Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

jeudi 31 juillet 2025

Ça commence à bien faire...

    Comme disait l'ami Sarko

           Comme répètent les amis de Duplomb de la FNSEA

                    Ou ça commence à inquiéter?



Varia

__ Pépite

__ Alarme

__ Rupture

__ Rigueur

__ Dindons

__ Désertion

__ Cogestion?

__ Pur génie

__ Protestation

__ Bombe fiscale

__ Jours sombres

__ Duplomb encore

__ Machine infernale

__ Quelle neutralité ?

__ Recul géopolitique?

__ Remises en question

__ Archives sensibles

__ Flamanville: sans fin?

__ Bio en régression ?

__ Vide à la demande

__ Rachida et Nicolas

__ Nuits berlinoises

__ Blocage autoritaire 

__ Justice sans moyens

    ____ USA: nouveau Far West économique?  _______________

mercredi 30 juillet 2025

Retour de flammes

 Tempête politique....

                                                                                                            
En voulant capitaliser sur les soupçons qui entouraient le scandale, le président s’est retrouvé piégé par la logique complotiste qu’il a contribué à légitimer. ______

Surfing on the Ouèb


___ On n'insistera jamais assez sur les pièges de l'austérité               

___ Une figure majeure incarnant les nouvelle tendances du capitalisme libertarien aux USA : Peter Thiel    "...Pour  saisir la vision du monde de ceux qui ont porté et entourent aujourd’hui Donald Trump, l’ouvrage de Quinn Slobodian, Le Capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil), qui vient de paraître, est une lecture indispensable. Il commence d’ailleurs par un rêve de Peter Thiel, un des plus grands investisseurs du secteur technologique et grand soutien du nouveau président états-unien, également connu pour son complotisme. Ce rêve, formulé en 2009, c’est celui d’un monde composé de plus de mille États. « Si nous voulons plus de liberté, nous devons augmenter le nombre de pays »

 ___ Le grand bidouillage à l'école et ses conséquences:

 ___ Les paroles de Jeffey Rosen semblent bien se réaliser : : "...Recevant à la Maison Blanche des responsables religieux et du monde des affaires, le 14 juillet, le président des Etats-Unis a attaqué ses adversaires démocrates en assurant qu’ils étaient « le Mal ». Il a relayé, le 1er juillet, les discours xénophobes qui ont accompagné l’émergence d’une figure progressiste dans la course à la mairie de New York, Zohran Mamdani, né en Ouganda, envisageant même un réexamen de sa procédure de naturalisation.              Cette menace a également été agitée envers son ancien allié Elon Musk, lui aussi né en dehors des Etats-Unis, après leur rupture spectaculaire, en juin. Le même mois, le département de la justice a publié une note faisant de la dénaturalisation une priorité, même si elle ne peut s’appliquer qu’à des personnes ayant « obtenu illégalement » leur naturalisation ou en « dissimulant un fait important ou en faisant délibérément de fausses déclarations ».

___ Contre- information

___ Détruire, dit-il... C'est au-delà d'une  obsolescence programmée

___ Dilemme allemand

___ Le saint patron  est partout.  Pericles est à l'oeuvre.

___ France sous tutelle?

___ Un chantier  sans fin.  En attendant Godot ?

___ Urgences démographiques

___ Au chevet de la planète

___ Après la politique du vide à Gaza , Cisjordanie en  sursis.

                  Pas de Hamas en Cisjordanie. Et pourtant...                                                                                                                  Israël franchit une nouvelle étape vers l’annexion de la Cisjordanie occupée. Le Parlement israélien a adopté mercredi 23 juillet, à 71 voix contre 13, un appel symbolique demandant au gouvernement d’intégrer officiellement ce territoire palestinien occupé, afin de bloquer “toute perspective d’un État palestinien”. Ce texte, soutenu par des membres de la coalition de Benjamin Netanyahu ainsi que de l’opposition, affirme le “droit naturel, historique et légal” d’Israël sur cette terre occupée depuis 1967.L’Autorité palestinienne a condamné cette démarche comme une “atteinte directe” aux droits de son peuple. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ce vote constitue une “violation flagrante du droit international”.Aujourd’hui, quelque 500 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée, aux côtés de 3 millions de Palestinien·nes, dans un territoire dont la colonisation est considérée illégale par l’ONU.

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mardi 29 juillet 2025

Accord "déséquilibré"

                 Soumission au chef de gang

                       Est-ce étonnant?




      Zônes d'ombre

            Loi du plus fort

           

                        Capitulation et incertitudes




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Faire crever les bourgs

Désertification accélérée:

     Un phénomène  qui prend de l'ampleur en France dans le centre des villes moyennes. Des rideaux de commerces qui ne se relèvent plus débouchant sur une désertification accélérée de quartiers  autrefois bien vivants. L'activité commerciale a basculé vers les faubourgs et lee zônes périphériques, enlaidies et saturées, selon le modèle américain déjà ancien: no parking, no business!            Va-ton poursuivre ce modèle sans réaction?  Une dévitalisation à questionner.                                                                                         Le petites et moyennes villes (ne parlons pas des villages, dortoirs ou non)) sont devenues des sortes de déserts, semblant comme mortes même de jour. La vie commerciale s'est déplacée en périphérie, ou se résume à des activités de plus en plus réduites, rendant certains quartiers sans âme, parfois tristes , même sinistres, tant l'abandon est manifeste.

