CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT.
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" Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile."
[Thucydide]---------------------
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mercredi 10 décembre 2025
Chine: à toute vapeur
Mais où s'arrêtera-t-elle?
Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel Kenneth Boulding : « Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Il semble que la Chine s'emballe, si l'on en croit les données accessibles. Une croissance technologique qui s'accélère, face aux défis américains du moment. La belle endormie nous stupéfie mais aussi nous inquiète. Elle est en passe de devenir la première puissance économique du monde, notamment avec ses énormes excédents commerciaux, commençant à affoler les puissances industrielles même développées, en position dominante dans nombre de secteurs clés et d'avenir. Et elle avance de manière spectaculaire et accélérée. ___ Quelle envolée depuis dix ans seulement! La guerre des tigres est pratiquement gagnée. Elle renoue avec son développement et son prestige passé. Sans état d'âme... et avec une détermination sans faille. -Grâce à sa vertigineuse croissance économique, la Chine génère des conflits, assimilés à une « guerre sans limites ». Le champ de bataille s’étend désormais à l’énergie, aux médias, à la finance, au commerce ou encore à l’industrie, et culmine avec le cyberespace, qui déploie des armées de soldats numériques. A la guerre militaire conventionnelle se substituent alors de nouvelles règles : « Gagner le combat sans tirer une balle ou plutôt gagner le combat sans perdre un seul homme », explique un ancien dirigeant de la CIA en Asie. Reste à méditer la phrase de Deng Xiaoping : « Il ne peut y avoir deux tigres sur la même colline. »
Une nouvelle mondialisation de son cru et selon ses objectifs propres. Malgré ses points faibles, notamment en matière de démographie. Mais elle anticipe certains risques majeurs. Elle tend à se placer au centre de l'échiquier mondial. Mais des points négatifs et des risques sont à noter et on se demande si le contrôle orwellien de sa population pourra se poursuivre indéfiniment, durablement, sans risques éruptifs majeurs...
___"... Sur les onze premiers mois de l'année, , les exportations affichent une croissance de 6,2 %, à 24 460 milliards de yuans, soit 2 969 milliards d’euros. En parallèle, les importations sont quasiment restées stables, avec une hausse de seulement 0,2 %, à 15 500 milliards de yuans (environ 1 882,3 milliards d’euros). Autrement dit, cet excédent record repose tout autant sur la performance à l’export que sur la faiblesse de la demande intérieure chinoise, qui limite le recours aux importations. Comment expliquer le succès continuel des produits chinois sur le marché mondial, alors même que les États-Unis ont fortement augmenté leurs droits de douane ? Malgré la trêve entre les deux pays conclue en octobre, l’institut Peterson évalue que le taux de douane moyen frappant les produits chinois est passé entre janvier et novembre de 20,1 à 47,5 %, avec une pointe à 127,2 % en mai dernier. Washington a donc bel et bien ciblé les importations chinoises, mais Pékin a trouvé la parade. Certes, les ventes vers les États-Unis sont en chute libre, avec un recul annuel sur les onze premiers mois de 16,9 %, à 3 690 milliards de yuans (448 milliards d’euros). Mais cette baisse est très largement compensée par la croissance des ventes à l’Asean, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, qui sont en hausse de 16,6 %. Cette région est désormais la première cliente de la Chine, pour 6 820 milliards de yuans (826 milliards d’euros), avec des achats presque deux fois plus importants désormais qu’aux États-Unis. La Chine a ainsi répondu de trois manières à la politique de Donald Trump. La première, c’est qu’elle a su progresser dans les autres marchés, et notamment sur les marchés de sa zone d’influence. En Asie, donc, mais aussi plus globalement dans les pays des « nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative), où les exportations chinoises progressent de 6 %. La deuxième réponse a été de devenir incontournable sur de nombreux produits en forte croissance, comme les technologies « vertes » de production d’énergie ou les voitures électriques, mais aussi les circuits intégrés, dont les exportations sont en hausse annuelle sur les onze premiers mois de l’année de 26 %, ou encore les automobiles, dont les exportations affichent une croissance de 17,6 %. Globalement, l’ensemble des exportations de produits mécaniques et électriques progressent de 8,8 % sur un an. L’essentiel de la presse économique anglo-saxonne insiste sur la faiblesse du yuan pour expliquer cette bonne forme des exportations chinoises. Mais c’est aller un peu vite en besogne. Si, effectivement, le yuan est faible, les gains de parts de marché chinois ont aussi une origine structurelle. La Chine a soutenu la recherche pour élever la qualité des produits et les placer à un niveau technologique compétitif, puis elle a créé une surproduction qui lui a permis d’inonder le monde avec des produits bon marché. Les produits chinois sont devenus, désormais, incontournables dans la plupart des processus de production. Logiquement, les exportations se sont donc envolées, et une partie des produits chinois sont venus se substituer aux produits