Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

mercredi 28 mai 2025

Transition énergétique: un mythe?

[Notes de lecture] Curieuse question en apparence..                                                                                                  Cette notion familière comporte des sous entendus tenaces . Il s'agit de repenser  une nouvelle histoire de l'énergie. Dans la diversité de ses formes, l'énergie est à la base de tout, de l'activité humaine jusqu'à ses productions les plus variées. Depuis le début du siècle et celui de constats de mieux en mieux confirmés des conséquences environnementales négatives de l'utilisation des sources d'énergies dominantes, la notion de transition s'est imposée. Vers de nouvelles moins polluantes, moins négatives pour le climat et la santé humaine. Les travaux du GIEC  s'imposèrent de plus en plus, malgré les réticences, les résistances et les dénégations. Malgré des politiques énergétiques parfois contradictoires aux principes énoncés parfois solennellement, aux cours de sommets pour le moins peu suivis d'effets.         


                                                                                                                                             Passer d' énergies polluantes à d'autres moins négatives reste un objectif affiché, du moins officiellement. Malgré les exceptions de fait qui restent très nombreuses, les décalages et les renoncements. En attendant mieux, ou des technologies plus poussées, comme le rêve de la fusion, expérimentée aujourd'hui.    Une question reste toujours sous-jacente: quelle transition? Une notion très relative, devant être prise avec prudence. Un type d'énergie ne remplace et ne remplacera pas une autre mécaniquement, dans une sorte de succession linéaire. Il n'y a pas de remplacement ou de substitution absolus. Il y a empilement.     Par exemple,  "... l'utilisation du bois-énergie n’a fait que croître dans les pays riches au XIXe et aussi au XXe siècle. À cause de la production de papier et de carton d’emballage, et aussi parce qu’on produit de plus en plus d’électricité à partir de bois. De nos jours, la centrale thermique à bois de Drax, au Royaume-Uni, consomme à elle seule au moins quatre fois plus de bois que le pays tout entier deux siècles plus tôt. Un beau résultat, après deux siècles de transition énergétique…En France, l’entreprise Vallourec (fabricant de tubes en acier pour l’industrie du pétrole et du gaz) possède d’immenses plantations d’eucalyptus au Brésil. Cette seule entreprise consomme 1,2 million de mètres cubes de bois (transformés en granulés) par an, soit trois fois ce que la sidérurgie française tout entière consommait à son pic de consommation de charbon de bois, en 1860 ! Dans ce cas, on a du bois qui sert à faire de l’acier pour extraire… du pétrole" Il faut aussi énormément  de bois pour le transport des marchandises et la Chine est une grande importatrice de bois, même sur le sol français...             La transition énergétique est une notion mal fondée et faiaant souvent illusion. Ce qui ne signifie pas qu'elle n' pas de sens comme objectif relatif.  "Jean-Batiste Fressoz bat en brèche l'idée selon laquelle les énergies dites du passé (bois, charbon, pétrole, gaz) se succèdent dans l’histoire. Selon lui cette vision de la transition énergétique est devenue une idéologie pratique qui nous empêche de penser convenablement le défi climatique..."           L'auteur ne se résoud pas à l'inaction malgré tout. Au contraire. Il prétend vouloir réfléchir sur des bases conceptuelles plus claires que celui du discours ambiant... Dans un contexte où l’enjeu de la décarbonation est fondamental il explique comment matières et énergies sont reliées entre elles, croissent ensemble, s’accumulent et s’empilent les unes sur les autres.                                                     Si la transition énergétique n’a jamais eu lieu par le passé, faut-il pour autant y renoncer pour le futur ?  Mon livre opère quelques déplacements par rapport à l’historiographie standard de l’énergie. Premièrement, il part d’un constat trivial et connu… depuis les années 1920 : l’histoire de l’énergie, c’est avant tout une histoire d’empilements. Ni les matières premières, ni les énergies ne sont jamais obsolètes. Et deuxièmement, un point moins trivial et moins connu : c’est une histoire de symbioses. Quand on dit « pétrole », « charbon », on manie en réalité des abstractions statistiques. Ces énergies reposent sur des bases matérielles bien plus larges que ce que désigne leur nom. Le charbon par exemple, c’est énormément de bois (il fallait à peu près une tonne d’étais pour sortir 20 tonnes de charbon au début du XXe siècle). Résultat, l’Angleterre utilise plus de bois en 1900 pour étayer ses mines de charbon qu’elle n’en brûlait un siècle plus tôt… Quant au pétrole, c’est plein de charbon (car il faut de l’acier pour l’extraire et plus encore pour le brûler) et donc de bois… Toutes ces matières et ces énergies sont complètement intriquées. Mon livre s’adresse d’abord à mes collègues historiens en disant : « Regardez, il y a des choses intéressantes qu’on n’a pas racontées », comme l’histoire des étais ou des tubes pétroliers. La question « Est-ce que la transition va avoir lieu ? » ne m’intéresse pas plus que cela parce que tout le monde sait qu’on ne va pas décarboner l’économie mondiale en trente ans. Il suffit de lire les rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou ceux de l’Energy Information Administration américain.." Cette façon de penser l’histoire et l’innovation est très dangereuse pour la compréhension du défi climatique                                                                                                                            
C’est à travers cette question que Jean-Baptiste Fressoz propose une nouvelle histoire de l’énergie.  Dans son dernier livre, Sans transition Une nouvelle histoire de l'énergie au Seuil / collection Ecocène, il remet en cause la notion de transition énergétique, souvent invoquée dans le débat public comme la solution au défi climatique, en soulignant son "rôle idéologique" et en montrant qu'elle est une illusion historique.Dans un contexte où l’enjeu de la décarbonation est fondamental il explique comment matières et énergies sont reliées entre elles, croissent ensemble, s’accumulent et s’empilent les unes sur les autres. Si la transition énergétique n’a jamais eu lieu par le passé, faut-il pour autant y renoncer pour le futur ?.."                                                                                                                                                                         "..Prenez le dernier rapport du groupe III du GIEC d’avril 2022. Il y a plusieurs pages sur une discussion très étrange : est-ce que la transition à venir va arriver plus vite que les transitions énergétiques du passé ? Or ces transitions du passé sont des constructions intellectuelles assez fantomatiques. Prenez encore le rapport Pisani-Ferry, remis en mai 2023 à Élisabeth Borne  : il conclut qu’il faut taxer les riches pour financer la transition, mais il commence nettement moins bien, avec un graphique en relatif du mix énergétique mondial pour expliquer qu’il faut une nouvelle révolution industrielle. L’idée est reprise par Agnès Pannier-Runacher, l’ex-ministre de la transition énergétique. Tout cela reflète une compréhension problématique des dynamiques énergétiques et matérielles du passé : pendant la première révolution industrielle, une notion en elle-même abandonnée depuis longtemps par les historiens, tout a crû. Il n’y a aucune transition d’une énergie à une autre. Le bois de feu croît au XIXe siècle, le bois énergie croît au XXe siècle … Ce biais se retrouve dans le discours des entreprises. Areva par exemple avait fait il y a quelques années une superbe publicité où l’on avait une vision hyper phasiste de l’énergie — éolien, hydraulique, charbon puis pétrole et maintenant place au nucléaire ! C’est pour cette raison que l’histoire de l’énergie a une importance réelle dans le débat public sur le climat. Elle est instrumentalisée à tout bout de champ....