     La reconquête, au programme avant les élections municipales, ne se fera pas rapidement et par pur volontarisme, car la logique de désertification s'est installée depuis longtemps.
 De puissants intérêts privés n'ont pas peu joué dans ce phénomène qui gagne encore.
     Une ville peut se dépeupler, lentement ou rapidement pour plusieurs raisons.
        Le cas de Détroit après la crise de 2008 et l'effondrement de l'industrie automobile en est un exemple récent.
   Mais ce qui pose problème aujourd'hui, de manière plus générale, c'est la perte de substance des centres des villes moyennes, depuis une vingtaine d'années, du fait de la disparition ou de l'exode massif des commerces de proximité au profit des espaces commerciaux extérieurs, qui drainent la clientèle là où "on trouve tout" facilement, de l'alimentation aux loisirs en passant par le bricolage et la restauration....et même ce à quoi on n'aurait pas pensé.
       No parking, no business. Le slogan américain a été suivi un peu partout, sans résistance des consommateurs.
   Il suffit de voir ce qu'est devenue une ville de 10 à 20.000 habitants: un quasi-désert. Des agences bancaires, immobilières, des coiffeurs, quelques services....Une activité réduite à  peau de chagrin. Des soirées assez sinistres, des week-end tristes. Des centres urbains désertés, sans vie.
        La surproduction de surfaces de vente en périphérie a créé les conditions de ce déclin, qui renforce une régression des relations de voisinage, de la vie associative, de la vie tout court. Parfois même le boulanger ou le boucher s'est exilé. Comme s'en plaint par exemple le maire de Perpignan: 
« ... La situation est catastrophique : sur les trois dernières années, 300 000 m2 de superficies commerciales ont vu le jour et 100 000 m2 sont déjà prévus pour la suite. Une multiplication des centres commerciaux aux effets dévastateurs : un quart des commerces du centre-ville ont déjà fermés. Cette concurrence exacerbée a des incidences directes sur l’emploi, avec une baisse de 10% des salariés, et fragilise la viabilité des commerces restant avec une baisse d’un tiers de leur chiffre d’affaires ».
Selon le parlementaire, une « spirale infernale» se met alors en place : la fréquentation du centre-ville diminuant, les commerces baissent en qualité, la ville perd en attractivité, « notamment auprès des classes moyennes et supérieures qui préfèrent partir emménager en périphérie », amplifiant d’autant plus la paupérisation du centre-ville.....
    L’étude PROCOS précise : «le nombre de commerces en cœur de ville reflue depuis 12 ans, il a diminué en moyenne de 3,7 %. Alors que dans le même temps, le parc des surfaces commerciales français a doublé, passant de 70 millions à près de 140 millions de mètres carrés »
         Les centres-villes sont donc en péril, ainsi que les villages environnants, mais on ne s'attaque pas aux causes principales. La proximité recule: Face à la disparition du commerce de proximité partout en France, et jusque dans des villes de taille conséquente comme Le Havre ou Saint-Etienne, le gouvernement s’apprête à annoncer une série de mesures. Mais pas question, bien entendu, d’instaurer un moratoire sur l’implantation de grandes surfaces en périphérie. Au nom de la liberté, Bercy s’y oppose. C’est la même comédie depuis la loi Royer de 1973. Régulièrement, les responsables politiques feignent de découvrir le problème et prennent quelques décisions pour masquer, en la matière, leur soumission au libéralisme sans limites. On ne voit pas de quelle liberté il s’agit quand une poignée de centrales d’achat imposent leur loi. L’Allemagne, l’Italie, la Suisse réglementent leur urbanisme commercial. Y vit-on moins libre qu’en France (Xavier de Jarcy)
       Il est devenu urgent de changer de modèle:
   le dispositif d’autorisation préalable délivrée par les CDAC est notoirement peu efficace et, malgré ses remaniements successifs, n’a jamais permis de réguler la prolifération anarchique des zones commerciales dans les périphéries des villes.
      Et la question n'est pas seulement esthétique (la laideur des entrées de villes), elle est aussi immobilière et micro/macro-politique.
     Les promoteurs et les grands groupes de distribution ont gagné, avec la complicité d'élus locaux à courte vue et/ou intéressés électoralement, au nom d'une modernité naïvement proclamée.
    Il est bien tard pour revenir en arrière et toutes les incantations comme tous les colloques restent purement verbaux.____
L'agonie commerciale des quartiers centraux dans les petites villes : l'exemple de Parthenay
- Le cas d'Albi.
- Les coulisses de la grande distribution.

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lundi 28 juillet 2025

Le Tour en question

Comme d'habitude...

      Une domination constestée

             Les coulisses ne sont pas tristes

                         Au nom du sport, on peut se poser des questions


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Comment ne plus en parler?

