La robolution est là
La Chine caracole en tête dans ce domaine, notamment pour cause de dénatalité galopante. Dopés à l'IA, les robots deviennent polyvalents, prêts à envahir tous les domaines, de la médecine aux métiers des armes. Pour le meilleur et pour le pire... C'est tout l'ambiguïté de la science et de la technique qui se manifeste là , dans cette mutation d'ampleur jamais vue. Comme pour toute technologie, l'ambivalence est présente, comme elle émerge dans une littérature déjà ancienne ou comme le remarquait déjà Voltaire dans l'Encyclopédie. Que ferons-nous de ces nouvelles conquêtes technologiques? La robotique, qui en est la fine pointe, peut déboucher sur le pire, des applications discutables ou terrifiantes, ou développer le meilleur, comme dans le domaine médical ou la recherche fondamentale...La question, ancienne, banale mais centrale, et toujours d'actualité ne cessera de se poser: pour quoi faire ? au service de quelles valeurs? dans quel type de société?...Sans sombrer dans le pessimisme, il y a lieu de réfléchir. Les robots, même "intelligents", ne répondront pas à notre place. Les moyens ne prescrivent pas les fins. Mais peut-on parler d'intelligence?
"...Nombre de soi-disant experts (comme ici...), séduits par les prouesses de l’IA générative, en viennent à faire croire qu’elle “pense” vraiment. Michel Bitbol invite à tempérer cet enthousiasme : l’IA n’a ni conscience, ni intention. Elle ne pense pas, elle calcule. Elle peut traiter l’information, mais elle ne ressent rien, ne comprend rien et n’a aucune idée de ce qu’elle fait. Elle aligne des réponses sans savoir qu’elle le fait. En clair, un robot peut reconnaître votre voix, mais il ne sait pas interpréter le ton avec lequel vous parlez. Il en va de même pour un sourire ou des larmes : l’IA les identifie sans les comprendre. Elle peut prédire un comportement, mais pas en percevoir le sens ou l’intention. Pour le dire simplement, l’IA agit sans conscience et sans but propre - c’est ce qui fait sa puissance, mais aussi ce qui en trace les limites. Le risque n’est pas que les machines deviennent conscientes. C’est que les entreprises, elles, cessent de l’être. À force de déléguer les décisions à des algorithmes, on oublie que chaque donnée reflète un point de vue, un choix, un biais. Comme le rappelle Michel Bitbol, ce qu’on mesure finit par orienter ce qu’on voit. Autrement dit, une organisation peut devenir aveugle en croyant y voir clair. L’IA amplifie ce qu’on lui donne - efficacité ou erreur. La leçon est simple : il faut croiser la donnée et le ressenti, les indicateurs et le terrain. En entreprise, cela veut dire ne pas tout confier aux modèles, mais garder le contact avec l’expérience humaine – celle des clients, des équipes, des partenaires. Une bonne IA ne pense pas à notre place : elle prolonge notre intelligence, si nous restons aux commandes. Michel Bitbol nous rappelle une évidence que nous avons tendance à oublier : la conscience ne s’automatise pas. Ce n’est pas aux machines d’être humaines, c’est à nous de rester lucides. Le manager de demain ne sera pas celui qui parle le mieux à son IA, mais celui qui saura relier performance et sens, vitesse et discernement. En clair : gardons la technologie pour ce qu’elle est – un outil – et la conscience pour ce qu’elle doit rester - le cœur de nos décisions." ____________________
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