L'oubli retombe sur le Chili C'est le retour des vieux démons. On pensait que le pays allait pouvoir s'installer durablement dans une voie démocratique, mais le succès de Kast, fils d'émigré allemand nazi, revendiquant l'héritage de Pinochet, fait craindre de nouvelles années noires pour le peuple chilien.
Comment est-il possible d'avoir aussi peu de mémoire, de se précipiter une nouvelle fois dans une dictature qui s'annonce? Effets du vote obligatoire, devenu imposé, et d'une constitution presque inchangée depuis Pinochet? Amnésie? On s'interroge...Les peuples ont parfois la mémoire courte et une culture politique atrophiée. Les paroles fortes de Pablo Neruda sont retombées dans le silence... La mémoire qui flanche Comment est-ce possible? La nostalgie de la droite conservatrice dans les milieux conservateurs n'explique pas tout. Pas plus que le poids d'une église conservatrice. La conservation de la constitution de l'ère Pinochet aussi. L'insécurité est mineure par rapport aux pays voisins . Il nous manque des données pour comprendre. Un effet Trump et Milei, sans doute aussi, dans une Amérique latine en effervescence, de Caracas à Quito. Le Jaguar de l'Amérique latine n'a pas suivi les ambitions démocratique de Michèle Bachelet, dont le père est mort suite aux tortures des nervis de Pinochet, le bras armé de la CIA, Kissinger aidant, dans le pays où les intérêts US étaient puissants, qui créa là un Etat lige, par le biais des Chicago Boys.
___ * Kast officialise sa candidature indépendante auprès du Service électoral (Servel) en déposant 43 461 parrainages. Il reçoit le soutien de milieux de droite, conservateurs, libertariens, nationalistes et d’anciens militaires, entre autres. Il défend un programme résumé par « moins d’impôts, moins d’État, provie »[, ainsi que des mesures anti-immigration illégale. Son soutien affiché à l’ancienne dictature militaire provoque de vives polémiques, notamment sa proposition d’accorder une grâce aux condamnés de plus de 80 ans souffrant de maladies liées à l’âge – mesure qui inclurait les auteurs de violations des droits de l’homme sous Pinochet. Au premier tour de l’élection présidentielle chilienne de 2017, il obtient 523 213 voix (7,93 %), arrivant en quatrième position alors que les sondages lui accordaient seulement 2 à 3 %/ . Au second tour, il soutient Sebastián Piñera, finalement élu. Il déclare que « les Chiliens ont besoin de Dieu » et propose que l’État promeuve l’enseignement religieux à l’école publique avec des professeurs disponibles lorsque les élèves le choisissent. ... En matière de relations internationales, Kast propose de fermer la frontière avec la Bolivie afin de lutter plus efficacement contre le trafic de drogue. En 2018, il appelle le gouvernement à rompre les relations diplomatiques avec la France après l’octroi de l’asile à l’ancien guérillero Ricardo Palma Salamanca. En mars 2018, lors d’une tournée dans les universités chiliennes, Kast est agressé physiquement par des manifestants à l’université Arturo-Prat d’Iquique[26]. Il dénonce également une censure de la part de l’université de Concepción et de l’université australe du Chili[28]. Lors de l’élection présidentielle brésilienne de 2018, il soutient Jair Bolsonaro. En avril 2018, il lance le mouvement politique de droite Acción Republicana. En septembre 2019, il est accusé de ne pas avoir déclaré des fonds transférés vers des sociétés au Panama. Kast reconnaît l’existence de ces sociétés mais affirme qu’elles appartiennent à son frère Christian Kast. Il défend ensuite le droit des Chiliens à investir à l’étranger. En mai 2019, il crée le think tank Ideas Republicanas et, en juin 2019, le Parti républicain du Chili. Il s’oppose aux manifestations de la crise sociale de 2019-2022, les qualifiant non pas de mouvement social mais d’actes de violence organisés par des « terroristes ». À mesure que l’approbation des manifestations diminue, Kast parvient à fédérer les Chiliens opposés à la violence. Lors du Référendum constitutionnel chilien de 2020, il fait campagne pour le « Rejet » (21,72 % des voix) face à l’« Approbation » (78,28 %). Pour l’élection de la Convention constitutionnelle chilienne de 2021, Kast conclut un pacte avec la coalition de centre-droit Chile Vamos pour présenter une liste commune « Vamos por Chile ». Cette liste obtient 20,6 % des voix, soit moins d’un tiers des sièges. Kast impose notamment la candidature de Teresa Marinovic, figure alignée sur ses positions mais mal acceptée par une partie du centre-droit. Marinovic est largement élue, permettant à de nombreux candidats républicains d’entrer grâce au système D’Hondt . (Wiki) ______________ Laissons parler Neruda: " “ Ils se sont promus patriotes.
Ils se sont décorés dans les clubs.
Ils ont aussi écrit l’histoire.
Les parlements se sont remplis de faste
Après quoi ils se sont partagés la terre,
La loi, les plus jolies rues,
L’air ambiant, l’université, les souliers.
Leur prodigieuse initiative
C’est l’Etat ainsi érigé,
La mystification rigide.
Comme toujours,
On a traité l’affaire avec solennité
Et à grand renfort de banquets
D’abord dans les cercles ruraux,
Avec des avocats, des militaires.
Puis on a soumis au Congrès
La Loi suprême,
La célèbre Loi de l’Entonnoir
Aussitôt votée.
Pour le riche, la bonne table,
Le tas d’ordure pour les pauvres.
La prospérité pour les riches
Et pour les pauvres le turbin.
Pour les riches la résidence.
Le bidonville pour les pauvres.
L’immunité pour le truand,
La prison pour qui vole un pain.
Paris pour les fils à papa,
Le pauvre, à la mine, au désert !
L’excellent Rodriguez de la Crota
A parlé au Sénat
D’une voix mélliflue et élégante.
’Cette loi, établit la hiérarchie obligatoire
Et surtout les principes de la chrétienté.
C’est aussi indispensable que la pluie.
Seuls les communistes,
Venus de l’enfer comme chacun sait,
Peuvent critiquer notre charte de l’Entonnoir,
Savante et stricte.
Cette opposition asiatique,
Née chez le sous homme,
Il est simple de l’enrayer :
Tous en prison, tous en camp de concentration,
Et ainsi nous resterons seuls,
Nous les messieurs très distingués
Avec nos aimables larbins
Indiens du parti radical’.
Les applaudissements fusèrent
Des bancs de l’aristocratie :
Quelle éloquence, quel esprit,
Quelle philosophie, quel flambeau !
Après cela chacun courut
A son négoce emplir ses poches,
L’un en accaparant le lait,
L’autre escroquant sur les clôtures
Un autre volant sur le sucre
Et tous s’appelant à grands cris Patriotes !
Ce monopole du patriotisme,
aussi consulté dans cette Loi de l’Entonnoir.”
Pablo Neruda _______________________________________
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