A GAZA, l'indignation ne suffit plus

            A l'heure où Trump veut en finir, où la pression internationale s'accentue, que Netannyahou tente de gagner du temps., créant l'indignation et le désarroi....                                                                                             Il  importe d' entendre certaine voix qui dérangent. Notamment celle de deux ONG israëliennes, de Mona Chollet, qui livrait ses premières impressions.   Mais aussi d'écouter les échos de la consciences déchirée de certains juifs, israëliens on non, en plein désarrroiEst-ce possible de lire ce témoignage avec d'autres sentiments que ce "mélange de bouleversement, de honte et de rage ? Oui, apparemment c'est possible : ces jeunes israéliens qui vont boire des bières à Sderot en contemplant les bombes tombant sur Gaza en sont la preuve. Mes larmes et ma rage ne changeront rien à mon impuissance, je le sais. Mais il y a au moins une guerre, fut-elle insignifiante, que je peux déclarer : à celles et ceux qui je connais et qui me connaissent, et qui seront tenté·es de nier, ou même de minimiser, peut-être en mettant en balance les victimes du 7 octobre et les otages. Il n'y a rien à mettre en balance, rien !D'un côté, les terroristes du Hamas, qui ont fait ce que les terroristes font, et que je refuse de nommer résistants. On ne fera pas revenir les victimes, mais le compteur s'est arrêté (ou quasiment) depuis bien longtemps. De l'autre, des fascistes, oui des fascistes, qui tuent, affament, torturent. On va arrêter de se pignoler pour savoir s'il faut ou non employer le mot génocide, je m'en fous en fait : la réalité, c'est que des juifs peuvent se comportent comme des fascistes. Les preuves sont là, et on ne peut plus se cacher derrière la théorie "des faits impossibles à vérifier" et du "Hamas qui fait exprès de mettre les civils en bouclier". Tous les gouvernements, même ceux qui restent inactifs, même ceux qui sont complices, le savent. Je n'ai plus aucun espoir : Les palestiniens qui survivront haïront les juifs, tous les juifs, pour des générations. Le reste du monde se sentira également légitime à haïr les juifs, tous les juifs, pour des générations, tout comme le monde entier a détesté les allemands, tous les allemands, à cause des nazis. En écrivant ça, je sais que je vais fâcher (notamment) une grande partie de ma famille, qui sont des gens que j'aime pour la plupart. Mais la tension entre la situation des palestiniens et le conflit de loyauté qui commanderait de se taire n'est plus supportable. Je rejoins à 1000% Mandy Patinkin, qui appelle tous les juifs dans le monde entier à réfléchir pour se poser ces questions. Le fascisme est en train de gagner partout, jusque dans le pays où je vis, où je me pensais protégé de ça. Je n'ai plus d'espoir, et donc plus rien à perdre. Donc les gens qui pensent que j'exagère, voire que mon propos est intolérable, sortez de ma vie; vous n'y trouverez rien qui vous convienne...." (PJA)

L'innomable a lieu sous nos yeux   Des silences assourdissants. Les masques tombent. Une certaine continuité de l'histoire?   Il n'y aura pas de procès. Un business lucratif. La Cisjordanie est en sursis.        LA KNESSET VOTE L'ANNEXION TOTALE DE LA CISJORDANIE:
Ce vote scandaleux devrait faire la Une de tous les médias occidentaux, il est pourtant relégué au second plan de l'actualité. Ce mercredi 23 juillet, la Knesset, le Parlement israélien, a voté l'annexion totale et définitive de la Cisjordanie occupée. En d'autres termes : Israël ne se content pas de commettre un génocide à Gaza après avoir intégralement rasé l'enclave, l’État colonial est aussi en train de s'accaparer tout le reste du territoire palestinien. C'est la fin officielle de la possibilité même d'une «solution à deux États».
Cette mesure a été adoptée par 71 voix contre 13, et proclame le soi-disant «droit naturel, historique et légal» d’Israël sur ce territoire palestinien. Le texte affirme que cela «renforcera l'État d'Israël, sa sécurité et empêchera toute remise en question du droit fondamental du peuple juif à la paix et la sécurité» et que «la souveraineté en Judée-Samarie [le nom biblique par lequel l'extrême droite coloniale désigne la Cisjordanie] fait partie intégrante de la réalisation du sionisme et de la vision nationale du peuple juif». Il a été voté par la coalition d'extrême droite de Netanyahou mais aussi par les élus d'opposition, ce qui souligne que le problème n'est pas simplement le gouvernement actuel, mais toute la classe politique israélienne et l'écrasante majorité de la population, qui soutiennent les pires exactions.
La colonisation israélienne de la Cisjordanie est une violation du droit international, dénoncée très régulièrement par l'ONU, mais sans qu'aucune sanction réelle ne soit appliquée. En juillet 2025, des colons armés ont détruit les puits d’Ein Samiya, à Ramallah, au centre de la Cisjordanie, coupant totalement l’accès à l’eau pour des dizaines de villages palestiniens de la région. En mai, Israël donnait le feu vert à la construction de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie. Un village de la localité de Masafer Yatta était rasé par l’armée israélienne, c'était l'endroit où le documentaire «No Other Land», qui a reçu un oscar il y a quelques semaines, avait été tourné, montrant la réalité que subissent les palestiniens sous occupation. Israël envisage un transfert forcé total de l'ensemble des habitants de Masafer Yatta. En mars 2024, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, annonçait la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie pour y implanter de nouvelles colonies.
Les colons détruisent des oliviers, volent l’eau, rasent des maisons, les routes principales leur sont réservées : tout est fait pour rendre la vie impossible aux palestinien-nes qui habitent sur les dernières terres qui leur appartiennent. Entre autres crimes, en 2015, un bébé de 18 mois était mort brûlé vif dans l’incendie de sa maison, allumé par des colons qui avaient ensuite chanté et dansé. Leur racisme est décomplexé et leurs exactions systématiques. Régulièrement, des pogroms visent des village palestiniens : des colons armés viennent incendier des maisons et des voitures, et tuer au hasard des habitant-es pour les forcer à partir.
Ces colons fascistes ne sont pas une anomalie, ni des gens isolés. Ils sont une force politique majeure en Israël. En 1974, un parti est créé, le «Bloc de la foi» : celui-ci se base sur la Torah pour justifier le vol des terres qu’il reste aux palestiniens. Ce mouvement envoie ses membres s’installer directement dans les zones peuplées de palestiniens au nom d’une interprétation littérale du judaïsme. En 50 ans, le mouvement a pris une place énorme dans la société israélienne. Ils étaient 100.000 en 1992 et plus de 500.000 en 2022, avec des moyens, des armes, des partis, des relais… Depuis l’an dernier, les colons religieux d’extrême droite sont même représentés dans le gouvernement de Netanyahou. Et les vols de terres se sont encore accélérés, sous la protection de l’armée.
Nous assistons donc à un projet global de nettoyage ethnique fasciste, totalement assumé et soutenu par l’Occident. Ce grignotage de ce qu’il reste du territoire palestinien est une façon de rendre impossible tout accord de paix et d’empêcher toute possibilité de solution à deux États. En effet, les colons ont annexé par la force tellement de zones pour y construire leurs maisons que même si un accord était trouvé, l’État palestinien ne serait pas viable. La décision du 23 juillet vient finaliser cette stratégie. Il n'y aura bientôt plus aucune terre pour le peuple qui vivait en Palestine avant 1948. Et cela ne s'arrêtera pas à ces seuls territoires.
Les fascistes messianiques rêvent de «Grand Israël», pour réaliser leurs prophéties religieuses. Bezalel Smotrich a déjà déclaré qu'il voulait que l’État juif s’étende sur l'Arabie Saoudite, la Jordanie, l'Égypte, l'Irak, la Syrie et le Liban. Les interventions israéliennes en Syrie ces dernières semaines et au Liban l'an dernier vont dans ce sens : étendre le territoire hébreu toujours plus loin, pour réaliser des projets de conquêtes écrits dans des livres religieux il y a plus de 2000 ans.
Souvenez-vous, le 25 octobre 2023, Netanyahou l'annonçait très clairement : «Nous sommes le peuple de la lumière, eux sont le peuple des ténèbres… nous réaliserons la prophétie d’Isaïe»....______________________________

