A l'Est, rien de nouveau...
Pour paraphraser le titre d'un livre bien connu.
D'inquiétants bruits de bottes continuent à se faire entendre du côté de l'Ukraine. Ou plutôt ceux de missiles d'un nouveau genre entrant en action à distance. Jusqu'où? La situation est périlleuse pour toute l'Europe, qui risque bien d'être entrainée dans un enclenchement incontrôlé de réactions irrationnelles. Le jeu des alliances porte en lui-même ce risque géopolitique, comme certains le redoutaient déjà depuis le temps que dure cette sale guerre, qui a déjà fait trop de victimes et produits tant de malheurs. La guerre on sait comment ça commence, mais...Soit des heures sombres nous attendent, soit nous allons vers une résolution rapide et pacifique d'un processus mortifère, peut-être cataclysmique... Un peu comme au début de la guerre de 14, où les puissances engagées et le jeu des alliances allaient engendrer le pire, comme des somnambules...Le début de la fin des combats n'étant pas exclu. Mais par quelle médiation, étant donné le jeu des intérêts croisés et les enjeux souterrains? Mas comment le savoir, dans un processus aussi irrationnel? Qui pourrait dire que l'escalade fatale n'aura pas lieu.
La question de la guerre revient...
De manière lancinante, réactualisée. Elle l'a jamais quitté notre horizon à vrai dire, même si on a fini par oublier la violence armée à nos portes. Même si la rhétorique de guerre reste d'actualité. Même si les déchirements meurtriers, notamment dans les Balkans, ne sont pas si loin et que des braises couvent encore, comme au Kosovo. Si elle n'est plus le moyen classique de régler les conflits, de redessiner les frontières, comme ce fut le cas en Europe pendant si longtemps, si elle devient plus insupportable pour nos esprits euphorisés par les progrès matériels, on finit par oublier que la menace est toujours possible, malgré les contrepoids, les parades et les alliances. Nous finissons par oublier le si fragile vernis d'humanité qui nous caractérise toujours. Quel que soit le type de conflit réel et potentiel. L'inhumanité nous guette, toujours prête à se manifester, sans vigilance constante, sans institutions solides.
"La guerre est le père de tout", disait le vieux Héraclite, évoquant la dialectique qui caractérise d'abord l'antagonisme constitutif des forces de la nature . Démocrite évoquait, dans des accents pascaliens, la futilité d'une humanité trop facilement mobilisable pour des affrontements incertains
« Je voudrais, (disait Démocrite) que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions- nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »
Les théories sur la guerre ("justes" ou injustes") restent toujours objets de débats et les pratiques du combat, des anciens chinois à Clausewitz, restent toujours une référence dans les écoles de guerre. ____Aller aux racines psychologiques, anthropologiques du problème est un problème plus ardu. Il nous fait revenir aux échanges entre Einstein et Freud (1- 2), à la veille de la Seconde guerre mondiale.______
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