européens, japonais ou états-uniens. C’est ce qui explique que les ventes chinoises vers l’Union européenne soient également en nette hausse de 5,4 %, à 5 370 milliards de yuans (653 milliards d’euros). Désormais, la Chine vend deux fois plus de biens en valeurs à l’UE que ce qu’elle lui achète. De ce point de vue, le cas de l’Allemagne est symptomatique. Selon les chiffres de l’Office fédéral des statistiques allemand Destatis, les ventes allemandes en Chine ont reculé sur la période janvier-septembre de 8,9 % sur un an, tandis que les importations de Chine, elles, progressent de 11,9 %. Globalement, les Chinois ont désormais moins besoin des machines-outils et des automobiles allemandes qui ont alimenté la croissance des exportations de ce pays pendant deux décennies puisqu’ils les produisent eux-mêmes. En revanche, les Allemands, eux, ont toujours plus recours aux produits chinois, devenus incontournables. Sur l’année,le lobby commercial allemand GTAIprévoit un déficit record de 87 milliards d’euros avec la Chine en 2025. La Chine est plus que jamais la première fournisseuse du pays, mais n’est plus que sa sixième cliente. C’est ce que la Deutsche Bank appelle le« choc chinois », un phénomène qui a déjà frappé les États-Unis dans les années 1990-2000 et a accéléré la désindustrialisation du pays. Et c’est ce même choc qui est à l’origine de lacrise structurellequi frappe désormais la première économie européenne depuis 2023. La troisième façon de résister aux droits de douane états-uniens est, enfin, de les contourner. Cela se fait par plusieurs voies. La première, la plus simple, est letransshipping, qui consiste à faire transiter des produits chinois dans un pays tiers, à leur faire subir un changement d’origine et à les livrer aux États-Unis. C’est une pratique commune au Vietnam. Si l’accord commercial de juillet dernier entre Hanoï et Washington a prévu de réduire cette pratique, il n’est pas certain qu’elle se soit entièrement stoppée. L’autre méthode consiste à construire ou à financer des usines d’assemblage dans des pays tiers et à livrer l’essentiel des composants nécessaires à la production. Dans ce cas, le montant des exportations est retranché de la livraison des produits finis, mais augmenté de ceux des composants. Comme l’économie états-unienne ne peut pas davantage que les autres se passer des produits chinois, elle continue à s’en procurer par cette méthode qui permet d’éviter les droits de douane prohibitifs de Donald Trump. Du point de vue chinois, cet excédent n’est pas qu’une bonne nouvelle. D’abord parce qu’il est le produit de l’affaiblissement d’autres zones. On l’a vu avec l’Europe, mais c’est aussi le cas de nombreux pays d’Asie du Sud-Est dont les entreprises peinent, malgré des salaires bas, à suivre la concurrence chinoise.L’Indonésie, par exemple, semble toucher les limites d’un modèle de développement fondé sur la concurrence salariale. Pour la Chine, sa victoire commerciale a donc aussi un revers : l’affaiblissement des demandes de ses clients. Si ses produits deviennent incontournables, il faudra bientôt faire avec une dynamique de croissance des marchés très faible. Mais le problème est aussi interne. Un excédent commercial important n’est pas nécessairement le fruit d’une économie en bonne santé. Il trahit aussi un déséquilibre profond du modèle économique de la République populaire. Car hausse des exportations et stagnation des importations sont étroitement liées. C’est parce que la Chine maintient sa compétitivité-prix par une pression sur les salaires qu’elle réussit à inonder les marchés mondiaux de ses produits de plus en plus haut de gamme. Cette pression réduit la demande intérieure, réduisant la demande d’importations, mais aussi assurant la surproduction intérieure du pays. Ces deux éléments sont constitutifs de la stratégie chinoise de gains de parts de marché. Et c’est aussi cela qui maintient un yuan faible. Sur le plan des statistiques macroéconomiques, tout semble alors aller pour le mieux : la production industrielle liée aux exportations et l’excédent commercial croissant compensent les effets de cette demande intérieure déprimée et dela crise immobilière qui n’en finit pas.Mais c’est une illusion dangereuse. D’abord parce que, même avec cette politique commerciale très agressive, la croissance chinoise ne dépasse pas la zone officielle des 5 % dans laquelle elle semble enfermée depuis près de cinq ans. Une croissance qui rend le rattrapage des niveaux de vie entre la Chine et les États-Unis illusoire : en 2024, selon la Banque mondiale, le PIB par habitant constant en parité de pouvoir d’achat chinois ne représentait que 31,5 % de celui des États-Unis. Avec un différentiel de croissance de 2 à 3 points par an, cet écart ne peut se résorber dans un délai raisonnable. Or, une des promesses de développement de Pékin est de rejoindre le niveau de vie occidental. Mais le vrai problème est ailleurs. L’équilibre actuel de la croissance chinoise est des plus précaires. L’industrie chinoise monte en gamme. La structure des exportations le confirme. Sur les onze premiers mois de 2025, les ventes de vêtements à l’étranger ont ainsi reculé en un an de 3,7 %, et l’ensemble des industries à « forte intensité de main-d’œuvre », de 3,5 %. Autrement dit : les nouvelles industries chinoises sont plus productives, mais moins gourmandes en emplois.
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