacuation pour les personnes prises dans les tirs croisés, mais de nombreux habitants affirment qu’il n’y a aucun endroit sûr où aller et que certaines routes vers le sud sont bloquées par les forces israéliennes. [Divers témoignages indiquent la séparation entre les femmes et leurs enfants et les hommes, ces derniers étant arrêtés.   De l’autre côté de la frontière de Gaza, la sympathie n’est pas au rendez-vous. «Nous devons leur parler dans la seule langue qu’ils comprennent», a déclaré Tally Gotliv, membre du Likoud, le parti de Netanyahou, au sujet des Palestiniens lors de la manifestation en faveur des colons. «Il faut leur prendre leur terre.» (Article publié par le Washington Post le 25 octobre 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre)  ___  Ishaan Tharoor couvre certaines affaires étrangères au Washington Post.


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