Un Poutine solitaire?
Non! Il a des gourous. Un homme en particulier souffle à son oreille depuis des années, qui sait se faire discret.. Vladislav Sourkov est un des plus anciens et des plus influents de ceux qui ont marqué les orientations majeures du Kremlin, son incontournable spin doctor. Sourkov s'est livré livré lui-même à certaines occasions. Da Empoli l'appelle le Mage du Kremlin, dans un livre exceptionnel, qui fait beaucoup parler de lui, qui évoque avec maîtrise la logique qui anime le maître du Kremlin, sous la forme d'une fiction éclairante, mais informée. La talent de Giuliano di Empoli fait merveille. Une réflexion sur le pouvoir qui fascine et qui glace.
____Le personnage principal de l'intrigue, Vadim Baranov est fictif, mais il partage de nombreux traits communs avec Vladislav Sourkov, au profil également atypique : amateur de rap, metteur en scène de théâtre d'avant-garde, écrivain et homme d’affaires. Comme Baranov, Sourkov fut l'homme de l'ombre de Vladimir Poutine, « un poète parmi les loups », selon le magazine Marianne[]. À l'inverse, plusieurs caractéristiques diffèrent entre Sourkov et sa transposition fictive, notamment les origines sociales et ethniques. Sourkov est en effet en partie d'origine tchétchène.
Se félicitant de l'annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, Vladislav Sourkov, un proche conseiller de Vladimir Poutine, exhorte son pays à désormais assumer sa « solitude géopolitique ». Et cet événement [l’annexion de la Crimée], c’est l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter à la « bonne famille » des peuples européens. À la fin du siècle dernier, notre pays en a eu assez d’être « isolé », et il a de nouveau frappé à la porte de l’Occident. Cependant, certains ont visiblement estimé que la taille de notre pays devait être prise en compte : trop grand pour tenir dans l’Europe, terriblement étendu. Il fallait donc en réduire le territoire, la population, l’économie, l’armée et les ambitions à l’aune des paramètres d’un pays moyen européen, et alors on serait des leurs. Nous nous sommes faits petits. (…) Mais, même ainsi, la Russie, rabaissée et humiliée, n’a pas pris le virage occidental. Nous avons alors décidé de mettre un terme à cet abaissement et cette humiliation, mais aussi d’affirmer nos droits. Ce qui est arrivé en 2014 était inévitable...." __________
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