dimanche 27 juillet 2025

Une loi contestée

 ______ L'aplomb de Duplomb

                         Une copie à revoir. 

                                  Le rendement d'abord?

                                                                    Contestation et division

                         



       Toxicité avérée

                     

                   Et dérive constitutionnelle


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Petit billet du dimanche

 __  Dérive

__  Exode

__ Mercenaires

__ Blocage

__ Corruption

__ Confrontations

__ Manipulation

_____ Indéfendable >>

__ Acétamipride

__ Torpillage

__ Dérégulation                          

__ Dysneylandisation

__ Arroseur arrosé

__ Canicule finlandaise

__ Loi du marché

__ La mèche "Epstein"

__ Situation critique

__ Retour de flammes

__ Corruptions ukrainiennes

__ Divisions communautaires

__ Désersification urbaine

             ________________   Terrible vérité  ________________

samedi 26 juillet 2025

Poor America!

    Un graphisme qui en dit long 

             De Roubaix à Washington

                    En pleurer ou en rire (jaune)?


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Vers une finance (quasi) dérégulée?

  Le grand  retour?  

                Le Boss de la Maison Blanche veut changer les règles du jeu international. Aussi au niveau financier, le nerf de la guerre. . C'est là que le bât blesse. Dans le nouvel ordre mondiale qui se dessine, la finance va prendre une place de choix,sous l'impulsion de la Fed, aux ordres de la Maison Blanche. Non sans risques, s'accordent à dire nombre d'économistes, comme StiglitzLagarde alerte. On craint une nouvelle crise financière, alors que nous sommes à peine remis de la précédente. On a vu ce que pouvait produire une finance sans règles minimales, sans contrôles suffisants. Trump veut en faire une arme de combat. Cela s'annonce déjà mal. Et les USA risquent de ne pas être les seuls perdants.. La guerre des capitaux est engagée...  


                                                                                                        Point de vue:   "...Les chiffres de crédits dressent un bilan sans appel : les banques privilégient ce qui leur semble le plus rémunérateur. Les crédits bancaires vont d’abord dans des secteurs sûrs comme l’immobilier, les entreprises existantes, de préférence aux assises très solides ou disposant de situation de rente, ou les activités de marché. Mais rien ou très peu de la manne des crédits est dirigé vers les PME, les projets de développement ou d’investissement, vers les secteurs d’innovation, sauf si les États accordent une garantie implicite ou explicite à ces projets.                                                      Ce qui est vrai pour les banques l’est tout autant pour les gérants d’actifs, les assurances, les fonds d’investissement et tous les acteurs qui cherchent à attirer l’épargne. À la recherche de placements sûrs, rémunérateurs et sans risque, tous préfèrent les achats de dettes publiques – d’autant que ces titres en portefeuille leur permettent d’apporter les garanties (collaterals) pour leurs propres opérations financières –, les crédits immobiliers ou les placements de marché.     Loin d’apporter les capitaux nécessaires à l’économie réelle, c’est la finance désormais qui se nourrit de l’économie réelle, exigeant des livres de chair sur toutes les activités. Depuis la fin des années 1990, pratiquement plus aucune société cotée – sauf urgence – n’ose lancer une augmentation de capital pour renforcer ses moyens financiers. Les introductions sur le marché boursier se font au compte-goutte, et souvent il s’agit de grands groupes qui décident de coter indépendamment une de leurs filiales. ... _______  D’abord apporteurs de capitaux, les marchés boursiers ne sont plus que des marchés secondaires où les actions changent de main au jour le jour, sans aucune retombée pour les entreprises. Les acteurs financiers n’en exigent pas moins des rendements de plus en plus élevés, déconnectés de l’économie réelle...                                                                                                                                                      « La sphère financière ne tourne plus que sur elle-même. Déréguler ne peut qu’accentuer cette financiarisation », constate Jezabel Couppey-Soubeyran. Confite dans ses dogmes, au nom de la réindustrialisation, du réarmement et d’un financement de l’économie qui reste à démontrer, la Commission semble prête à abattre les cordons sanitaires qui avaient été érigés après 2008.  Au risque de réinstaurer le chantage entre le monde financier et les États, qui pourraient à nouveau se voir demander un jour de voler à son secours en cas de crise.  [ Merci à Martine Orange
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vendredi 25 juillet 2025

Elégance port-mortem

 Certains ont de l'humour jusqu'ou bout.

             

                  Et au-delà...

                   

                             Une forme de politesse et de légèreté








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Management

Une affaire ambiguë

         Nécessaire à partir d'un certain niveau de taille et de complexité, que ce soit dans l' industrie ou les services, pour organiser la bonne gestion du travail et le suivi humain et technique du personnel, le management peut connaître des dérives pour des raisons diverses: pas seulement à cause de certains objectifs irréalistes, imposés par souci de rendement à tout prix,  par l'imposition de normes inatteignables, ou à cause de rapports hiérarchiques dégradés débouchant sur une certaine souffrance au travail. La "communication", mot fétiche dans la direction contemporaine, est loin d'être toujours le vrai problème.  Un certain degré d'absurdité dans les injonctions et les conditions de travail est parfois en cause. La question du SENS se pose aussi et surtout dans certains cas, en ce qui concerne notamment les Bullshit Jobs...                            Il en résulte une souffrance au travail, souvent masquée, aux formes et aux expressions variées, qui commence enfin à être mieux appréhendée. On peut même parler parfois de gestion par le stress.     Christophe Dejours a bien montré toutes les conséquences négatives de certaines pratiques d' entreprise.                                                                                                                             A ce sujet, on se souvient de l'affaire France-Télécom-Orange, qui a fait l'objet d'un jugement et qui a débouché sur des condamnations.

 Un lourd dossier tournant autour de la souffrance au travail, qui déboucha sur de nombreux drames.

         C'était l'époque où France Télécom voulait à marche forcée se transformer en Orange, avec reconversions brutale
et exigences de résultats immédiats, dans le plus pur esprit du  new public management en vogue à l'époque, où on ne jurait que par la privatisation, dans l'esprit du plus pur libéralisme actionnarial.
   La fin d'un procès qui a trop duré et scandaleusement indulgent ne représente pas la fin du problème, celui de la souffrance au travail, qui ne se manifeste pas toujours de cette manière et qui affecte bien des secteurs d'activité et ce depuis longtemps, avec accélération dans les années 1990.
               "...Aujourd’hui, le nombre et la part des troubles psychosociaux dans les accidents du travail est en constante augmentation. Il paraît dès lors délicat de parler d’une époque révolue en ce qui concerne France Télécom et son management. Plus que des hommes, le procès France Télécom condamne un management borgne, focalisé sur l’intérêt unique de l’actionnaire. Il condamne également une réification par le management de l’humain, devenu simple objet qu’il faut gérer dans le processus de création de valeur. Pourtant, malgré l’ambition de ce premier jugement, il n’est pas garanti que les pratiques changent..."
           ___   Au coeur du débat sur les retraites revient en surface la question de la pénibilité du travail. Une question difficile à analyser et à mesurer avec précision.
   La peine accompagne toujours plus ou moins toute activité laborieuse non choisie, la pénibilité fait partie intrinsèquement de certains métiers manuels, mais aussi intellectuels. Mais le stress intense et durable est un aspect bien connu, pouvant conduire l'individu au pire. A l'atelier comme à l'hôpital.
   Mais la souffrance au travail  n'est pas inéluctable. Elle dépend de conditions diverses qui peuvent être évitées ou changées, de facteurs organisationnels dépendant d'un type de production, pas seulement de simples rapports humains.      Il n'y a pas là de fatalité. L'absurde n'est pas une donnée intrinsèque du travail.
      La question de l' évaluation, telle qu'elle est pensée et menée renforce les pressions de toutes sortes, en devenant souvent contre-productive.
  Le problème n'est pas nouveau. Il devient même croissant, en tendant à se généraliser. Malgré la législation récente ici ou là, quand elle peut s'exercer.
           Mais il prend des formes nouvelles suivant les types de tâche et d'organisation du travail.
                 Gagner sa vie, ce peut être aussi la perdre physiquement, brutalement ou à petit feu, comme le montrait le document diffusé mardi soir sur France 5.
   L'activité de traitement ou de transformation de certains produits, de certaines matières, surtout sans précaution,  engendre des effets dévastateurs sur l'organisme, comme pour l'amiante, de triste mémoire. Mais il y en d'autres...
  Les formes de travail changent selon les activités et les relations dans la production.
   Le travail dit de force, les tâches traditionnelles de type  fordien régressent, mais les tâches répétitives sont à l'origine de nombreux troubles musculo-squelettiques.
    La souffrance psychologique et morale tient une place moins spectaculaire, mais elle n'en n'est pas moins réelle, avec le développement des nouvelles méthodes de gestion où l'obsession de compétitivité devient la règle, où la vitesse devient la norme, dans un nouveau cadre technique où la machine numérisée et ses algorithmes donnent le ton et le rythme, où la qualité des relations humaines souffrent d'une mise en concurrence systématique et génère parfois isolement et culpabilité, qu'on a pu appeler souffrance éthique.
    Depuis les travaux de Dejours, il a été montré que ces maux n'avaient rien de médical.
On parle toujours de burn-out  , mais aussi de bore-out.
      Il n'y a pas que le management brutal qui reste d'actualité.
La perte de sens dans le travail a des incidence sur la manière dont l'individu se juge, s'apprécie.
    La gestion par le stress, voulue ou non directement intentionnelle, reste une pratique connue, elle a fait des dégâts à France-Télecom. Mais pas seulement, et pas seulement hier.
          Le nouvel esprit du capitalisme , la mise en place d'une précarité de plus en plus grande, engendrant une crainte latente de déclassement ou de perte d'emploi,  le développement des tâches éclatées et souvent solitaires, la déstructuration de la vie sociale en général sont des éléments associés qui constituent la toile de fond de ces nouvelles formes de souffrances, qui peinent à s'avouer.