Mon livre opère quelques déplacements par rapport à l’historiographie standard de l’énergie. Premièrement, il part d’un constat trivial et connu… depuis les années 1920 : l’histoire de l’énergie, c’est avant tout une histoire d’empilements. Ni les matières premières, ni les énergies ne sont jamais obsolètes. Et deuxièmement, un point moins trivial et moins connu : c’est une histoire de symbioses. Quand on dit « pétrole », « charbon », on manie en réalité des abstractions statistiques. Ces énergies reposent sur des bases matérielles bien plus larges que ce que désigne leur nom. Le charbon par exemple, c’est énormément de bois (il fallait à peu près une tonne d’étais pour sortir 20 tonnes de charbon au début du XXe siècle). Résultat, l’Angleterre utilise plus de bois en 1900 pour étayer ses mines de charbon qu’elle n’en brûlait un siècle plus tôt… Quant au pétrole, c’est plein de charbon (car il faut de l’acier pour l’extraire et plus encore pour le brûler) et donc de bois… Toutes ces matières et ces énergies sont complètement intriquées. Mon livre s’adresse d’abord à mes collègues historiens en disant : « Regardez, il y a des choses intéressantes qu’on n’a pas racontées », comme l’histoire des étais ou des tubes pétroliers. La question « Est-ce que la transition va avoir lieu ? » ne m’intéresse pas plus que cela parce que tout le monde sait qu’on ne va pas décarboner l’économie mondiale en trente ans. Il suffit de lire les rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou ceux de l’Energy Information Administration américaine.                                                                                                                    Une thèse qui mérite discussion, mais stimulante... ___________________

Aucun commentaire: