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mardi 30 décembre 2025

Le mythe Bardot

 

Brigitte: mythe social?

                      Point de vue.

      Elle a fait (et contribue à faire) couler beaucoup d'encre. L'avalanche de commentaires post mortem jette une lumière toujours ambiguë sur l'actrice et la femme publique, que le  RN semble ne plus reconnaître comme sienne.. Un phénomène de société qui amène à jeter un coup d' oeil rétrospectif sur l'époque où Brigitte engendra tant de polémiques moralisantes ou de fascination équivoque.                                                                                                                                                 Simone de Beauvoir, auteur notamment du Deuxième sexe, en parla comme un phénomène social, un peu à la manière de Roland Barthes dans ses Mythologies. Une femme qui a marqué son époque à coup sûr, à un tournant historique, un profond changement des moeurs et du statut et de l'image de la femme. Mais une  influence qui ne ressemble en rien à celle de   Monique Bourroux et du  MLF.


 Une légende créée par les autres, " ...Un mythe façonné par les regards, les attentes et les contradictions de la France d’après-guerre. Beauvoir observe un pays pris entre deux pôles : une morale bourgeoise encore pesante et une culture de masse qui accélère la circulation des images, des désirs, des fantasmes. Bardot surgit là, au point de tension. «Elle ne correspond pas aux catégories traditionnelles», note Beauvoir ; c’est précisément cette inadéquation qui la rend à la fois fascinante et insupportable....Réduire Bardot à une projection masculine serait trop simple. Beauvoir s’y refuse. Elle observe un autre malaise, plus discret, mais tout aussi révélateur : celui des femmes. Beaucoup la jugent « facile », voire indécente, tout en reconnaissant son pouvoir d’attraction. Pourquoi ? Parce que Bardot rompt avec un modèle encore dominant — celui de l’épouse vertueuse, de la mère légitime.  «Elle ne demande rien», écrit Beauvoir, «ni approbation ni pardon». Bardot ne justifie pas son existence, ne s’excuse pas d’être regardée. Cette autonomie symbolique — fragile, ambiguë, mais réelle — déstabilise. Elle cristallise un conflit de normes : entre une féminité codifiée et une autre, plus flottante, qui semble se suffire à elle-même....Le contexte est décisif. En 1959, Bardot a 25 ans. Sa célébrité est mondiale. La France entre dans une modernisation accélérée : télévision omniprésente, vedettariat industriel, consommation de masse. Que cet essai paraisse d’abord en anglais n’a rien d’anecdotique. Beauvoir s’adresse à un lectorat américain curieux de comprendre pourquoi cette actrice française suscite des passions aussi violentes...."                                                                                                                                   _____  L'analyse déployée par Beauvoir en 1959, soit trois ans seulement après la sortie d’Et Dieu… créa la femme, est l’analyse d’une ambiguïté. D’une part, le personnage construit par Brigitte Bardot, alors âgée de 25 ans, « ne s’écarte pas du mythe traditionnel de la féminité » : « Elle est une force de la nature, dangereuse tant qu’elle n’est pas disciplinée, mais il revient à l’homme de la domestiquer » ; « Elle est gentille, bien intentionnée » ; elle « n’a pas été marquée par l’expérience ». « Sans mémoire, sans passé », sans histoire, privée d’une ouverture à la transcendance, Bardot est cantonnée au temps de l’immanence, à un éternel présent – celui d’une jeunesse fantasmée, d’une « parfaite innocence », d’une « enfance mythique ». Cette enfance est, d’emblée, déterminée par un regard masculin. Dans la France de l’époque, où les conditions se nivellent, « la femme adulte habite le même monde que l’homme ». Le schéma historique du désir masculin, celui d’un érotisme fondé sur l’altérité oppressive, succombe à l’excès de « familiarité » des sexes. La « lolita », « femme-enfant », justement, « se meut dans un univers où il ne peut pénétrer et ainsi la différence d’âge ré-établit entre eux la distance nécessaire au désir..." _  

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