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jeudi 24 juillet 2025

Tout en kit...

  Un modèle éprouvé...

       A monter ou à démonter

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Les soucis d'Ursula

Difficile d'être populaire!...

                      Elle a tout le monde sur le dos,  ou presque, et la question de la dette divise. T.Breton a du faire ses valises sur son initiative . Les critiques pleuvent. L'incurie est dénoncée, comme sa verticalité. L'affaire Pfizer n'est pas digérée. Le Pfizergate a laissé des traces. On lui reproche trop de naïvetés et un manque d'audace en ces temps incertains. Elle incarne les travers de l'eurocratie." Comment l’Europe doit-elle réagir aux futurs tarifs douaniers que Donald Trump annonce pour bientôt ? Comment doit-elle réagir à l’avancée technologique que représente DeepSeek, la nouvelle IA chinoise ? Comment doit-elle réagir aux menaces accrues qui pèsent sur sa sécurité et à la nécessité d’accroître ses dépenses de défense ? Comment l’Europe doit-elle réagir à ci et à ça ? L’UE n’est plus aujourd’hui qu’un assemblage politique qui cherche comment répondre le moins mal possible à ce qui se décide ailleurs.Sur les questions de défense, les leaders de l’UE, accompagnés du Royaume-Uni et du patron de l’Otan, se sont réunis en conclave le 3 février pour tenter de bâtir une réponse coordonnée. Pas facile pour l’Europe de la paix, l’un de ses piliers originels, de passer à l’Europe de la guerre.                     L’UE est en retard sur le plan technique, elle manque de financements et remédier à cela prendra beaucoup de temps. Le plus facile est d’acheter du matériel américain, au mieux acquérir des licences américaines et produire avec un seuil minimal d’inputs européens… Pas de quoi se réjouir et même de quoi inquiéter les industriels français de l’armement. ..."                                              L'Europe traverse assurément une de ses crises les plus graves. Plus qu'une crise de confiance.   -Le chemin sera long sur la voie d'un accord renégocié ou d'une refondation/ -Alors qu'en Italie, c'est arrière toute et qu'en périphérie, les replis nationaux, voire nationalistes gagnent du terrain. Le Brexit n'arrange rien            -Si le rêve européen est à réinventer, c'est qu'il a été perdu, voire perverti; transformé en gestion économique néolibérale, en simple marché où la concurrence joue au dépends de la solidarité.  -On attendait Erasme, disait quelqu'un, ce fut Moscovici qui vint.  -Peut-on sauver ou changer le rêve européen et repenser une véritable souveraineté européenne?-Peut-on encore se contenter d' espoir ou d'envolées rhétoriques? allons-nousvers un hiver européen?  -Jean Quatremer, pourtant fervent européiste, met parfois le doigt là où ça fait mal.    



L'union européenne n'est pas une puissance politique. On l'a souvent répété.

         C’est un édifice économico-juridique, où le droit a d’ailleurs été mis au service de l’économie, de manière à bâtir un grand marché dérégulé. L’UE s’est “néolibéralisée” au fil du temps de manière à devenir une petite mondialisation pure et parfaite dans un espace circonscrit. A l’intérieur, tout circule librement, les marchandises, les hommes, les capitaux. Conjointement à cela, tout ce qui vient de l’extérieur entre comme dans du beurre. En Europe, l’idée de frontière est diabolisée et associée au “repli national”. L’Union ne sait d’ailleurs pas vraiment où se situent ses frontières, puisqu’elle s’est construite sur l’idée potentielle d’un élargissement sans fin. Il y a quelques semaines à peine et malgré la multi-crise qu’elle traverse, le président de la Commission Jean-Claude Juncker proposait d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Macédoine et avec l’Albanie…
L’Europe actuelle est un espace liquide, une entité molle et post-polique, totalement inapte à agir dans les domaines régaliens. C’est l’aboutissement des choix qui ont été faits il y a longtemps, au tout début de l’aventure communautaire.
     A l’origine en effet, deux conceptions opposées de l’Europe se sont affrontées en France (la France était alors la locomotive de Europe, presque toutes les initiatives venaient d’elle). La première était une vision intergouvernementale, portée par les gaullistes. Ces derniers souhaitaient bâtir une “Europe puissance”, c’est-à-dire une entité géostratégique indépendante dans grandes puissances de l’époque (les États-Unis et l’URSS), et capable de suivre sa propre voie. Dans les années 1960, il y eut les “plans Fouchet”. L’idée était de créer un “concert des nations européennes”, coopérant étroitement dans le domaine des Affaires étrangères, de la Défense et de l’éducation. Ces plans prévoyaient que les décisions soient prises par des Conseils des ministres dédiés à chaque domaine (Affaires étrangère, Défense et Éducation, donc), c’est à dire par des hommes politiques, des gens responsables devant leurs peuples, non par des techniciens. Par ailleurs, les décisions devaient être prises à l’unanimité, de manière à respecter scrupuleusement la souveraineté de chaque nation (ce qui est la condition nécessaire pour que vive la démocratie dans chaque pays : la souveraineté populaire suppose la souveraineté nationale). En pratique, cela aurait probablement nécessité beaucoup de géométrie variable, car tous les pays n’ont pas les mêmes besoins au même moment ni les mêmes tropismes. La Lituanie et la Grèce ne sont pas confrontées de la même façon à la question migratoire, par exemple. Des groupes de pays, dont la composition aurait sans doute été différente en fonction des sujets traités, auraient pu travailler ensemble sans qu’aucun d’eux ne soit contraint de participer à tout, contrairement à ce qui se passe dans l’Europe de l’uniformité psychorigide que nous connaissons.
    Malheureusement, c’est la deuxième conception de l’Europe, celle des “Pères fondateurs”, celle, pour aller vite, de Jean Monnet, qui s’est imposée. C’est une Europe technique, marchande. Supranationale, aussi, puisqu’il s’agissait clairement, dans l’idée de ses concepteurs, d’effacer les nations (jugées guerrières) et d’ôter aux peuples (jugés tempétueux, irrationnels, trop passionnés) la charge de s’auto-gouverner. On a donc fabriqué un grand espace désincarné, a-démocratique, où seule l’économie semble exister, tout en échappant aux choix des peuples puisque la politique économique qui doit être menée (la même pour tous) est fixée une fois pour toute dans les traités. De plus, on a fait en sorte qu’il s’agisse d’un nain géostratégique, aligné sur la diplomatie américaine et défendu par l’OTAN. L’Allemagne – que son désir de s’ancrer définitivement à l’Ouest rendait amoureuse des États-Unis – a d’ailleurs une responsabilité particulière dans l’affaire. En effet, suite à l’échec des plans Fouchet au niveau de l’Europe des Six, de Gaulle s’est tourné vers le chancelier Adenauer et lui a proposé de faire affaire à deux. Ce fut le Traité de l’Élysée. Hélas, les parlementaires allemands ont voté au Bundestag un préambule unilatéral à ce traité, qui le vidait de sa substance. Dans ce préambule, il était acté que l’Allemagne privilégierait quoi qu’il arrive son engagement auprès de l’OTAN.Bref, si l’Europe se trouve totalement désarmée face à la question migratoire, c’est parce qu’il s’agit d’une question politique, pas d’une question technique. Et parce qu’elle relève du régalien, cependant que les Européens ont fait le choix de considérer qu’on était entré dans la post-histoire, et que ce type de sujets n’existait plus. La Commission essaie bien de trouver des solutions, mais ça ne fonctionne pas. Elle propose des quotas de migrants par pays, en bonne représentante de ce qu’Alain Supiot appelle « la gouvernance par les nombres ». Elle fait des règles de trois, élabore des indicateurs et dessine des diagrammes en bâton, mais elle ignore tout du réel et de ses contingences. Ce n’est, après tout, qu’une administration et, de surcroît, l’administration d’un non-Etat.
     Je veux dire que l’Europe n’est pas un monde vierge et plane sur lequel il suffit d’appliquer des formules mathématiques. C’est un continent composé de pays très divers, avec des histoires, des traditions, des positions géographiques différentes.
    Des trajectoires démographiques différentes également. Il y a, dans le Monde diplomatique du mois de juin, un dossier remarquable sur la question démographique en Europe. Sa lecture éclaire beaucoup de chose. On y découvre que dans ce domaine, les Vingt-huit ne sont pas logés à la même enseigne, loin de là. Un groupe de pays se trouve dans une situation particulièrement difficile, celui composé des pays d’Europe centrale et orientale (PECO). Entre une fécondité en berne, une mortalité qui a bondi après la chute de Mur de Berlin et, surtout, l’exode massif d’actifs qui partent chercher du travail à l’Ouest, les PECO se dépeuplent dans des proportions qui donnent le vertige. De quoi générer une angoisse existentielle profonde, une phobie de la « disparition ethnique » évidemment peu propice à l’accueil serein de populations étrangères.
Du coup, on comprend mieux le succès de ces droites conservatrices et anti-immigration à l’Est, du parti de Viktor Orban en Hongrie au PIS en Pologne, en passant par l’ANO de Andrej Babis en Tchéquie. Même la Slovénie, située sur l’ancienne “route des Balkans”, est désormais touchée. Et l’on se doute que ces pays ne céderont pas, qu’ils refuseront de se conformer aux quotas d’accueil de la Commission. De toute façon, il semble évident que les réfugiés ne souhaitent pas s’y installer non plus. L’an dernier, la BBC a consacré un reportage aux réfugiés arbitrairement “relocalisés” dans les pays Baltes. Confrontés à la difficulté de trouver un logement, un travail et au mauvais accueil qui leur est fait, beaucoup repartent dès qu’ils le peuvent. Évidemment.

      
Le Monde a trouvé la solution ! Dans un édito publié après la réunion des ministres de l’Intérieur des Vingt-Huit à Luxembourg (5 juin), on peut lire ceci : « Selon un rapport récent du think-tank européen European Stability Initiative, quatre pays, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grèce, ont concentré en 2017 près des trois quarts (72 %) des demandes d’asile (…). Ces quatre pays ont un intérêt prioritaire à réformer et à harmoniser le droit d’asile, et à négocier des accords de réadmission avec les pays d’origine, en particulier les pays africains dont les ressortissants ne peuvent pas prétendre à un statut de réfugié ». On y est : un groupe circonscrit de pays ayant intérêt à travailler ensemble sur un sujet particulier, pourraient s’atteler à une tâche commune, en mode “coopération intergouvernementale”. C’est d’ailleurs ce que dit Hubert Védrine dans une récente interview : « on peut prendre des initiatives nouvelles avec un nombre restreint de partenaires. S’il y a un domaine où les pays membres devraient agir de façon volontaire, coordonnée et rapide, c’est pour doter Schengen de vraies frontières (…) il faut que les ministres de la Justice, de l’Intérieur, des différents pays travaillent ensemble ». Les ministres, donc. Pas les technocraties “indépendantes” qui ne rendent de comptes à personne.

     Reste un problème de taille : là où il faudrait une coopération étroite entre pays, le long processus d’intégration économico-juridique qui a prévalu jusque-là a créé de la divergence, de la méfiance voire de l’animosité. Le partage d’une monnaie unique par des pays dont les structures économiques n’ont strictement rien à voir, a généré une compétition féroce et une course à la déflation salariale dont le moins que l’on puisse dire est qu’il ne favorise pas l’amitié entre les peuples. Entre la Grèce et l’Italie d’un côté, l’Allemagne de l’autre, ce n’est pas l’amour fou. Le traitement quasi-injurieux réservé par la presse allemande à la question italienne il y a quelques jours en a à nouveau témoigné. L’Union européenne, le marché et la monnaie unique, sont en train de détruire toute forme de cohésion en Europe.
    Je disais à l’instant que la manière dont on a construit l’Europe en a fait un simple marché, stratégiquement inféodé aux États-Unis et habitué à vivre sous leur aile. Les Américains eux-mêmes ont beaucoup fait, d’ailleurs, pour que le projet supranational de Monnet s’épanouisse et que l’idée d’Europe politique des gaullistes soit enterré : ils ne voulaient pas d’une Europe indépendante, et souhaitaient au contraire qu’elle soit leur pion. Pendant la Guerre froide, ils lui ont assigné le rôle de rempart contre le communisme. A la fin de celle-ci, ils ont considéré que l’UE élargie jouerait le rôle utile de “pôle d’attraction” pour un maximum de pays de l’Est, les détachant ainsi de l’orbite russe.
     Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, les Européens ont parfois l’impression que les États-Unis les “lâchent”. C’est particulièrement vrai de l’Allemagne, qui est habituée, depuis la fin de la guerre (et même si les relations se sont beaucoup refroidies sous Schröder autour de la question irakienne) à ce que les Américains soient à ses côté. Ce sont eux qui ont initié la réforme monétaire de 1948 ayant abouti à la création Deutschemark, laquelle a précédé la fondation de la République fédérale d’Allemagne en 1949. C’est George Bush qui, après la chute du Mur de Berlin, a soutenu avec le plus de vigueur le projet de Kohl de réunifier le pays au pas de charge, cependant que les voisins européens de Bonn demeuraient sceptiques. C’est sur Washington que le pays d’Angela Merkel compte aujourd’hui pour sa sécurité, lui que son histoire particulière a conduit à opter pour le pacifisme et qui ne dispose pas des mêmes moyens de se défendre que la France ou la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la République fédérale ne cesse d’essuyer des reproches de la part de Donald Trump, que ce soit au sujet de ses excédents commerciaux jugés excessifs, ou de sa trop faible participation financière à l’OTAN. Elle se trouve prise au dépourvu et traverse une sorte de crise existentielle.
     Et ce sont bien les excédents allemands que Trump a dans le viseur, lorsqu’il décide de prendre quelques mesures protectionniste vis à vis de l’Europe. Ces excédents sont dans le collimateur du Trésor américain depuis des années, et jugés propres à déstabiliser l’économie mondiale. Le fait est que ces excédents ont été obtenus parce que l’Allemagne mène une politique économique mercantiliste et de “tout-à-l’export”. Ceci la rend très dépendantes de ses clients, parmi lesquelles les États-Unis, et Trump le sait. Il mise sur la division des Européens et sur une probable volonté allemande de temporiser, afin que les prochaines marchandises taxées par Washington ne soient pas les berlines allemandes. A-t-il raison ou son attitude va-t-elle au contraire ressouder les Européens ? On en saura plus après le sommet du G7.
Dans votre dernier livre, avec David Cayla, vous pronostiquez la fin de l’UE. Cette perspective se rapproche-t-elle selon vous ? L’UE n’a-t-elle au contraire pas prouvé qu’elle pouvait survivre, même sans le soutien des citoyens ?...            _________________________________